Blog d'humeurs,
blog de textes personnels,
de recettes de cuisine ou de coups de gueule,
blog d'interrogations, de questions,
sur l'actualité ou la vie en général...
On pourrait le qualifier de "fourre-tout",
je préfère le penser... à mon image :
complexe, éclectique, et forcément fait d'un peu de tout.

lundi 3 décembre 2012

Ça m'horripile !


Ce texte est né d'un sujet d'atelier d'écriture (de fiction donc), chez Gwen, dont voici le sujet. "Ça m'horripile !" et comment ! Des tas de choses m'horripilent en ce moment... Seulement, je suis un peu embêtée : elle dit dans son billet qu'elle ne veut pas finir au tribunal pour diffamation... et que nous devons donc masquer le nom de la personne (si on s'en prend à une personne) dans le flou artistique. Soit. Je veux bien essayer. Mais vu ce qui m'horripile en ce moment, ça va quand même être un sacré défi de le "masquer"... A moins de l'appeler "Zorro" ? Soit.

Zorro est donc arrivé, sur son fier destrier, au printemps dernier (bon, va falloir que je trouve des rimes plus riches que ça, parce que franchement, la poésie de bazar, ça va bien cinq minutes... !), et a décidé de tout réformer, vite fait, bien fait. C'est normal, il paraît que c'est pour ça qu'il est arrivé. Pour réformer. Pour régler les problèmes de ceux qui l'ont fait venir.
Alors Zorro s'est attelé à la tâche. Il s'est entouré de conseillers, d'alliés, de gens de confiance, histoire sans doute de pouvoir s'attaquer à beaucoup de ces problèmes qui gênent tant ceux qui l'ont fait venir, et ce en même temps. C'est normal : Zorro est humain, simplement, et un humain étant faillible, il a fort raison de s'entourer d'autres humains pour le conseiller.

Alors gentiment, tranquillement, Zorro a commencé son travail. Et pour cela, il est grandement aidé par la liste des choses qu'il avait promis de faire avant son arrivée. Parce qu'il est gentil, Zorro. Il avait dit avant même d'être là ce qu'il ferait si les gens le faisaient venir. Pour être certain que si on le faisait venir, on le laisserait faire ce qu'il disait qu'il ferait, histoire de ne pas après se retrouver avec des tas de gens mécontents qui hurlent dans les rues à la trahison. Je l'aime bien, Zorro. Il est prévoyant. Comme tous ceux qui voulaient venir à sa place, d'ailleurs. 
Simplement, je me pose quand même des questions sur ses priorités. Ca fait environ six mois qu'il est arrivé, dans un endroit où les gens qui y vivent ont beaucoup de mal à trouver, ou à garder un travail. Et quand ils en ont un, beaucoup ont du mal à en vivre, parce que c'est souvent un travail précaire, ou alors à temps partiel (et qu'en plus, les gens, ils aimeraient bien travailler plus pour gagner plus, mais que les gens qui donnent le travail, ils ne veulent pas les payer plus parce que ça leur coute trop cher, alors ils les font travailler moins. Peut-être qu'ils se disent que, comme ça, ceux qui veulent travailler plus, ils pourront trouver un autre travail partiel pour compléter le premier et que comme ça, ils gagneront plus ?). Alors notre Zorro, il a promis qu'il aiderait les gens à travailler, qu'il ferait tout pour ça. C'est bien. Et puis il a promis aussi qu'il aiderait le pays à sortir de la crise, parce que ça, c'est drôlement important, pour pouvoir mieux vivre. Parce que la crise, c'est pas bon, ça, pas bon du tout : ceux qui ont des choses à vendre, ils ne peuvent plus les vendre parce que ceux qui voudraient bien les acheter, ils n'ont plus d'argent pour le faire. Alors il faut aider tout le monde, ceux qui veulent vendre, et aussi ceux qui veulent acheter, pour que tout le monde aillent mieux. C'est vrai, quoi ! On a demandé à Zorro de venir aussi pour ça !

Et vous savez ce qui m'horripile ? C'est que Zorro, au lieu de s'occuper de ceux qui ont perdu leur travail, de ceux qui veulent acheter mais n'ont pas d'argent ou de ceux qui voudraient vendre mais n'ont pas d'acheteurs, eh bien Zorro, lui, il s'occupent de demander à ceux qui font les lois de refaire des lois pour régler des problèmes que la loi règle déjà ! Et ce qui est le plus drôle, c'est que c'est exactement le reproche qu'il faisait au Zorro d'avant, celui qui était là mais qu'on a mis dehors parce qu'il a plus aidé ceux qui n'ont pas de problèmes que ceux qui en ont.
Mais peut-être que je vais trop vite et que vous ne comprenez pas ce qui m'horripile.
Zorro a décidé, et c'était une de ses promesses d'avant de venir, qu'on allait donner à tout le monde le droit de se marier. Parce que oui, ici, il y a des gens qui ont le droit de se marier, et des gens qui n'ont pas le droit de se marier. C'est bizarre, et c'est injuste, paraît-il ! Pourquoi un homme et une femme ont-ils le droit de se marier, mais pas deux hommes, ou deux femmes, ou un père et sa fille, ou encore une femme et un homme qui est déjà marié à une autre femme ? C'est vrai, quoi ! Y'a pas de raison ! C'est injuste, et puis c'est inégalitaire, ça. Alors que là où on est, il y a une jolie devise qui dit : "Liberté, Égalité, Fraternité". Si le deuxième mot n'est pas respecté, il paraît que c'est plus une devise. Ben mince alors.
Soit. 
Alors Zorro, comme il est bon et gentil et qu'il veut que tous les gens soient égaux, il a dit qu'il allait les autoriser à se marier. Et puis il s'est paraît-il rendu compte que bon, c'est pas tout à fait vrai : un père et sa fille n'auront pas le droit de se marier entre eux, ça ne serait pas correct, normal ou moral. Et puis si un homme (ou une femme) est déjà marié, il n'a pas besoin de vouloir se marier encore. Il n'a qu'à divorcer d'abord et se remarier ensuite, après tout, il faut mettre un peu d'ordre là-dedans. Donc finalement, il n'y a plus que les femmes entre elles et les hommes entre eux que ça concerne, cette histoire de mariage. 
Mais la question de savoir pourquoi exactement ils veulent se marier, ceux-là, reste posée ! Parce qu'on peut se demander à quoi ça sert, d'être marié ? J'ai regardé une définition, dans le droit, qui dit que :
Le mariage crée un rapport d'alliance entre chaque conjoint et les parents de l'autre. Il légitime sous certaines conditions de preuve les enfants naturels que les conjoints auraient pu avoir ensemble antérieurement. Il émancipe le conjoint mineur. Il crée des rapports de droit entre les conjoints : devoirs réciproques de cohabitation (communauté de vie), fidélité, assistance et, sur le plan patrimonial, devoir de secours. Les époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de la famille ; pendant le mariage, ils exercent en commun l'autorité parentale ; tous deux choisissent d'un commun accord la résidence de la famille (1).
Sauf qu'il y a là un tout petit problème, qui semble avoir quelque peu échappé à Zorro : deux hommes ensemble, ou deux femmes ensemble, ça ne peut pas avoir un bébé. Exit donc les question de légitimité des enfants naturels nés du couple, ou bien encore l'exercice en commun de l'autorité parentale (puisqu'en théorie il n'y a pas d'enfants). Ah oui, mais on me répond qu'en vertu du fait qu'un homme peut se marier avec une femme, avoir des enfants avec elle, puis divorcer et se remarier, s'il se met en couple avec un autre homme, c'est cet autre homme qui devrait partager l'autorité parentale. Euh... ben non, puisque la maman, elle existe toujours, non ? Sauf si elle est morte, et que les pauvres petits, ils n'ont plus que leur père et son conjoint pour prendre soin d'eux.
Mais justement, ce qui m'horripile, c'est que la loi l'a déjà prévu, ce cas de figure : les parents peuvent déléguer l'autorité parentale ! 
Alors ceux qui veulent se marier entre hommes ou entre femmes veulent aussi pouvoir protéger leur conjoint en cas "d'accident de la vie" comme on dit maintenant. C'est louable, généreux, gentil, toussa et toussa encore. Mais il n'y a pas besoin de se marier pour ça : il suffit d'aller voir un notaire et de l'écrire noir sur blanc : "À ma mort, je veux que mon conjoint soit protégé, et pour ça, je lui donne ceci, et cela, etc.". Donc ça m'horripile parce que en fait, on ne veut créer cette loi que pour piquer leur boulot aux notaires. C'est ça ? Faire des chômeurs de plus ?
Bon, je m'égare.

Ceux qui veulent se marier entre hommes ou entre femmes demandent aussi, puisqu'ils ne peuvent pas avoir d'enfants naturellement, à avoir le droit d'en avoir autrement (par l'adoption, par la PMA). Et pour avoir le droit à l'adoption ou à la PMA, ici, il faut être marié. C'est pour cela qu'ils veulent avoir le droit de se marier. Vi, vi, j'ai bien compris, c'est vrai. Ils veulent des enfants ! Super !!! Tant mieux pour les pauvres petits orphelins qui n'ont pas de parents et qui là, vont en trouver des gentils, super-aimants, qui vont bien s'occuper d'eux. C'est formidable. Mais ce qui me chagrine un tout petit peu, là, c'est que l'enfant, celui qui n'a pas de parents et à qui on va donner des parents, en fait, il est un tout petit peu oublié. On pense surtout aux adultes qui veulent avoir des enfants, et non pas aux enfants qui n'ont pas de parents. D'ailleurs, ceux qui veulent se marier ont bien dit qu'ils voulaient aussi un "droit à l'enfant", que ce soit par l'adoption ou par la PMA. Et ça, ça m'horripile aussi un tout petit peu. Parce que c'est un peu comme si on disait que l'enfant est une télé, ou un congélateur, ou encore une maison : "j'ai droit à un logement, je fais ce que je veux avec mon argent et mon pouvoir d'achat, si je veux m'acheter une télé ou un congélo, je ne vois pas pourquoi je n'en aurais pas le droit !"
Ben oui, bien sûr que n'importe qui peut aller dans un magasin s'acheter autant de télévisions et de congélateurs qu'il veut, ça, par contre, ça ne m'horripile pas du tout. Mais il y a juste une petite chose qu'on semble avoir oubliée : un enfant n'est pas un objet, mais un sujet. De droit en plus. Il a des droits, ce cher petit. Si. Il a le droit de vivre dans une famille, mais en plus, il a le droit de vivre avec son père et sa mère, et encore en plus en plus, il a le droit de savoir qui sont son père et sa mère. Et que même beaucoup de psychologues et de psychiatres, d'éducateurs, disent que c'est drôlement important pour un enfant d'être élevé par un père et une mère (mais pas par deux pères ou deux mères, voire par trois ou quatre, si jamais il prend à l'un des parents de divorcer et de se remarier encore après l'arrivée du "petit" dans le foyer familial). Donc ça m'horripile, cette histoire de "droit à l'enfant". C'est comme pour la PMA, ça. C'est même encore plus horripilant, la PMA, parce qu'en plus, ça ajouterait une vraie inégalité à une égalité de fait : actuellement, les couples de femmes et d'hommes sont égaux devant la PMA : aucun n'y a droit. Mais si deux hommes ont le droit de se marier entre eux, et deux femmes ont le droit de se marier entre elles, la PMA pourra être autorisée pour ces couples. Sauf qu'en réalité, il n'y a que les couples de femmes qui pourront avoir la PMA, puisqu'il n'y a que les femmes qui ont un utérus. Et qui donc peuvent porter des bébés. Les hommes, ils n'en ont pas. Alors pour régler cette inégalité de fait, on va en créer une autre encore, en autorisant les couples d'hommes à utiliser la GPA (vous savez, ce sont ces femmes qui se font payer pour louer leur utérus à des couples qui ne peuvent pas avoir d'enfants, dans certains pays). Et là, je vous le donne en mille : on va donc faire des femmes des objets, et qui plus est, des objets qu'on peut acheter ou louer par petits bouts. "Vous m'mettrez un utérus et les z'ovaires qui vont avec, m'dame Michu, siouplé !" 
Alors ce qui m'horripile, là, c'est qu'après avoir fait des enfants des objets, on va faire des femmes aussi, des objets. C'est marrant, hein ? De tout temps, les femmes ont été dénigrées, jugées comme inférieures... et ce qui est encore plus drôle, c'est que c'est au nom de l'égalité entre hommes et femmes qu'on en arrive là. Il y a un truc qui me pose question quand même : est-il possible de faire de l'homme un objet, pour rétablir l'égalité ?
Pis y'a autre chose encore : Zorro, il a bien dit qu'il fallait à tout prix que les hommes et les femmes soient égaux. C'est pour ça qu'il y a autant d'hommes que de femmes parmi les gens qui le conseillent. On appelle ça la "parité". C'est bien, la parité. C'est noble.
Ben vous savez quoi ? Zorro, il veut mettre la parité partout, sauf dans les familles, dites ! Il veut qu'il y ait des familles 100% hommes, ou 100% femmes ! et 0% parité.
Et ça aussi, ça m'horripile.

Il y a encore d'autres choses qui m'horripilent au plus haut point, comme le fait que Zorro soit d'accord tacitement pour que la presse ne montre qu'un côté des choses : ceux qui sont d'accord avec lui. Ou encore qu'il tienne tellement à marier les hommes entre eux et les femmes entre elles qu'il a dit (par la bouche de sa ministre de je ne sais plus quoi) que d'accord, on écouterait tout le monde, ceux qui sont d'accord comme ceux qui ne sont pas d'accord, mais que de toute façon, ça se fera comme ça, un point c'est tout ! (un peu de discipline dans les rangs, voyons !).
Et pour être sûr et certain que ceux qui font les lois prendront les décisions dans le sens qu'il veut, il a demandé à un autre de ses conseillers, Monsieur Erwann Binet, de convoquer tous ceux qui ont quelque chose à dire, mais surtout ceux qui sont d'accord. Histoire d'éviter les longs et fastidieux débats avec "ceux qui n'ont pas d'arguments". C'est quand même bien plus simple comme ça.

Alors ce qui m'horripile finalement, c'est que Zorro, il a décidé de décider tout seul. C'est plus notre sauveur, c'est notre nouveau dictateur.

Va nous falloir vite fait un autre Zorro pour rétablir un peu de démocratie, là. Non ?

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Source : http://www.larousse.fr/encyclopedie/nom-commun-nom/mariage/68271#383985

mercredi 9 mai 2012

Elections


Une fois n'est pas coutume, j'ai décidé de sortir de ma réserve et de faire part ici de mes inquiétudes et de mes doutes quant à l'avenir de notre pays, au regard des élections qui viennent de se dérouler en France. Je vous rassure tout de suite, je suis parfaitement consciente de la partialité de mon propos, et, surtout, des lacunes que j'ai en matière de connaissances économiques, de santé, de politique sociale, européenne et tout et tout. Je ne parle là qu'en tant que citoyenne lambda, avec les convictions qui sont les miennes et, surtout, mes doutes et incertitudes.

Plusieurs choses me turlupinent, certaines me semblant bien plus graves que d'autres.
Tout d'abord, je tiens à préciser que j'ai eu le sentiment, cette année, de n'avoir pas réellement le choix, malgré le nombre de candidats aux élections présidentielles au premier tour. 10, c'est déjà pas mal, et pourtant, entre les extrêmes dont je ne veux pas, qu'ils soient de gauche ou de droite, et les partis "classiques" type PS et UMP, dont je ne veux pas non plus, mais pas pour les mêmes raisons, il ne restait que le MoDem, et pourtant, pour des raisons éthiques, je répugnais à voter pour M. Bayrou.
C'est pourtant ce que j'ai fait, tant la politique menée depuis 5 ans me posait problème et l'alternative proposée par le PS ne me semblait pas crédible et efficace à long terme non plus.

Est arrivé le 1er tour, avec les résultats que l'on sait. J'ai finalement été soulagée de ne pas voir M. Bayrou dans les trois premiers ou, pire, en challenger de M. Hollande, comme cela avait pu être brièvement évoqué il y a plusieurs mois maintenant. Mais effarée devant les résultats de Madame Le Pen : décidément, la mémoire est quelque chose de très, très éphémère...

Arrivés au 2e tour, nous avions un choix à faire, qui, pour moi, s'est traduit en un "ni..., ni...", avec une forte attirance pour l'abstention ou le vote blanc. Je m'explique.
Voter pour M. Sarkozy était équivalent à donner ma caution à sa politique, alors que depuis le jour de son élection, je sais que ce fut une erreur monumentale que de mettre cet homme au pouvoir. Les faits, tout le monde les connaît : une politique migratoire détestable, une politique fiscale honteuse, une politique de santé scandaleuse quant aux choix faits pour combler soi-disant le trou de la sécurité sociale (c'est bien plus simple de taper toujours sur les mêmes en dé-remboursant les médicaments plutôt que de s'attaquer aux vrais problèmes, à savoir les fraudes venant des professionnels qui surfacturent des actes qu'ils ne pratiquent pas par exemple, ou de demander aux entreprises, qui en sont exemptées pour je ne sais quelle raison, de payer réellement les charges sociales qu'elles doivent (et je ne parle pas là des emplois aidés, mais de toutes les ristournes qu'obtiennent de grandes entreprises pour leur permettre de rester "compétitives" sur le marché mondial où le coût du travail est moins élevé qu'en France). Forfait d'un euro par ci, médicaments non remboursés par là, suppression d'un fonctionnaire sur deux "à l'aveugle" ailleurs, en particulier dans les hôpitaux, où les soins se retrouvent déshumanisés parce qu'il faut faire de plus en plus vite avec de moins en moins de personnel... vous savez tous de quoi je veux parler), et une politique sociale qui, sous couvert d'aides qui seraient indues, met le doute sur l'honnêteté des plus démunis et ne fait que diviser les populations en instaurant une défiance insupportable. Une politique abjecte donc, dans certains domaines, mais qui a porté ses fruits dans d'autres : même si c'est en partie dû aux conditions extérieures (hausse des prix du gaz et du pétrole et grand froid en hiver qui ont dopé artificiellement la croissance économique au premier trimestre, soutien artificiel à l'industrie automobile par la prime à la casse...), il faut avouer que la politique économique de M. Sarkozy a, à mon sens, limité la casse, même si on ne peut nier le nombre incroyable de personnes nouvellement au chômage. Par ailleurs, il y a eu des avancées en matière de droits des malades, et la loi Léonetti n'est pas la moindre dans ce domaine. J'y reviens tout à l'heure.

Voter pour M. Hollande, alors ? En ce qui me concerne, c'est non, définitivement. Ce qu'il propose, c'est ni plus ni moins d'augmenter encore les dépenses d'un État déjà exsangue, et cela sans vraiment pouvoir s'attaquer aux causes de la dette, faute d'une véritable politique économique cohérente au niveau européen. Pire, à mes yeux : il va bouleverser totalement les repères sociétaux concernant la vie même. Je ne parlerai pas ici de la famille, pourtant grande future perdante à mon sens de la politique prônée par notre nouveau président, mais uniquement de la bioéthique qui est la seule chose qui a pour moi réellement fait pencher la balance du côté de M. Sarkozy au second tour, au détriment de M. Hollande. S'il y a quelque chose qui est sacré, je pense, c'est bien la Vie. Or ce que nous promet notre nouveau président, c'est tout simplement de légaliser le fait de donner volontairement la mort par l'euthanasie. La loi autorisant l'avortement était bien pensée, au départ, pour les cas extrêmes et les situations exceptionnelles, tout comme la proposition de loi qui sera faite très bientôt sur l'euthanasie. Mais on le voit aujourd'hui, 37 ans après : le nombre d'avortements ne baisse pas (je n'ai les chiffres que depuis 10 ans, on peut penser qu'ils étaient moins élevés au début des années 80, où la mentalité n'était pas encore "prête" à banaliser cet acte). Aujourd'hui, et depuis 2002 au moins, le nombre d'avortements oscille entre 200.000 et 220.000 par an. Pour qui, comme moi, pense que la vie commence à la conception (on ne me fera pas croire qu'un fœtus dans le ventre de sa mère n'est pas un être vivant, sous prétexte qu'il a besoin du corps de sa mère pour vivre ! Il n'y a qu'à voir les échographie de fœtus de quelques semaines pour se rendre compte qu'ils ont déjà tout ce qui fait un être humain !), il s'agit ni plus ni moins d'un véritable génocide. Vous imaginez, dans notre pays, 200.000 personnes tuées par an ? Est-ce acceptable ? Si ces personnes étaient ailleurs que dans le sein de leur mère, on serait sans doute scandalisés, mais du moment que ce sont des êtres qui n'ont aucun droit à la parole et pour qui tout le monde prétend savoir où se trouve leur intérêt, alors on peut se permettre de ne pas leur donner le droit de vivre... 
La question que je me pose, c'est, au sujet de l'avortement, où sont passées les personnes qui doivent "éduquer" les jeunes, leur donner un minimum de valeurs et de sens moral, de discernement tout simplement, afin de leur permettre d'agir avec bon sens pour éviter une grossesse trop précoce ? Où sont passées les personnes à qui les femmes peuvent parler quand elles sont en détresse ? Comment se fait-il que le Planning Familial ait retiré des informations qu'il dispense toutes les autres alternatives à l'avortement en cas d'impossibilité d'élever l'enfant ? Comment une loi prévue pour des cas exceptionnels permet-elle aujourd'hui à des femmes d'utiliser l'avortement comme moyen de contraception, non plus exceptionnel, mais habituel ? En plus de la loi, les associations pro-avortement font de la désinformation, laissant supposer qu'il n'y a pas d'autre alternative. Et M. Hollande propose de rembourser les avortements. Si on voulait en faire la promotion, on ne s'y prendrait pas autrement. Or un avortement fait toujours des dégâts sur celle qui le subit. Dégâts psychologiques, physiques aussi... On marche sur la tête quand même : quel bien y a-t-il à se faire du mal ?
Avec la prochaine loi sur l'euthanasie, on touche là à un nouveau tabou, celui de la mort.
Finalement : un avortement ou une euthanasie, même remboursés à 100%, coûteront forcément moins chers à la société que de financer l'accueil d'un enfant abandonné à la naissance ou d'apporter l'aide financière nécessaire à la maman pour prendre soin elle-même de son enfant, et à l'autre bout de la chaîne, de financer un accueil pour une personne très dépendante, âgée, dans des maisons de retraite de plus en plus chères ou de construire des lieux de vie pour les personnes lourdement handicapées... Et n'allez pas me dire qu'il n'est pas question d'euthanasier les personnes âgées ou handicapées. Pour l'heure, bien sûr, l'intention n'y est pas. Mais l'homme est ce qu'il est et l'économie aussi : la loi Léonetti permet déjà de soulager la souffrance de la personne en fin de vie, quitte à avancer un peu l'échéance, puisque c'est comme ça que fonctionne la morphine en particulier et que nul ne l'ignore. Mais la différence avec l'euthanasie, c'est que l'intention n'est pas de donner la mort, mais de soulager la souffrance. Certains objecteront que c'est hypocrite, il n'empêche que l'intention de donner la mort ou de soulager la souffrance, ce n'est pas pareil.
Vous l'avez lu plus haut, la politique menée par M. Sarkozy ne me plaît pas dans de nombreux domaines, mais au moins, il a cherché à préserver la vie et donné un cadre légal à sa fin. Mieux, il l'a protégée en refusant d'aller dans le sens de ceux qui, de plus en plus nombreux, demandent à obtenir le droit à l'euthanasie. Ce que ne fait pas M. Hollande. Pour moi, c'est rédhibitoire. Et je ne suis pas loin de penser que le pire est à venir.
Il y a fort à parier qu'avec un discours pareil, je sois taxée de "réac", mais tant pis : j'ai bien plus peur de ce qui va venir que de ce qu'on peut dire de moi. La vie est sacrée, à mes yeux. Et nous avons déjà les moyens de "mourir dans la dignité" avec les lois existantes. Pourquoi une nouvelle loi ?
Ce qui me fait le plus peur, c'est de savoir que des jeunes de 17 ans se demandent pourquoi on garde en vie des jeunes de leur âge polyhandicapés et grands dépendants, en posant la question : "Mais qu'a-t-il de la vie ?" Pour avoir une sœur handicapée (heureusement, pas autant que d'autres), je sais que la question de savoir ce que ces personnes attendent de la vie n'a pas de réponse évidente. Personne n'est dans la tête d'un handicapé. Et que dire de ces personnes qui vivent prisonnières dans leur corps, sans pouvoir bouger ni parler, mais qui, pour autant, voient leurs facultés intellectuelles intactes ? Ne faudrait-il pas plutôt chercher comment les soigner, relancer les programmes de recherche sur ces maladies plutôt que de chercher comment contourner le problème d'un médicament perdant son monopole et étant donc promis à la copie à moindre coût, pour le plus grand bonheur (ou malheur, c'est selon), des laboratoires pharmaceutiques ? 
La loi sur l'euthanasie passera, parce que la nouvelle génération n'a plus les repères moraux suffisants pour s'y opposer. Les responsables, ce sont les adultes qui n'ont pas su ou voulu leur montrer l'importance de la Vie. Nous passons dans une société de mort, où la mort elle-même s'inscrit dans la loi. Pauvre France.

Maintenant, que ceux qui ne sont pas d'accord s'expriment ici : je serais ravie d'être rassurée !
M. Hollande est notre président, pour les cinq années à venir. Je lui souhaite toute la sagesse nécessaire pour gouverner de manière juste. L'avantage d'avoir un autre président, c'est que tout espoir est permis et que rien n'est encore écrit. A lui de prendre les bonnes décisions, pour le bien et le respect de tous, en particulier des plus petits, des plus fragiles et des plus démunis, quel que soit le sens de ce que l'on met derrière ces mots.

samedi 7 avril 2012

Osterlammele (Agneau pascal)



L'Alsace regorge de traditions culinaires sympathiques, comme les Bredeles durant l'Avent (voir les billets du mois de décembre pour ceux et celles qui n'auraient pas suivi). Et à Pâques, il y en a bien d'autres : la visite du « Lapin de Pâques » dans les jardins (chez nous, ce ne sont pas les cloches qui déposent les chocolats, mais ce gentil lapin que tout le monde connaît mais que personne n'a jamais vu, un peu comme le Père Noël, quoi), le Pain de Pâques (sorte de grosse brioche aux raisins secs) et, bien sûr, le Lammele (ou Osterlammela, Agneau Pascal en bon français).


Si on parle de l'agneau pascal en Alsace, c'est pour désigner un biscuit en forme d'agneau décoré d'un étendard aux couleurs de la papauté (jaune et blanc) ou de l'Alsace (jaune et rouge), rappelant qu'autrefois on mangeait, jusqu'à la fin du XIXe siècle (et sur de nombreuses tables encore aujourd'hui), de l'agneau le dimanche de Pâques.

La transition s'est faite graduellement. Du bel agneau à l'os, on a commencé à servir un agneau en brioche et c'est, de cette dernière coutume, que découle la petite histoire de ce biscuit en forme d'agneau saupoudré de sucre glace, exemple parmi d'autres d'une pâtisserie qui s'impose au XIXe siècle dans tous les foyers bourgeois et paysans grâce à l'abondance de sucre, de farine et de beurre.
Les osterlammele sont traditionnellement cuits dans des moules en terre cuite dont ils gardent le parfum.


La recette suivante vient d'un autre site internet (www.alsace-terroir.com) et je la teste cette année, l'autre étant trop importante en quantités pour un seul moule (et du coup, ça déborde tous les ans. Je vais essayer de faire moins de gâchis cette année !).

Pour un Lammele :

150 g de farine
5 œufs (oui, c'est riche !)
150 g de sucre semoule
sucre glace

Séparer les blancs des jaunes, et mélanger (au batteur, ça va très vite !) les jaunes avec le sucre jusqu'à obtenir un mélange très homogène et blanc.
Ajouter ensuite la farine tamisée petit à petit pour éviter les grumeaux.


Battre les blancs en neige, et les incorporer peu à peu au mélange précédent. La pâte doit être fluide.
Beurrer (ou huiler) un moule en terre cuite en forme d'agneau (en vente dans tous les bons supermarchés d'Alsace, la semaine précédant Pâques généralement), et verser la pâte dedans.


Mettre au four à thermostat 5 (150°C) pendant environ 30 à 45 minutes (mais ça, ça dépend complètement du four : il me faut parfois jusqu'à 1h20 de cuisson pour obtenir un vrai Lammele cuit comme il faut ! Le mieux, c'est de bien surveiller la cuisson). Le Lammele est cuit quand il est bien gonflé et doré. On peut vérifier la cuisson à l'aide d'une aiguille à tricoter : si elle ressort sèche, c'est que c'est bon !


Ensuite, vient l'étape la plus difficile : le démoulage. C'est fragile !


Quand le Lammele est froid, saupoudrer de sucre glace et piquer un petit drapeau pour la présentation (ça, c'est complètement optionnel, bien sûr...).

(et voici un beau troupeau d'agneaux, que nous dégusterons demain au petit déjeuner !)

Très belles fêtes Pascales à tous !