Blog d'humeurs,
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blog d'interrogations, de questions,
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On pourrait le qualifier de "fourre-tout",
je préfère le penser... à mon image :
complexe, éclectique, et forcément fait d'un peu de tout.

mardi 14 mai 2013

De l'objectivité des sources... ou pas !

J'ai une fois de plus été interpellée sur Facebook cet après-midi. Il va falloir que je prenne une décision : soit j'arrête d'y poster des articles de presse, histoire d'avoir moins de questions ou de remarques de ce type, soit j'accepte et j'alimente ce blog avec les billets que m'inspirent ces commentaires plus ou moins agréables... Pour l'instant, j'ai choisi de répondre ici, histoire de ne pas encombrer inutilement mon profil avec des commentaires à rallonge.

Donc aujourd'hui, la question était en rapport avec un article sur les dégradations engendrées par une manifestation LGBT à Crest, fief de M. Mariton, député anti-mariage pour tous. Et mon cousin me faisait remarquer - à juste titre d'ailleurs, mais on verra que le problème n'est absolument pas là - que Nouvelles de France est un organe de presse orienté à droite. Soit.

Ben oui, et pourquoi pas ?
En quoi est-ce un problème ? En quoi un article paru dans une publication de droite serait-il plus sujet à caution qu'un article paru dans Libération, Le Monde ou Le Nouvel Obs ? Ces trois publications sont-elles plus objectives que Nouvelles de France, le Figaro ou Valeurs Actuelles ?
Je me pose de plus en plus de questions au regard de mes sources et des réactions qu'elles suscitent auprès de mes contacts Facebookiens. Si ces sources sont réputées "de gauche", alors elles semblent avoir l'adhésion de certains de mes contacts, si elles sont dites "de droite" ou, pire, d'obédience catholique, alors elles deviennent pour eux mensongères, sujettes à caution, et forcément outrancières, homophobes et réactionnaires (et d'autres choses aussi, mais je crois que le fond de ma pensée est assez clair comme ça).

Donc, je me pose plusieurs questions quand même.
A-t-on encore le droit de s'informer et de lire des publications qui ne sont pas d'accord avec le pouvoir officiel ? Y aurait-il un politiquement correct en matière d'accès à l'information ? Cette information venant de gauche serait-elle plus fiable, plus intéressante, plus "lisible" et surtout moins sulfureuse que l'information émanant de la droite ?
Dans le même temps, il y a quand même un problème, pour moi, d'objectivité de ces médias de gauche : même si je sais parfaitement qu'ils ne traitent pas toutes les informations, faute de temps ou de place, il est quand même étonnant de voir que systématiquement, ce sont les mêmes sujets qui sont occultés dans ces publications, ou, pire, édulcorés voire déformés. Je me souviens par exemple des photos publiées dans Le Monde, montrant les manifestants dans l'avenue de la Grande Armée le 23 mars dernier. Ces photos ont été par la suite analysées par un photographe aidé de plusieurs laboratoires spécialisés dans l'analyse de ce type de documents, qui sont tous arrivés à la conclusion que les photos avaient toutes été dégradées, retouchées, voire présentaient des parties "gommées", comme pour effacer un certain nombre d'éléments (par exemple, des groupes entiers de manifestants...).
On sait bien que, de tout temps, dans une guerre, l'accès à l'information, voire la manipulation de cette information, fait partie des stratégies que les belligérants mettent en place. Cela fait partie des règles du jeu. On peut quand même se demander pour quelle(s) raison(s) des médias réputés "sérieux" comme Le Monde s'autorisent à publier des photos trafiquées sans prendre le moindre recul... Les journalistes font-ils encore leur travail d'investigation ? Ont-ils ou se sont-ils donné pour mission de relayer la parole du pouvoir en place, quitte à masquer pour cela une partie des faits ?

Pour avoir travaillé pendant presque 15 ans dans un centre de documentation où l'information était quasiment exclusivement orientée à gauche, je me rends compte maintenant à quel point ma conscience et mon jugement ont été façonnés par ces sources documentaires, et combien il manque à ma réflexion un apport contraire ou au moins complémentaire.
Il en résulte, je pense, une sorte de "retour de balancier", qui me fait préférer, pour l'instant, m'informer aux sources auxquelles je n'ai jamais eu accès auparavant. Je les découvre, en adopte certaines et en retire d'autres, trop "sulfureuses" pour moi ou moins intéressantes à mon goût. 
Je suis parfaitement informée du caractère subjectif de ces publications, mais ce que je n'admets pas, c'est que l'on m'en fasse le reproche : en général, ceux qui me le disent sont eux-mêmes de grands lecteurs de publications de gauche et ne sont donc pas plus objectifs que moi. Un peu d'honnêteté intellectuelle ne ferait pas de mal à tout le monde pour pouvoir faire avancer le débat un tant soit peu. Que chacun reconnaisse déjà qu'il s'abreuve à des sources orientées, et l'on pourra commencer à discuter sérieusement.