Blog d'humeurs,
blog de textes personnels,
de recettes de cuisine ou de coups de gueule,
blog d'interrogations, de questions,
sur l'actualité ou la vie en général...
On pourrait le qualifier de "fourre-tout",
je préfère le penser... à mon image :
complexe, éclectique, et forcément fait d'un peu de tout.

samedi 13 septembre 2014

De l'actualité la plus abjecte (et la plus drôle aussi !) à la Volonté divine (oui, je sais, c'est un peu le grand écart...)

Je suis assez sidérée en ce moment par ce que je vois passer aux informations. Heureusement que je n'ai pas la télévision, parce que je crois que ce serait bien pire...

Bref, il y a quelques événements qui m'ont marquée ces jours derniers, et j'ai beau vouloir lâcher sur l'actualité, il y a des fois où il faut vraiment, vraiment que je l'ouvre sous peine de ressembler à une cocote-minute.

Donc, premier événement : la sortie du livre de Valérie. Alors ça, c'est plutôt un non-événement, en fait, mais qui me laisse pantoise quant au succès de librairie que ça devient. Valérie Trierweiler sort un bouquin et moins d'une semaine plus tard, elle concurrence les Guillaume Musso et autres auteurs de fiction à gros tirage ! Ce qui me fait me poser une question : ce qu'elle a écrit serait-il une pure fiction ? Parce que, pour le coup, ça expliquerait beaucoup de choses !
Malheureusement, je pense qu'en plus, ça ne l'est pas. Ce qui veut dire qu'un nombre non négligeable de nos concitoyens, tout en déplorant le manque de sérieux de notre président et en souhaitant massivement qu'il quitte le pouvoir avant la fin de son mandat, sont prêts à dépenser 20€ pour se repaître des déboires de sa défunte vie de couple. Je ne sais pas trop que penser de tout cela, si ce n'est que c'est assez révoltant. Et que ça explique bien des choses. Parce que je ne peux pas penser à ce livre sans revoir la photo de François Hollande sur son scooter, lorsqu'il allait voir Julie Gayet dans son appartement de la rue d'à côté. Ce que ça dit de l'image du président de notre pays, et donc de la fonction présidentielle, ça fait un peu peur quand même. Finalement, ces jours derniers, qu'a-t-on retenu de l'action de notre président de la République ? Pour ma part, pas grand-chose, si ce n'est qu'il est "choqué" par ce qu'a écrit son ex-compagne à propos des pauvres. Qu'il soit sincère ou pas, qu'il fasse partie de la "gauche caviar" ou qu'il soit réellement concerné par le sort des plus pauvres de notre pays, ce n'est pas le vrai problème, finalement. Parce qu'il y en a eu, et il y aura toujours, des gens pour mettre en doute l'engagement d'une personne. Mais le vrai problème, à mon avis, c'est que notre président fait tellement peu pour aider réellement les Français que la seule chose qui fait parler de lui, ce sont les déboires de sa vie conjugale et les morceaux choisis qui ne doivent pas manquer d'être croustillants (ceci expliquant sans doute le succès de librairie) de sa relation avec Valérie. Comment dire ??? C'est juste affligeant, quoi. Si encore il y avait quelque chose à dire sur la politique, si encore il faisait quelque chose qui ait une réelle portée sur la vie des gens, mais même pas. Enfin, si, je suis injuste. Il paupérise la population, ça, c'est une réalité. Les impôts sont de plus en plus élevés, on parle d'augmentation du taux de la TVA, les salaires français sont les plus ponctionnés d'Europe... Sans que tout soit exclusivement de sa faute, pour un président qui "aime les pauvres" selon ses dires, c'est quand même assez dérangeant... 
Alors oui, aujourd'hui, il est parti en Irak assurer le nouveau gouvernement de son soutien. Il aura attendu combien de temps, pour faire quelque chose ? Si j'ai bonne mémoire, les Chrétiens de Mossoul ont été obligés de quitter leurs maisons et leur ville il y a 3 mois déjà. Même les plus hautes instances internationales parlent de "Crime contre l'humanité", mais en France, le président ne fait et ne dit rien avant 3 mois ? Ou alors j'ai loupé beaucoup de choses dans l'actualité ?

Deuxième événement : la "phobie administrative" de notre ex-ministre.
Alors ça, franchement, ça m'a fait hurler de rire au sens propre du terme. C'est gigantesque, un truc pareil ! Bien plus qu'énorme !!! Phobie administrative. Fallait la trouver, celle-là ! C'est exceptionnel, venant de quelqu'un qui navigue depuis quand même pas mal de temps dans les hautes sphères administratives justement ! Non, lui, c'est un vrai, un beau, un magnifique champion du monde !!! Et du coup, il y a maintenant un formulaire pour faire une déclaration de "phobie administrative" en ligne ! Ça, c'est bien. Parce que c'est vrai, hein, pourquoi lui, il aurait une excuse pour ne pas payer ses impôts (et son kiné, et son loyer) et pas nous ??? Comme ça, au moins, ses neuf jours au gouvernement auront quand même servi (un tout petit peu) à quelque chose !
Sérieusement, c'est quand même délirant, cette histoire. Un homme qui fait partie de ceux qui demandent des comptes à Jérôme Cahuzac et qui n'est pas plus "propre" que celui qu'il accuse... C'est moi ou on vit dans un pays où les hommes politiques sont tous pires les uns que les autres ? Parce qu'à ce rythme-là, il n'y a même plus besoin d'opposition au gouvernement : ils sont tellement forts qu'ils se sabordent tous seuls... Blague à part, ça fait quand même peur. Je n'ai pas osé regarder les titres de la presse étrangère, mais j'imagine que notre beau pays doit être l'objet d'une franche rigolade. Comment, après ça, être digne sur la scène internationale ? Comment s'étonner que l'Allemagne et l'UE ne nous prennent pas au sérieux sur les questions internationales et européennes, budgétaires et autres, si nos représentants sont infoutus de payer leurs propres impôts, dans leur propre pays ? Comment se dire un interlocuteur sérieux au niveau européen ou international quand on n'est même pas capable d'être crédible dans le pays qu'on administre ? Cette histoire de phobie administrative, c'est vraiment, vraiment drôle (j'ai guetté tous les jours depuis le début de la semaine les articles de presse pour savoir ce qu'il avait encore omis de payer, c'est dire ! je n'ai que rarement été aussi assidue à la lecture de la presse sur Internet, moi !) mais, franchement, qu'est-ce que ça dit de notre gouvernement ? Quelle image donnons-nous de nos dirigeants, et comment demander aux citoyens lambdas de payer leurs impôts et leurs factures après ça ?
En fait, même si on prend le cas de ce cher ex-ministre pour ce qu'il est, à savoir rien de plus que l'ego surdimensionné d'un homme qui se croît tout simplement au-dessus des lois depuis qu'il a été élu, cette histoire en dit long sur l'état de la vie politique en France. Nicolas Sarkozy avait déjà bien entamé l'image présidentielle en faisant son jogging sous l’œil des caméras et en ayant un style présidentiel à la fois bling-bling et tapageur, mais au moins, il avait une présence à l'extérieur qui en imposait. François Hollande a juste terminé de saborder l'image de la fonction présidentielle en France en multipliant les bourdes et en confondant gravement la vie publique et la vie privée. Et une image, tout le monde le sait, ça se défait très vite. Mais pour la reconstruire, ça prend des années, le plus souvent. On n'est pas rendu, comme on dit en Bretagne !

Enfin, bien plus grave sûrement, bien moins anecdotique et drôle, la relaxe des Femen. Alors là, ça me laisse un peu pantoise, non pas parce que je m'attendais à autre chose, mais parce que le fond du problème semble être qu'elles ont été accusées de dégradation de biens (les cloches ont été abimées durant l'exhibition des neuf femen) au lieu d'avoir un chef d'accusation adapté. Non, le problème n'était pas que les cloches aient été abimées, ça, ce n'était qu'un dégât collatéral. Le fond du problème, c'est l'incitation à la haine envers les chrétiens, envers l'église catholique. Il ne faut pas oublier que cet événement a eu lieu juste après l'annonce de la démission du Pape Benoît XVI et que l'une de ces femmes portait sur elle l'inscription en noir "Pope Game over". C'est on ne peut plus clair. Là où il y a un vrai problème, c'est qu'au lieu de leur faire un procès pour incitation à la haine, on leur a fait un procès pour dégradation de biens, ce qui est bien moins grave (pardon pour l'intitulé, je ne suis pas juriste, loin de là). Donc s'il n'est pas possible de prouver que les dégradations sur les cloches sont le fait des activistes, ce qui est plus que probable étant donné que les cloches en question ont quelque 850 ans et que, même nouvellement restaurées, il reste inévitablement une vraie usure du temps, il va de soi que ces femmes n'ont pas pu être condamnées. Alors je me pose une question : J'ai lu dans je ne sais plus quel article que c'était le parquet de Paris qui avait qualifié les faits. Pourquoi ne s'être attaché qu'à l'aspect matériel des choses au lieu de regarder l'ensemble de l'événement ? Pourquoi ne pas prendre en compte le fait que c'est une vraie profanation et une manifestation hostile envers l’Église qui a eu lieu ce jour-là ? Parce que les Femen ne se sont pas attaquées aux cloches, mais réellement à l’Église catholique ! Pourquoi, sinon parce que, dans notre pays, les Chrétiens n'ont plus vraiment droit de cité, même si la liberté de culte existe toujours officiellement ? Quand je me remémore ce qui s'est passé en cette fin d'année 2013 et le début de l'année 2014, où il y a eu la profanation de la Madeleine juste avant Noël et celle de Notre-Dame de Paris, quand je me souviens que Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur (et donc aussi Ministre des Cultes !) n'a rien dit, n'a pas immédiatement condamné ces actes alors même que quand il y a profanation d'un cimetière juif ou une attaque envers les musulmans de France le même ministère des Cultes réagit au quart de tour, je me pose quand même des questions : serions-nous, nous, chrétiens, et catholiques en particulier, des sous-citoyens qui comptent pour rien et qui n'ont aucun droit d'être défendus quand ils sont attaqués ? Qu'est-ce que ça dit aussi du ministère de la Justice ? Si c'est bien le parquet de Paris qui a qualifié les faits, pourquoi, alors que l'incitation à la haine est punie par la loi, n'a-t-il pas ajouté ce chef d'accusation à celui de dégradation de biens ? Y aurait-il impunité pour ceux qui luttent contre l’Église catholique ? Je ne connais, bien sûr, pas tous les tenants et aboutissants de cette affaire. De l'extérieur, c'est-à-dire du point de vue de la citoyenne catholique de base que je suis, c'est en tout cas ce qui me vient comme questions. Il y a eu l'histoire du mur des cons, quand même. Et il y a eu les auditions des responsables religieux pour la loi sur le mariage pour tous au Parlement, dont on sait avec quel mépris ils ont été "écoutés", en particulier Monseigneur Vingt-Trois... De sorte que, même si tous ces faits n'ont rien à voir entre eux, je me pose quand même la question de la partialité de nos dirigeants politiques et de notre justice sur les questions religieuses, et en particulier catholique.

Il y a, dans tout ceci, certaines choses qui me font penser que le retour du Christ est proche. Certes, il est annoncé depuis deux mille ans. Alors on pourrait être tenté de se dire que bon, depuis le temps qu'il doit revenir, il attendra sans doute encore une bonne centaine d'années et que donc on n'est pas prêts de le voir. Eh bien je n'en suis pas si certaine que ça. Parce que quand je vois ce qui se passe (destruction des familles, fragilisation de l’Église catholique, culture de mort à tous les stades de la vie par l'avortement, l'euthanasie des personnes âgées et, maintenant, des enfants, génocide des plus fragiles par l'avortement thérapeutique de la grande majorité des enfants trisomiques, destruction de l'éducation parentale par l'obligation de scolariser les enfants très jeunes dans des établissements où on prône l'indifférenciation entre filles et garçons, et donc destruction de l'identité même des plus jeunes enfants sur du long terme, baisse du taux de natalité, instauration d'un état islamique dans de plus en plus de pays, police de la charia en Allemagne...), je me dis que Satan se déchaîne vraiment en ce moment. Et s'il se déchaîne, c'est peut-être tout simplement pour perdre le plus d'âmes possibles. Je me demande pour ma part si le diable ne veut pas, tout simplement, gagner le maximum d'êtres à sa "cause" et qu'il le fait vite, en ce moment, par tous les moyens à sa disposition, parce qu'il sait que le Christ va revenir très vite maintenant et que toute âme perdue pour le ciel sera gagnée pour lui... Quand on y réfléchit, c'est vraiment une évidence, en fait. Combien y a-t-il de croyants aujourd'hui en France ? De personnes qui font l'effort de se rendre à la messe dominicale très régulièrement ? De personnes qui se confessent, qui communient, qui prient chez elles, avec leurs conjoints et leurs enfants ? Combien, parmi les prêtres, sont-ils à voir et à croire que Satan est à l’œuvre en ce monde ? Combien sont-ils à croire que le Christ fait encore des miracles, qu'Il guérit vraiment, qu'Il est réellement le Médecin dont nous avons besoin ? Pour ma part, j'avais témoigné de ma guérison et j'étais allée me présenter à mon curé quelques temps après pour lui annoncer la bonne nouvelle. Je ne suis pas du tout convaincue qu'il m'ait crue... Mais, comme Bernadette, je n'étais pas chargée de le lui faire croire, juste de le lui dire. Mais si même certains prêtres ne croient pas aux miracles et aux guérisons, comment peuvent-ils annoncer la Bonne Nouvelle de la vie et de l'avènement du Christ ? Comment peuvent-ils parler de l'Amour infini du Père s'ils ne pensent pas qu'Il est le Dieu de l'impossible, et qu'Il peut donc tout nous donner, y compris, et surtout, ce que notre esprit limité ne peut même pas imaginer ? Je ne jette pas la pierre à ce prêtre. J'espère qu'il aura été touché par quelqu'un d'autre, par un autre témoignage (peut-être que le mien n'était pas assez parlant ? Peut-être qu'il n'a pas voulu cautionner un événement qui n'a pas été "reconnu" officiellement par l’Église ?) ou qu'il entendra la Bonne Nouvelle autrement. Après tout, mon cas n'est ni unique, ni essentiel. Ce qui est essentiel, c'est l’Évangile. Si l’Évangile me permet de mieux vivre, alors je ne peux que m'en réjouir ! Mais si mon témoignage ne parle pas à certains, tant pis, puisque l'essentiel n'est pas là. Mais en tout cas, ce que je vois, c'est qu'apparemment, l’Église est en chute libre partout dans nos sociétés occidentales. Partout, chez nous, on vit sans Dieu, on n'a plus besoin de Lui, on ne fait plus appel à Lui, on ne compte que sur ses propres forces... sans comprendre que Dieu peut tout et qu'il est bien plus simple et rapide de Lui faire confiance et de Lui demander son aide !

Il y a quelque chose que j'ai fait il y a quelques mois, en constatant que ma volonté m'emmenait directement dans le mur, et ce très régulièrement. À chaque fois que je voulais quelque chose, à chaque fois que je faisais quelque chose de mon propre chef, ce que je mettais en place était voué à l'échec à plus ou moins long terme. Du coup, j'ai tout simplement décidé d'abdiquer. Abdiquer, oui, ma volonté, au profit de celle de Dieu. Ne plus décider seule. Essayer de me mettre à Son écoute pour faire Sa volonté. Ce n'est pas toujours facile et il y a souvent des "loupés". Mais en tout cas, depuis, je me sens mieux, ce que je fais arrive plus souvent à son terme et "marche" mieux. C'est valable pour l'instant surtout dans les petites choses du quotidien. J'offre souvent le repassage (j'en avais déjà parlé dans un autre billet, du repassage !), la préparation des repas, les soins à apporter aux enfants, le temps passé avec eux, ma fatigue, mon rhume, mes découragements, mes espoirs déçus... En tout cas, tout ce que j'ai offert est un poids en moins pour ma journée qui, du coup, est plus simple à vivre. Alors je ne sais pas du tout comment ça "marche", ni même si on peut appeler ça "marcher", mais en tout cas, ma vie est bien plus simple comme ça. Considérer que tout vient de Dieu, que je peux et dois tout attendre de Lui, c'est avancer en humilité (tout ce que je réussis, du coup, n'est pas à porter à mon crédit mais à celui de Dieu) et se laisser combler par la Providence. Parce que, du coup, ce qui est marrant, c'est que Dieu pourvoit à tout ! Des dettes à rembourser, un frigo qu'on peine à remplir, une maison à vendre, des vêtements à trouver pour les enfants... tout arrive par la Providence, parfois avec des chemins détournés, mais enfin, la vérité est là. Donc je n'ai plus de raisons de m'en faire pour des raisons financières, puisque nous avons tout ce dont nous avons besoin, au moment où nous en avons besoin ! C'est pas beau, ça ? 
Donc je n'ai qu'un conseil : essayez de considérer l’Église et Dieu autrement que comme une liste d'interdits et une morale qui ne vous plaît pas. Parce que, ça aussi, il faudra qu'on en reparle. La "morale" de l’Église rend libre ! Lisez les Écritures et vous y verrez l'Amour du Père pour ses enfants, vous y verrez aussi le don radical du Christ pour nous sauver. C'est pour cette raison que je n'ai pas peur malgré tout ce que je décrivais ci-dessus : même si Satan et ses sbires se déchainent pour nous perdre, nous ne craignons rien. Parce que, sur la Croix, le Christ a déjà vaincu la mort ! Il est mort pour nous sauver du péché, Il est ressuscité et Il a promis de nous préparer une place au Ciel. Encore faut-il qu'au jour de Son retour, nous soyons prêts à Le voir, à Le reconnaître pour notre Dieu, Père, Fils et Esprit.

mardi 5 août 2014

Egalité hommes-femmes, mixité, abcd ???

Je viens de "tomber" sur deux articles à propos de la loi sur l'égalité hommes-femmes et l'une des "mesures-phares", la réforme du congé parental. Et je suis atterrée. Ni plus, ni moins.

Alors il y a un truc marrant, et j'ai vraiment hâte de voir ça. Comment madame Vallaud-Belkacem entend-elle convaincre les filles d'embrasser la carrière de marin-pêcheur, par exemple ? L'article le dit lui-même :
Mais lorsqu’on considère que sur les 87 familles de métiers, seulement 12% sont mixtes dans notre pays, on ne peut que saluer l’effort. Aujourd’hui, 3% des marins pêcheurs sont des femmes. Et pour motiver les petites filles à avoir envie de se lever à 3 heures du matin pour enfiler imper et bottes de pluie, filer sur un bateau dans la nuit noire et épingler des rascasses, la mixité professionnelle sera encouragée à l’école dès le plus jeune âge, afin de rendre attractifs et accessibles des métiers qui aujourd’hui rebuteraient n’importe quelle adolescente.
Je sens que ça va être coton pour les adultes. Vous imaginez ça ? Imaginez une mère de famille marin-pêcheur, elle vient d'avoir un bébé, qui ne fera ses nuits que dans quelques mois, et est obligée de reprendre son travail parce que c'est ce travail qui fait vivre la famille (pauvrement, à cause des dettes contractées pour acheter le bateau dont elle a besoin pour pêcher, mais les fait vivre quand même). C'est un métier difficile, physique, dangereux, et où il faut être bien réveillé, même à trois heures du matin, si on veut être sûr de ne pas louper les balises en mer et sortir, puis rentrer, sereinement, au port. Blague à part, je pense sincèrement que si seulement 3% des marins pêcheurs sont des femmes, c'est tout simplement parce que ça n'intéresse pas beaucoup de femmes de faire ce métier. Qui plus est, de nombreux marins pêcheurs (hommes et femmes confondus d'ailleurs) vivent très mal de leur métier et se posent régulièrement la question de s'arrêter... Donc, oui, seulement 3% des marins pêcheurs sont des femmes, mais est-ce réellement un problème ? Le métier de marin pêcheur est un métier dur, exigeant, et que l'on promeuve ou non la mixité professionnelle ne changera rien du tout à la dureté de ce métier... et au fait que de toute façon, la ressource se fait rare et que la concurrence avec les pêcheurs espagnols est de plus en plus rude, soit dit en passant. Mais moi, je dis ça, je ne dis rien, hein...

En fait, ce qui me turlupine beaucoup dans ces deux lois, ou plutôt dans ces lois sur l'égalité entre hommes et femmes, c'est que justement, elles sont basées sur des faits erronés. Ou plutôt sur la confusion de termes. Un homme et une femme, biologiquement, sont différents et complémentaires. Personnellement, je n'y ai jamais vu un obstacle mais bien une chance. Quand mon mari a la force physique pour déplacer une porte en bois massif, j'ai la capacité de brancher correctement le lecteur DVD (bon d'accord, ça, bon nombre d'hommes savent le faire et mon mari en ferait sûrement partie s'il prenait le temps d'apprendre, mais comme ce n'est pas son truc, ben c'est moi qui le fait, tout simplement). Quand il a l'endurance nécessaire pour poncer les planchers, j'ai la patience nécessaire pour supporter les cris des enfants en vacances et trouver des solutions pour qu'ils ne se tapent pas dessus à longueur de journée. Ce ne sont que quelques exemples, mais de mon côté, je ne me sens absolument pas atteinte dans ma dignité ou dans mes droits du fait que je ne peux pas porter des portes en bois massif ou poncer un plancher une matinée durant. Au contraire. J'admire que mon mari puisse le faire, mais je ne l'envie pas, parce que j'estime que nous n'avons pas besoin de faire tous les deux la même chose, mais de faire tous les deux des choses différentes pour que tout puisse être fait (des travaux à la cuisine, en passant par le soin aux enfants, le paiement des factures ou le repassage, par exemple). Or, dans le discours ambiant, on a vraiment l'impression que si une femme ne peut pas faire quelque chose comme un homme, alors elle vaut moins que l'homme. Et que donc, il faut que les femmes puissent faire les mêmes choses que les hommes parce que sinon, elles sont discriminées ou je ne sais quoi. On confond donc plusieurs choses, là. Égalité ne veut plus rien dire aujourd'hui. Parce qu'on confond cette notion avec celle d'équité, qui est (de mémoire), le fait de traiter les individus de la manière la plus juste et impartiale. Donc si on prend le cas d'un homme et d'une femme qui ont un bébé, quelle doit être la durée du congé maternité et du congé paternité ? La même durée parce que ce sont les parents du même bébé ? Faut-il tenir compte du fait que c'est (jusqu'à présent) la mère qui accouche et non pas le père ? Donc est-ce équitable de donner un congé de plusieurs semaines à la mère et seulement 11 jours au père ? Bien sûr que c'est juste ! Cela va de soi, me direz-vous. Parce qu'en faisant de la sorte, on ne pénalise pas la mère qui a vécu les 9 mois de la grossesse puis l'accouchement dans son corps, ce qui n'est pas le cas du père, qui n'a vécu cette grossesse que de l'extérieur (même s'il a été aux petits soins pour sa femme, ce n'est pas lui qui a eu les maux de dos, les nausées et autres joyeusetés de la grossesse dues au bouleversement hormonal). Donc on peut regarder cette question de la durée du congé maternité/paternité sous l'angle de l'équité (réparer une différence en accordant des droits et des avantages à l'un des deux) ou sous l'angle de l'égalité (sur le mode "c'est pas juste, moi aussi je voudrais être en congé maternité mais je suis un homme, je suis donc discriminé !"). L'un est intelligent car il pallie une différence fondamentale entre les deux personnes et l'autre est particulièrement débile parce que la situation de l'homme et celle de la femme, dans le cas d'une naissance, ne sont pas du tout comparables en termes d'impacts sur la santé.

En fait, je crois bien qu'on veut mettre la notion d'égalité à toutes les sauces et que, du coup, on en vient à confondre égalité et identité (c'est-à-dire même, identique, pareil). Et du coup, le glissement est assez rapide et simple à faire : égaux en droits, l'homme et la femme sont donc "pareils", identiques. Et hop. Et c'est faux. Totalement faux. Un homme et une femme, je le redis ici, ce n'est pas pareil. Un homme et une femme sont complémentaires, tout simplement. Différents, mais riches de leurs différences. Que mon mari soit plus fort que moi physiquement n'enlève rien à ma dignité. Et qu'il travaille dans les vignes ne m'empêche aucunement de m'épanouir dans mon métier de documentaliste ! Je n'ai pas du tout envie de prendre sa place (j'en serais bien incapable !), tout comme lui ne verrait aucun intérêt dans mon métier... Je viens de me relire et je me dis que, franchement, on est tombés bien bas dans ce pays pour qu'il soit devenu nécessaire de rappeler des évidences pareilles. Mais qu'est-ce qui se passe ? Comment se fait-il qu'une femme en arrive à ne rien faire face au massacre programmé de son bébé d'un mois par le père, par crainte de voir le père s'en aller si elle le dénonce ? Mais enfin, si cet homme est capable de battre son bébé parce qu'il pleure, alors que n'est-il capable de faire à sa femme si elle la le malheur de lui dire "non" pour une chose ou une autre ? Elle va aussi rester sagement près de lui quand il la battra, juste par peur qu'il s'en aille ? Mais ça ne va pas ???
Et puis, il y a autre chose. Si on est "différents" aujourd'hui, alors on est inégaux. Donc discriminés. Eh oui. C'est le second glissement sémantique qu'on peut observer de nos jours. C'est pour ça que le lobby LGBT a fait très fort. En quelques années, il a réussi à faire accréditer l'idée que s'il y avait différence (d'orientation sexuelle dans ce cas, mais c'est vrai pour beaucoup d'autres choses) et qu'il n'y a pas les "mêmes droits" pour tous, alors il y a discrimination... Et le fait de dire quelque chose qui ne va pas dans le même sens équivaut à discriminer les personnes différentes (et devient donc un délit). Youpi !

Sur l'expérimentation ABCD de l'égalité, maintenant. Oui, l'expérimentation est terminée. Mais non, nous ne sommes pas "sauvés" pour autant (ou plutôt nos enfants ne sont pas sauvés). Parce que maintenant, les outils ayant été testés, c'est sur toute la France qu'ils vont être mis en place (dixit Mme Vallaud-Belkacem herself). Alors oui, ma cousine directrice d'école primaire va encore me dire que je me fais du mouron pour rien, qu'aucun enseignant sain d'esprit n'ira apprendre aux enfants la masturbation. Soit. Heureusement d'ailleurs. Parce que ça voudrait dire que les enseignants sont complètement dingues eux aussi. Mais ma cousine directrice d'école n'a pour le coup pas répondu à ma question : que fera-t-elle lorsque Benoît Hamon, son ministre de tutelle, lui imposera un certain nombre de choses qui heurteront sa moralité ? Est-ce qu'elle suivra les directives de son ministre "parce que j'obéis à la loi" ou bien saura-t-elle discerner ce qu'il convient de faire et ce qu'il faut jeter aux orties pour le bien des enfants dont elle a la charge 24 heures par semaine ?

En fait, en écrivant, je me rends compte que la question qui me préoccupe, ce n'est pas tant d'apprendre aux enfants qu'ils sont égaux en droits (parce que ça, je l'ai moi-même appris à l'école, hein. D'ailleurs, il me semble que l'égalité filles-garçons, ça fait partie des enseignements obligatoires à l'école depuis 1989. Donc j'ai dû en entendre parler, étant donné que j'ai passé mon bac en 1993). Non, les filles et les garçons sont égaux en droits, ça, il n'y a pas de doute, on le sait depuis longtemps, d'ailleurs, quand ça a été rendu obligatoire, c'était la même année que le bicentenaire de la Révolution Française, qui a sacré notre pays "Patrie des Droits de l'Homme" et qui a inscrit dans le marbre la devise républicaine "Liberté, Égalité, Fraternité", même si pour l'égalité hommes-femmes au niveau du droit de vote, par exemple, il a fallu attendre un certain nombre d'années pour que ça soit au point. Mais alors pourquoi cette histoire d'égalité filles-garçons me fait-elle bondir ? 
Peut-être justement parce qu'elle n'a pas lieu d'être ? Peut-être parce que ça devrait être tellement évident et ancré dans les cervelles que ça ne devrait pas avoir besoin d'un plan national d'enseignement ? 
Oui. Sauf si, derrière ce vocable "éducation à l'égalité filles-garçons", il y a autre chose qu'une simple question d'égalité des droits. Sauf si, derrière, le mot "égalité" souffre lui aussi de la même confusion que dans notre société, où il veut dire, finalement, "identique", "pareil", "même", et où, justement, la différence fondamentale entre la fille et le garçon est niée.

Alors ma cousine directrice d'école primaire me dit qu'il ne s'agit que d'apprendre aux filles qu'elles peuvent faire les mêmes métiers que les garçons, et inversement, qu'il n'y a pas de honte pour un garçon de vouloir être maîtresse ou danseur étoile. Ben oui. On en est là. Sauf que quand même, Najat Vallaud-Belkacem, elle a par ailleurs "pondu" la réforme du congé parental qui réduit de 6 mois le congé parental si le père ne prend pas ces fameux six mois. Sous prétexte que les femmes sont trop éloignées du marché du travail si elles restent à la maison pendant trois ans. Et que donc, sous-entendu, deux ans et demi, ça va tout changer pour elles ? C'est oublier, encore et toujours, que si ce sont les femmes qui prennent le congé parental, il y a pour une bonne part celles qui le font parce qu'elles gagnent moins bien leur vie que leur mari et d'autre part celles qui le font parce que ça leur plaît de s'occuper de leurs enfants. Et parfois, les deux raisons se cumulent joyeusement. Le jour où tout le monde (je dis bien tout le monde, de l'ouvrier au PDG, hommes ou femmes) gagneront la même chose chaque mois, alors la question du choix de congé parental ne se posera plus, parce que le père et la mère pourront prendre indifféremment ce congé sans aucune conséquence sur le budget familial (parce que, mais ça a peut-être échappé à la ministre, même durant le congé parental, les banques continuent à réclamer les traites du prêt pour la maison, l'électricité reste à payer tous les mois, de même que le gaz ou le loyer pour ceux qui sont locataires de leur logement). Alors il faudrait peut-être voir les choses de manière réaliste : cette réforme va nécessairement accoucher d'une souris (sauf pour le budget de la CAF, bien entendu) : peu, très peu d'hommes peuvent se permettre de quitter leur travail pendant six mois. Sauf, bien entendu, si ce congé était rémunéré non pas 380€ (le reste étant soumis à conditions) mais à la hauteur du salaire perdu ou, au moins, un prix décent. Là, peut-être que les pères partageraient davantage ce congé parental avec leur femme. Mais bon, l'objectif de cette réforme, là, même s'il est caché, est clair : il s'agit d'économiser, ni plus ni moins. Parce que le "plan" prévoit 25% des hommes en congé parental pour au moins six mois, pas plus, ce qui veut dire que 75% des congés parentaux seront réduits, ça va faire faire de sérieuses économies à la CAF, ça, Madame la Ministre ! Bien joué ! J'ai donc plutôt l'impression que le gros, gros enjeu, c'est de virer les femmes de chez elles et de les obliger à aller au taf plutôt que de s'occuper des enfants.

Plusieurs raisons à cela :
1- Une femme au travail, ça renforce l'idée que les femmes et les hommes sont "pareils" et donc interchangeables. 
2- Que deviennent les enfants pendant ce temps-là ? Ils sont confiés aux crèches et aux assistantes maternelles. Et comme il n'y a pas assez de places en crèche ni chez les assistantes maternelles, eh bien l'éducation nationale a la solution : accueillir les enfants dès deux ans ! Youpi ! En plus, là, c'est gratuit !
3- Confiés aux crèches et aux écoles dès deux ans, les enfants seront éduqués dans l'idée qu'une fille et un garçon c'est la même chose. Et donc qu'ils sont interchangeables. Plus de différences entre eux ! Ou comment formater les enfants à l'idéologie délirante du PS et des lobbys LGBT.
4- Ah oui, il y a un bénéfice économique évident : comme les femmes seront obligées d'aller travailler, il n'y aura plus personne pour s'occuper des tâches ménagères. Du coup, les couples seront dans l'obligation d'embaucher femmes de ménages, lingères et autres domestiques. Ça va créer de l'emploi et donc réduire le chômage en France ! Re-Youpi ! (ah en fait non, ça, c'est juste pour les quelques personnes qui auront un super niveau de vie et donc les moyens d'embaucher, parce que pour les autres (et pour les femmes seules en particulier), la galère continuera au quotidien).
5- Une fois les femmes et les hommes devenus "identiques" (et non pas égaux puisqu'ils le sont déjà), eh bien les femmes n'auront plus besoin des hommes. Parce que l'un des objectifs du lobby LGBT, c'est quand même d'aller jusqu'au bout de la loi sur le Mariage pour tous : accorder la PMA aux couples de femmes, et la GPA aux couples d'hommes. On va donc droit vers une société où les femmes seront maîtresses à bord ! Dictature des femmes ? Rhôô !!! Amélie, c'est pas bien, ça ! Non, ce n'est pas bien de penser de telles choses ! Comme si le but des féministes était l'éradication des hommes ! Ben non, on sait bien que les féministes aiment les hommes, qu'elles les apprécient à leur juste valeur ! [et en me relisant, je me rends compte que je vais droit vers l'amalgame féministe/LGBT. Tiens, ces deux "courants" auraient-ils des intérêts convergents ? Pourtant, ce n'est pas vraiment la même chose, si ? Je dis ça, je dis rien, moi.]

C'est marrant, parce que justement, le dernier discours féministe que j'ai entendu, c'était un appel à la "grève de l'utérus" (franchement, j'ai bien rigolé. Parce que du coup, si les féministes n'ont plus d'enfants, si elles arrêtent de se reproduire et donc de transmettre leurs idées, eh bien ça va sacrément simplifier les choses dans une ou deux générations). Mais paradoxalement, ces mêmes femmes (féministes, lesbiennes et autres) sont les premières à demander l'ouverture de la PMA aux couples de femmes (à leur crédit, certaines associations lesbiennes sont opposées à la prostitution et à la GPA au motif que leur corps n'est pas à vendre. Ouf, il y en a donc quelques-unes qui gardent un certain respect d'elles-mêmes, ça fait plaisir) . Et puis, il y a derrière, aussi, la question des utérus artificiels. Le grand rêve des féministes, je suppose : affranchir la femme de la grossesse. Lui permettre d'être mère sans avoir à accoucher. Comme par l'adoption, finalement, sauf que ce serait quand même son matériel génétique à elle. Les hommes deviendraient donc simples pourvoyeurs de gênes.

(là, je vois bien une société gouvernée entièrement par les femmes, type Amazones, où les hommes sont mis au secret et sélectionnés pour leur patrimoine génétique. Utilisés afin de féconder les ovules des femmes. Et les embryons sélectionnés en fonction de leur patrimoine génétique. Des filles pour assurer la pérennité de la société, quelques garçons pour assurer le renouvellement des générations, mais pas trop pour qu'ils ne puissent pas se rebeller contre la dictature féminine. Mais bien sûr, je suis aussi écrivain, et ça, ça pourrait être une nouvelle idée de roman).

Allez, je sens que je pars dans un véritable délire et que je ne vais pas me faire des amis encore une fois. Je vais donc arrêter là, d'autant plus qu'il est bon, parfois, de revenir aux réalités : mes enfants ont faim et il est temps que je m'occupe de leur préparer le déjeuner...

lundi 4 août 2014

De mon temps...

Je viens de finir la lecture des Affamés et j'avoue qu'après ça, j'ai besoin d'écrire. De poser les idées qui viennent en vrac dans mon cerveau fatigué (je me couche plutôt tard en ce moment) et de tenter d'y mettre un peu d'ordre.

J'ai eu le sentiment, à la fin de ma lecture, d'avoir vieilli d'un coup. Ou plutôt de m'être rendu compte que j'avais vieilli. Ou encore que je vivais sur une planète différente de celle qui est décrite dans ce livre. J'ai 39 ans. Pas encore le double de l'âge de Léa, mais, quand même, 17 ans nous séparent. C'est-à-dire plus que ce qui sépare Léa de ma fille aînée, qui va fêter ses 12 ans.
Dans ma tête, j'ai aussi 22 ans. À 22 ans, j'étais étudiante. J'étais bénévole dans une association d'aide aux personnes âgées et handicapées. Je décidais sur un coup de tête (ou presque) de partir en mode Road Trip pour 15 jours en Irlande avec une copine, sac au dos, violon et guitare en bandoulière. Je passais une nuit entière à enregistrer des chants cathos chez un copain pour préparer les JMJ de Paris et j'apprenais, ahurie, que dans les universités anglaises et américaines, ainsi que dans certaines universités et IUT technologiques français, les étudiants correspondaient entre eux par ordinateurs. Les téléphones portables coûtaient tellement cher que seuls les fils de médecins ou d'avocats en avaient un. La correspondance par ordinateur n'a pris pour moi le nom d'e-mail qu'un an plus tard quand, au cours de ma dernière année d'études, nous avons appris à apprivoiser un peu Internet (et que j'ai donc découvert un univers nouveau, inconnu, attirant, addictif aussi).

Léa et moi avons donc grandi dans le même pays, mais avec des réalités quotidiennes totalement différentes. Mais je m'interroge quand même. Est-ce réellement et uniquement une question de génération ? 
Je viens de passer trois semaines un peu étranges pour le commun des mortels mais extraordinaires, avec des rencontres variées, multiples et passionnantes. Notamment les deux premières semaines, du 6 au 20 juillet, où j'ai vécu au rythme de la mission paroissiale, mission d'évangélisation dans les 9 villages que compte notre communauté de paroisses, tout en accueillant à la maison deux de mes neveux, athées. Cette évangélisation était assurée par des jeunes gens (filles et garçons) âgés de 19 à 32 ans. À peu près le même âge que Léa, donc (au moins pour la majorité d'entre eux, celui de 32 ans faisant figure d'exception dans le groupe). Les jeunes que j'ai rencontrés venaient de différents (Bénin, France, Roumanie, Autriche, Lituanie, Suisse) et semblaient plutôt bien dans leurs baskets. Ils avaient l'air aussi bien dans leur temps et leur époque, malgré certaines difficultés rencontrées durant leurs vies et qu'ils ont pu partager avec nous durant les repas ou lors d'échanges impromptus.

Après la lecture des Affamés, je me suis demandé ce qui différencie les jeunes en général de ceux que je côtoie, et en particulier de ces neuf jeunes missionnaires. Et la réponse est immédiatement venue : la Foi.

Petit aparté avant de continuer : jusqu'à présent, à chaque fois que mon mari et moi constations des dérapages, des choses ou des événements qui se sont passés et qui nous semblent incompréhensibles et que nous y cherchions une raison, mon mari avait une seule explication : "Il n'y a plus la foi". "Elle déprime parce qu'elle n'a pas la Foi", "Ils divorcent parce qu'ils n'ont pas la Foi", "Les églises sont vides parce qu'il n'y a plus la Foi" (alors ça, pour le coup, c'est on ne peut plus vrai !), "Il y a des meurtres, la drogue, l'alcoolisme, la guerre, la GPA ou le "Mariage pour tous"... parce qu'il n'y a plus la Foi." On pourrait multiplier les exemples. Pendant longtemps, des années, cette mono-explication m'a hérissé le poil. Tout mettre sur le dos du manque de foi me semblait exagéré parce que les contre-exemples existent aussi : telle personne athée est généreuse et accueillante, tel jeune homme s'engage dans l'humanitaire, fait preuve d'altruisme, de don de soi... Pour moi, la bonté, la générosité, le sens du service, voire du sacrifice, étaient inhérents à la personne et la foi donnait à ceux qui y adhéraient un sens capable d'être un vrai moteur dans leur vie.
Jusqu'à ce que je comprenne qu'en réalité, je prenais les choses à l'envers. Pourquoi les personnes non-croyantes sont-elles capables de générosité, d'empathie, d'esprit de service, d'altruisme... ? Parce que Dieu, même si le monde pense qu'Il n'existe pas, a créé l'homme à son image et à sa ressemblance, donc capable d'aimer. Mais ce n'est pas la seule raison, sans doute. Prenons le cas d'une famille où tous les enfants ont tous reçu de leurs parents la même éducation, dans la foi catholique. Aujourd'hui, les enfants ont tous pris des chemins différents dans le domaine de la foi, l'un d'eux étant par exemple allé jusqu'à renier totalement cette foi reçue de ses parents. Pour autant, c'est un homme capable d'empathie, d'attention à l'autre et notamment à ceux qui souffrent. Faut-il voir dans ces qualités les "restes" humains de son éducation religieuse, expurgée de toute notion de divinité ? Sans doute, avec en plus une part peut-être importante liée à son caractère et à sa personnalité. Si ce n'était qu'une question d'éducation, alors des personnes qui n'ont rien reçu comme éducation religieuse (et il y en a toujours eu) ne seraient pas capables de ça. Et je sais bien que ce n'est pas vrai, la générosité, l'empathie et l'altruisme se rencontrant partout dans le monde, de même que l'égoïsme, l'avarice, le mépris ou le crime...
Qu'en est-il de ses enfants ? Par leur éducation, ils n'ont reçu que les valeurs "humaines" transmises par leurs parents. Mais par leur appartenance à une famille où toutes les nuances de la foi sont présentes, ils ont appris le respect de l'autre, la tolérance. De fait, ce sont maintenant des adultes ouverts, qui ont beaucoup d'amis et une vie riche tournée vers les autres.
Seulement la différence, c'est que pour ceux qui croient en Dieu, il y a "quelque chose" après la mort, il y a la vie éternelle. Cela n'a l'air de rien, comme ça. Et surtout, ça semble inutile à la vie quotidienne, de savoir ce qu'on deviendra après la mort. Mais quand on croit que la vie ne s'arrête pas à la mort du corps physique et qu'on comprend que la vie éternelle est une question de choix (1- l'amour de Dieu et le bonheur pour toujours ou 2- le rejet de Dieu et  la souffrance pour toujours), alors la vie terrestre commence à avoir du sens, une direction, un but. Et ça change absolument toute la perception de la vie, de soi, des autres et du monde.

Sans préjuger de la personnalité des gens, de leur caractère, je me dis qu'il y a chez les adultes d'aujourd'hui une part de valeurs qui sont donc issues de l'éducation qu'ils ont reçue, mais aussi et peut-être avant tout de la culture du pays dans lequel ils vivent. La France, "patrie des Droits de l'homme", c'est quelque chose qui a encore aujourd'hui du sens, y compris pour les non-croyants. Et si la France est justement le pays des Droits de l'homme, n'est-ce pas aussi en raison du fait qu'elle est la "Fille aînée de l’Église" ? Notre pays, depuis Clovis au moins, est une terre chrétienne, une terre dont les racines sont certes païennes (les Celtes, les Romains...) mais où plus de 1500 ans d'histoire ont façonné les mentalités des habitants et la culture du pays. Et cette histoire catholique a imprégné aussi bien la terre que les mentalités de ceux qui y vivent, obligeant sans cesse nos dirigeants, malgré leur actuelle volonté affichée de la nier ou de l'anéantir, à en tenir compte, souvent contre leur gré donc.
C'est peut-être en partie ce qui explique la fronde face à la loi Taubira. Plus d'un million huit cent mille personnes dans la rue ! Certains y ont vu uniquement des nazis, réactionnaires, fascistes, intégristes religieux... 1,8 millions de catholiques intégristes en France ? Ouah !!! Non. Soyons sérieux. La plupart n'étaient "que" des croyants "normaux", c'est-à-dire occasionnels au mieux, puisque le nombre de catholiques pratiquants est ridiculement faible au regard du nombre de ceux qui affichent leur foi catholique. (64% de catholiques en France, mais seulement 4,5% de pratiquants réguliers, soit 43% de catholiques qui vont à la messe le dimanche en 2010) (1). Quant aux Juifs et aux Protestants, s'ils étaient aussi pour une part présents dans les manifestations, ils sont bien moins nombreux dans la population que les catholiques... Tout cela fait donc penser que, fondamentalement, les valeurs chrétiennes de la France sont bien ancrées et peuvent expliquer les comportements et engagements des adultes.
Mais il ne faut pas non plus se leurrer : le travail de destruction massive de la foi, et du catholicisme en particulier, engagé depuis la Révolution Française, a abouti à une déchristianisation massive de notre pays. Si l'on ajoute à cela la mondialisation, l'immigration de masse et les progrès des technologies de la communication, on se retrouve avec un pays où la transmission des valeurs communes (le fondement judéo-chrétien de notre pays et de notre culture) se trouve perturbée par les apports des autres cultures.

Fin de l'aparté, donc. Une question de foi. Il n'y a plus la foi. Ce constat est partiellement faux, d'ailleurs puisque quand on cherche, on finit par trouver des foyers bien ancrés dans la foi, des jeunes qui s'y engagent dans la joie (il n'y a qu'à voir les succès d'un certain nombre d'écoles d'évangélisation ou de prière, ou encore de Philanthropos, par exemple... D'accord, c'est en Suisse, mais nombre de jeunes croyants Français y font une partie de leurs études). Il n'en demeure pas moins vrai que ces croyants sont ultra-minoritaires en France.
Pour peu qu'ils soient nés dans des familles où les parents n'avaient eux-mêmes pas reçu la foi, les jeunes qui ont aujourd'hui 25 ans n'ont plus comme horizon qu'un individualisme forcené, sans le secours de la foi. Et la solitude pour compagne...
Que vont devenir ces jeunes ? Quels adultes vont-ils être ? Qu'apprendront-ils à leurs enfants ? Que leur transmettront-ils ?

La dernière phrase du livre de Léa Frédeval résume parfaitement l'état d'esprit d'au moins une partie de la jeunesse de notre pays : 
Agis pour toi et personne d'autre parce que n'oublie jamais une chose : la seule personne avec qui tu vivras toute ta vie, c'est toi. (2)
Certes, il s'agit de la vision d'une jeune fille qui décrit son quotidien, sa vie d'étudiante et de jeune à Paris. Sans doute est-ce différent en Province ? Mais quand on voit les faits divers...
D'un côté, il y a ces jeunes en quête d'absolu et d'idéal qui vont chercher dans l'Islam, le Djihad et l'intégrisme religieux le cadre et la structuration qui leur font défaut.
De l'autre, on a ces jeunes parents d'une vingtaine d'années qui ont posté une photo de leur nourrisson d'un mois sur Facebook, nourrisson battu par son père depuis sa naissance en raison de ses cris et non défendu par sa mère par peur de voir le père la quitter... (3)
Il y a de quoi déprimer, quand on voit qu'une partie des jeunes a vraiment perdu tout repère.
Heureusement que je suis croyante. Dieu m'a révélé son amour pour moi et Il m'a exercée à "voir" les signes de sa présence quotidienne dans ma vie (voir ici et par exemple, ou encore ). Et certains de ces signes sont, justement, incarnés par les jeunes. Les Veilleurs, bien sûr, et plus récemment, les jeunes missionnaires qui sont venus deux semaines dans notre paroisse. Ce sont, pour moi, des raisons, certes faibles mais solides malgré tout, d'espérer.

__________
1- source : http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/24/qui-sont-les-catholiques-de-france_4354161_3224.html
2- p. 190.
3- Pour info : j'ai appris la semaine dernière une chose qui m'a vraiment étonnée : l’Église catholique reconnaît la légitimité de la séparation d'un couple dans trois cas : l'humiliation de la personne (ce qui inclut le harcèlement moral, sexuel, par exemple, de l'un des membres du couple par l'autre), le fait de s'en prendre aux enfants (dans l'exemple cité plus haut, le fait que le père batte l'enfant suffit à reconnaître la légitimité pour la mère de quitter le père, selon l’Église. Le fait qu'elle ne l'ait pas fait pour qu'il ne s'en aille pas pose quand même une sérieuse question : son couple est-il donc plus important que la vie de l'enfant qu'elle vient de mettre au monde ? Que sera-t-elle donc prête à accepter pour que son compagnon reste auprès d'elle ? Le viol ? la violence physique ? Morale ? Et après, on s'étonne qu'un nombre impressionnant de femmes meurent sous les coups de leurs conjoints ?) et la spoliation des biens (qui rendent la relation caduque parce que bâtie sur l'appât du gain, et non sur l'amour).

jeudi 31 juillet 2014

Enfonçage de portes ouvertes

J'avais commencé ce billet il y a quelques temps (aujourd'hui, ma dernière va avoir 14 mois, alors qu'elle n'en avait que 8 quand j'ai commencé la rédaction de ces lignes). Depuis, il y a eu les élections municipales, Vincent Peillon a été remplacé par Benoît Hamon, qui a décidé de ne pas généraliser (ouf !) les ABCD de l'égalité... Mais je l'ai relu, et hormis ces quelques considérations temporelles, la réflexion derrière tout ça est toujours la même et a toujours sa cohérence. Je vous livre donc ce billet pour ce qu'il est : une réflexion sur la société, sur l'homme et la femme, l'enfant...

Euh... Comment dire ???
Je n'arrête pas de lire en ce moment [février 2014], un article m'entraînant vers un autre et "lycée de Versailles" comme disait je ne sais plus qui durant mon adolescence. Et ce que je lis est juste délirant, affligeant.

D'abord sur la fameuse théorie du genre. L'enseignement de la théorie du genre à l'école serait une rumeur. Soit. Quand on regarde les programmes scolaires actuels (version 2013 de Vincent Peillon, loi sur la refondation de l'école), effectivement, il n'y est jamais fait mention de la théorie du genre. Ouf ? Ben non. Parce que cette théorie sert de base aux enseignements de SVT en Première L et ES, sans bien sûr dire son nom. Elle est cachée, mais bien présente ("oubli" de certaines infos sur la puberté et le développement du jeune à l'adolescence, par exemple, insistance lourde sur l'homosexualité sur le mode "les pauvres, ce n'est pas de leur faute alors faut surtout pas les discriminer, ils n'y sont pour rien s'ils sont comme ça, c'est juste leur orientation sexuelle !", etc.). Quand on interroge Vincent Peillon sur la fameuse "rumeur", il prétend qu'il est totalement opposé à la théorie du genre dans les écoles, mais qu'il est tout à fait pour l'éducation à l'égalité entre filles et garçons. Chouette ! Mais... Monsieur Peillon, vous savez que l'éducation à l'égalité entre filles et garçons, c'est dans les programmes de l'école primaire depuis... 1989 ? Alors pourquoi vouloir mettre dans les programmes quelque chose qui y est déjà ? Ce n'était pas bien fait avant ? C'était lacunaire ? Ben il n'y a qu'à remplir les lacunes plutôt que de mettre en place les ABCD de l'égalité ! Sauf, bien sûr, si derrière ces ABCD de l'égalité, il y a une certaine théorie qui ne dira pas son nom !

Sur le genre et les études de genres maintenant. Les études de genre, c'est juste une discipline sociologique qui vise à étudier les comportements des personnes en fonction de leur genre et de voir quelles sont les attitudes liées à des stéréotypes (par exemple des comportements induits par l'éducation). Sans vouloir juger de ces études (apparemment fort complexes), je ne peux que constater certaines choses dans leur vulgarisation. Les plus grands poncifs se voient sur la toile. On veut prouver au monde entier que les garçons sont éduqués à être forts et à ne pas pleurer, à jouer aux super-héros et aux petites voitures, et que les filles sont éduquées pour être faibles, habillées en rose, vouloir être maîtresse plus tard et jouer à la poupée.
Euh... et si tout cela, c'était des belles c******** ? J'ai quatre enfants, une fille de 11 ans, un garçon de 9 ans, une fille de 7 ans et une fille de 8 mois. Vu la proximité d'âge, les trois aînés reçoivent grosso modo la même éducation. Eh bien, je vous le donne en mille : le garçon est celui qui range le mieux, qui fait le plus volontiers le ménage, et qui met le plus volontiers la table, m'aide le plus à la cuisine. La grande de 11 ans refuse de mettre des robes, déteste le rose, veut jouer avec les armes à feu factices qui ont été offertes à son petit frère. La troisième joue aux Playmobils (mais pas les fées, hein ! A midi, elle m'a expliqué très sérieusement qu'elle avait mis tout le monde dans l'avion et qu'en fait, il y avait deux bandes, les gentils et les méchants, et que les méchants voulaient faire la guerre aux gentils), aime les poupées, s'habille volontiers en jupe, mais aussi en pantalon, se déguise en princesse mais aussi en chevalier ou en Bisounours, veut du vernis à ongles pour être jolie et des bottes pour aller jouer dans les flaques d'eau. Bref, mes trois enfants sont normaux. Ce sont des enfants. Ah oui, et la petite dernière, c'est une fille. Et comme tous les bébés, elle pleure. Et elle rit. Et elle tire les cheveux. Parce que ça, ce n'est pas l'apanage d'un sexe ou d'un autre. Un bébé pleure parce qu'il (ou elle) a faim, mal, ou a besoin d'être changé parce qu'une couche pleine, c'est inconfortable. Un bébé rit quand il voit le visage de sa mère, de son père ou de ses frères et sœurs simplement parce qu'il les reconnaît. Un bébé tire les cheveux parce qu'un bébé essaie d'attraper tout ce qui passe à portée de sa main pour pouvoir le découvrir. Tout ça, ça n'a rien de comportements stéréotypés liés au genre, et tout à voir avec le développement normal d'un bébé normal.
Si un de mes enfants se fait mal et qu'il pleure, ou s'il a été victime d'une agression verbale à l'école, ou s'il a perdu un objet auquel il tient, est-ce que mon discours en tant que maman change en fonction du sexe biologique de l'enfant en question ? Heureusement que non ! Parce que si je commençais à dire à mon fils "Tu as perdu une carte Pokemon ? Zut alors ! Mais faut pas pleurer parce que tu es un garçon et que tu dois être fort !" et à ma fille "Tu as perdu ta poupée ? Ma pauvre petite, je comprends bien ta peine et tes larmes, elles sont tout à fait normales !", comment réagiraient mes enfants, à votre avis ? Très violemment sans doute, sur le mode : "C'est pas juste !!!" (oui, les enfants sont hypersensibles à l'injustice !). Donc face à une situation comparable, ma réponse est comparable : "Tu as bien cherché partout ? Tu es sûr(e) que ce n'est pas dans ton coffre à jouet, dans ta chambre, dans ton cartable (ou n'importe où ailleurs) ?" et il n'est jamais question de "tu ne dois pas pleurer parce que tu es un garçon". Ce type d'affirmations (on apprend aux garçons à être forts), c'est juste du grand n'importe quoi aujourd'hui (je ne peux rien affirmer pour il y a 50 ans, parce qu'il y a 50 ans, je n'étais pas née).

Donc l'égalité entre filles et garçons, en tout cas en famille, c'est simple : c'est une question d'harmonie dans la famille. Et une question de tympans. Parce que l'instauration d'injustices liées au fait d'être une fille ou un garçon, c'est juste une déclaration de guerre dans une famille. Donc autant éviter.
J'ai lu autre part que la manière de porter un bébé pouvait être différente selon que le bébé est une fille ou un garçon. Ah bon ? Personnellement, j'ai toujours porté mes bébés de la même manière, c'est-à-dire de la manière la plus confortable pour l'enfant et de celle qui m'assure au mieux une prise permettant de ne pas le faire tomber. Une fois que j'ai trouvé cette position avec mon aînée (oui, une fille !), je l'ai utilisée ensuite pour mon fils puis pour mes deux autres filles. En revanche, c'est vrai que j'ai noté une différence importante, non pas dans ma manière de porter les filles ou le garçon, mais dans la manière dont mon mari porte nos enfants, qui, elle, est très différente de la mienne. Ce qui d'ailleurs me fait penser que, l'enfant étant en contact avec son père comme avec sa mère (un peu plus avec sa mère au début, c'est dans notre cas une évidence pour la dernière, mais ce n'était pas vrai pour l'aînée), il y a de fait une relation différente qui s'installe envers la mère et envers le père. Est-ce dû au portage ? Au fait que la relation avec la mère est essentiellement de soin et nourricière, alors que celle avec le père est plus de l'ordre du jeu ? En tout cas, c'est peut-être ça que l'on appelle la construction dans l'altérité. L'enfant a un père et une mère (du moins, la plupart du temps) et la manière de s'occuper de lui est différente selon qu'on est un homme ou une femme. Mais si, justement, les rôles paternels et maternels sont différenciés, c'est peut-être une bonne chose pour l'enfant.


Alors on va me répondre "Mais non, t'as rien compris, les études de genre, c'est pas ça du tout, c'est pour permettre aux filles et aux garçons de ne pas être enfermés dans des choix liés à leur sexe mais de pouvoir choisir un métier en fonction de leurs goûts". Certes. Sauf que ça ne marche pas comme ça, visiblement. J'ai été étonnée de voir une vidéo (présentée ici même il y a quelques mois) mais que je me fais un plaisir de remettre ici, parce qu'elle me semble importante :



Dans cette vidéo, je ne sais pas exactement ce qui est vrai scientifiquement, ce qui peut être contesté ou infirmé. Mais ce qui me frappe, c'est le manque total de preuves scientifiques qu'apportent au débats les chercheurs qui soutiennent ces études de genre. J'en conclus donc que ces études de genre n'ont rien de scientifique et que la réalité est bien plus simple : le cerveau d'une femme et le cerveau d'un homme fonctionnent différemment et les différents comportements entre hommes et femmes peuvent simplement trouver leur source et leur explication dans ces différences cérébrales. Alors bien sûr, il faut aussi tenir compte des hormones, des gênes, puisque le comportement est aussi influencé par les hormones (il n'y a qu'à voir les comportements de nombreuses femmes durant leurs règles, moment où les taux d'hormones féminines changent. D'ailleurs, je me demande ce que je ferais si je vivais avec une femme et si nous avions nos règles au même moment : ce serait sans doute la foire d'empoigne à la maison tellement les susceptibilités peuvent être exacerbées durant ces périodes-là. Donc, chapeau, les lesbiennes !). Je ne suis pas en train de dire que tout est biologique, mais que la biologie semble expliquer bon nombre de ces différences comportementales. La part de l'acquis et de l'inné, là-dedans, est très difficile à apprécier, puisque pour supprimer l'acquis, il faudrait extraire la personne de la société, la priver de tout contact humain. Or des chercheurs avaient tenté de faire ça chez des enfants tout petits, et ces enfants avaient fini par mourir. Peut-on tuer des êtres humains au nom de la science ? Juste pour vérifier quelle est la part de l'acquis et de l'inné dans leurs comportements ? Ça me paraît absurde...

En tout cas, le résultat en Norvège de l'application depuis plus de vingt ans de cette éducation égalitaire est très paradoxal : finalement, les différences de choix de métiers sont encore plus radicales chez eux que chez nous !
Bref, tout ça pour dire, donc, que l'influence de l'éducation et de la société sur les comportements, ça me paraît moins important que ce qui est présenté dans les articles de vulgarisation scientifique dont le but est simplement de nous dire qu'une fille et un garçon, ben... c'est pareil, ma bonne dame !

Sauf que non, en fait, une fille et un garçon, ce n'est pas "pareil". Nous sommes égaux en droits, oui, mais nous sommes différents. Et là il y a un tout petit problème dans notre société avec le mot "différent". En fait, quand on parle de "différence", aujourd'hui, on comprend "inégal". Et donc "injuste". Donc insupportable. Autrement dit, on confond "égalité" et "identité" dans le sens "identique".

Autre poncif qu'on entend très souvent au sujet, justement, de l'égalité entre hommes et femmes : les femmes seraient moins bien payées que les hommes.
Ah.
Ben faudrait vérifier un peu. Ce que j'ai constaté, pour avoir travaillé pendant quinze ans dans une entreprise qui emploie plus de femmes que d'hommes, c'est que les femmes ne sont pas moins payées que les hommes et les hommes pas moins bien payés que les femmes sous prétexte que la directrice, c'est une femme. Même si elle était une perverse sadique et misogyne à l'envers, elle ne pourrait pas sous-payer les hommes du fait qu'ils sont des hommes, tout simplement parce que l'entreprise où je travaille est soumise, comme beaucoup d'autres en France, à une convention collective qui régit les grilles de salaires et d'avancement des personnels. Je précise que c'est une entreprise privée, il ne s'agit donc pas là de l'égalité salariale dans la fonction publique, qui est une réalité (et quand on voit le nombre de fonctionnaires en France, je pense qu'il n'y a pas à s'inquiéter de la question de l'égalité salariale), mais bien de la convention collective et de ses dispositions.
Donc, qu'est-ce qui se passe ? Pour deux personnes, un homme et une femme, embauchés sur le même type de poste (par exemple, deux formateurs), avec un même temps de travail (tous les deux à temps plein), avec un même diplôme et qui débutent en même temps, il n'y a aucune différence de salaire entre la femme et l'homme. 
S'il y a une différence quelque part, c'est que tous les éléments à prendre en compte (ancienneté, temps de travail, diplôme, type de poste) ne sont pas identiques. Si une femme décide de ne pas travailler le mercredi parce qu'elle trouve ça plus simple pour emmener ses enfants à leurs leçons de danse ou de piano, elle est libre de demander un temps partiel (80% par exemple). Mais si c'est le père qui veut emmener les enfants aux leçons de danse ou de piano, il peut aussi demander un temps partiel, même si c'est moins fréquent. Donc si une femme demande un temps partiel, elle sera payée partiellement (à 80% dans l'exemple plus haut), ce qui est juste, puisqu'elle travaille moins que son collègue qui travaille le mercredi et fait un temps plein.
Donc, quand on dit que les femmes sont moins bien payées que les hommes, c'est vrai, mais c'est parfaitement juste et justifié la plupart du temps. Il n'y a donc pas lieu de s'en offusquer et de crier à la discrimination de genre : il suffit d'observer les faits. Si les femmes sont en général moins bien payées, c'est parce que ce sont en général elles qui travaillent à temps partiel, ou qui ont arrêté leurs études plus tôt parce qu'elles se sont mariées et ont eu des enfants, ou ont des carrières plus chaotiques que les hommes parce que justement, elles ont eu des enfants et ont fait des pauses dans leurs carrières pour pouvoir être présentes auprès d'eux dans les premières années de leur vie. Il ne s'agit donc pas d'injustice, mais de situations différentes.

On pourrait effectivement dire que ce n'est pas normal quand même que les femmes soient plus à temps partiel que les hommes. Et c'est vrai que ce n'est pas normal si ce temps partiel est subi et non pas voulu. Mais si c'est la femme qui le demande parce que concilier vie professionnelle et vie familiale, c'est franchement compliqué, alors où est le problème ? Pourquoi se plaindre d'une situation que l'on a soi-même demandée ?

Le recul que j'ai maintenant sur certaines questions me fait penser qu'en réalité, le problème ne se trouve pas là. Ce n'est pas une question d'injustice, d'inégalité. C'est une question fondamentale d'identité profonde. Quand on réfléchit un peu à ce qu'on demande aux femmes, dans notre société, c'est assez hallucinant. Au nom de la libération sexuelle, on a fait croire aux femmes qu'elles allaient s'épanouir bien plus en travaillant, en "se réalisant" qu'en étant épouses et mères de familles. On a dégradé volontairement l'identité maternelle de la femme pour en faire une travailleuse comme un homme. Sans pour autant lui donner les moyens d'être "comme" l'homme. C'est-à-dire que quand elle rentre le soir de son travail, la femme a encore le linge à sortir de la machine à laver et à étendre ou à repasser, elle a encore le repas du soir à préparer, elle a encore les devoirs à vérifier et les cahiers de correspondance à signer, elle doit aussi faire un peu de rangement, de la vaisselle... Alors, me direz-vous, "oui, mais c'est ça qui est injuste : les hommes devraient aider plus !".
Sauf que.
Sauf que justement, on a tellement valorisé la femme en disant qu'elle pouvait tout assumer, que ce sont peut-être justement les femmes elles-mêmes qui refusent l'aide des hommes. Combien de fois me suis-je dit que mon mari étendait le linge n'importe comment et que je devais repasser derrière lui pour le remettre correctement en place sinon il ne sècherait pas bien ? Combien de fois je me suis dit que franchement, une couche, il fallait l'attacher autrement pour qu'elle tienne mieux et qu'il n'y ait pas de risque de fuite durant la nuit ou la sieste ?
La question que je me pose, c'est la suivante : Est-ce que les femmes sont vraiment prêtes à déléguer les tâches ménagères à leurs hommes (hormis sortir la poubelle et promener le chien) ?
Est-ce que, finalement, cette vie multiple (on parle souvent de la double journée des femmes, ce qui est une vraie réalité en soi) n'a pas pour objectif aussi d'envoyer un message très clair aux hommes, message du type "Vous voyez, moi, femme dite "faible", je me passe très bien de vous, les hommes ?"
Et après, on se demande pourquoi les pères "démissionnent" ?
Sans aller jusqu'à dire que la place de la femme est au foyer (franchement, ça, c'est une question personnelle et de couple et qui doit le rester, à mon avis, mais ce n'est que mon avis), je me dis que tout le monde aurait tout à gagner si l'on redonnait à chacun une vraie place. Et si la femme souhaite rester à la maison pour s'occuper des enfants et de son intérieur, pourquoi s'ingénier à toute force à la mettre au travail à l'extérieur ? Pourquoi l'obliger à être toujours plus performante, à être sur tous les fronts ? Je me demande parfois si ce n'est pas pour mieux l'aliéner. Pour l'empêcher de voir ce qui se passe chez elle. Pour mieux contrôler l'enjeu majeur de la société aujourd'hui : l'enfant.

Parce qu'elle fait quoi, la femme qui travaille toute la semaine et qui a des enfants ? Comment elle fait pour prendre soin d'eux pendant son absence, si les deux parents travaillent à temps plein ? Eh bien elle délègue. Alors oui, c'est bien parce que ça crée des emplois (périscolaire, assistante maternelle, crèche...). Mais... Mais il y a rupture dans la transmission de fait. Il n'y a plus de connaissance de ce qui est transmis aux enfants qui sont élevés par la société. Et si la société se met à aller de travers et à transmettre aux enfants des valeurs contraires aux convictions des parents, qu'est-ce qui se passe ? Où est la liberté éducative, la liberté de pensée des parents ? Où est leur liberté de transmettre leurs propres valeurs à leurs enfants si la société a tout organisé pour couper les enfants de leurs parents, et particulièrement de leur mère, dès le plus jeune âge ?

Je me dis parfois que le féminisme n'a fait que rendre les femmes encore plus esclaves. Et c'est vraiment pervers, parce que comme il s'agit de "féminisme", donc a priori favorable aux femmes, les femmes ne peuvent même pas se rebeller et dire qu'elles n'en peuvent plus, parce que ce serait comme dire "c'était mieux du temps du patriarcat" (alors qu'on est bien d'accord que le vote des femmes, l'égalité de droits entre les hommes et les femmes, c'est une bonne chose !). On est toujours, ici, dans un raisonnement binaire (c'est tout noir ou tout blanc), alors que la réalité est pleine de nuances. Mais les nuances, ça demande de la réflexion, donc du "temps de cerveau disponible". Et ça, c'est pas bon pour le gouvernement des masses. Il vaut mieux des moutons décérébrés incapables de réfléchir : c'est plus facile de les mener à l'abattoir s'ils ne savent pas où ils vont...

Allez, pour ne pas finir sur une note pessimiste : la vie est belle. Et, mine de rien, il y a quand même un certain nombre de personnes qui ont conscience de tout cela ! Hauts les cœurs, rien n'est perdu puisqu'il y a la vie. Et tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir ! 

...
C'est marrant, j'ai l'impression de faire un catalogue de proverbes, là... :)

Mariage... encore. Mais pas que.

Quelques petites réflexions qui me sont venues ce soir, en faisant du repassage.
Notre semaine à Rosheim (voir billet précédent) a été très riche en enseignements sur le mariage, sur le corps, sur la conception de l'homme, les enfants, et même, ô, surprise, sur les "devoirs d'état".
C'est quoi, cette bête-là ?

Eh bien voilà. Mes devoirs d'état, c'est par exemple m'assurer que mes enfants ont de quoi manger, se vêtir, se chauffer, aller à l'école. Par exemple, quand je fais du repassage, comme ce soir, je remplis l'un de mes devoirs d'état. Et quand je remplis ce devoir, si je le fais avec joie, même si ce n'est pas foncièrement épanouissant, je me sanctifie, je sanctifie mon couple et je sanctifie l’Église, qui est l’Épouse du Christ, puisque je suis membre de ce corps qui est l’Église... en gros, si j'ai bien tout compris des enseignements, en repassant le linge de mes enfants, de mon mari, non seulement je leur fais du bien, mais je fais aussi du bien à l’Église dans son ensemble parce que l'un de ses membres (moi-même en l'occurrence), fait quelque chose pour d'autres, en l'occurrence pour ses enfants et son mari. Et ce gratuitement, dans la joie, sans aucune contrepartie en retour. Parce qu'il ne faut pas se leurrer : malgré mon insistance à dire et à répéter aux enfants qu'ils font partie de cette famille tout comme moi, ils ne sont pas spécialement enthousiastes quand il s'agit de débarrasser la table, de mettre le couvert ou de ranger le couloir ou la bibliothèque qu'ils ont passablement investi pour leurs jeux... Donc, de contrepartie, il n'y a point. Donc mon "sacrifice" (parce que quiconque me connaît sait que j'ai toujours eu beaucoup de mal à accepter de repasser du linge) ne sert pas à rien : il m'apprend l'humilité, le don de soi, la gratuité, et donc, je l'espère, il me sanctifie en ce sens qu'il me rapproche de ce que le Christ demande à chacun d'entre nous : "Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés". En réalité, de cet amour, je suis loin, très loin, parce que le Christ, lui, a tant aimé le monde qu'il a donné sa vie pour nous sauver. Je n'en suis pas là, mais par ces petits sacrifices que constituent le repassage, la préparation des repas, l'ingratitude de certaines tâches, j'espère m'approcher de cet amour du prochain en offrant ces tâches au Seigneur.

Alors là aussi, il me faut entrer quelque peu plus avant dans les détails. C'est quoi, "offrir" ? Offrir, c'est donner gratuitement. Un cadeau, par exemple. Ça, ça va, je comprends, je vois très bien ce que ça peut être. Mais la foi catholique demande d'offrir en sacrifice, d'offrir la souffrance... et là, j'ai déjà un peu plus de mal. Offrir, à qui ? La réponse vient immédiatement dans la bouche de mon mari, quand je lui pose la question : "A Jésus, à Dieu". Ah. Et comment on fait ça ? Comment je peux "offrir" quelque chose qui est immatériel ? Et pourquoi, par exemple, offrir une grande tristesse ou une immense révolte suite à un événement douloureux, à Celui qui a déjà tout souffert pour nous ? Pourquoi rajouter encore un fardeau supplémentaire à Celui qui a déjà tant souffert et tout donné ?
Vaste question, dont je n'ai toujours pas bien compris les tenants et les aboutissants, et, surtout, le pourquoi. 
Jusqu'à un certain jour où j'ai naturellement "offert" une souffrance. Il y a deux ans, j'ai fait une fausse couche et j'en ai été très affectée. Passé le temps de l'incompréhension, de la douleur, il n'est resté que la tristesse, le manque, une sorte de vide. Ce bébé qui n'est pas né, même s'il est parti en tout début de grossesse, a laissé dans nos vies une place vacante. Il "manque" un enfant dans notre famille, c'est un fait, c'est comme ça. Un jour, donc, où je revivais en quelque sorte la douleur de la perte de cet enfant, je me suis mise devant le Seigneur, et je lui ai dit, quasiment textuellement : "Seigneur, je t'offre ce manque, cette tristesse qui m'habite, pour toutes les femmes qui vivent la même situation que moi. Pour toutes celles qui refusent la maternité, pour toutes celles aussi qui souffrent de ne pas avoir d'enfant."
Offrir, c'est donc, dans ce que j'en ai compris, comme participer avec empathie à la souffrance des autres. C'est un peu comme si ma douleur, ma tristesse, par ce geste, devenait fécond. Comme si cette douleur cessait d'être stérile pour enfanter une communion, une compréhension plus grande de la souffrance de celui ou de celle qui n'a pas, comme moi, le secours de l'amour de Dieu. Et qui donc se retrouve seul(e) face à cette souffrance et ne peut pas en sortir.

Donc, quand je repasse mon linge, celui des enfants et de mon mari, quand je prépare les repas et que ça me gave parce qu'une fois de plus, je ne sais pas ce que je vais bien pouvoir leur donner à manger et qu'il faut que je me creuse la cervelle, eh bien je me dis que je peux offrir ces petites questions, ces petits sacrifices ou prises de tête pour ceux et celles qui, par exemple, n'ont pas la chance que j'ai d'avoir à manger tous les jours, ou pour ceux qui sont contraints d'habiter dans la rue ou dans des hôtels miteux parce qu'ils n'ont plus de toit, et donc plus de table à repasser ni même, d'ailleurs, de machine à laver pour leur linge... Offrir, c'est donc me décentrer de moi-même, de mes petits soucis du quotidien, de ma vie de nantie (parce que je n'ai pas grand-chose, le congé parental, c'est pas Byzance, mais j'ai un toit et un frigo bien rempli, j'ai des cartons entiers de vêtements pour les enfants, et donc, nous ne manquons de rien !), et prier pour ceux qui n'ont pas ma chance, qui n'ont pas la santé, ou qui n'ont pas la foi, par exemple. Ça ne change rien à la situation de ces personnes, en tout cas, ce n'est pas parce que j'aurai pensé à eux que leur vie va changer du tout au tout et que, subitement, un toit leur sera proposé ou que le frigo va se remplir comme par magie. Il n'y a rien de magique là-dedans d'ailleurs. Mais en offrant ma souffrance, ma douleur ou mes tracas quotidiens, en offrant aussi les rires, les joies de la journée, j'entre en communion avec mes frères et sœurs et je prie plus facilement pour eux. Or la puissance de la prière est énorme. Quand un enfant demande avec insistance à ses parents quelque chose, en général, ses parents finissent, de guerre lasse, par lui accorder ce qu'il veut. Eh bien Dieu est exactement comme un père qui finit par donner ce qu'ils demandent à ceux qui demandent avec insistance. Donc, même si on a l'impression que ça ne sert à rien, eh bien je pense qu'il faut continuer à demander. Parce qu'un jour, quand ce sera le bon moment, la bonne personne va comme par hasard se retrouver au bon endroit et trouvera une solution pour la famille qui n'a plus de maison ou dont le frigo peine à nourrir tout le monde... De toute façon, il y a un bénéfice immédiat à offrir. C'est qu'en offrant, on ne pense plus à soi. Donc on devient moins égoïste, mais aussi plus humble. Et ça, c'est plutôt cool.

C'est marrant, hein, les chemins sur lesquels conduit le repassage ?

mardi 29 juillet 2014

Théologie du corps

Il y a deux jours, mon mari, les enfants et moi sommes rentrés d'une retraite d'une semaine au monastère des Bénédictines de Rosheim, où nous a été communiqué un enseignement sur la théologie du corps de Saint Jean-Paul II, qui est en fait un recueil de plus de 130 catéchèses données tous les mercredis à partir de 1979, c'est-à-dire au début de son pontificat (preuve que cette question de la théologie du corps était essentielle pour lui et qu'il voulait mener à bien cette œuvre).
Deux jours après, j'ai l'impression d'être assommée tant ces enseignements ont été riches et tant leurs implications sont grandes, importantes, inattendues et fécondes dans tous les domaines de ma vie. J'ai en effet vu, en une semaine, mon regard changer sur mes enfants, sur mon couple, sur moi-même, sur ma façon de vivre la conjugalité et le mariage... mais aussi sur la foi et sur ma relation à Dieu. C'est juste énorme, quoi.
Du coup, j'ai investi dans quelques livres, notamment Familiaris Consortio, la lettre encyclique de Jean-Paul II sur la famille, mais aussi Bonnes nouvelles sur le sexe et le mariage, de Christopher West, l'un des deux spécialistes américains (l'autre étant la conférencière que nous avons rencontrée, Soeur Susannah-Miriam), qui a publié un certain nombre d'ouvrages de vulgarisation sur le sujet - parce que se farcir les quelques 800 pages de la théologie du corps de St Jean-Paul II, ce n'est pas vraiment donné à mon pauvre esprit limité...

Bref, pour en parler un peu ici, quelques points qui m'ont paru éclairer d'un jour nouveau ma vie, même si, pour les croyants "chevronnés", il n'y a là rien de nouveau sous le soleil :

- Mes enfants ne m'appartiennent pas (ça, en fait, j'en avais déjà bien conscience avant, heureusement !), mais, mieux, ils ne sont pas ici par hasard, par erreur, et, mieux encore, les enfants ne sont pas interchangeables. C'est-à-dire que nos quatre enfants nous ont été confiés à nous, à mon mari et à moi, par Dieu, pour que nous les élevions (les fassions grandir dans la foi), parce que nous seuls sommes capables d'élever ces enfants-là. Personne d'autre que nous ne pouvait le faire, ils sont chacun uniques et tous différents, mais c'est à nous et à personne d'autre qu'ils ont été confiés, tout comme le Christ a été confié à Marie et à Joseph pour préparer ses trois ans de vie publique (la comparaison s'arrêtera là, parce que je ne pense pas du tout que l'un de nos enfants soit le Christ, rassurez-vous. D'ailleurs, ce serait une hérésie totale, puisque le Christ est venu une fois pour toutes, qu'il a donné sa vie pour nous une fois pour toutes, qu'il a vaincu la mort une fois pour toutes et que donc, il n'a pas besoin de s'incarner à nouveau. Et je vais arrêter là ma digression parce que, finalement, tout cela n'a pas beaucoup de sens, je m'en rends bien compte. On ne se refait pas.). Donc, plutôt que de voir nos enfants comme des fardeaux (oui, ça arrive que je les voie comme ça, quand ils sont pénibles, quand ils font des colères ou qu'ils n'écoutent pas, ou encore quand je ne les comprends pas, ce qui arrive quand même assez régulièrement), eh bien on peut les voir comme un don, un cadeau qui nous est fait. Et vu sous cet angle, c'est quand même plus positif, mais aussi, mine de rien, plus joyeux au quotidien. Et bizarrement, ça rend les choses plus simples de les regarder avec un oeil bienveillant ! :)

- L'homme, quand il a été créé par Dieu, a été créé par amour. C'est par amour que Dieu Trinité a créé le monde, la terre, le ciel, les plantes, les animaux, les océans, les oiseaux et l'homme, comme un débordement d'amour qui ne demandait qu'à s'exprimer dans la Création. À ce moment-là, l'homme était dans une relation d'amour "verticale" avec Dieu. En communion avec Lui. Et parce qu'il n'est "pas bon que l'homme soit seul", Dieu a aussi créé la femme. Et la relation d'amour entre l'homme et la femme, au commencement, avant le péché originel, était plénitude, union, communion parfaite, à l'image du Dieu trinitaire.
C'est le péché qui a détruit la relation verticale entre l'homme et Dieu, ne laissant que la relation horizontale entre l'homme et la femme, c'est-à-dire entre l'homme et les autres êtres humains. 
Et cette relation verticale rompue, Dieu n'a cessé, durant toute l'histoire du peuple juif, de tenter de la recréer à travers les alliances successives qu'il a conclues avec le peuple (Abraham, Noé, Moïse, David...), jusqu'à la dernière, la Nouvelle Alliance, où c'est carrément Jésus, le Verbe, la Parole de Dieu, qui a pris notre condition humaine pour nous rejoindre dans notre humanité et faire alliance avec nous, restaurant par la Croix la relation verticale initiale, pour toujours cette fois, puisque la Croix a permis à Jésus de Ressusciter et donc de vaincre la mort et le péché. N'est-ce pas magnifique ? En fait, ça, ça a été une vraie révélation pour moi. Parce que mon regard sur la Croix est passé de "Oh mon Dieu, quelle souffrance !" à "Oh mon Dieu ! Quel amour pour nous !". Et ça change tout...

- Le couple a été créé à l'image du Dieu trinitaire, où l'on retrouve bien trois personnes, l'amoureux, l'amoureuse et l'amour qui les unit. Tout comme l'amour trinitaire, l'amour humain est fécond et participe à la créativité de Dieu, à travers les enfants bien sûr mais aussi à travers les actes, les engagements, les diverses formes de fécondité spirituelles dont sont capables les êtres humains. C'est donc bien cette fécondité qui est conséquence du couple et de l'amour que les deux, homme et femme, se portent l'un à l'autre dans la complémentarité. C'est exactement pour cette raison, d'ailleurs, qu'il est impossible dans ce contexte de mettre sur un même plan l'amour d'un homme et d'une femme mariés à l'église et l'union de deux personnes de même sexe, puisque le sacrement du mariage donne au couple formé par l'homme et la femme l'accès à la fécondité créatrice, à l'image de celle de Dieu, alors qu'un duo de personnes de même sexe ne pourra jamais avoir cette même fécondité. Les personnes en soi ne sont pas condamnables pour autant, simplement on ne peut pas mettre les deux formes d'union sur le même plan, parce que leur essence et leur finalité, leur fécondité, plutôt, est différente. Et c'est un fait acquis que le "couple" homosexuel n'est pas fécond naturellement. Donc on ne peut pas les mettre sur le même plan parce qu'une part du sacrement du mariage serait retirée du sacrement, de fait, et ce même si la fécondité d'un couple n'est pas que spirituelle... Encore une pierre, pour moi, pour la défense du mariage homme-femme...

- Dieu a envoyé son Fils par amour. Et ce Fils, par amour, a donné sa vie à Dieu pour sauver la Création, les hommes, du mal, du péché et de la mort. La Bible, dans le livre de l'Apocalypse (dernier livre du Nouveau Testament), parle des noces de l'Agneau, du mariage du Christ et de l'Eglise. Or l'Eglise, c'est chacun des croyants, donc j'en fais partie, je suis membre du corps du Christ. Donc en quelque sorte épouse du Christ. Pour l'instant, je ne vois pas bien les implications de ce fait précis, mais c'est une idée qui me plaît bien, parce que quand on aime quelqu'un, qu'y a-t-il de mieux que de vouloir s'unir à lui pour toujours ? Mon amour pour mon mari m'a permis de connaître un peu la beauté et la plénitude de cette union sur terre, mais je pressens que l'union, la communion avec le Christ est promesse d'une plénitude bien plus durable que celle que je vis avec mon mari, tout simplement parce que l'union avec mon mari est entachée par le péché originel alors que la communion avec le Christ ne peut être que pure... et donc parfaite. Si j'ai bien tout compris. Ce qui est loin d'être évident d'ailleurs.

Voici quelques exemples de ce que j'ai pu comprendre, sur le plan intellectuel, des enseignements de la semaine. Et puis, au bout de quelques temps, je me suis rendu compte que ma faculté de compréhension était très limitée. Je n'ai qu'un cerveau humain, donc limité, incapable de tout ingurgiter, de tout comprendre, de tout saisir. Et à chaque fois que j'entrevoyais quelque chose, c'est comme si ce n'était qu'un tout petit coin du voile qui se soulevait et qui ne me découvrait qu'une toute petite partie d'un mystère encore plus beau et plus énorme, que je suis bien en peine de même imaginer... Alors j'ai couru devant Jésus Lui-même, devant le Saint-Sacrement. Et là, les choses sont devenues plus claires. Parce que vécues avec le cœur et non plus avec mon cerveau. J'ai pu entrevoir une réalité simple, même évidente : l'amour infini de Dieu pour moi, que ce Dieu soit le Père, le Fils ou l'Esprit-Saint, ou les trois à la fois (d'ailleurs, je commence à me dire qu'ils sont inséparables). Et c'est là que j'ai saisi un truc marrant, parce qu'évident, mais que je n'avais pas compris auparavant : l'hostie consacrée que je vénère, devant laquelle je me prosterne, que j'adore régulièrement (au moins une fois par mois, si ce n'est pas semaine), cette hostie est exactement la même que celle que je mange à chaque fois que j'assiste à la messe et que je participe à l'eucharistie, le sacrifice ultime du Christ pour nous. Donc quand je mange l'hostie, je mange vraiment le corps du Christ. Donc le Christ s'est bien donné entièrement à moi, chaque dimanche, à chaque eucharistie, Il se donne par amour pour moi. Il s'est fait tout petit dans ce morceau de pain, par amour pour moi. C'est grandiose ! Et totalement incompréhensible pour moi, ou alors tellement évident, je ne sais pas trop comment le qualifier, pour le coup.

Bref, vous l'aurez compris, j'ai besoin, encore, toujours, de maturer ces enseignements, de me rendre à la messe aussi souvent que possible, de recevoir les sacrements (eucharistie, réconciliation), pour toujours plus et mieux tenter de comprendre ce grand mystère. Et pourtant, ça peut se résumer en un seul mot : AMOUR.
Que mon esprit est donc étriqué et mon cœur lent à croire !

mardi 1 juillet 2014

Apocalypse now ?

Eh eh !!! Non, je n'ai pas adhéré à la théorie de la fin du monde des Témoins de Jéhovah et je ne pense pas que le calendrier maya se soit trompé de deux ans... Non. Mais je suis en pleine réflexion sur toutes ces questions-là, alors autant les mettre par écrit.

Fin du monde, jugement dernier (ça me rappelle un autre film, ça !), Apocalypse (mais pas celles que vit Buffy à la fin de chacune des 7 saisons de la série télé)... tout ça peut quand même sembler bizarre. Pourquoi y penser maintenant plus qu'hier, qu'avant-hier ? Pourquoi se poser la question alors même que rien n'indique que la fin des temps est proche ?
"Nul ne connaît ni le jour, ni l'heure" (citation approximative de l’Évangile), et c'est bien pour cela qu'il faut se préparer et garder sa lampe allumée. Pour être sûr de pouvoir entrer dans le Royaume de Dieu le jour où ce sera vrai...
Toute la question est de savoir ce que c'est que de se préparer et de "garder sa lampe allumée". Parce que bon, c'est plutôt sympa de "veiller", mais c'est usant, fatigant, à la longue, de rester éveiller et de ne pas dormir. Et puis, ça sert à quoi, puisque quand le moment arrivera, il y a fort à parier que personne n'y pourra rien ? Que ça nous "tombera" dessus, comme ça, sans prévenir ?

Sans prévenir ? Vraiment ?

J'ai de plus en plus de mal à croire que la "fin des temps" sera brutale et imprévisible. Quand je vois ce qui se passe autour de nous, quand je lis les messages de Marie, de Jésus, délivrés à quelques personnes pour qu'elles les transmettent au monde, je me dis que, non, nous ne pouvons pas ne pas voir les signes.
Mon beau-père nous a prêté, à mon mari et à moi, un livre de Sulema (une toute petite recherche sur votre moteur de recherche préféré vous en apprendra plus, il y a des trésors sur Internet !), intitulé L'illumination des consciences, tome 1. Ce livre retrace un an de messages délivrés sous la dictée à Sulema, une femme Canadienne qui vit au Québec, en Français, alors que le Français n'est pas sa langue maternelle. Ces messages ont été donnés durant la fin de l'année 2010 et toute l'année 2011, tantôt par Marie, tantôt par Jésus. Sur le coup, j'ai eu un peu de mal à y croire, parce que je me demande toujours si ces "révélations" sont vraies. Et puis j'ai lu quelques pages et je me suis rendu compte qu'à l'intérieur, il n'y avait rien d'autre que ce que la Bible a déjà dit. Rien qui soit contraire à ce que dit l'Eglise, rien qui soit contre la Foi. De plus, cette femme semble humble (elle m'a fait beaucoup penser à Sainte Bernadette par sa petitesse, son humilité, son inculture et son manque d'éducation) et ne fait pas de bruit. Elle ne cherche visiblement pas à convaincre mais juste à dire, à faire savoir. Tout comme Bernadette ("je ne suis pas chargée de vous le faire croire, je suis chargée de vous le dire"). Donc, Sulema pourrait être une autre prophète, comme il y en a eu dans l'Ancien Testament. Ils étaient chargés d'annoncer le Règne de Dieu, d'annoncer la venue du Christ, du Messie. Et, finalement, quand on lit ce livre, Sulema n'écrit rien d'autre : elle annonce la venue du Christ, c'est tout. Mais, à travers elle, Marie demande que nous priions pour les incroyants, pour ceux qui pensent pouvoir vivre sans Dieu. Marie pleure, Jésus pleure de savoir que tant d'hommes et de femmes se sont détournés de Dieu mais, pire, crachent sur Lui. L'ont retiré de leurs écoles, de leurs hôpitaux, de leurs maisons...
Rien de neuf, donc. En 1858, encore, Marie demandait déjà à Bernadette de prier pour la conversion des pécheurs. Sauf que là, ce n'est plus le mot "pécheur" qui est employé, mais le mot "incroyant". Mais c'est toujours une conversion, et depuis le péché originel, nous sommes tous pécheurs, donc nous avons tous besoin d'une bonne conversion...

Vous avez lu (ceux qui lisent ce blog :) ) il y a quelques temps, les trois témoignages que j'avais donnés lors de veillées d'adoration à Sélestat. Ce matin, la lecture du jour tirée de l'ancien testament se trouve dans le livre d'Amos, au chapitre 3, verset 8 : "Quand le Seigneur Dieu a parlé, qui refuserait d'être prophète ?"
Donc cette femme et d'autres personnes avec elle, parlent. Disent ce que le Seigneur a fait pour eux, mais rapportent aussi les paroles qui leur sont délivrées de la part du Seigneur, de Marie, des Saints. Oui, notre monde sécularisé est en danger car il a mis Dieu dehors. Quand je vois les miracles que Jésus a opérés pour moi, tout ce qu'Il a fait pour moi, pour mes enfants, pour mon mari, comment me taire ? Comment ne pas annoncer ses merveilles, chanter ses louanges, le bénir pour tout ce qu'il nous a donné et tout ce qu'il nous donne encore chaque jour ?
Comme Sulema, d'autres voyants continuent à entendre, à voir, à témoigner. A Medjugorje par exemple.

Alors, qu'y a-t-il de si urgent ? Pourquoi maintenant ?
Les messages de l'année 2011 sont très clairs : il y aura un grand froid, suivi d'une grande chaleur. Des tremblements de terre, le chaos. Une crise économique majeure.
Marie annonce aussi des guerres fratricides, qui mèneront à des guerres entre pays. 

Or, que voit-on aujourd'hui ? Une crise économique interminable, une météo plus que chamboulée, des tempêtes (il n'y a qu'à voir la Bretagne et tout l'ouest de la France l'hiver dernier), des tremblements de terre (personne n'a, je pense, oublié Fukushima ou Haïti), la guerre civile fait rage dans de nombreux pays, depuis la Syrie jusqu'à l'Ukraine, pour ne citer que les deux plus médiatisées... et plusieurs pays, dont la France, s'engagent militairement pour ramener la paix... sans beaucoup de succès apparemment.

Sans vouloir être alarmiste, tout cela donne à penser. Même si les éléments cités plus haut ne sont peut-être que des signes avant-coureurs et que la "vraie" fin du monde sera sans doute autrement dévastatrice... Et puis ça m'embête quand même sérieusement d'avoir un discours apocalyptique. Mais quand même, les "signes"... D'autant plus si on les rapproche de ce qui se passe par ailleurs, au niveau sociétal : mariage "pour tous", qui a pour conséquence de fragiliser les enfants, la famille, euthanasie "pour tous" ou presque, avec la relaxe du Docteur Bonnemaison, qui a quand même assassiné 7 patients, autorisation de l'avortement et surtout sa gratuité pour toutes les femmes, y compris pour les très jeunes filles mineures (de 15 ans à 18 ans), sans avoir besoin, dans leur cas, du consentement parental. Contraception gratuite également pour les jeunes filles, alors que dans le même temps, la suspicion est une réalité quant à l'inocuité de ces traitements. L'enfant est un objet que l'on peut acheter dès avant sa naissance (GPA), et sur lequel on a le droit de vie et de mort (avortement, euthanasie des mineurs en Belgique)... Même Christiane Taubira, au début du débat sur le "mariage pour tous" avait dit qu'il s'agissait d'un changement de civilisation... Bref, le monde, vu sous cet angle, me semblerait maintenant effrayant... si je n'avais pas l'espérance chrétienne et la certitude que Jésus a déjà vaincu le Mal, la mort et qu'il nous a sauvés.

Il est mort pour moi, il y a 2000 ans, pour que, grâce aux sacrements de l'eucharistie et du pardon, je sois régénérée, pour que j'aie la vie éternelle.
Mais c'est quoi, la vie éternelle ? C'est quoi le risque, si on ne croit pas ?
Dans son livre, Sulema écrit les paroles de Marie, qui décrit la vie après la mort comme trois lieux vers lesquels nous irons tous au jour du Jugement. L'enfer, pour ceux qui se seront détournés définitivement de Dieu, le Purgatoire (et elle parle même des "flammes du Purgatoire") et le Paradis, où n'iront que très peu de personnes, selon elle. Même de grands saints font un petit tour par le Purgatoire et ses flammes pour expier les péchés commis de leur vivant, avant d'aller au Ciel.
Du coup, je comprends mieux ce qu'a dit Marie à l'un des voyants à Medjugorje, quand elle demande à chacun de confesser ses péchés une fois par mois ! C'est qu'il y a du boulot ! Et, surtout, que c'est essentiel. Parce que tout ce qui n'aura pas été pardonné sur terre sera expié au Purgatoire. Et ce n'est que quand notre âme sera purifiée par les flammes du Purgatoire que nous pourrons enfin nous présenter devant Saint Pierre qui nous ouvrira alors les portes du Paradis où nous goûterons alors aux délices de la vie et du bonheur éternel.

Vous savez quoi ? Je n'ai pas du tout envie de passer une éternité, ni en enfer, ni dans les flammes du Purgatoire. Parce que ce qui pourrait n'être qu'un instant pour Dieu peut tout aussi bien être une éternité de souffrances pour moi, même si, après, j'ai le bonheur d'entrer au Paradis.
Donc il faut prier pour les âmes du Purgatoire. Pour qu'elles puissent entrer au Paradis.

Mais de cela, je retire pas mal d'autres enseignements.
J'ai eu la grâce d'être guérie. Je dois donc témoigner et avertir. Prévenir des dangers de certaines formes de méditation, du Yoga, du Taï Chi... témoigner aussi de la miséricorde de Dieu. De la purification que donne le sacrement du pardon pour qui se repent sincèrement. De la renaissance que l'on vit quand on a eu la grâce de recevoir ce pardon du Christ par les mains de son ministre qu'est le prêtre. Parce qu'en réalité, à chaque confession, c'est le Christ lui-même qui agit, qui bénit, qui remet les péchés.

Hier, une de mes amies est venue à la maison. Cela faisait un bon moment que je ne l'avais pas vue, et je l'ai croisée deux fois en juin, sans jamais avoir le temps de discuter vraiment avec elle. Du coup, nous avons fixé l'après-midi d'hier pour qu'elle vienne et que nous puissions échanger. Je l'ai écoutée me parler de certains problèmes qu'elle a et qui l'ont conduite à consulter un acupuncteur. Et à faire du Yoga. J'ai d'abord hésité, je ne savais pas si je devais ou non lui parler de mon vécu. J'ai donc résisté à la petite voix qui me disait "Vas-y, parle, elle est en danger". Et puis, je lui ai partagé ce que j'ai vécu à la naissance de Louise-Marie, la guérison, qui a suivi celle de l'année précédente lors du retrait du stérilet. Une fois qu'elle a vu ce que le Seigneur était capable de faire dans ma vie, j'ai pu lui parler du reste.
Elle m'a demandé pourquoi je lui disais tout ça. Je lui ai répondu que je n'avais pas le droit de me taire. Elle n'avait pas bien compris pourquoi. Elle pensait que c'était purement altruiste ("tu sais que c'est mauvais, alors tu m'avertis"). Mais non, c'est bien plus simple que ça. Si elle se perd et qu'elle s'ouvre au mal à cause de ses pratiques (yoga en particulier), parce que je ne l'ai pas avertie du danger, alors je suis moi aussi un peu responsable de sa perte. Il y va non seulement du salut de son âme, mais aussi de la mienne. Finalement, c'est assez égoïste de ma part, mais je n'ai pas envie de mourir ou d'aller en enfer parce que j'aurais omis de prévenir une amie du danger qu'elle court, alors même que j'ai eu la grâce d'en être sauvée par le Christ lui-même lors d'une confession décoiffante...

Le baptême a fait de moi un prêtre, pour offrir au Seigneur mes souffrances en réparation, un prophète, pour témoigner de ma foi dans ce monde, et un roi, pour me mettre au service de mes frères et changer ce qui peut l'être dans ce monde. C'est finalement la mission de chaque baptisé. Je dois annoncer, témoigner, servir. Je le fais bien pauvrement, par ce blog, par les discussions avec mes amis, auprès de mon mari et de mes enfants. C'est un combat quotidien, c'est loin d'être facile. Et le Seigneur sait par quoi je suis passée pour en arriver là.

Finalement, fin du monde ou pas, demain ou dans 1000 ans, peu m'importe. C'est aujourd'hui, ici et maintenant que ma conduite doit être sous le regard de Dieu, que je me place dans sa main, sous sa protection. Et, vous savez quoi ? J'en suis parfaitement heureuse !
Quand on a l'essentiel, peu importe qu'il manque de l'argent sur le compte en banque à la fin du mois. Quand je me présenterai devant mon Dieu, au jour du jugement, je sais que je serai jugée sur ce que j'ai fait, pas sur ce que j'ai...

Merci, mon Dieu, merci, mon Bien-aimé Jésus, merci, ô Saint-Esprit, de prendre soin de moi, d'éclairer ma conscience. Merci Marie de m'aider à avancer sur ce chemin, sous ta protection.