Blog d'humeurs,
blog de textes personnels,
de recettes de cuisine ou de coups de gueule,
blog d'interrogations, de questions,
sur l'actualité ou la vie en général...
On pourrait le qualifier de "fourre-tout",
je préfère le penser... à mon image :
complexe, éclectique, et forcément fait d'un peu de tout.

jeudi 31 juillet 2014

Enfonçage de portes ouvertes

J'avais commencé ce billet il y a quelques temps (aujourd'hui, ma dernière va avoir 14 mois, alors qu'elle n'en avait que 8 quand j'ai commencé la rédaction de ces lignes). Depuis, il y a eu les élections municipales, Vincent Peillon a été remplacé par Benoît Hamon, qui a décidé de ne pas généraliser (ouf !) les ABCD de l'égalité... Mais je l'ai relu, et hormis ces quelques considérations temporelles, la réflexion derrière tout ça est toujours la même et a toujours sa cohérence. Je vous livre donc ce billet pour ce qu'il est : une réflexion sur la société, sur l'homme et la femme, l'enfant...

Euh... Comment dire ???
Je n'arrête pas de lire en ce moment [février 2014], un article m'entraînant vers un autre et "lycée de Versailles" comme disait je ne sais plus qui durant mon adolescence. Et ce que je lis est juste délirant, affligeant.

D'abord sur la fameuse théorie du genre. L'enseignement de la théorie du genre à l'école serait une rumeur. Soit. Quand on regarde les programmes scolaires actuels (version 2013 de Vincent Peillon, loi sur la refondation de l'école), effectivement, il n'y est jamais fait mention de la théorie du genre. Ouf ? Ben non. Parce que cette théorie sert de base aux enseignements de SVT en Première L et ES, sans bien sûr dire son nom. Elle est cachée, mais bien présente ("oubli" de certaines infos sur la puberté et le développement du jeune à l'adolescence, par exemple, insistance lourde sur l'homosexualité sur le mode "les pauvres, ce n'est pas de leur faute alors faut surtout pas les discriminer, ils n'y sont pour rien s'ils sont comme ça, c'est juste leur orientation sexuelle !", etc.). Quand on interroge Vincent Peillon sur la fameuse "rumeur", il prétend qu'il est totalement opposé à la théorie du genre dans les écoles, mais qu'il est tout à fait pour l'éducation à l'égalité entre filles et garçons. Chouette ! Mais... Monsieur Peillon, vous savez que l'éducation à l'égalité entre filles et garçons, c'est dans les programmes de l'école primaire depuis... 1989 ? Alors pourquoi vouloir mettre dans les programmes quelque chose qui y est déjà ? Ce n'était pas bien fait avant ? C'était lacunaire ? Ben il n'y a qu'à remplir les lacunes plutôt que de mettre en place les ABCD de l'égalité ! Sauf, bien sûr, si derrière ces ABCD de l'égalité, il y a une certaine théorie qui ne dira pas son nom !

Sur le genre et les études de genres maintenant. Les études de genre, c'est juste une discipline sociologique qui vise à étudier les comportements des personnes en fonction de leur genre et de voir quelles sont les attitudes liées à des stéréotypes (par exemple des comportements induits par l'éducation). Sans vouloir juger de ces études (apparemment fort complexes), je ne peux que constater certaines choses dans leur vulgarisation. Les plus grands poncifs se voient sur la toile. On veut prouver au monde entier que les garçons sont éduqués à être forts et à ne pas pleurer, à jouer aux super-héros et aux petites voitures, et que les filles sont éduquées pour être faibles, habillées en rose, vouloir être maîtresse plus tard et jouer à la poupée.
Euh... et si tout cela, c'était des belles c******** ? J'ai quatre enfants, une fille de 11 ans, un garçon de 9 ans, une fille de 7 ans et une fille de 8 mois. Vu la proximité d'âge, les trois aînés reçoivent grosso modo la même éducation. Eh bien, je vous le donne en mille : le garçon est celui qui range le mieux, qui fait le plus volontiers le ménage, et qui met le plus volontiers la table, m'aide le plus à la cuisine. La grande de 11 ans refuse de mettre des robes, déteste le rose, veut jouer avec les armes à feu factices qui ont été offertes à son petit frère. La troisième joue aux Playmobils (mais pas les fées, hein ! A midi, elle m'a expliqué très sérieusement qu'elle avait mis tout le monde dans l'avion et qu'en fait, il y avait deux bandes, les gentils et les méchants, et que les méchants voulaient faire la guerre aux gentils), aime les poupées, s'habille volontiers en jupe, mais aussi en pantalon, se déguise en princesse mais aussi en chevalier ou en Bisounours, veut du vernis à ongles pour être jolie et des bottes pour aller jouer dans les flaques d'eau. Bref, mes trois enfants sont normaux. Ce sont des enfants. Ah oui, et la petite dernière, c'est une fille. Et comme tous les bébés, elle pleure. Et elle rit. Et elle tire les cheveux. Parce que ça, ce n'est pas l'apanage d'un sexe ou d'un autre. Un bébé pleure parce qu'il (ou elle) a faim, mal, ou a besoin d'être changé parce qu'une couche pleine, c'est inconfortable. Un bébé rit quand il voit le visage de sa mère, de son père ou de ses frères et sœurs simplement parce qu'il les reconnaît. Un bébé tire les cheveux parce qu'un bébé essaie d'attraper tout ce qui passe à portée de sa main pour pouvoir le découvrir. Tout ça, ça n'a rien de comportements stéréotypés liés au genre, et tout à voir avec le développement normal d'un bébé normal.
Si un de mes enfants se fait mal et qu'il pleure, ou s'il a été victime d'une agression verbale à l'école, ou s'il a perdu un objet auquel il tient, est-ce que mon discours en tant que maman change en fonction du sexe biologique de l'enfant en question ? Heureusement que non ! Parce que si je commençais à dire à mon fils "Tu as perdu une carte Pokemon ? Zut alors ! Mais faut pas pleurer parce que tu es un garçon et que tu dois être fort !" et à ma fille "Tu as perdu ta poupée ? Ma pauvre petite, je comprends bien ta peine et tes larmes, elles sont tout à fait normales !", comment réagiraient mes enfants, à votre avis ? Très violemment sans doute, sur le mode : "C'est pas juste !!!" (oui, les enfants sont hypersensibles à l'injustice !). Donc face à une situation comparable, ma réponse est comparable : "Tu as bien cherché partout ? Tu es sûr(e) que ce n'est pas dans ton coffre à jouet, dans ta chambre, dans ton cartable (ou n'importe où ailleurs) ?" et il n'est jamais question de "tu ne dois pas pleurer parce que tu es un garçon". Ce type d'affirmations (on apprend aux garçons à être forts), c'est juste du grand n'importe quoi aujourd'hui (je ne peux rien affirmer pour il y a 50 ans, parce qu'il y a 50 ans, je n'étais pas née).

Donc l'égalité entre filles et garçons, en tout cas en famille, c'est simple : c'est une question d'harmonie dans la famille. Et une question de tympans. Parce que l'instauration d'injustices liées au fait d'être une fille ou un garçon, c'est juste une déclaration de guerre dans une famille. Donc autant éviter.
J'ai lu autre part que la manière de porter un bébé pouvait être différente selon que le bébé est une fille ou un garçon. Ah bon ? Personnellement, j'ai toujours porté mes bébés de la même manière, c'est-à-dire de la manière la plus confortable pour l'enfant et de celle qui m'assure au mieux une prise permettant de ne pas le faire tomber. Une fois que j'ai trouvé cette position avec mon aînée (oui, une fille !), je l'ai utilisée ensuite pour mon fils puis pour mes deux autres filles. En revanche, c'est vrai que j'ai noté une différence importante, non pas dans ma manière de porter les filles ou le garçon, mais dans la manière dont mon mari porte nos enfants, qui, elle, est très différente de la mienne. Ce qui d'ailleurs me fait penser que, l'enfant étant en contact avec son père comme avec sa mère (un peu plus avec sa mère au début, c'est dans notre cas une évidence pour la dernière, mais ce n'était pas vrai pour l'aînée), il y a de fait une relation différente qui s'installe envers la mère et envers le père. Est-ce dû au portage ? Au fait que la relation avec la mère est essentiellement de soin et nourricière, alors que celle avec le père est plus de l'ordre du jeu ? En tout cas, c'est peut-être ça que l'on appelle la construction dans l'altérité. L'enfant a un père et une mère (du moins, la plupart du temps) et la manière de s'occuper de lui est différente selon qu'on est un homme ou une femme. Mais si, justement, les rôles paternels et maternels sont différenciés, c'est peut-être une bonne chose pour l'enfant.


Alors on va me répondre "Mais non, t'as rien compris, les études de genre, c'est pas ça du tout, c'est pour permettre aux filles et aux garçons de ne pas être enfermés dans des choix liés à leur sexe mais de pouvoir choisir un métier en fonction de leurs goûts". Certes. Sauf que ça ne marche pas comme ça, visiblement. J'ai été étonnée de voir une vidéo (présentée ici même il y a quelques mois) mais que je me fais un plaisir de remettre ici, parce qu'elle me semble importante :



Dans cette vidéo, je ne sais pas exactement ce qui est vrai scientifiquement, ce qui peut être contesté ou infirmé. Mais ce qui me frappe, c'est le manque total de preuves scientifiques qu'apportent au débats les chercheurs qui soutiennent ces études de genre. J'en conclus donc que ces études de genre n'ont rien de scientifique et que la réalité est bien plus simple : le cerveau d'une femme et le cerveau d'un homme fonctionnent différemment et les différents comportements entre hommes et femmes peuvent simplement trouver leur source et leur explication dans ces différences cérébrales. Alors bien sûr, il faut aussi tenir compte des hormones, des gênes, puisque le comportement est aussi influencé par les hormones (il n'y a qu'à voir les comportements de nombreuses femmes durant leurs règles, moment où les taux d'hormones féminines changent. D'ailleurs, je me demande ce que je ferais si je vivais avec une femme et si nous avions nos règles au même moment : ce serait sans doute la foire d'empoigne à la maison tellement les susceptibilités peuvent être exacerbées durant ces périodes-là. Donc, chapeau, les lesbiennes !). Je ne suis pas en train de dire que tout est biologique, mais que la biologie semble expliquer bon nombre de ces différences comportementales. La part de l'acquis et de l'inné, là-dedans, est très difficile à apprécier, puisque pour supprimer l'acquis, il faudrait extraire la personne de la société, la priver de tout contact humain. Or des chercheurs avaient tenté de faire ça chez des enfants tout petits, et ces enfants avaient fini par mourir. Peut-on tuer des êtres humains au nom de la science ? Juste pour vérifier quelle est la part de l'acquis et de l'inné dans leurs comportements ? Ça me paraît absurde...

En tout cas, le résultat en Norvège de l'application depuis plus de vingt ans de cette éducation égalitaire est très paradoxal : finalement, les différences de choix de métiers sont encore plus radicales chez eux que chez nous !
Bref, tout ça pour dire, donc, que l'influence de l'éducation et de la société sur les comportements, ça me paraît moins important que ce qui est présenté dans les articles de vulgarisation scientifique dont le but est simplement de nous dire qu'une fille et un garçon, ben... c'est pareil, ma bonne dame !

Sauf que non, en fait, une fille et un garçon, ce n'est pas "pareil". Nous sommes égaux en droits, oui, mais nous sommes différents. Et là il y a un tout petit problème dans notre société avec le mot "différent". En fait, quand on parle de "différence", aujourd'hui, on comprend "inégal". Et donc "injuste". Donc insupportable. Autrement dit, on confond "égalité" et "identité" dans le sens "identique".

Autre poncif qu'on entend très souvent au sujet, justement, de l'égalité entre hommes et femmes : les femmes seraient moins bien payées que les hommes.
Ah.
Ben faudrait vérifier un peu. Ce que j'ai constaté, pour avoir travaillé pendant quinze ans dans une entreprise qui emploie plus de femmes que d'hommes, c'est que les femmes ne sont pas moins payées que les hommes et les hommes pas moins bien payés que les femmes sous prétexte que la directrice, c'est une femme. Même si elle était une perverse sadique et misogyne à l'envers, elle ne pourrait pas sous-payer les hommes du fait qu'ils sont des hommes, tout simplement parce que l'entreprise où je travaille est soumise, comme beaucoup d'autres en France, à une convention collective qui régit les grilles de salaires et d'avancement des personnels. Je précise que c'est une entreprise privée, il ne s'agit donc pas là de l'égalité salariale dans la fonction publique, qui est une réalité (et quand on voit le nombre de fonctionnaires en France, je pense qu'il n'y a pas à s'inquiéter de la question de l'égalité salariale), mais bien de la convention collective et de ses dispositions.
Donc, qu'est-ce qui se passe ? Pour deux personnes, un homme et une femme, embauchés sur le même type de poste (par exemple, deux formateurs), avec un même temps de travail (tous les deux à temps plein), avec un même diplôme et qui débutent en même temps, il n'y a aucune différence de salaire entre la femme et l'homme. 
S'il y a une différence quelque part, c'est que tous les éléments à prendre en compte (ancienneté, temps de travail, diplôme, type de poste) ne sont pas identiques. Si une femme décide de ne pas travailler le mercredi parce qu'elle trouve ça plus simple pour emmener ses enfants à leurs leçons de danse ou de piano, elle est libre de demander un temps partiel (80% par exemple). Mais si c'est le père qui veut emmener les enfants aux leçons de danse ou de piano, il peut aussi demander un temps partiel, même si c'est moins fréquent. Donc si une femme demande un temps partiel, elle sera payée partiellement (à 80% dans l'exemple plus haut), ce qui est juste, puisqu'elle travaille moins que son collègue qui travaille le mercredi et fait un temps plein.
Donc, quand on dit que les femmes sont moins bien payées que les hommes, c'est vrai, mais c'est parfaitement juste et justifié la plupart du temps. Il n'y a donc pas lieu de s'en offusquer et de crier à la discrimination de genre : il suffit d'observer les faits. Si les femmes sont en général moins bien payées, c'est parce que ce sont en général elles qui travaillent à temps partiel, ou qui ont arrêté leurs études plus tôt parce qu'elles se sont mariées et ont eu des enfants, ou ont des carrières plus chaotiques que les hommes parce que justement, elles ont eu des enfants et ont fait des pauses dans leurs carrières pour pouvoir être présentes auprès d'eux dans les premières années de leur vie. Il ne s'agit donc pas d'injustice, mais de situations différentes.

On pourrait effectivement dire que ce n'est pas normal quand même que les femmes soient plus à temps partiel que les hommes. Et c'est vrai que ce n'est pas normal si ce temps partiel est subi et non pas voulu. Mais si c'est la femme qui le demande parce que concilier vie professionnelle et vie familiale, c'est franchement compliqué, alors où est le problème ? Pourquoi se plaindre d'une situation que l'on a soi-même demandée ?

Le recul que j'ai maintenant sur certaines questions me fait penser qu'en réalité, le problème ne se trouve pas là. Ce n'est pas une question d'injustice, d'inégalité. C'est une question fondamentale d'identité profonde. Quand on réfléchit un peu à ce qu'on demande aux femmes, dans notre société, c'est assez hallucinant. Au nom de la libération sexuelle, on a fait croire aux femmes qu'elles allaient s'épanouir bien plus en travaillant, en "se réalisant" qu'en étant épouses et mères de familles. On a dégradé volontairement l'identité maternelle de la femme pour en faire une travailleuse comme un homme. Sans pour autant lui donner les moyens d'être "comme" l'homme. C'est-à-dire que quand elle rentre le soir de son travail, la femme a encore le linge à sortir de la machine à laver et à étendre ou à repasser, elle a encore le repas du soir à préparer, elle a encore les devoirs à vérifier et les cahiers de correspondance à signer, elle doit aussi faire un peu de rangement, de la vaisselle... Alors, me direz-vous, "oui, mais c'est ça qui est injuste : les hommes devraient aider plus !".
Sauf que.
Sauf que justement, on a tellement valorisé la femme en disant qu'elle pouvait tout assumer, que ce sont peut-être justement les femmes elles-mêmes qui refusent l'aide des hommes. Combien de fois me suis-je dit que mon mari étendait le linge n'importe comment et que je devais repasser derrière lui pour le remettre correctement en place sinon il ne sècherait pas bien ? Combien de fois je me suis dit que franchement, une couche, il fallait l'attacher autrement pour qu'elle tienne mieux et qu'il n'y ait pas de risque de fuite durant la nuit ou la sieste ?
La question que je me pose, c'est la suivante : Est-ce que les femmes sont vraiment prêtes à déléguer les tâches ménagères à leurs hommes (hormis sortir la poubelle et promener le chien) ?
Est-ce que, finalement, cette vie multiple (on parle souvent de la double journée des femmes, ce qui est une vraie réalité en soi) n'a pas pour objectif aussi d'envoyer un message très clair aux hommes, message du type "Vous voyez, moi, femme dite "faible", je me passe très bien de vous, les hommes ?"
Et après, on se demande pourquoi les pères "démissionnent" ?
Sans aller jusqu'à dire que la place de la femme est au foyer (franchement, ça, c'est une question personnelle et de couple et qui doit le rester, à mon avis, mais ce n'est que mon avis), je me dis que tout le monde aurait tout à gagner si l'on redonnait à chacun une vraie place. Et si la femme souhaite rester à la maison pour s'occuper des enfants et de son intérieur, pourquoi s'ingénier à toute force à la mettre au travail à l'extérieur ? Pourquoi l'obliger à être toujours plus performante, à être sur tous les fronts ? Je me demande parfois si ce n'est pas pour mieux l'aliéner. Pour l'empêcher de voir ce qui se passe chez elle. Pour mieux contrôler l'enjeu majeur de la société aujourd'hui : l'enfant.

Parce qu'elle fait quoi, la femme qui travaille toute la semaine et qui a des enfants ? Comment elle fait pour prendre soin d'eux pendant son absence, si les deux parents travaillent à temps plein ? Eh bien elle délègue. Alors oui, c'est bien parce que ça crée des emplois (périscolaire, assistante maternelle, crèche...). Mais... Mais il y a rupture dans la transmission de fait. Il n'y a plus de connaissance de ce qui est transmis aux enfants qui sont élevés par la société. Et si la société se met à aller de travers et à transmettre aux enfants des valeurs contraires aux convictions des parents, qu'est-ce qui se passe ? Où est la liberté éducative, la liberté de pensée des parents ? Où est leur liberté de transmettre leurs propres valeurs à leurs enfants si la société a tout organisé pour couper les enfants de leurs parents, et particulièrement de leur mère, dès le plus jeune âge ?

Je me dis parfois que le féminisme n'a fait que rendre les femmes encore plus esclaves. Et c'est vraiment pervers, parce que comme il s'agit de "féminisme", donc a priori favorable aux femmes, les femmes ne peuvent même pas se rebeller et dire qu'elles n'en peuvent plus, parce que ce serait comme dire "c'était mieux du temps du patriarcat" (alors qu'on est bien d'accord que le vote des femmes, l'égalité de droits entre les hommes et les femmes, c'est une bonne chose !). On est toujours, ici, dans un raisonnement binaire (c'est tout noir ou tout blanc), alors que la réalité est pleine de nuances. Mais les nuances, ça demande de la réflexion, donc du "temps de cerveau disponible". Et ça, c'est pas bon pour le gouvernement des masses. Il vaut mieux des moutons décérébrés incapables de réfléchir : c'est plus facile de les mener à l'abattoir s'ils ne savent pas où ils vont...

Allez, pour ne pas finir sur une note pessimiste : la vie est belle. Et, mine de rien, il y a quand même un certain nombre de personnes qui ont conscience de tout cela ! Hauts les cœurs, rien n'est perdu puisqu'il y a la vie. Et tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir ! 

...
C'est marrant, j'ai l'impression de faire un catalogue de proverbes, là... :)

Mariage... encore. Mais pas que.

Quelques petites réflexions qui me sont venues ce soir, en faisant du repassage.
Notre semaine à Rosheim (voir billet précédent) a été très riche en enseignements sur le mariage, sur le corps, sur la conception de l'homme, les enfants, et même, ô, surprise, sur les "devoirs d'état".
C'est quoi, cette bête-là ?

Eh bien voilà. Mes devoirs d'état, c'est par exemple m'assurer que mes enfants ont de quoi manger, se vêtir, se chauffer, aller à l'école. Par exemple, quand je fais du repassage, comme ce soir, je remplis l'un de mes devoirs d'état. Et quand je remplis ce devoir, si je le fais avec joie, même si ce n'est pas foncièrement épanouissant, je me sanctifie, je sanctifie mon couple et je sanctifie l’Église, qui est l’Épouse du Christ, puisque je suis membre de ce corps qui est l’Église... en gros, si j'ai bien tout compris des enseignements, en repassant le linge de mes enfants, de mon mari, non seulement je leur fais du bien, mais je fais aussi du bien à l’Église dans son ensemble parce que l'un de ses membres (moi-même en l'occurrence), fait quelque chose pour d'autres, en l'occurrence pour ses enfants et son mari. Et ce gratuitement, dans la joie, sans aucune contrepartie en retour. Parce qu'il ne faut pas se leurrer : malgré mon insistance à dire et à répéter aux enfants qu'ils font partie de cette famille tout comme moi, ils ne sont pas spécialement enthousiastes quand il s'agit de débarrasser la table, de mettre le couvert ou de ranger le couloir ou la bibliothèque qu'ils ont passablement investi pour leurs jeux... Donc, de contrepartie, il n'y a point. Donc mon "sacrifice" (parce que quiconque me connaît sait que j'ai toujours eu beaucoup de mal à accepter de repasser du linge) ne sert pas à rien : il m'apprend l'humilité, le don de soi, la gratuité, et donc, je l'espère, il me sanctifie en ce sens qu'il me rapproche de ce que le Christ demande à chacun d'entre nous : "Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés". En réalité, de cet amour, je suis loin, très loin, parce que le Christ, lui, a tant aimé le monde qu'il a donné sa vie pour nous sauver. Je n'en suis pas là, mais par ces petits sacrifices que constituent le repassage, la préparation des repas, l'ingratitude de certaines tâches, j'espère m'approcher de cet amour du prochain en offrant ces tâches au Seigneur.

Alors là aussi, il me faut entrer quelque peu plus avant dans les détails. C'est quoi, "offrir" ? Offrir, c'est donner gratuitement. Un cadeau, par exemple. Ça, ça va, je comprends, je vois très bien ce que ça peut être. Mais la foi catholique demande d'offrir en sacrifice, d'offrir la souffrance... et là, j'ai déjà un peu plus de mal. Offrir, à qui ? La réponse vient immédiatement dans la bouche de mon mari, quand je lui pose la question : "A Jésus, à Dieu". Ah. Et comment on fait ça ? Comment je peux "offrir" quelque chose qui est immatériel ? Et pourquoi, par exemple, offrir une grande tristesse ou une immense révolte suite à un événement douloureux, à Celui qui a déjà tout souffert pour nous ? Pourquoi rajouter encore un fardeau supplémentaire à Celui qui a déjà tant souffert et tout donné ?
Vaste question, dont je n'ai toujours pas bien compris les tenants et les aboutissants, et, surtout, le pourquoi. 
Jusqu'à un certain jour où j'ai naturellement "offert" une souffrance. Il y a deux ans, j'ai fait une fausse couche et j'en ai été très affectée. Passé le temps de l'incompréhension, de la douleur, il n'est resté que la tristesse, le manque, une sorte de vide. Ce bébé qui n'est pas né, même s'il est parti en tout début de grossesse, a laissé dans nos vies une place vacante. Il "manque" un enfant dans notre famille, c'est un fait, c'est comme ça. Un jour, donc, où je revivais en quelque sorte la douleur de la perte de cet enfant, je me suis mise devant le Seigneur, et je lui ai dit, quasiment textuellement : "Seigneur, je t'offre ce manque, cette tristesse qui m'habite, pour toutes les femmes qui vivent la même situation que moi. Pour toutes celles qui refusent la maternité, pour toutes celles aussi qui souffrent de ne pas avoir d'enfant."
Offrir, c'est donc, dans ce que j'en ai compris, comme participer avec empathie à la souffrance des autres. C'est un peu comme si ma douleur, ma tristesse, par ce geste, devenait fécond. Comme si cette douleur cessait d'être stérile pour enfanter une communion, une compréhension plus grande de la souffrance de celui ou de celle qui n'a pas, comme moi, le secours de l'amour de Dieu. Et qui donc se retrouve seul(e) face à cette souffrance et ne peut pas en sortir.

Donc, quand je repasse mon linge, celui des enfants et de mon mari, quand je prépare les repas et que ça me gave parce qu'une fois de plus, je ne sais pas ce que je vais bien pouvoir leur donner à manger et qu'il faut que je me creuse la cervelle, eh bien je me dis que je peux offrir ces petites questions, ces petits sacrifices ou prises de tête pour ceux et celles qui, par exemple, n'ont pas la chance que j'ai d'avoir à manger tous les jours, ou pour ceux qui sont contraints d'habiter dans la rue ou dans des hôtels miteux parce qu'ils n'ont plus de toit, et donc plus de table à repasser ni même, d'ailleurs, de machine à laver pour leur linge... Offrir, c'est donc me décentrer de moi-même, de mes petits soucis du quotidien, de ma vie de nantie (parce que je n'ai pas grand-chose, le congé parental, c'est pas Byzance, mais j'ai un toit et un frigo bien rempli, j'ai des cartons entiers de vêtements pour les enfants, et donc, nous ne manquons de rien !), et prier pour ceux qui n'ont pas ma chance, qui n'ont pas la santé, ou qui n'ont pas la foi, par exemple. Ça ne change rien à la situation de ces personnes, en tout cas, ce n'est pas parce que j'aurai pensé à eux que leur vie va changer du tout au tout et que, subitement, un toit leur sera proposé ou que le frigo va se remplir comme par magie. Il n'y a rien de magique là-dedans d'ailleurs. Mais en offrant ma souffrance, ma douleur ou mes tracas quotidiens, en offrant aussi les rires, les joies de la journée, j'entre en communion avec mes frères et sœurs et je prie plus facilement pour eux. Or la puissance de la prière est énorme. Quand un enfant demande avec insistance à ses parents quelque chose, en général, ses parents finissent, de guerre lasse, par lui accorder ce qu'il veut. Eh bien Dieu est exactement comme un père qui finit par donner ce qu'ils demandent à ceux qui demandent avec insistance. Donc, même si on a l'impression que ça ne sert à rien, eh bien je pense qu'il faut continuer à demander. Parce qu'un jour, quand ce sera le bon moment, la bonne personne va comme par hasard se retrouver au bon endroit et trouvera une solution pour la famille qui n'a plus de maison ou dont le frigo peine à nourrir tout le monde... De toute façon, il y a un bénéfice immédiat à offrir. C'est qu'en offrant, on ne pense plus à soi. Donc on devient moins égoïste, mais aussi plus humble. Et ça, c'est plutôt cool.

C'est marrant, hein, les chemins sur lesquels conduit le repassage ?

mardi 29 juillet 2014

Théologie du corps

Il y a deux jours, mon mari, les enfants et moi sommes rentrés d'une retraite d'une semaine au monastère des Bénédictines de Rosheim, où nous a été communiqué un enseignement sur la théologie du corps de Saint Jean-Paul II, qui est en fait un recueil de plus de 130 catéchèses données tous les mercredis à partir de 1979, c'est-à-dire au début de son pontificat (preuve que cette question de la théologie du corps était essentielle pour lui et qu'il voulait mener à bien cette œuvre).
Deux jours après, j'ai l'impression d'être assommée tant ces enseignements ont été riches et tant leurs implications sont grandes, importantes, inattendues et fécondes dans tous les domaines de ma vie. J'ai en effet vu, en une semaine, mon regard changer sur mes enfants, sur mon couple, sur moi-même, sur ma façon de vivre la conjugalité et le mariage... mais aussi sur la foi et sur ma relation à Dieu. C'est juste énorme, quoi.
Du coup, j'ai investi dans quelques livres, notamment Familiaris Consortio, la lettre encyclique de Jean-Paul II sur la famille, mais aussi Bonnes nouvelles sur le sexe et le mariage, de Christopher West, l'un des deux spécialistes américains (l'autre étant la conférencière que nous avons rencontrée, Soeur Susannah-Miriam), qui a publié un certain nombre d'ouvrages de vulgarisation sur le sujet - parce que se farcir les quelques 800 pages de la théologie du corps de St Jean-Paul II, ce n'est pas vraiment donné à mon pauvre esprit limité...

Bref, pour en parler un peu ici, quelques points qui m'ont paru éclairer d'un jour nouveau ma vie, même si, pour les croyants "chevronnés", il n'y a là rien de nouveau sous le soleil :

- Mes enfants ne m'appartiennent pas (ça, en fait, j'en avais déjà bien conscience avant, heureusement !), mais, mieux, ils ne sont pas ici par hasard, par erreur, et, mieux encore, les enfants ne sont pas interchangeables. C'est-à-dire que nos quatre enfants nous ont été confiés à nous, à mon mari et à moi, par Dieu, pour que nous les élevions (les fassions grandir dans la foi), parce que nous seuls sommes capables d'élever ces enfants-là. Personne d'autre que nous ne pouvait le faire, ils sont chacun uniques et tous différents, mais c'est à nous et à personne d'autre qu'ils ont été confiés, tout comme le Christ a été confié à Marie et à Joseph pour préparer ses trois ans de vie publique (la comparaison s'arrêtera là, parce que je ne pense pas du tout que l'un de nos enfants soit le Christ, rassurez-vous. D'ailleurs, ce serait une hérésie totale, puisque le Christ est venu une fois pour toutes, qu'il a donné sa vie pour nous une fois pour toutes, qu'il a vaincu la mort une fois pour toutes et que donc, il n'a pas besoin de s'incarner à nouveau. Et je vais arrêter là ma digression parce que, finalement, tout cela n'a pas beaucoup de sens, je m'en rends bien compte. On ne se refait pas.). Donc, plutôt que de voir nos enfants comme des fardeaux (oui, ça arrive que je les voie comme ça, quand ils sont pénibles, quand ils font des colères ou qu'ils n'écoutent pas, ou encore quand je ne les comprends pas, ce qui arrive quand même assez régulièrement), eh bien on peut les voir comme un don, un cadeau qui nous est fait. Et vu sous cet angle, c'est quand même plus positif, mais aussi, mine de rien, plus joyeux au quotidien. Et bizarrement, ça rend les choses plus simples de les regarder avec un oeil bienveillant ! :)

- L'homme, quand il a été créé par Dieu, a été créé par amour. C'est par amour que Dieu Trinité a créé le monde, la terre, le ciel, les plantes, les animaux, les océans, les oiseaux et l'homme, comme un débordement d'amour qui ne demandait qu'à s'exprimer dans la Création. À ce moment-là, l'homme était dans une relation d'amour "verticale" avec Dieu. En communion avec Lui. Et parce qu'il n'est "pas bon que l'homme soit seul", Dieu a aussi créé la femme. Et la relation d'amour entre l'homme et la femme, au commencement, avant le péché originel, était plénitude, union, communion parfaite, à l'image du Dieu trinitaire.
C'est le péché qui a détruit la relation verticale entre l'homme et Dieu, ne laissant que la relation horizontale entre l'homme et la femme, c'est-à-dire entre l'homme et les autres êtres humains. 
Et cette relation verticale rompue, Dieu n'a cessé, durant toute l'histoire du peuple juif, de tenter de la recréer à travers les alliances successives qu'il a conclues avec le peuple (Abraham, Noé, Moïse, David...), jusqu'à la dernière, la Nouvelle Alliance, où c'est carrément Jésus, le Verbe, la Parole de Dieu, qui a pris notre condition humaine pour nous rejoindre dans notre humanité et faire alliance avec nous, restaurant par la Croix la relation verticale initiale, pour toujours cette fois, puisque la Croix a permis à Jésus de Ressusciter et donc de vaincre la mort et le péché. N'est-ce pas magnifique ? En fait, ça, ça a été une vraie révélation pour moi. Parce que mon regard sur la Croix est passé de "Oh mon Dieu, quelle souffrance !" à "Oh mon Dieu ! Quel amour pour nous !". Et ça change tout...

- Le couple a été créé à l'image du Dieu trinitaire, où l'on retrouve bien trois personnes, l'amoureux, l'amoureuse et l'amour qui les unit. Tout comme l'amour trinitaire, l'amour humain est fécond et participe à la créativité de Dieu, à travers les enfants bien sûr mais aussi à travers les actes, les engagements, les diverses formes de fécondité spirituelles dont sont capables les êtres humains. C'est donc bien cette fécondité qui est conséquence du couple et de l'amour que les deux, homme et femme, se portent l'un à l'autre dans la complémentarité. C'est exactement pour cette raison, d'ailleurs, qu'il est impossible dans ce contexte de mettre sur un même plan l'amour d'un homme et d'une femme mariés à l'église et l'union de deux personnes de même sexe, puisque le sacrement du mariage donne au couple formé par l'homme et la femme l'accès à la fécondité créatrice, à l'image de celle de Dieu, alors qu'un duo de personnes de même sexe ne pourra jamais avoir cette même fécondité. Les personnes en soi ne sont pas condamnables pour autant, simplement on ne peut pas mettre les deux formes d'union sur le même plan, parce que leur essence et leur finalité, leur fécondité, plutôt, est différente. Et c'est un fait acquis que le "couple" homosexuel n'est pas fécond naturellement. Donc on ne peut pas les mettre sur le même plan parce qu'une part du sacrement du mariage serait retirée du sacrement, de fait, et ce même si la fécondité d'un couple n'est pas que spirituelle... Encore une pierre, pour moi, pour la défense du mariage homme-femme...

- Dieu a envoyé son Fils par amour. Et ce Fils, par amour, a donné sa vie à Dieu pour sauver la Création, les hommes, du mal, du péché et de la mort. La Bible, dans le livre de l'Apocalypse (dernier livre du Nouveau Testament), parle des noces de l'Agneau, du mariage du Christ et de l'Eglise. Or l'Eglise, c'est chacun des croyants, donc j'en fais partie, je suis membre du corps du Christ. Donc en quelque sorte épouse du Christ. Pour l'instant, je ne vois pas bien les implications de ce fait précis, mais c'est une idée qui me plaît bien, parce que quand on aime quelqu'un, qu'y a-t-il de mieux que de vouloir s'unir à lui pour toujours ? Mon amour pour mon mari m'a permis de connaître un peu la beauté et la plénitude de cette union sur terre, mais je pressens que l'union, la communion avec le Christ est promesse d'une plénitude bien plus durable que celle que je vis avec mon mari, tout simplement parce que l'union avec mon mari est entachée par le péché originel alors que la communion avec le Christ ne peut être que pure... et donc parfaite. Si j'ai bien tout compris. Ce qui est loin d'être évident d'ailleurs.

Voici quelques exemples de ce que j'ai pu comprendre, sur le plan intellectuel, des enseignements de la semaine. Et puis, au bout de quelques temps, je me suis rendu compte que ma faculté de compréhension était très limitée. Je n'ai qu'un cerveau humain, donc limité, incapable de tout ingurgiter, de tout comprendre, de tout saisir. Et à chaque fois que j'entrevoyais quelque chose, c'est comme si ce n'était qu'un tout petit coin du voile qui se soulevait et qui ne me découvrait qu'une toute petite partie d'un mystère encore plus beau et plus énorme, que je suis bien en peine de même imaginer... Alors j'ai couru devant Jésus Lui-même, devant le Saint-Sacrement. Et là, les choses sont devenues plus claires. Parce que vécues avec le cœur et non plus avec mon cerveau. J'ai pu entrevoir une réalité simple, même évidente : l'amour infini de Dieu pour moi, que ce Dieu soit le Père, le Fils ou l'Esprit-Saint, ou les trois à la fois (d'ailleurs, je commence à me dire qu'ils sont inséparables). Et c'est là que j'ai saisi un truc marrant, parce qu'évident, mais que je n'avais pas compris auparavant : l'hostie consacrée que je vénère, devant laquelle je me prosterne, que j'adore régulièrement (au moins une fois par mois, si ce n'est pas semaine), cette hostie est exactement la même que celle que je mange à chaque fois que j'assiste à la messe et que je participe à l'eucharistie, le sacrifice ultime du Christ pour nous. Donc quand je mange l'hostie, je mange vraiment le corps du Christ. Donc le Christ s'est bien donné entièrement à moi, chaque dimanche, à chaque eucharistie, Il se donne par amour pour moi. Il s'est fait tout petit dans ce morceau de pain, par amour pour moi. C'est grandiose ! Et totalement incompréhensible pour moi, ou alors tellement évident, je ne sais pas trop comment le qualifier, pour le coup.

Bref, vous l'aurez compris, j'ai besoin, encore, toujours, de maturer ces enseignements, de me rendre à la messe aussi souvent que possible, de recevoir les sacrements (eucharistie, réconciliation), pour toujours plus et mieux tenter de comprendre ce grand mystère. Et pourtant, ça peut se résumer en un seul mot : AMOUR.
Que mon esprit est donc étriqué et mon cœur lent à croire !

mardi 1 juillet 2014

Apocalypse now ?

Eh eh !!! Non, je n'ai pas adhéré à la théorie de la fin du monde des Témoins de Jéhovah et je ne pense pas que le calendrier maya se soit trompé de deux ans... Non. Mais je suis en pleine réflexion sur toutes ces questions-là, alors autant les mettre par écrit.

Fin du monde, jugement dernier (ça me rappelle un autre film, ça !), Apocalypse (mais pas celles que vit Buffy à la fin de chacune des 7 saisons de la série télé)... tout ça peut quand même sembler bizarre. Pourquoi y penser maintenant plus qu'hier, qu'avant-hier ? Pourquoi se poser la question alors même que rien n'indique que la fin des temps est proche ?
"Nul ne connaît ni le jour, ni l'heure" (citation approximative de l’Évangile), et c'est bien pour cela qu'il faut se préparer et garder sa lampe allumée. Pour être sûr de pouvoir entrer dans le Royaume de Dieu le jour où ce sera vrai...
Toute la question est de savoir ce que c'est que de se préparer et de "garder sa lampe allumée". Parce que bon, c'est plutôt sympa de "veiller", mais c'est usant, fatigant, à la longue, de rester éveiller et de ne pas dormir. Et puis, ça sert à quoi, puisque quand le moment arrivera, il y a fort à parier que personne n'y pourra rien ? Que ça nous "tombera" dessus, comme ça, sans prévenir ?

Sans prévenir ? Vraiment ?

J'ai de plus en plus de mal à croire que la "fin des temps" sera brutale et imprévisible. Quand je vois ce qui se passe autour de nous, quand je lis les messages de Marie, de Jésus, délivrés à quelques personnes pour qu'elles les transmettent au monde, je me dis que, non, nous ne pouvons pas ne pas voir les signes.
Mon beau-père nous a prêté, à mon mari et à moi, un livre de Sulema (une toute petite recherche sur votre moteur de recherche préféré vous en apprendra plus, il y a des trésors sur Internet !), intitulé L'illumination des consciences, tome 1. Ce livre retrace un an de messages délivrés sous la dictée à Sulema, une femme Canadienne qui vit au Québec, en Français, alors que le Français n'est pas sa langue maternelle. Ces messages ont été donnés durant la fin de l'année 2010 et toute l'année 2011, tantôt par Marie, tantôt par Jésus. Sur le coup, j'ai eu un peu de mal à y croire, parce que je me demande toujours si ces "révélations" sont vraies. Et puis j'ai lu quelques pages et je me suis rendu compte qu'à l'intérieur, il n'y avait rien d'autre que ce que la Bible a déjà dit. Rien qui soit contraire à ce que dit l'Eglise, rien qui soit contre la Foi. De plus, cette femme semble humble (elle m'a fait beaucoup penser à Sainte Bernadette par sa petitesse, son humilité, son inculture et son manque d'éducation) et ne fait pas de bruit. Elle ne cherche visiblement pas à convaincre mais juste à dire, à faire savoir. Tout comme Bernadette ("je ne suis pas chargée de vous le faire croire, je suis chargée de vous le dire"). Donc, Sulema pourrait être une autre prophète, comme il y en a eu dans l'Ancien Testament. Ils étaient chargés d'annoncer le Règne de Dieu, d'annoncer la venue du Christ, du Messie. Et, finalement, quand on lit ce livre, Sulema n'écrit rien d'autre : elle annonce la venue du Christ, c'est tout. Mais, à travers elle, Marie demande que nous priions pour les incroyants, pour ceux qui pensent pouvoir vivre sans Dieu. Marie pleure, Jésus pleure de savoir que tant d'hommes et de femmes se sont détournés de Dieu mais, pire, crachent sur Lui. L'ont retiré de leurs écoles, de leurs hôpitaux, de leurs maisons...
Rien de neuf, donc. En 1858, encore, Marie demandait déjà à Bernadette de prier pour la conversion des pécheurs. Sauf que là, ce n'est plus le mot "pécheur" qui est employé, mais le mot "incroyant". Mais c'est toujours une conversion, et depuis le péché originel, nous sommes tous pécheurs, donc nous avons tous besoin d'une bonne conversion...

Vous avez lu (ceux qui lisent ce blog :) ) il y a quelques temps, les trois témoignages que j'avais donnés lors de veillées d'adoration à Sélestat. Ce matin, la lecture du jour tirée de l'ancien testament se trouve dans le livre d'Amos, au chapitre 3, verset 8 : "Quand le Seigneur Dieu a parlé, qui refuserait d'être prophète ?"
Donc cette femme et d'autres personnes avec elle, parlent. Disent ce que le Seigneur a fait pour eux, mais rapportent aussi les paroles qui leur sont délivrées de la part du Seigneur, de Marie, des Saints. Oui, notre monde sécularisé est en danger car il a mis Dieu dehors. Quand je vois les miracles que Jésus a opérés pour moi, tout ce qu'Il a fait pour moi, pour mes enfants, pour mon mari, comment me taire ? Comment ne pas annoncer ses merveilles, chanter ses louanges, le bénir pour tout ce qu'il nous a donné et tout ce qu'il nous donne encore chaque jour ?
Comme Sulema, d'autres voyants continuent à entendre, à voir, à témoigner. A Medjugorje par exemple.

Alors, qu'y a-t-il de si urgent ? Pourquoi maintenant ?
Les messages de l'année 2011 sont très clairs : il y aura un grand froid, suivi d'une grande chaleur. Des tremblements de terre, le chaos. Une crise économique majeure.
Marie annonce aussi des guerres fratricides, qui mèneront à des guerres entre pays. 

Or, que voit-on aujourd'hui ? Une crise économique interminable, une météo plus que chamboulée, des tempêtes (il n'y a qu'à voir la Bretagne et tout l'ouest de la France l'hiver dernier), des tremblements de terre (personne n'a, je pense, oublié Fukushima ou Haïti), la guerre civile fait rage dans de nombreux pays, depuis la Syrie jusqu'à l'Ukraine, pour ne citer que les deux plus médiatisées... et plusieurs pays, dont la France, s'engagent militairement pour ramener la paix... sans beaucoup de succès apparemment.

Sans vouloir être alarmiste, tout cela donne à penser. Même si les éléments cités plus haut ne sont peut-être que des signes avant-coureurs et que la "vraie" fin du monde sera sans doute autrement dévastatrice... Et puis ça m'embête quand même sérieusement d'avoir un discours apocalyptique. Mais quand même, les "signes"... D'autant plus si on les rapproche de ce qui se passe par ailleurs, au niveau sociétal : mariage "pour tous", qui a pour conséquence de fragiliser les enfants, la famille, euthanasie "pour tous" ou presque, avec la relaxe du Docteur Bonnemaison, qui a quand même assassiné 7 patients, autorisation de l'avortement et surtout sa gratuité pour toutes les femmes, y compris pour les très jeunes filles mineures (de 15 ans à 18 ans), sans avoir besoin, dans leur cas, du consentement parental. Contraception gratuite également pour les jeunes filles, alors que dans le même temps, la suspicion est une réalité quant à l'inocuité de ces traitements. L'enfant est un objet que l'on peut acheter dès avant sa naissance (GPA), et sur lequel on a le droit de vie et de mort (avortement, euthanasie des mineurs en Belgique)... Même Christiane Taubira, au début du débat sur le "mariage pour tous" avait dit qu'il s'agissait d'un changement de civilisation... Bref, le monde, vu sous cet angle, me semblerait maintenant effrayant... si je n'avais pas l'espérance chrétienne et la certitude que Jésus a déjà vaincu le Mal, la mort et qu'il nous a sauvés.

Il est mort pour moi, il y a 2000 ans, pour que, grâce aux sacrements de l'eucharistie et du pardon, je sois régénérée, pour que j'aie la vie éternelle.
Mais c'est quoi, la vie éternelle ? C'est quoi le risque, si on ne croit pas ?
Dans son livre, Sulema écrit les paroles de Marie, qui décrit la vie après la mort comme trois lieux vers lesquels nous irons tous au jour du Jugement. L'enfer, pour ceux qui se seront détournés définitivement de Dieu, le Purgatoire (et elle parle même des "flammes du Purgatoire") et le Paradis, où n'iront que très peu de personnes, selon elle. Même de grands saints font un petit tour par le Purgatoire et ses flammes pour expier les péchés commis de leur vivant, avant d'aller au Ciel.
Du coup, je comprends mieux ce qu'a dit Marie à l'un des voyants à Medjugorje, quand elle demande à chacun de confesser ses péchés une fois par mois ! C'est qu'il y a du boulot ! Et, surtout, que c'est essentiel. Parce que tout ce qui n'aura pas été pardonné sur terre sera expié au Purgatoire. Et ce n'est que quand notre âme sera purifiée par les flammes du Purgatoire que nous pourrons enfin nous présenter devant Saint Pierre qui nous ouvrira alors les portes du Paradis où nous goûterons alors aux délices de la vie et du bonheur éternel.

Vous savez quoi ? Je n'ai pas du tout envie de passer une éternité, ni en enfer, ni dans les flammes du Purgatoire. Parce que ce qui pourrait n'être qu'un instant pour Dieu peut tout aussi bien être une éternité de souffrances pour moi, même si, après, j'ai le bonheur d'entrer au Paradis.
Donc il faut prier pour les âmes du Purgatoire. Pour qu'elles puissent entrer au Paradis.

Mais de cela, je retire pas mal d'autres enseignements.
J'ai eu la grâce d'être guérie. Je dois donc témoigner et avertir. Prévenir des dangers de certaines formes de méditation, du Yoga, du Taï Chi... témoigner aussi de la miséricorde de Dieu. De la purification que donne le sacrement du pardon pour qui se repent sincèrement. De la renaissance que l'on vit quand on a eu la grâce de recevoir ce pardon du Christ par les mains de son ministre qu'est le prêtre. Parce qu'en réalité, à chaque confession, c'est le Christ lui-même qui agit, qui bénit, qui remet les péchés.

Hier, une de mes amies est venue à la maison. Cela faisait un bon moment que je ne l'avais pas vue, et je l'ai croisée deux fois en juin, sans jamais avoir le temps de discuter vraiment avec elle. Du coup, nous avons fixé l'après-midi d'hier pour qu'elle vienne et que nous puissions échanger. Je l'ai écoutée me parler de certains problèmes qu'elle a et qui l'ont conduite à consulter un acupuncteur. Et à faire du Yoga. J'ai d'abord hésité, je ne savais pas si je devais ou non lui parler de mon vécu. J'ai donc résisté à la petite voix qui me disait "Vas-y, parle, elle est en danger". Et puis, je lui ai partagé ce que j'ai vécu à la naissance de Louise-Marie, la guérison, qui a suivi celle de l'année précédente lors du retrait du stérilet. Une fois qu'elle a vu ce que le Seigneur était capable de faire dans ma vie, j'ai pu lui parler du reste.
Elle m'a demandé pourquoi je lui disais tout ça. Je lui ai répondu que je n'avais pas le droit de me taire. Elle n'avait pas bien compris pourquoi. Elle pensait que c'était purement altruiste ("tu sais que c'est mauvais, alors tu m'avertis"). Mais non, c'est bien plus simple que ça. Si elle se perd et qu'elle s'ouvre au mal à cause de ses pratiques (yoga en particulier), parce que je ne l'ai pas avertie du danger, alors je suis moi aussi un peu responsable de sa perte. Il y va non seulement du salut de son âme, mais aussi de la mienne. Finalement, c'est assez égoïste de ma part, mais je n'ai pas envie de mourir ou d'aller en enfer parce que j'aurais omis de prévenir une amie du danger qu'elle court, alors même que j'ai eu la grâce d'en être sauvée par le Christ lui-même lors d'une confession décoiffante...

Le baptême a fait de moi un prêtre, pour offrir au Seigneur mes souffrances en réparation, un prophète, pour témoigner de ma foi dans ce monde, et un roi, pour me mettre au service de mes frères et changer ce qui peut l'être dans ce monde. C'est finalement la mission de chaque baptisé. Je dois annoncer, témoigner, servir. Je le fais bien pauvrement, par ce blog, par les discussions avec mes amis, auprès de mon mari et de mes enfants. C'est un combat quotidien, c'est loin d'être facile. Et le Seigneur sait par quoi je suis passée pour en arriver là.

Finalement, fin du monde ou pas, demain ou dans 1000 ans, peu m'importe. C'est aujourd'hui, ici et maintenant que ma conduite doit être sous le regard de Dieu, que je me place dans sa main, sous sa protection. Et, vous savez quoi ? J'en suis parfaitement heureuse !
Quand on a l'essentiel, peu importe qu'il manque de l'argent sur le compte en banque à la fin du mois. Quand je me présenterai devant mon Dieu, au jour du jugement, je sais que je serai jugée sur ce que j'ai fait, pas sur ce que j'ai...

Merci, mon Dieu, merci, mon Bien-aimé Jésus, merci, ô Saint-Esprit, de prendre soin de moi, d'éclairer ma conscience. Merci Marie de m'aider à avancer sur ce chemin, sous ta protection.