Blog d'humeurs,
blog de textes personnels,
de recettes de cuisine ou de coups de gueule,
blog d'interrogations, de questions,
sur l'actualité ou la vie en général...
On pourrait le qualifier de "fourre-tout",
je préfère le penser... à mon image :
complexe, éclectique, et forcément fait d'un peu de tout.

samedi 30 mars 2013

Dyscalculie

Je m'intéresse à la question de la dyscalculie et des troubles de l'apprentissage depuis que ma fille aînée a été diagnostiquée dyscalculique en début de CE1. En réalité, je soupçonnais la chose depuis le milieu du CP, mais les réponses de sa maîtresse ayant été totalement ahurissantes, je me suis dit que ce n'était pas auprès d'elle que nous aurions des conseils et qu'il valait peut-être mieux attendre d'avoir un interlocuteur un peu plus à même de l'aider.
Pour être complète, voici la discussion surréaliste que j'ai eue avec l'instit de CP concernant les réponses de ma fille en mathématiques :

Moi : "Je ne comprends pas, quand je lui demande combien font 5 + 8, elle me répond 58. Et si je lui dit que c'est faux, elle me dit que ça fait 85. Quand je lui dis que c'est toujours inexact, alors elle répond un peu n'importe quoi, au petit bonheur : 26, 42, 67... Vous savez pourquoi ?"
Elle : "Eh bien c'est simple, elle est nulle en maths ! Mais vous savez, ce n'est pas grave : il n'y a pas besoin des maths pour passer au CE1 !"
J'ai été très surprise par la réponse et ce qu'elle induisait. Donc parce qu'il n'y a pas besoin des maths pour entrer au CE1, l'institutrice s'en fiche royalement de savoir que ses élèves sont nuls dans cette discipline ? Mais si vraiment on n'a pas besoin des maths, alors pourquoi les enseigner dès le CP ? Ne serait-ce pas plus efficace alors de ne les enseigner qu'à partir du CE1, histoire de mettre le paquet sur la lecture et l'écriture en CP (ce qui est une option qui pourrait se défendre, somme toute). Ou bien encore, puisque les maths sont malgré tout enseignées dès le CP, le fait d'avoir en face de soi un enfant "nul" en maths ne doit-il pas au moins forcer une interrogation de la part de l'instit, soit sur la méthode employée pour l'enseignement de cette discipline, soit sur les capacités de l'enfant ? Peut-on réellement dire d'un enfant qu'il est "nul en maths" et le cataloguer comme tel, de manière plus ou moins définitive, sans rien mettre en oeuvre donc pour le sortir de sa "nullité" ? Sans rien faire pour lui donner une chance d'être "moins nul" ?

Visiblement face à une fin de non recevoir, j'ai préféré attendre le CE1 pour refaire le point avec la maîtresse (une autre !) et mettre en place une stratégie pour aider ma fille à sortir de cette étiquette "nulle en maths" qu'on lui avait collée sur le front dès le CP. Sur les conseils de la maîtresse, je suis donc allée voir le médecin qui a prescrit un bilan chez l'orthophoniste et dix séances pour commencer, au cas où ces séances seraient nécessaires. Bien lui en a pris : au mois de novembre, le "verdict" est tombé : dyscalculie.
Au passage, je dirais que quand même, le fait d'avoir un diagnostic, ça m'a un peu soulagée : si il y a un diagnostic, c'est que le problème est identifiable, connu, et que donc on peut peut-être y faire quelque chose, ce qui n'est pas le cas si l'enfant s'avère "nul en maths" sans autre explication. Donc dans la foulée, nous avons pris les premiers rendez-vous avec l'orthophoniste et commencé les séances de rééducation.
Ces séances se sont poursuivies pendant tout le CE1, le CE2 et le CM1, avec de nets progrès cette dernière année, au point que Noémi arrivant à saturation, l'orthophoniste a préféré faire un arrêt à la fin de l'année pour ne pas la dégoûter des maths (ce qui pourrait arriver si on s'acharnait alors qu'elle ne veut plus continuer à ce moment-là).

Cette année, Noémi est en CM2 et n'a toujours pas repris les séances d'orthophonie. Pour une simple raison : l'orthophoniste n'a plus aucun créneau horaire disponible dans la semaine. Il faut donc attendre la fin de l'année scolaire pour éventuellement obtenir un autre rendez-vous et poursuivre le suivi si nécessaire.

Soit. Mais en ce qui concerne les apprentissages scolaires et les maths en particulier, si ça allait mieux à la fin du CM1 et au début du CM2 (jusqu'à Noël environ), il n'en est plus de même en ces premiers mois de l'année 2013. Il m'a donc semblé inévitable de reprendre le taureau par les cornes et de faire quelque chose pour l'aider, même si ce quelque chose n'est qu'un palliatif en attendant la reprise de l'orthophonie qui semble donner de bons résultats.
Je me suis donc renseignée un peu plus avant sur la dyscalculie. Tout d'abord, la dyscalculie, c'est, comme son nom l'indique, un trouble des apprentissages surtout liés aux mathématiques. Logique, me direz-vous. Mais c'est en réalité un peu plus complexe que cela, puisque le trouble lui-même semble lié plus au passage du concret à l'abstrait qu'aux mathématiques elles-mêmes. Alors il se trouve que la conséquence directe, c'est que l'enfant a des difficultés en mathématiques, mais ce n'est pas la seule matière où les choses sont difficiles, loin de là. Par exemple, lorsque, dans un texte, l'enfant dyscalculique rencontre des phrases complexes, avec par exemple des compléments circonstanciels un peu partout et des propositions relatives, la phrase en question peut vite devenir du Chinois. C'est ce que j'avais observé dès le CE1, quand Noémi ne comprenait pas bien des consignes complexes (comme par exemple : "Avant d'aller te mettre en pyjama, n'oublie pas de te laver les dents", où l'ordre des actions est inversé, contrairement à "Tu vas d'abord te laver les dents, et ensuite tu iras te mettre en pyjama"). J'en avais parlé à la maîtresse qui m'avait dit que Noémi comprenait parfaitement tout ce qu'elle lisait, qu'il n'y avait donc pas lieu de s'inquiéter à ce sujet. Sauf qu'en CE2, elle a retrouvé la même classe, dont Noémi bien sûr, et s'est alors rendu compte qu'effectivement, les textes étant plus complexes, Noémi peinait de plus en plus à les comprendre. Cela s'est bien sûr confirmé en CM1 et maintenant en CM2.

Alors face au vide laissé par l'orthophonie, j'ai eu un peu plus de temps pour me renseigner. Ma petite soeur, médecin à Brest, a assisté à une conférence (ou à une formation, je ne sais pas bien) relative à ces problèmes justement. Il apparaît, selon ce qu'elle m'en a dit, que les "dys" seraient liés à une mauvaise connexion entre le cerveau gauche et le cerveau droit. Sûrement.
Par ailleurs, en interrogeant une psychologue de ma connaissance, j'ai appris qu'il y avait diverses origines aux "dys", dont deux en particulier : l'une génétique et l'autre psychologique. En clair, cela signifie par exemple qu'il pourrait y avoir plus de risque d'un "dys" chez un enfant de "dys", d'une part, et qu'un trouble psychologique lié à un traumatisme affectif par exemple pourrait déclencher les choses ou les aggraver selon les cas. Sans doute aussi.
Et puis, nous sommes tombés un peu par hasard sur une autre possibilité, Noémi présentant une déminéralisation dentaire prononcée depuis la pousse de ses dents définitives. A priori, cela n'a strictement rien à voir, mais c'est sans compter notre dentiste, papa d'un enfant d'un an de plus que Noémi, présentant la même maladie dentaire qu'elle. Lors de la première consultation avec Noémi alors qu'elle était en CE1, il m'a posé des questions assez éloignées a priori des problèmes qui l'occupent, à savoir la santé des dents de ses patients :
- Est-ce qu'elle a eu de la cortisone quand elle était bébé, en tout cas avant deux ans ?
- Est-ce qu'elle présente des troubles de l'apprentissage type dyslexie, dyscalculie ou autre ?
À ma réponse positive (et fort étonnée) aux deux questions, il m'a expliqué la chose suivante :
Sur 4000 patients, il en a 4 qui présentent une déminéralisation dentaire. Tous sont d'âge scolaire (entre 6 et 11 ans), tous les quatre présentent des troubles de l'apprentissage, et tous se sont vu administrer de la cortisone à haute dose au cours de leurs deux premières années. Dans le cas de Noémi, il s'agissait d'un violent eczéma soigné par cortisone entre 3 et 6 mois. Devant la recrudescence de l'eczéma à l'arrêt du traitement, et ce malgré le scrupuleux respect de la posologie et de la diminution progressive des doses, nous avions à l'époque pris la décision d'utiliser l'homéopathie, même si cela induisait un traitement plus long et visiblement moins efficace à court terme. Il s'est finalement avéré bien plus efficient que la cortisone, puisqu'en six mois, l'eczéma avait totalement disparu et n'est plus revenu, du moins plus sous la forme que nous avions connue.
Restait à comprendre comment la cortisone et la déminéralisation dentaire pouvaient être en lien avec la dyscalculie. C'est encore une fois la psychologue qui m'a éclairée : il apparaît maintenant que la cortisone, administrée à un enfant entre 0 et 18 mois, peut modifier sensiblement l'ADN du bébé. On retrouve donc là la "piste" génétique, mais sans aucun rapport cette fois-ci avec un parent dys...

Seulement, avoir une idée de l'origine du trouble, c'est bien, mais ça n'aide pas du tout à le régler, d'autant plus qu'il est impossible de revenir en arrière (j'aimerais bien pouvoir remonter le temps et ne pas administrer de cortisone à mon bébé, mais cela est pour l'instant impossible. Pourtant, ça aurait été un bon moyen de vérifier la validité de la théorie "cortisone" dans l'apparition de la dyscalculie...). Il a donc fallu commencer à chercher des solutions, et c'est mon père qui m'en a fourni au moins le début, en assistant lui aussi à une conférence qui semble avoir totalement changé sa perception des choses.
Cette conférence faisait intervenir Elisabeth Nyuts qui a travaillé pendant trente ans auprès de personnes comme Noémi, souffrant de diverses "dys". Il semble qu'elle ait réussi à aider plus de 1000 patients, en faisant régulièrement des allers-retours entre la théorie et la pratique. Au final, il semble que les personnes (adultes ou enfants) atteints de ces troubles aient besoin plus que les autres de parler pour comprendre ce qu'ils lisent, calculent, font... C'est bien sûr un grossier résumé, alors n'hésitez pas, pour en savoir plus sur les observations d'Elisabeth Nyuts, à aller voir son site.
Alors bien sûr, ce n'est pas "magique". Il ne suffit pas de faire parler l'enfant, encore faut-il déconstruire d'abord ce qu'il a appris de travers et ensuite lui faire réapprendre ce qu'il n'a pas compris. Cela nécessite du temps, des efforts, et une pédagogie particulière. Ce qu'explique Mme Nyuts est en particulier basé sur le type de personne à qui on a affaire : est-ce un visuel, un auditif ou un kinesthésique ? En gros, est-ce qu'il mémorise par la vue, par l'ouie ou par le toucher allié à la vue et à l'ouie ? Elle a observé que les premiers, les visuels, ne représentent qu'environ 5% de la la population occidentale, les auditifs représentant 25% et les kinesthésiques une grosse majorité de la population. Or les enseignements scolaires, dès le CP, sont basés essentiellement sur la vue, en particulier la lecture. Les enfants sont très vite amenés à lire en silence, rapidement. Or cette méthode, si elle convient très bien sans doute aux visuels, n'est pas du tout adaptée aux autres... c'est-à-dire 95% des enfants. Sauf que les kinesthésiques peuvent aussi mémoriser grâce à la vue, même si ce n'est pas leur moyen de prédilection, faisant ainsi illusion. On arrive donc à 5% d'enfants pour lesquels cette méthode est très efficace, et 25% pour lesquels elle semble totalement inefficace, les auditifs n'ayant pour le coup aucune mémoire visuelle. La solution trouvée par Elisabeth Nyuts consiste à associer à la vue la parole. En gros, l'enfant doit lire tout haut (ou chuchoter en classe) pour mieux comprendre ce qu'il lit. Cela s'applique bien sûr pour les dyslexiques, pour lesquels cette technique a l'air d'améliorer considérablement leur compréhension des textes, mais aussi pour les dyscalculiques, pour qui les énoncés des problèmes ou les consignes de mathématiques sont très obscures et empêchent donc toute résolution de problème. 

Donc nous voilà repartis pour de nouveaux essais et, j'espère, quelques solutions. En tout cas, contrairement à ce que je pensais, la dyscalculie (et les autres "dys" avec) ne sont pas des handicaps ou des troubles mentaux, rendant impossible ou extrêmement difficiles les apprentissages, et ce de façon définitive. Ce sont en réalité des dysfonctionnements qui peuvent être résolus avec le temps et une bonne prise en charge. Ce qui laisse l'espoir aussi d'une vie plus "normale", moins décalée, et surtout d'apprentissages réussis, si tant est qu'on s'adresse à l'enfant dans une "langue" qu'il peut comprendre et qu'on lui laisse la possibilité de verbaliser. 
Le problème majeur est là, en réalité. Dans une classe de 25 élèves comme celle de Noémi, il semble en effet difficile de permettre aux enfants de lire à voix haute. Outre le bruit incessant, il y a fort à parier que ce serait difficilement supportable pour l'instituteur ou l'institutrice et que cela pourrait empêcher certains enfants de se concentrer s'ils ont besoin de silence pour le faire. Il n'empêche que si la solution est vraiment dans la parole, il serait peut-être bon de repenser les enseignements à l'école, notamment primaire, et leur organisation, histoire de permettre aux enfants d'apprendre dans de meilleures conditions et surtout de réussir dans leurs apprentissages.
Enfin, il faudrait aussi que les enseignants soient mieux formés à ces troubles des apprentissages, de manière à éviter les discours insupportables du type de celui que j'ai rencontré quand ma fille était en CP. Outre le fait que cela catégorise immédiatement l'enfant et son trouble, cette réaction donne aussi un alibi à l'enseignant qui ne veut pas se remettre en question pour laisser l'enfant dans cet état sans lui donner une seule chance de progresser, puisque cela sous-entend que "cela ne sert à rien : de toute façon, il (elle) est nul(le)". Et puis, c'est difficile pour un enfant, pour un parent, d'entendre un tel jugement, une telle condamnation...

Nous ne sommes donc pas au bout de nos peines, mais au moins avons-nous l'espoir que les choses peuvent changer...

vendredi 29 mars 2013

Féminisme vs Droits des femmes

Le projet de loi actuel sur le "mariage" pour tous et ses conséquences, ainsi que la question du "gender" ou celle de l'égalité hommes-femmes que Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des Femmes et porte-parole du gouvernement, entend promouvoir, ne cesse de me poser de nouvelles questions.

Pour ma part, j'ai toujours compris la question des Droits des Femmes comme une sorte d'arsenal juridique permettant de pallier les "inégalités" existant de fait entre les hommes et les femmes, au détriment de ces dernières, du fait justement de la féminité.
Je m'explique.
De tous temps, ce sont les femmes qui ont porté les enfants (rassurez-moi : j'enfonce bien là une porte ouverte, j'espère ? Personne n'est choqué jusque-là ?). Et jusqu'à ce que la science et la médecine trouvent le moyen de remplacer artificiellement le corps de la femme, son utérus, par un système équivalent, je suppose qu'il en sera ainsi.
La maternité constitue donc une différence fondamentale entre les femmes et les hommes, différence qui ne pourra s'effacer que lorsque les hommes auront la possibilité biologique d'enfanter, ce qui ne semble pas être une option dans l'immédiat, ou que l'on aura trouvé un moyen d'externaliser la grossesse du corps féminin et donc de rendre artificiellement les femmes "égales" aux hommes (ce dont, je ne doute pas, certains rêvent tout haut).
Par conséquent, la maternité, actuellement, justifie à elle seule au moins une partie de cet arsenal juridique mentionné plus haut sous le terme de "Droits des femmes", en ce sens qu'il accorde à ces dernières une ou des compensations aux conséquences directes et indirectes que la maternité a sur le corps ou la carrière professionnelle des femmes.
En particulier, les femmes ont le droit, lorsqu'elles sont enceintes, à la protection de leur emploi. Elles ne peuvent être licenciées du fait de leur grossesse. Ou encore, les soins relatifs à la grossesse et/ou à la naissance de l'enfant ainsi que ses suites sont pris en charge en totalité par la Sécurité Sociale. De même un congé de maternité rémunéré est accordé aux femmes enceintes pendant les semaines qui précèdent et celles qui suivent la naissance. Normal, me direz-vous. Et on pourrait multiplier les exemples, notamment avec les dispositions particulières qui émaillent les conventions collectives, toutes plus favorables que le droit du travail par définition (aménagement du congé maternité, départ plus précoce, etc.).
En réalité, c'est ce "normal" qui m'interpelle.

Je me trompe peut-être, mais pour moi, la différence des droits entre les hommes et les femmes (notamment en matière de travail) induite par la maternité est une vraie réponse à une inégalité de fait. Ces droits accordés aux femmes compensent une difficulté qu'ont les femmes, et que n'auront jamais les hommes, du simple fait qu'elles deviennent mères, que ce sont elles et non pas les hommes qui mettent au monde les enfants.
Or, ce que j'entends et lis actuellement, qui tend à vouloir faire des filles des garçons (ou l'inverse) ou bien à calquer le droit s'appliquant aux femmes sur celui existant pour les hommes amène à faire régresser ces droits spécifiques aux femmes, liés à la maternité en particulier (parce qu'on est bien d'accord que dans les autres domaines, il n'y a pas vraiment lieu d'accorder des droits supplémentaires aux femmes plutôt qu'aux hommes).
Par exemple, auparavant, il était admis dans le droit du travail qu'une femme ayant, je crois, élevé trois enfants, avait la possibilité de prendre sa retraite au bout de quinze années. Il semble que depuis les années 2000, ce ne soit plus le cas (ce n'est donc pas une disposition prise par l'actuel gouvernement, mais une évolution sur le moyen terme tendant à prouver que cette question du genre ne soit pas portée par un gouvernement en particulier, mais fasse son chemin dans la société au point d'en devenir presque "normale" aux yeux des citoyens. On entre là dans l'univers du politiquement correct et de la pensée unique). Si j'ai bien tout compris, ce droit était accordé aux femmes pour compenser en partie les périodes de leur vie pendant lesquelles elles ne travaillaient pas pour pouvoir se consacrer à l'éducation de leurs enfants. La société reconnaissait en cela le bénéfice durable qu'apporte la maternité à la société tout entière, en ce sens que ce sont les enfants d'aujourd'hui qui feront les travailleurs de demain, ces travailleurs qui financeront demain les retraites des actifs d'aujourd'hui. Il s'agit donc d'un pari sur l'avenir, dans une société fondée sur la solidarité intergénérationnelle incluant, entre autres, le système de retraites par répartition. Les femmes, même non actives au sens du droit du travail, deviennent donc dans cette optique-là de précieuses contributrices de l'avenir du pays en général, et de son système social en particulier.

La théorie du genre, déjà enseignée au lycée et bientôt dès le CP si les recommandations de la ministre des droits des femmes sont suivies d'effet dans les écoles (il paraît que c'est une "priorité" du gouvernement), appliquée dès la maternelle dans certains endroits, entend lutter contre les stéréotypes qui, soi-disant, enferment l'homme et la femme dans leurs conditions respectives d'hommes et de femmes, perpétuant de fait une supposée inégalité entre les deux sexes et des comportements de la part même des personnes intéressées jugés "sexistes" (croyance par exemple que les femmes sont moins douées que les hommes dans certains domaines, ou cantonnement des filles dans certains rôles, et des garçons dans d'autres).
Alors la démarche peut sembler louable au premier coup d’œil, mais ne me semble pas résister très longtemps à l'analyse, tant ses implications dans tous les domaines sont importantes.

L'application de la théorie du genre en matière de droit du travail par exemple implique forcément des changements radicaux pour les femmes dans leur emploi et leurs possibilités de travailler. Si cette théorie est inscrite à l'avenir dans les conventions collectives, par exemple, toutes les dispositions particulières relatives aux femmes et à leurs droits vont disparaître. Qu'une femme soit enceinte peut donc ne plus la protéger à l'avenir du licenciement si l'employeur y voit un problème lié, par exemple, à son absence de plusieurs mois avant et après la naissance. De même, pourquoi, si un homme et une femme sont identiques, considérer la grossesse comme une période à part dans la vie d'une femme et pas dans celle d'un homme, même par procuration ? Les soins résultant de la grossesse n'auront donc plus lieu d'être remboursés par la Sécurité Sociale et deviendront donc à charge de la future mère, avec toutes les difficultés que cela peut engendrer pour celles qui ont de faibles revenus.
Actuellement, une femme peut quitter son travail pour se rendre aux rendez-vous médicaux obligatoires, ou encore bénéficier d'une heure de repos par jour travaillé pour lui permettre d'allaiter son bébé ou de tirer son lait si elle ne peut pas être présente physiquement auprès de son enfant. Loin d'enfermer la femme dans sa condition de femme et/ou de mère, ces dispositions légales lui permettent donc d'assumer son travail, moyennant quelques aménagements, lui donnant la possibilité d'être aussi une mère et donc de ne pas culpabiliser de laisser son très jeune enfant aux bons soins d'une nourrice ou des professionnels de la crèche.

Que pourrait-il se passer si la théorie du genre s'imposait dans le droit du travail ? Comme il paraît surréaliste d'accorder une heure de congé à un homme quand sa femme doit allaiter son bébé, je suppose que ces dispositions particulières sont amenées à disparaître purement et simplement. Et ce ne sont que quelques menus exemples. 
Quelles pourraient être les conséquences ?
La première semble évidente : les femmes qui travaillent pourraient sans doute simplement arrêter de mettre des enfants au monde. La maternité deviendrait alors réservée de fait aux femmes ayant choisi de ne pas travailler, c'est-à-dire actuellement une minorité de femmes. Minorité appelée d'ailleurs à diminuer encore pour des raisons économiques, par exemple dans le cas des femmes célibataires par choix ou non, séparées ou divorcées et qui n'auraient pas d'autre choix que de travailler pour subvenir à leurs besoins, en l'absence d'un deuxième salaire qui viendrait combler la baisse de revenus engendrée par la difficulté à avoir un emploi.
En fait, il se pourrait même que ce soit encore plus simple que cela. En effet l'homme et la femme devant être traités de manière identique, la grossesse et la maternité de la femme induisent une différence notable entre les hommes et les femmes. De fait, si la femme est protégée durant la gestation et les semaines qui suivent la naissance, ce n'est pas du tout le cas de l'homme, bien entendu. La protection de l'emploi des femmes pourrait donc être supprimée au motif qu'elle crée une discrimination à l'encontre des hommes. Du coup, il ne devient plus impossible pour un employeur de licencier une femme enceinte, voire de n'employer que des hommes pour être sûr de ne pas avoir de souci d'absence de son employée pendant de longs mois. Les femmes pourraient donc se voir excluses à terme de l'accès à l'emploi.
Il peut également  être envisagé que l'on demande aux femmes de choisir entre travail et maternité. Qui empêcherait, par exemple, un employeur de vouloir s'assurer que sa future employée n'aura pas d'enfants et sera donc présente tout le temps (hors congés et maladies ?) C'est la porte ouverte à la stérilisation massive des femmes, qui les mettrait à égalité avec les hommes, puisqu'elles ne seraient plus soumises au "risque" d'une maternité, y compris non désirée. N'est-ce pas une nouvelle discrimination envers les femmes, les hommes n'étant pas soumis à cette obligation puisque ne portant pas le souci de la grossesse ?
Alors oui, je vais un peu loin sans doute dans le raisonnement. Mais est-ce vraiment si impossible ? Qui aurait pensé en effet, il y a dix ans, que des enfants seraient susceptibles de naître de manière délibérée sans père ou sans mère, et ce avec la bénédiction du gouvernement ? C'est pourtant ce que propose la loi Taubira avec le "mariage" pour tous !

Actuellement, on observe déjà une nette diminution de la taille des familles, réduites à un, voire deux enfants, ce qui permet aux femmes de mener de front leur carrière professionnelle et la maternité. Il y a fort à parier que ce nombre va encore diminuer si la théorie du genre est appliquée dans le monde du travail. 
Dans un premier temps, la théorie du genre risque donc d'amener à une perte de droits pour les femmes, en matière de travail, mais aussi simplement dans leur liberté de choix. Que fait-on en effet du désir d'enfant, si puissant qu'il conduit à des "oublis" de pilule, par exemple ? Les femmes vont-elles devoir choisir entre devenir mères et mener une carrière professionnelle épanouissante ? Pourront-elles réellement s'épanouir dans le travail si on les prive volontairement de la maternité, pour laquelle elles sont pourtant faites biologiquement ? En quoi est-ce un "progrès" pour les femmes ?
Alors qu'actuellement la législation permet aux femmes d'être mères tout en s'épanouissant dans leur travail, il y a un vrai risque que dans l'avenir, elles devront choisir entre l'une ou l'autre. Celles qui choisiront la maternité se trouveront forcément dépendantes financièrement de leur mari ou concubin. Je repose la question : en quoi est-ce un progrès pour l'émancipation des femmes et leurs droits, cette émancipation appelée de ses vœux par le féminisme traditionnel ? N'est-ce pas, plutôt, une formidable régression ? Où se situera donc la liberté ?

Dans le domaine de l'enfance, nier la différence sexuelle atteint l'identité même de la personne. Dire qu'un garçon et une fille sont identiques, dans la petite enfance, doit vraisemblablement perturber gravement la construction identitaire de l'enfant. D'un point de vue très pratique, la biologie humaine étant ce qu'elle est, une fille voit son corps se transformer vers 12 ans en moyenne, avec l'apparition des signes sexuels primaires et secondaires propres à la femme (transformation de la morphologie, apparition de la poitrine, augmentation de la pilosité, menstruation, évolution de la voix...). De la même manière, le corps du garçon se transforme aussi (augmentation de la masse musculaire, mue, apparition de la barbe, augmentation de la pilosité...) sans compter les transformations invisibles, psychologiques, hormonales, affectives...
Nier à un enfant le droit de se construire en tant que fille ou garçon, c'est, à mon sens, l'exposer à un véritable traumatisme à l'adolescence. Le cas de "Pop", cet(te) enfant suédois(e) de six ans dont les parents ne révèlent pas le sexe est très emblématique. Pour l'instant, il(elle) "choisit" chaque matin d'être une fille ou un garçon, ce qui est relativement simple à un âge où les caractères sexuels ne sont pas encore apparus. Les parents le(la) disent épanoui(e) et stable, ce que l'on peut effectivement aisément croire compte-tenu du jeune âge de l'enfant. Mais que va-t-il se passer à la puberté ? L'esprit humain est-il donc si prodigieux qu'il pourra "contrer" l'évolution normale du corps de cet(te) enfant et empêcher sa puberté pour le(la) maintenir à un sexe indifférencié ? J'en doute fortement, en réalité. Un jour ou l'autre, le sexe de Pop deviendra évident et l'enfant comprendra alors que ses parents, ses éducateurs, la société... lui ont menti depuis sa naissance, qu'il(elle) a été une expérience absurde sortie du cerveau malade des promoteurs du "gender" au nom d'une pseudo-égalité entre les sexes. Sans vouloir être pessimiste, qui dit que le traumatisme ne va pas mener Pop au rejet pur et simple de son corps ? À l'auto-mutilation ? Ou, pire, au suicide ?
Dans le cas du travail comme dans celui de l'enfance, la théorie du genre amène donc, à mon avis, à la fin de la société par la destruction de ses enfants ou par leur absence, simplement.

Voilà quelques-unes des réflexions et questions que je me pose au sujet de l'"égalité" entre hommes et femmes. Et vous avez de la chance de ne pas être dans ma tête. Ce que j'y vois est bien pire encore. Mais si je l'écris un jour, ce sera sans doute dans mon "atelier d'écriture", sous forme de fiction, tellement ce que j'entrevois ressemble à l'enfer et au néant...

samedi 16 mars 2013

Adoption et "droits" de l'homme

Je viens de tomber sur Facebook sur un article qui fait froid dans le dos. Seulement, là, on n'est plus dans les projections, dans le "peut-être", mais bien dans la réalité.

Voici les faits, tels que je les ai compris :
Un couple autrichien a un enfant. La mère et le père se séparent, la mère refait sa vie avec une femme. Elle obtient la garde de l'enfant du couple. Sa compagne souhaite adopter l'enfant, alors que celui-ci a toujours son père, qui s'en occupe régulièrement, le voit régulièrement, paie la pension alimentaire tout aussi régulièrement. Si la compagne veut adopter l'enfant, c'est pour avoir des droits parentaux sur lui (je suppose qu'on entend par là le fait d'aller le chercher à l'école sans problème, ou de pouvoir l'emmener chez le médecin sans recourir à l'autorisation de l'autre parent en cas d'urgence, des gestes de la vie quotidienne, quoi).
Fort bien.
Mais la justice autrichienne ne l'entend pas de cette oreille : l'enfant a ses deux parents biologiques, aucun des deux n'a renoncé à ses droits parentaux ni n'y a été obligé (pour cause de négligence, maltraitance, prison, que sais-je encore). Donc l'enfant n'est pas adoptable, d'une part, mais surtout, d'autre part, la loi autrichienne interdit à l'enfant d'avoir deux pères ou deux mères. Il ne peut avoir qu'un père et une mère (filiation biologique).
Donc, pour ces deux raisons, les deux femmes sont déboutées, et font appel à la Cour européenne des Droits de l'Homme, au motif qu'il y a discrimination.

Eh bien, figurez-vous qu'aussi abracadabrantesque que cela paraisse, la Cour européenne des Droits de l'Homme leur donne raison !
Et pourquoi ? Parce que, selon les juges, si l'une des femmes avait été un homme, le droit autrichien n'aurait pas pu empêcher l'adoption ! Donc puisque la raison c'est que le droit autrichien n'autorise l'adoption qu'à des couples hétérosexuels, il y a discrimination envers ces femmes, en raison de leur orientation sexuelle. Je vous laisse lire l'article, il est édifiant (et oui, il émane d'une publication catholique, mais ce n'est pas la question : il suffit de lire l'exposé des faits pour se rendre compte que la situation est d'une absurdité sans nom, et il n'y a même pas besoin d'aller au bout de l'article pour voir dans quel merdier on est en train de se fourrer pour des raisons purement idéologiques).

Je me pose quantité de questions maintenant. L'enfant, ses droits fondamentaux, on en fait quoi ? 
Le père, il devient quoi dans l'histoire ? La filiation adoptive remplace la filiation biologique puisque l'enfant ne peut avoir plus de deux parents... donc le père doit "sortir" de la vie de son enfant parce que son ex-femme et la compagne de celle-ci ont décidé qu'il en était ainsi...
Le bien de l'enfant, c'est quoi ? Que la compagne de sa mère puisse aller le chercher à l'école, ou que son père reste son père ?

Et puis, en dehors de la question de l'enfant (dont, visiblement, la Cour Européenne des Droits de l'Homme se fiche éperdument) et de son père, il y a une question majeure quand même : qu'est-ce que cela veut dire pour les autres pays européens ? Si c'est comme la jurisprudence en France, alors il y a fort à parier que dorénavant, cette décision va s'imposer à tous les pays de l'Union. Toute paire d'homosexuels pourra adopter un enfant au seul motif que, sinon, il y a discrimination, et ce alors même que les enfants ne sont pas adoptables (puisqu'ils ont déjà leurs deux parents). Cela entérine le droit à l'enfant, qui devient supérieur aux droits de l'enfant. Cela peut vouloir dire aussi que tous les textes de loi disant qu'un enfant a un père et une mère ou qu'une famille, c'est un papa et une maman avec des enfants, deviennent discriminants, mais aussi "hors la loi", et qu'il faut donc la changer. Ou encore qu'un enfant pourrait devenir adoptable du seul fait que ses parents sont séparés et que l'un d'eux s'est remis en couple avec une personne de même sexe (au fait, n'y a-t-il pas là une nouvelle inégalité dans la mesure où des enfants de couples séparés mais dont les deux parents sont hétérosexuels ne seraient pas, eux, adoptables ? On n'entre pas dans le règne de l'absurde, là ????) Plus de débat, plus de questionnements : de fait, les textes de loi régissant la famille sont tous obsolètes et les États vont être obligés d'inscrire dans les lois la primauté de la filiation "sociale" sur la filiation biologique... 
Cela veut dire également que toute personne qui affirme qu'un enfant, c'est fait par un homme et une femme, est coupable de discrimination.
Vous savez comment ça s'appelle, ça ? De l'hétérosexisme. Ça existe déjà, c'est condamné au Canada, et ça restreint furieusement l'expression personnelle, puisque toute personne convaincue d'hétérosexisme se retrouve dans l'interdiction de s'exprimer en public (sur ce sujet je suppose, mais il n'y a pas de raison de voir le délit de "discrimination" s'arrêter à la seule discrimination sexuelle).

Je pose une question à tous ceux qui lisent ce blog et qui disent (ou pensent) que le mariage pour tous et l'adoption par les couples homosexuels ne changeront rien pour les couples hétérosexuels et que c'est une bonne chose pour tout le monde, pour les couples, pour les homosexuels et pour les enfants : en êtes-vous bien sûrs ? 
Pour ma part, je vois là un vrai changement de société. Un véritable danger pour tous. Fin de la liberté de conscience. Fin de la liberté d'expression. Dictature des lobbys LGBT au nom d'une pseudo-égalité qui n'en a que le nom. Soumission du droit aux volontés personnelles.
De plus en plus, en ce moment, je pense au Meilleur des Mondes et à "Big Brother is watching you". En pire. Sur le mode cauchemar, même. Parce que ça, c'était de la littérature. Là, malheureusement, la réalité dépasse largement la fiction. 
Donc, je me dis qu'il reste quelques solutions : la première, c'est d'apprendre à mes enfants à entrer en résistance, et de le faire moi-même bien sûr. Ne plus avoir peur de dire haut et fort ce que l'on pense, même si ça doit être au prix de ma liberté (parce que bien sûr, si je me mets à dire ce que je pense et que ce que je pense entre dans la catégorie "délits", je vais finir en taule, c'est clair et net). Je parlerais bien de martyr, aussi, mais j'espère qu'on n'en arrivera pas là.
Deuxième solution : m'exiler, avec mes enfants, mais sur une autre planète. Parce qu'au rythme où ce "mal" s'étend, il ne restera bientôt plus un seul endroit sur terre où on sera libre de croire qu'un enfant naît d'un homme et d'une femme et que c'est une bonne chose pour lui.
Troisième solution, plus prosaïque, plus immédiate et plus réaliste aussi : devenir bien plus radicale dans mes choix politiques. La gauche nous mène dans le mur, c'est clair et net. Malheureusement, la droite ne fait pas mieux, c'est juste un peu plus long, mais on y va aussi avec eux. Et puis, il me semble que la question serait résolue si la France ne faisait plus partie des 27. Sortir de l'Union Européenne ? Qui propose ça, déjà ??? Ah oui ! Le Front National !
Comment ça ? Je vais vraiment devoir devenir Frontiste, moi ?

Vous voyez comment le délire de quelques-uns peut retourner totalement les plus modérés ? Il y a un an, j'ai voté centriste au premier tour...

jeudi 14 mars 2013

François


Depuis hier, nous avons un nouveau Pape, en la personne de Jorge Bergoglio, qui s'est donné le nom de François. Il est jésuite, argentin et a 76 ans.
Je suis heureuse pour notre Église !




Mais il y a un petit quelque chose qui m'a frappée à la lecture de l'éditorial des DNA ce matin : Dominique Jung y écrit : 
"François Ier sera jugé sur sa capacité à susciter le changement, en commençant par l’interne."
Ce qu'il dit est vrai : susciter le changement, c'est ce que le monde attend du nouveau pape. Que ce soit par rapport à la place des femmes dans l'Eglise, au sort des divorcés-remariés, à la Curie romaine, à la gouvernance interne de l'Eglise...
Mais le mot "jugé" m'a immédiatement fait bondir. C'est bien un mal humain, ça, le jugement... Dans ma foi catholique, selon l'enseignement que j'en ai reçu et ce que j'expérimente tous les jours, je sais qu'il n'y a que Dieu qui a le pouvoir de juger les hommes. Plus précisément, Dieu le Père a donné au Christ, son fils, tout pouvoir pour juger les hommes. Et justement, ce jugement se fait, ou plutôt se fera, dans l'amour, à la fin des temps. Le Dieu auquel je crois a le temps, et son temps n'est pas le nôtre. Il laisse au pécheur le temps de se retourner vers le Père, le temps de se repentir sincèrement, y compris à la dernière seconde de sa vie, au seuil même de la mort. Et chacun peut être sauvé.
Mais nous, nous ne sommes pas Dieu, encore moins le Christ ! Qui sommes-nous donc pour juger les hommes, le Pape ? Et ceci avant même qu'il ait réellement commencé son pontificat ?
Et si, au lieu de juger, nous commencions par regarder nos frères, croyants ou non, avec la bienveillance qui convient afin que chacun soit accueilli pour ce qu'il est, avec ses qualités plutôt qu'avec ses défauts, avec ses actes heureux plutôt qu'avec ses erreurs ?
L'un des maux de notre monde ne vient-il pas, justement, du fait que l'on juge toujours les autres, trop vite, bien sûr, entraînant suspicion, haine et rancoeur ?
Je souhaite, pour ma part, que ce pontificat soit celui de la réconciliation, de la sagesse, et que notre nouveau Pape, François Ier, soit, par sa douceur et son calme, par sa prière, porteur de l'amour de notre Père au monde.

mardi 12 mars 2013

Réforme du congé parental : arrêtez le massacre !


Alors, quel est donc le sujet de mon ire, en cette heure tardive du 11 mars (ou plutôt matinale du 12 mars) ???
J'ai écouté d'une oreille très distraite, vendredi dernier, journée de la femme, la dernière sortie de notre président de la république à propos des droits des femmes.
Figurez-vous que Najat Vallaud-Belkacem et lui nous ont concocté une réforme du congé parental d'éducation pas piquée des vers.
En gros, ils pensent que comme le congé parental est pris à 96% par des femmes, c'est la marque d'une inégalité criante entre les femmes et les hommes, parce que du coup, ça éloigne les femmes de l'emploi pendant au bas mot 3 ans, et qu'en plus, ce sont elles qui se retrouvent à faire tout à la maison (entendre par là s'occuper des enfants, faire les courses, le ménage, la vaisselle, la lessive, le repassage, sortir les poubelles, etc.).
Soit. En fait, c'est tout à fait vrai.
Mais le problème, c'est la réponse qu'entend donner notre gouvernement à cet état de fait pour rétablir l'égalité entre les hommes et les femmes.

Pour être plus claire, je vais d'abord exposer ce qui existe actuellement, parce que ça fait toujours du bien de faire un point de l'existant, et ensuite, on parlera de cette magnifique réforme.
Aujourd'hui, quand un couple a un deuxième enfant (pour le premier, le congé parental se limite à six mois maximum pour la mère ou le père), il a le choix entre plusieurs options :
- soit la femme arrête de travailler pour s'occuper de son bébé, à temps plein ou à temps partiel, pendant un an renouvelable deux fois, dans la limite des trois ans de l'enfant. Ça s'appelle dans ce cas-là le CLCA : Congé de Libre Choix d'Activité, rémunéré 566€ par mois au maximum pour un congé à temps plein.
- soit la femme arrête de travailler pour s'occuper de son bébé pendant au maximum un an, et le congé est mieux rémunéré que le précédent : il s'agit du COLCA, Congé Optionnel de Libre Choix d'Activité (700 € par mois pendant un an au lieu de 566 € par mois pendant trois ans).
- soit le père prend le congé parental aux mêmes conditions que si c'est la mère qui le fait (CLCA ou COLCA).
Le choix est définitif, on ne peut pas passer du CLCA au COLCA, ni du COLCA au CLCA.
- soit les parents continuent de travailler tous les deux, et dans ce cas-là (ou dans le cas d'un congé parental à temps partiel), ils peuvent bénéficier du CLCMG, Complément de Libre Choix du Mode de Garde, permettant de financer une partie des frais de garde pour le bébé (crèche, nourrice ou garde à domicile).

Dans tous les cas, ils sont souverains pour le choix. En réalité, dans beaucoup de cas, les choses se décident souvent au mieux des finances de la famille. Il n'y a pas de mystère : s'arrêter de travailler quand on a des enfants n'est pas forcément possible. Donc un certain nombre de femmes choisissent de continuer leur activité professionnelle parce qu'elles gagnent plus d'argent en travaillant qu'en restant à la maison (logique, me direz-vous).
Le problème se pose souvent lorsque viennent se greffer là-dessus les questions de garde d'enfant. Toutes les familles n'ont pas à leur disposition une grand-mère qui peut s'occuper des enfants en bas-âge, ou les moyens de s'offrir une jeune fille au pair ou une garde d'enfants à domicile. Et il manque énormément de places en crèche ou chez les nourrices pour permettre aux femmes de travailler. Donc beaucoup arrêtent simplement de travailler jusqu'à l'entrée de l'enfant à l'école, tout simplement parce qu'elles ne peuvent pas faire autrement.
Une autre question se pose : pourquoi, à votre avis, ce sont les femmes qui prennent majoritairement ce congé parental ? La plupart du temps pour plusieurs raisons, allant de l'absence de fibre maternelle chez le père (oui, c'est étonnant, hein ?), au fait que c'est souvent le père qui a le plus gros salaire, et donc que si c'est lui qui prend le congé parental, alors la perte nette de revenu est plus grande que si c'est la mère, en passant par le fait que les pères sont peu informés du fait qu'ils peuvent, eux aussi, bénéficier d'un congé parental, ou que de nombreuses femmes ont simplement envie de s'occuper de leurs enfants tout petits ou tout aussi simplement que les bébés ont besoin de leur mère plus que de leur père dans les premières années de leur vie (c'est pas moi qui le dis, ce sont des données statistiques : un bébé a plus besoin de sa mère quand il est tout petit, et plus besoin de son père un peu plus tard, pour diverses raisons là encore).

Mais bon, quelles que soient les raisons, le congé parental a quand même un certain nombre d'avantages pour les mères. Il permet de limiter drastiquement les frais annexes, liés par exemple à la cantine (pour le(s) plus grand(s) des enfants par exemple, puisque la mère est à la maison), ou encore diminue les frais de transport pour aller travailler (la nourrice n'habite pas forcément la maison d'à côté, certaines mamans sont obligées de faire plusieurs dizaines de kilomètres parfois pour déposer leur bébé chez la nounou si elles n'ont pas trouvé plus près, notamment dans certains villages. Parce que non, M. Hollande, tout le monde n'habite pas en ville, et encore moins à Paris). Au final, ce que l'on perd d'un côté, on le « gagne » de l'autre en dépenses que l'on n'a pas, ou plus, ou moins.

Voilà, en gros, pour l'existant.

Alors que propose le gouvernement pour cette nouvelle réforme ?
Tout simplement de réduire pour toutes les familles le congé parental à deux ans et demi, en le rémunérant mieux (40% à 60% du salaire, dans la limite de 1500 à 1800€ par mois), et surtout d'obliger le père à prendre six mois de congé parental.
Fort bien.
Alors examinons plusieurs cas d'espèces.

Une famille avec deux enfants, par exemple, dont un nourrisson. Après le congé maternité, la mère, qui travaille à mi-temps et est payée au SMIC, prend un congé parental. Actuellement, elle gagne 566€ pendant trois ans, sans frais de garde supplémentaires.
Après la réforme, elle ne gagne pas beaucoup plus que 500€, pendant deux ans et demi, puis doit reprendre le travail. Son mari, lui, travaille à temps plein, il est un peu mieux payé. S'il s'arrête de travailler pour s'occuper du bébé, il ne gagnera pas plus de 40 à 60% de son salaire, ce qui fait une perte nette importante, et sa femme travaillera toujours à mi-temps au SMIC. Financièrement, ce n'est pas du tout intéressant pour cette famille. Le père ne pourra donc pas prendre ce congé parental, sinon sa famille risque tout simplement de ne plus s'en sortir, alors qu'elle s'en sort à peu près dans le système actuel. Au final, c'est quand même la mère qui sera obligée d'arrêter de travailler, sans compensation financière cette fois, contrairement au congé parental de 3 ans qui lui assure quand même 566€ par mois.

Deuxième cas de figure : La maman est salariée dans le privée, le père travailleur indépendant, agriculteur ou éleveur par exemple (ou viticulteur, on s'approche encore plus de notre cas).
Actuellement, le mari gagne peu, crise oblige, la maman travaille à mi-temps parce qu'ils ont déjà trois enfants et que le père est obligé de partir en déplacements professionnels pour vendre sa production. Il ne peut compter que sur lui-même et n'a déjà pas pu prendre les 11 jours de paternité auxquels il a pourtant droit depuis 2004 et la dernière réforme du congé parental. À la naissance du quatrième enfant, ils ont prévu que la maman resterait à la maison s'occuper des enfants, notamment du dernier qui, bien sûr, ne va pas encore à l'école, et pour cause. La perte nette de salaire de la maman, qui gagne bien sa vie pour un mi-temps, est de 450€ environ, compensée en partie par les allocations familiales qui s'ajoutent pour le 4e (PAJE, Prestation d'Accueil du Jeune Enfant, accordée sous conditions de ressources). Cela va être juste tous les mois, mais la famille s'en sortira quand même parce que justement, les frais « fixes » (cantine, garderie, transports en train pour aller travailler et frais d'essence) vont diminuer de manière importante.
Si la réforme est appliquée, la maman voit son congé parental réduit à deux ans et demi, rémunérés maximum 600€, puisque son salaire est de 1000€ par mois, soit 44€ de plus que dans l'autre cas.
Au bout de ce temps, elle retourne travailler, avec 1000€ par mois toujours, mais 100€ de train, sans compter la garderie et la cantine qu'il faudra rajouter (pour la cantine uniquement, il faut compter chez nous 187 € pour 10 repas pour chacun des trois enfants. Sachant qu'il y a 4 repas par semaine, je vous laisse faire le compte pour le mois). Je doute que le calcul soit favorable à la famille, s'il faut payer en plus une nourrice pour le dernier qui ne peut pas encore aller à l'école.
Ah mais non ! Puisque le papa va, lui, s'arrêter de travailler pour s'occuper des enfants pendant six mois !
Oui, mais non. Parce que le papa, s'il s'arrête de travailler, il peut tout simplement fermer boutique. Il est viticulteur, et ses vignes et son vin ont besoin de lui. Ou bien il est éleveur. Qui va traire les vaches ? Ou encore, il est infirmier libéral. Sa clientèle va partir ailleurs et ne reviendra peut-être pas, il va lui falloir tout recommencer. Ou encore il est chef d'entreprise et ses fournisseurs et clients n'attendront pas six mois, ni même trois et iront voir ailleurs si l'herbe est plus verte. Dans tous les cas, s'arrêter, même trois mois, met en danger l'entreprise, l'exploitation, l'élevage, le cabinet libéral.
Donc, concrètement, comme le père ne peut pas se permettre de prendre ce congé parental de six mois, cela réduit le temps de présence des parents auprès du plus jeune enfant (et les mauvaises langues diront que ça réduit aussi de six mois le temps d'indemnisation : autant de gagné pour les caisses de l’État, non ? Mais ça, bien sûr, ce sont les mauvaises langues seulement qui le disent).  Et ce n'est pas du tout une question de machisme ou d'inégalité entre hommes et femmes, mais de réalité économique et financière.

Ça, c'est pour l'aspect purement pratique et financier.
Alors on pourrait jouer sur d'autres leviers : permettre aux femmes d'avoir le même salaire que les hommes pour le même travail. Ça permettrait d'éviter cet effet du « je gagne moins, donc on perd moins si je reste à la maison ». Le gouvernement y travaille, bien sûr, et c'est tant mieux. Mais est-ce que c'est réaliste ? En tout cas, ça ne concernera que les personnes salariées, jamais ceux et celles qui sont indépendants, par exemple. On pourrait aussi repenser complètement les modes de garde pour les enfants, histoire de lever un des plus gros frein à la reprise précoce du travail des femmes. Pour cela, il faudrait quand même investir sérieusement dans la formation des professionnels de la petite enfance, et dans la création des structures d'accueil nécessaires pour accueillir tous les enfants. Le gouvernement en a-t-il les moyens ?

Mais même en dehors de tout ça, il y a quelque chose qui me choque profondément dans cette réforme annoncée du congé parental : l'ingérence du gouvernement dans les choix de vie des couples.
Pour la naissance de Noémi, en 2002, il n'y avait pas de congé parental (c'était avant la réforme qui a instauré les six mois de congé parental pour le premier enfant). Pour des questions de garde, j'ai quand même réduit mon activité à 80%, pour pouvoir être à la maison une journée complète avec mon bébé. Parce que c'est bien beau, le travail quand on a des enfants. Mais concrètement, laisser un bébé de 3 mois à une nourrice de 7h30 le matin à 18h30 le soir, minimum, c'est quand même difficile, autant pour la maman que pour le bébé. Mais à l'époque, bien sûr, nous avons pensé que c'était la meilleure solution pour tout le monde, bébé et parents. Aujourd'hui, nous savons que Noémi a des soucis importants, dont une partie peut largement être imputée à mon absence dans ses premières années.

Quand Nathanaël est né, en 2004, j'avais décidé de rester à 80%, et Jean-Luc, mon mari, travaillait à mi-temps comme ouvrier chez un viticulteur et à mi-temps sur l'exploitation familiale. La première nourrice ayant démissionné un mois avant ma reprise du travail, il a fallu trouver une nourrice d'urgence, ce qui n'a pas été simple compte-tenu de la pénurie d'assistantes maternelles chez nous. On a fini par trouver, mais un mois après, notre bébé a eu de graves problèmes de santé, et elle a aussi démissionné, ne se sentant pas à la hauteur pour assumer la garde d'un enfant aussi malade (ce que je peux tout à fait comprendre). Bilan des courses : au bout d'un mois, j'ai demandé à mon employeur de transformer mon congé parental à 20% en congé parental à 50% et Jean-Luc a pris un mi-temps (sur son mi-temps salarié) pour s'occuper de Nathanaël les jours où j'allais travailler. Je vous passe les détails de nos déboires administratifs avec la CAF, là aussi, c'était « coton »...

En 2006, à l'arrivée de Rébecca, je n'ai pas changé mon temps de travail, j'ai continué à 50%, toujours en congé parental, et Jean-Luc aussi, pendant quelques mois, avant de reprendre à temps plein, non pas parce que son contrat chez le viticulteur était arrivé à terme ou parce qu'il avait été viré, mais parce qu'il n'avait pas le choix, à cause du développement de l'entreprise familiale qui lui réclamait plus que 3 jours de travail dans la semaine. C'est aussi à ce moment-là que ses déplacements se sont multipliés, m'obligeant à jongler avec mes jours de travail et ceux de mes collègues pour assurer le service les jours où mon mari était à la maison et pouvoir être là quand il était parti.
Et globalement, ça s'est toujours bien passé, au niveau de l'organisation du moins.

Quand Rébecca a eu 3 ans, j'ai voulu reprendre le travail à 70%, soit trois jours par semaine, ce qui s'est révélé être impossible au niveau de l'organisation familiale, à cause des déplacements de Jean-Luc. Je suis donc revenue à 50% après quelques mois d'essais infructueux. Sans m'en porter plus mal d'ailleurs.
Mais ce qui a été formidable dans toutes ces évolutions de nos temps de travail respectifs, c'est que nous avons toujours eu le choix, et toujours pu nous adapter aux besoins particuliers de nos enfants. Jamais je ne me suis sentie obligée de faire quoi que ce soit. Jusqu'à présent, j'ai toujours préféré continuer de travailler, même à temps partiel. Et Jean-Luc a toujours assuré l'éducation et la garde des enfants en fonction de ses possibilités. Nous avons donc toujours pratiqué le "partage des tâches".

Là, si la réforme passe, ça va être plus compliqué.

BB4 naîtra en juin. La reprise ne sera pas simple. En un an, le service documentaire aura connu un changement de logiciel documentaire, un renouvellement du matériel informatique et un nouveau thésaurus. Soit, pour moi, l'obligation d'une formation professionnelle complémentaire de plusieurs semaines (voire plusieurs mois à cause de la complexité des logiciels documentaires). Cette formation, je devrai la suivre quoi qu'il arrive, que je m'arrête un, deux ou trois ans, puisqu'il s'agit d'une mise à niveau indispensable pour maîtriser le nouveau matériel. Donc la reprise du travail ne sera pas plus simple dans mon cas, que je reprenne le travail au bout de deux ans et demi ou de trois ans.
Mais surtout, je n'aurai plus le choix. Et ça, ça m'horripile.
Ce que veut faire le gouvernement est louable dans les intentions affichées, mais va aboutir à moins de liberté pour les couples et les familles, et va mécaniquement augmenter un certain nombre de problèmes déjà ennuyeux :

- Si les femmes reprennent toutes leur travail au bout de deux ans et demi, et même si une bonne partie des hommes prennent les 6 mois suivants de congé parental, il va falloir trouver des milliers de places en crèches ou chez des nourrices pour s'occuper des enfants trop jeunes pour aller à l'école. Or il manque déjà beaucoup de places. Alors on fait quoi ? On les laisse seuls ?

- Si les familles ne peuvent pas trouver de mode de garde pour leurs enfants, alors elles auront deux options : soit ne pas avoir d'autres enfants, soit, vraisemblablement pour les femmes en majorité, arrêter purement et simplement de travailler pour pouvoir s'occuper des enfants, mais cette fois sans compensation financière. Du coup, on va assister à une plus grande paupérisation des familles. Parce qu'il ne faut pas se leurrer : celles qui vont devoir s'arrêter de travailler ne sont pas celles qui gagneront le plus d'argent. Elles, elles auront toujours les moyens de s'offrir une garde d'enfants à domicile ou une jeune fille au pair. Et on va donc augmenter encore les inégalités.

- Et puis, ça m'horripile encore d'imaginer que le gouvernement va m'obliger à faire quelque chose que je n'ai pas envie de faire. J'ai envie, pour une fois, de penser au bébé à venir, de m'occuper de lui, de prendre le temps de le voir tous les jours, sans stress. J'ai envie de le materner, de le voir grandir. Cela fait près de 15 ans que je travaille au même endroit, j'ai envie de faire une pause, trois ans, ça me paraît bien, pour pouvoir mener à bien d'autres projets que je ne peux pas monter parce que mon temps de travail et les charges de famille ne me le permettent pas actuellement. J'ai envie de m'épanouir dans autre chose que mon métier, même si ce n'est qu'une parenthèse dans ma vie. Au nom de quoi le gouvernement peut-il me l'interdire ? Au nom de quoi une ministre soi-disant des droits des femmes peut-elle décider à ma place et à la place de mon couple de ce qui est bon pour moi et ma famille ? Et si ça me plaît, à moi, de mitonner de bons petits plats pour mes enfants et mon mari ? Et si ça me plaît de passer plus de temps avec mes enfants ? Au nom de quoi Najat Vallaud-Belkacem peut-elle prétendre savoir mieux que moi ce qui me permettra de m'épanouir en tant que mère, qu'épouse, et surtout, en tant que femme ? Sommes-nous encore, oui ou non, au pays des Droits de l'homme, qui a, si je ne m'abuse, pour devise, « Liberté, Égalité, Fraternité » ?

Voilà, vous savez tout ou presque sur mon coup de gueule du jour. Une fois de plus, c'est un très long billet, mais vous me connaissez maintenant ! Je suis incorrigible de ce point de vue. Faudra vous y faire !