Blog d'humeurs,
blog de textes personnels,
de recettes de cuisine ou de coups de gueule,
blog d'interrogations, de questions,
sur l'actualité ou la vie en général...
On pourrait le qualifier de "fourre-tout",
je préfère le penser... à mon image :
complexe, éclectique, et forcément fait d'un peu de tout.

vendredi 16 mai 2014

Euro-vision ???

J'ai été quelque peu sidérée, mais guère surprise, quand j'ai entendu le résultat de l'Eurovision. Conchita Wurst, vous le savez comme moi, a remporté le concours de chant. Bon. Et après ?

J'ai réfléchi à diverses petites choses depuis. Diverses choses qui ne laissent pas de m'étonner.
D'abord, je me suis souvenue que la France aussi, concourait à l'Eurovision. Et que bizarrement, j'étais incapable de dire qui représentait mon propre pays. Diantre ! C'est si grave que ça ?

Non, en fait, ce n'est pas grave du tout. Simplement, avant ce concours et le "buzz" créé par la présence puis la victoire de "Conchita", je m'en fichais totalement, c'est tout. Donc savoir qui représentait la France ne m'apparaissait pas du tout comme quelque chose de fondamental, et en fait j'éprouve tellement peu d'intérêt pour ce concours que je dois bien avouer que sans la présence de "Conchita", je n'aurais même pas prêté attention au concours lui-même (et je n'en aurais sans doute même pas connu la date !).
Du coup, après le concours, j'ai entendu deux choses : "Conchita Wurst a gagné" et "La France est dernière du classement". Wouah ! C'était si "pire" que ça ?? Et qui a eu l'honneur d'être si nul pour représenter notre pays aussi mal ?
Deux minutes plus tard, j'avais la réponse : Twin Twin. Bon sang. C'est qui, ça ?
Je viens de voir la vidéo de leur prestation sur Internet et... comment dire... c'est juste affligeant, effectivement. Comment s'étonner, une fois de plus, qu'avec des compétiteurs aussi nullissimes, nous arrivions à la dernière place ? S'il y avait un championnat des nuls en Europe, je pense que nous aurions toutes nos chances. Parce qu'entre Pisa et l'Eurovision, on est pas brillants-brillants, hein !
Et puis, tiens, au hasard des visionnages d'infos diverses et variées, je tombe sur le Rewind de 20 minutes, où il est justement question des Twin Twin qui se présentent sur un plateau télé, entièrement nus (ou presque). Ah. Donc, pour faire parler d'eux, ils doivent se mettre à poil, c'est ça ? Eh ben... (ok, la vidéo, c'est sur Métronews, mais promis, c'est sur 20 minutes que j'en ai entendu parler pour la première fois ! Mais évidemment, comme le but est de faire parler d'eux, ben, forcément, des mecs nus sur un plateau télé, ça fait le "buzz"... c'est le but !).

Et les autres, alors ? La Russie qui se fait huer à l'annonce de sa sélection, l'Ukraine qui présente un homme dans une roue, tel un hamster, et un travesti qui remporte le concours ? Euh... je n'avais pas vraiment compris qu'on était dans un débat politique...

Parce que, finalement, c'est bien de ça qu'il s'agit, non ? Pourquoi Conchita Wurst fait-elle le buzz avant même le concours ? Pourquoi, en France, n'a-t-on parlé que d'"elle" (ou plutôt de "lui" ? je ne sais plus trop comment dire, en fait !) ? Pourquoi, dans tous les commentaires entendus après l'Eurovision, on n'a parlé que de Conchita et de la preuve de tolérance que sa victoire a donné, plutôt que de ses capacités vocales ? Pourquoi, si ce n'est parce que la question vocale n'est qu'accessoire ? Pourquoi, si ce n'est parce que la grande question du moment, c'est de savoir si oui ou non on accepte les homosexuels, trans, bi, intersexes pour ce et tels qu'ils sont ? Pourquoi, sinon, la Russie se serait-elle fait huer ? On connaît les opinions des Russes sur l'homosexualité, la prise de position de la Russie par rapport à l'adoption d'enfants Russes par des couples venant de pays où le mariage entre deux personnes de même sexe est autorisé, on sait aussi en partie quel est le rôle joué par la Russie dans la crise en Ukraine. Bref, la Russie n'a pas "bonne presse" actuellement sur la scène européenne et internationale. Trop conservatrice sur le plan des moeurs, trop "dominatrice" ou hégémonique sur le plan géopolitique...
Et vlan, un transsexuel qui arrive sur la scène de l'Eurovision ! C'est du pain béni, ça, pour les tenants de l'égalitarisme à tous crins, de l'acceptation de l'autre dans toutes ses différences. 
Je me pose une question : que se serait-il passé si "Conchita" n'avait pas remporté ce concours ?
Quel est le message derrière sa victoire ?
On a célébré la tolérance, l'acceptation des "trans" et, avec eux, des autres "minorités" sexuelles dans la société ! Youpi ! Tout va donc pour le mieux et le monde est magnifique !

Euh... pouvait-il réellement en être autrement ?
Si "Conchita" n'avait pas remporté ce concours, qu'est-ce qu'on en aurait conclu, alors ? Qu'à Copenhague, en Europe, les gens sont homophobes ? Intolérants envers les "minorités" sexuelles précédemment citées ?
Ouah !!! Quel pouvoir pour un simple concours de chant !
J'en reste même carrément pantoise, moi.
Parce que ça a quand même créé une sacré polémique, tout ça, avec M. Poutine qui veut créer son propre "Eurovision" et Mme Boutin qui se pose des questions sur l'avenir de l'Europe...

Donc, il y a un vrai malaise derrière tout ça. C'est en fait, il me semble, un tout petit peu plus compliqué que la question de l'acceptation de la "différence". Parce qu'on peut mettre tout et n'importe quoi derrière cette revendication-là.
Là, en l'occurrence, on sacralise la différence de cette personne qui, finalement, n'est ni homme, ni femme. "Conchita" n'est pas un homme, puisqu'"elle" a tous les attributs extérieurs d'une femme, mais n'est pas non plus une femme (ça se voit à sa barbe, d'ailleurs). "Elle" est "entre les deux", ni l'une, ni l'autre, quoi. Alors "elle" est quoi ? C'est ça, le nouveau "modèle" européen ? Une personne qui n'est ni homme, ni femme ? Mais "elle" est quoi, alors ?

Bon sang, c'est quoi cette société où on en arrive à nier carrément l'identité sexuelle d'une personne ? Qu'est-ce qui, finalement, me gêne le plus là-dedans ? Le fait de ne pas savoir si je dois dire "il" ou "elle" ? Il n'y a qu'à faire comme en Suède, alors, et "inventer" un "on" indifférencié ? Pour quoi faire, d'ailleurs, puisque le pronom personnel "on" existe déjà en Français ? On n'a qu'à l'utiliser pour "Conchita" et ça ira tout aussi bien, non ?
Non, ce n'est pas vraiment ça, le problème. Ce n'est pas une question de pronom personnel, de sujet. C'est surtout le fait que, une fois de plus, l'identité de l'homme en tant qu'homme, ou de la femme en tant que femme, leurs différences, justement, sont niées. Ce qui me pose réellement un problème, c'est de voir que ce qui fait la spécificité de l'homme par rapport à la femme, et la spécificité de la femme par rapport à l'homme est nié, comme si ces différences, ces spécificités d'un sexe par rapport à l'autre étaient honteuses ou problématiques. Comme si à force de vouloir l'égalité entre les hommes et les femmes, on en était venu à réclamer l'identité entre les hommes et les femmes, au sens non pas identitaire du terme, mais d'identique, même, pareil. Qu'en gros, un homme ou une femme, ce serait la même chose. Ce qui n'est absolument pas vrai d'un point de vu biologique et physiologique (même si hommes et femmes ont les mêmes droits, ce qui n'a rien à voir non plus avec le reste, mais qu'on cherche à nous faire croire que si, c'est une question de droits, alors que pas du tout. C'est bon, vous suivez encore ?)
Une fois de plus, la question et le problème ne sont donc pas une question d'égalité de droits, mais bien d'identité sexuelle.

Je me vois donc plus ou moins dans l'obligation de redire une fois de plus ce que j'ai déjà crié sur tous les tons (mais il faut croire que ce que j'ai déjà dit ne suffit pas ou n'est pas entendu, à voir), c'est-à-dire qu'il n'est pas question ici, au fond, des droits des personnes, hétéros, homos, bis, trans, inter ou autres, mais bien de nier les différences entre les êtres. Sinon, comment expliquer la victoire de "Conchita" ? C'est finalement cette "femme" qui symbolise aujourd'hui ce que cherchent tous ceux qui prônent l'égalité (pour ne pas dire l'identité) entre les hommes et les femmes : n'être ni l'un, ni l'autre. Être homme et femme, ou encore ni homme, ni femme. Affranchir une personne de son sexe biologique, est-ce cela le rêve de la société post-moderne ?

À quoi ça conduit, un truc pareil ? Nier l'appartenance à un sexe, c'est en terminer avec la nature (zut, je crois que j'ai dit un gros mot, là, pardon !) et avec le déterminisme qui l'accompagne. Oui, le déterminisme. J'assume. Oui, les femmes ont leurs règles chaque mois quand elles ne sont pas sous pilule ou ne portent pas de stérilet. Oui, ce sont les femmes qui sont enceintes, elles qui donnent la vie. Et oui, c'est comme ça. Parce que non, les hommes n'ont pas d'utérus. Et oui, ce sont eux qui décident du sexe de l'enfant à naître parce qu'ils ont des chromosomes qui permettent de le faire. Et oui, ils sont en général plus forts physiquement que les femmes et ont des centres d'intérêt différents qui font qu'ils choisissent des professions différentes que celles que choisissent les femmes. Et je ne vois pas bien comment ces données biologiques, physiologiques, génétiques, pourraient bien changer ? 
Alors oui, il y a une possibilité. Si tous les hommes et toutes les femmes deviennent, par je ne sais quelle incantation magique, identiques, alors on pourra réellement parler d'égalité. Mais ce sera simplement la fin de l'espèce humaine. Parce que si les hommes et les femmes deviennent identiques, à moins d'utiliser la parthénogenèse, je ne vois pas bien comment on va pouvoir continuer... puisque, de fait, il n'y aura plus de descendance possible. Pas pour l'espèce humaine, qui est sexuée, en tout cas. Pour une espèce "post-humaine" ?
En tout cas, je me repose la question : quel est l'intérêt de tout ça ? Quel est l'intérêt de nier la réalité de l'appartenance à un sexe biologique ou à un autre ? On va me dire que ce n'est pas ça le problème, que c'est une question de "genre". Et... je croyais que la "théorie du genre" n'existait pas ? C'est pas moi, c'est Najat qui l'a dit ! Soyons sérieux. Je pense vraiment que là, on se fait des noeuds au cerveau, pour rien.

Certaines personnes ont des problèmes avec leur sexualité. Certains hommes sont attirés par des hommes, certaines femmes par des femmes, certains êtres humains par les deux sexes, certains se sentent homme dans un corps de femme ou l'inverse, d'autres sont attirés par des enfants, d'autres par des animaux, des hommes revendiquent le droit d'être mariés à plusieurs femmes... où cela va-t-il s'arrêter ? Jusqu'à quel point on va "tolérer" ce genre de choses ? Et l'homme amoureux de sa machine, c'est pour demain ?

Là, j'ai juste envie de dire : "Pfffff... n'importe quoi !"
(mais bon, si je dis ça, hein, on va encore me dire que je suis "homophobe"). (De toute façon, actuellement, on peut difficilement donner son opinion sur cette question sans être traité d'homophobe. C'est grave, quand même).


Et si on arrêtait là les imbécilités ? Et si on devenait enfin responsables de notre libido et qu'on arrivait à se contenir face à une personne pour laquelle on éprouve un désir sexuel mais que ce désir ne peut être assouvi ? C'est finalement ça le problème : "jouir sans entraves", ce n'est pas possible. Il va falloir se mettre ça dans le crâne un jour. Ce n'est pas possible. Parce que ça a des conséquences. Et pas des moindres la plupart du temps. 
Que l'on soit hétéro ou homosexuel, bi, trans ou même pédophile, le problème est toujours le même : la continence. Savoir se contenir. Savoir freiner ses désirs sexuels, ses pulsions. Parce que si tout le monde se met à vouloir les assouvir, alors où va-t-on ? 
Dans une société policée, où la notion de bien et de mal a (encore ?) un sens, où le respect de l'autre est érigé en valeur morale, où la fidélité est exigée au sein d'un couple (quoique...), qu'est-ce qui pose le plus de problème, sinon la question de la sexualité débridée, sans frein, sans entraves, sans limites ? Que se passerait-il si, un jour, on décidait que la fidélité dans le couple (marié ou non, hétéro ou homosexuel), c'est du passé ? Qu'est-ce qui justifierait encore la prohibition de la polygamie ? Que se passerait-il si on décidait de légaliser toutes les unions, y compris avec des enfants ou des animaux, au motif que "ça existe et qu'on ne peut pas le nier, donc il faut en tenir compte" ? A-t-on conscience que c'est exactement avec cet argument-là que le mariage "pour tous" a été légalisé ?
Ce qui se passe, c'est que nous avons d'un côté les tenants d'une certaine morale dans la société (on ne peut pas coucher avec n'importe qui, n'importe comment) et de l'autre ceux qui veulent voir reconnus comme "normaux" des comportements qui ne le sont pas. Alors là, la question de la "norme" se pose. En quoi est-ce "normal" d'avoir des désirs sexuels pour une personne du sexe opposé ? Pourquoi est-ce plus normal que d'en avoir pour une personne du même sexe ?
Je pense que ce que la société a édicté comme "norme" est lié au bon fonctionnement et à la pérennité de la société, ni plus, ni moins. Il est "normal" pour un homme d'épouser une femme parce que c'est dans ce cadre-là que naissent naturellement les enfants et c'est dans cette configuration-là que la société peut se perpétuer (parce que qui dit pas d'enfants, dit pas d'avenir). Donc la question n'est pas celle des "droits" des minorités sexuelles à se marier ou pas, mais bien la pérennité de la société, de notre civilisation.
Ce qui veut dire qu'en dehors du mariage (seule institution reconnue socialement qui légitime la paternité et donc la filiation), il n'y a pas de filiation. Et que donc quand on donne le droit aux personnes de même sexe de se marier, on leur accorde, qu'on le veuille ou non, le droit d'avoir des enfants. Donc d'en adopter ou d'en créer artificiellement, puisque cela ne peut se faire au sein d'un duo de deux personnes de même sexe, indépendamment de leur bonne volonté et de leurs capacités à les élever par ailleurs.

Donc quand on parle de mariage, on parle d'avenir de la société. Quand on parle d'homosexualité, de transsexualité, de bisexualité, on parle d'instincts, de pulsions. Et c'est bien ça le problème : la loi sur le mariage pour tous a créé l'amalgame.

Et voir "Conchita" devenir en quelque sorte la "norme" au niveau européen... comment dire ? Ca en dit long sur l'état de notre société...