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je préfère le penser... à mon image :
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samedi 15 mars 2014

Contraception et stérilité

Ce matin, j'allume la radio quelques minutes avant 10h30, et je tombe sur une émission à la radio locale où l'invité dit quelque chose comme "... donc la pilule, on oublie, à cause des effets secondaires".
Vous savez comment marche le cerveau humain. En l'occurrence, il n'a pas fallu un quart de millième de seconde pour que cette phrase m'interpelle vivement. "Ah ??? Tiens ! Quelqu'un qui parle de la pilule pour dire autre chose que "c'est bien" ! ? Ça Existe ? C'est une première !"
La suite m'a bien vite fait déchanter. En fait, l'interviewé parlait de la pilule chez la chatte domestique. L'émission, je ne l'écoute jamais d'habitude, sauf de manière totalement fortuite comme aujourd'hui, a trait aux animaux de compagnie : les troubles du comportement chez le chien, son dressage ou, comme ici, les soins particuliers à apporter aux chattes au regard de la question de leurs chaleurs, des portées éventuelles et des solutions que l'on peut trouver pour éviter les portées trop fréquentes et tout ce que cela suppose.

Passée la première déception parce qu'il ne s'agit pas de la pilule chez la femme, j'ai quand même écouté la fin de l'émission (il ne restait que quelques minutes) et j'ai été sidérée par les propos du vétérinaire qui était interviewé. Non pas parce qu'ils étaient aberrants ou quoi que ce soit d'autre (je ne me permettrais jamais de remettre en cause la parole d'un professionnel sur un sujet que je ne connais absolument pas moi-même) mais parce que pendant toute la fin de cette interview, j'ai transposé ce qu'il disait à l'homme, et ce malgré moi ("à l'insu de mon plein gré", dirais-je...).
Donc, le vétérinaire parlait de la pilule en des termes plus que clairs : elle est à proscrire pour la chatte parce que la contraception chimique peut provoquer entre autres des inflammations de l'utérus, des infections... pouvant entraîner une stérilité définitive. Par ailleurs, en bloquant le fonctionnement naturel des ovaires, ceux-ci peuvent se mettre à avoir des "ratés" et ne plus fonctionner correctement, entraînant, là encore, la stérilité.
Il a ensuite parlé des autres solutions qui se présentent, en particulier la stérilisation. Selon ce vétérinaire, la stérilisation précoce (après la première portée, soit vers 8 ou 9 mois) est une bonne solution dans la mesure où elle évite (et c'est le but) d'autres portées, mais aussi permet de réduire de manière importante (environ 50%) la prévalence des cancers des mamelles. Par l'ablation des ovaires, la stérilisation de la chatte évite aussi, très logiquement, les cancers de l'ovaire et tous les troubles liés aux fluctuations hormonales. L'autre solution évoquée est celle de l'avortement, qu'il déconseille fortement à cause du risque important d'infections (de l'utérus, des voies vaginales) que cet acte peut entraîner.
La conclusion de l'émission a permis de récapituler les faits et les informations. Le vétérinaire est revenu sur la question de la pilule en disant combien elle pouvait être dangereuse pour l'animal et en précisant aussi que les hormones chimiques de la pilule agissent à des taux très faibles. Or ces hormones s'évacuent par les urines et se retrouvent donc très vite et de manière importante dans l'environnement. On ne saurait trop, selon lui, se méfier des effets de ces hormones dans la nature, puisqu'elles peuvent entraîner d'autres stérilités en chaîne (poissons ?) et que nous ne maîtrisons pas du tout le sujet.

Outre les questions que tout cela pose pour nos animaux de compagnie (j'imagine que c'est sûrement un peu la même chose pour les chiennes), je m'interroge quand même, une fois de plus, sur le soin et l'attention que l'on porte aux animaux par rapport à l'attention que l'on porte à l'homme.
J'imagine bien que la pilule pour chat n'a pas grand-chose à voir, en termes de prise, de forme... avec la pilule pour la femme. Il n'en demeure pas moins vrai que ce que décrivait ce vétérinaire, c'est tout simplement le fonctionnement classique de la pilule destinée à la contraception chez l'homme (ou plutôt chez la femme) : la pilule empêche la nidation, bloque la fécondation. Et certaines formes provoquent des avortements très précoces (la fameuse "pilule du lendemain").

La question que je me pose, c'est la suivante : si la pilule est si dangereuse pour la chatte, ne l'est-elle pas pour la femme ? Si la pilule peut provoquer des stérilités chez la chatte, n'est-on pas en droit de se poser la question des stérilités chez la femme ? Sans aller jusqu'à dire qu'il faut supprimer la pilule, je me pose quand même certaines questions au regard de ce que j'ai pu observer. Le corps humain fonctionne merveilleusement bien au naturel. Le corps féminin, en particulier, a tout ce qu'il faut pour porter la vie et pour assurer la subsistance de l'enfant dans ses premiers mois. Que l'on pense en particulier à l'appareil reproducteur de la femme, à l'utérus, au fonctionnement des ovaires, au rôle des hormones (en particulier des hormones de grossesse) qui permettent non seulement la modification de la morphologie du corps féminin au fur et à mesure de l'évolution de la grossesse, mais aussi le déclenchement des contractions et la modification du col de l'utérus qui permettra au bébé de sortir du ventre de sa mère, en passant par le déclenchement de la lactation permettant de nourrir l'enfant une fois qu'il est né... Tout cela sans parler du côté "psychique" qui permet à la mère de s'attacher à son bébé et donc de le protéger du monde extérieur à un moment où il est particulièrement vulnérable et dépendant de l'adulte qui va s'occuper de lui. La "machine" humaine est réellement une merveille, extrêmement bien faite et particulièrement complexe.
Si on agit artificiellement sur les fonctions reproductrices du corps, en particulier en bloquant la production hormonale ou en la modifiant, en bloquant les processus physiologiques naturels par une pilule hormonale chimique, est-ce qu'on ne dénature pas la femme elle-même ? Est-ce que les effets de la pilule sont uniquement visibles sur la fécondité de la femme ou sont-ils plus durables et plus profonds ? Dans ce billet, je faisais part de mes étonnements quant aux effets du retrait du stérilet (hormonal, donc au fonctionnement similaire à celui de la pilule) sur mon comportement par rapport à mes enfants déjà nés et à mon sentiment profond d'être "devenue" mère au moment où ce stérilet a été retiré. Il me semble donc que la pilule ou les hormones chimiques, de manière plus générale, ont sur moi (je ne voudrais quand même pas généraliser) un effet plus global, en particulier sur mon psychisme. Ce qui paraît logique quand même, la pilule étant faite pour éviter les grossesses, elle rend, de fait, stérile. Or on sait bien qu'une bonne part des stérilités observées n'ont strictement aucune explication médicale. Il n'y a qu'à voir le nombre de grossesses spontanées chez des femmes qui ont été déclarées stériles par la médecine et qui se tournent vers l'adoption... Le phénomène est connu. 

Donc je me pose quand même des questions sur les effets de la pilule, non pas sur la chatte (bien que le sort de ces petites bêtes si attachantes m'importe, celui de l'être humain me semble un peu plus important) mais sur la femme. Et si l'augmentation des stérilités féminines était liée (au moins en partie) d'une certaine manière à la prise de la pilule sur le long terme ?