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jeudi 19 mars 2015

Contraception, avortement, Méthode Billings

Il y a un peu moins d'une semaine, mon mari et moi sommes allés à Strasbourg pour une formation approfondie sur la méthode Billings. Alors d'abord, on avait tout faux depuis le début. Quand on fait une formation "approfondie", cela suppose qu'on a quelque part déjà été formé aux bases. Ce qui n'était pas notre cas.
Mais malgré tout, nous avons pu comprendre ce qui nous a été enseigné, parce que cette méthode est scientifique et reprend grosso modo le cours de biologie de première S (quand j'y étais en... 1991 ! Oui, je sais, ça date !).

Alors avant tout, il faut bien savoir de quoi on parle ici. La méthode Billings est bien connue en France et dans le monde pour être une méthode de régulation des naissances, qui plus est prônée par l'Eglise. Alors ça, déjà, c'était un bon point parce que depuis un certain nombre d'années, mon mari et moi cherchons à vivre en cohérence avec le message de l'Eglise sur le corps et la sexualité en particulier. Ce qui suppose qu'on n'est pas des "lapins", mais qu'on n'utilise pas non plus de méthode de contraception. Ce qui est quand même assez contradictoire dans les faits, vous l'avouerez. Comment, donc, résoudre la quadrature du cercle (en gros, comment faire en sorte que le couple se porte bien du point de vue intimité et que nous ne devenions pas parents de quinze enfants, sans pour autant avoir recours au préservatif, à la pilule, au stérilet ou à tout autre moyen de contraception/stérilisation) ? C'est là tout l'enjeu...

Alors dans un premier temps, il faut absolument savoir de quoi on parle quand on parle de contraception. Contrairement à ce que nous dit l'Etat et ce qu'il nous vante (pilule gratuite pour les jeunes filles, avortement libre et gratuit pour toutes, j'en passe et des meilleures), la contraception, ce n'est pas anodin. Ça comporte des risques, et pas des moindres. En allant sur le site de vulgarisation médicale Doctissimo, je suis tombée sur la Diane 35, l'une des pilules les plus connues. Au départ prescrite pour des questions d'acné, elle est largement utilisée dans un but contraceptif. Et la liste des effets secondaires indésirables est longue, très longue, et elle fait peur. Cela va de la baisse de la libido au cancer du sein, en passant par les AVC, embolies pulmonaires, troubles de l'humeur, prise de poids (ou perte de poids), infarctus du myocarde, hypertension artérielle et autres. Rien d'anodin, donc. Et les risques, bien sûr, sont amplifiés en cas d'obésité, ou encore de tabagisme... Tous ces effets secondaires, bien sûr, ne prennent pas en compte les risques de grossesse malgré la pilule, parce qu'il y en a quand même... Environ 1 à 2 cas pour 100 femmes qui utilisent la pilule. Soit un taux de 98 à 99%. C'est pas mal, mais n'enlève pas le risque. (En fait, le préservatif est bien pire de ce point de vue : le taux d'échec est de 14% selon les statistiques publiées en France et aux Etats-Unis !). C'est ça, la contraception. Qu'elle soit sous la forme d'une pilule à prendre 21 jours sur 28 ou d'un stérilet aux hormones, c'est la même chose...
Quant aux moyens radicaux que sont les méthodes de stérilisation (ligature des trompes en particulier), je ne suis pas certaine que créer un bouchon dans la trompe soit ce qu'il y a de mieux pour le corps de la femme. Quid du risque de kyste, de cancer... ? Non, vraiment, je ne vois pas l'intérêt...

Par ailleurs, il ne faut pas oublier comment fonctionnent la pilule et le stérilet hormonal. Pour être certains que ça marche, les contraceptifs hormonaux agissent à plusieurs niveaux. Au niveau de l'ovaire, d'abord, dont ils bloquent le fonctionnement normal en empêchant l'ovule d'arriver à maturité (soit dit en passant, je me demande dans quelle mesure on peut imputer les kystes ovariens à l'utilisation de la pilule ?). Mais comme les premières pilules, très dosées, provoquaient des déséquilibres hormonaux, on a réduit les taux... et l'efficacité du même coup. Donc, aujourd'hui, les contraceptifs hormonaux agissent aussi sur les trompes, les détériorant pour ralentir la progression de l’œuf, une fois fécondé, pour éviter qu'il n'arrive à temps dans l'utérus pour s'y nicher. concrètement, dans les trompes, il y a des cils qui aident le déplacement de l’œuf et ces cils sont détruits par l'action de la pilule. Enfin, pour être sûrs que l’œuf fécondé ne pourra pas se développer, les contraceptifs hormonaux (mais aussi et surtout le stérilet en cuivre) détruisent la muqueuse utérine et la rendent impropre à la nidation. 
En gros, en vrai, le stérilet et la pilule provoquent un certain nombre d'avortements très précoces dont on ne sait absolument rien !
Personnellement, maintenant que je sais que la pilule ou le stérilet sont susceptibles de me détruire de l'intérieur et que la ligature des trompe peut éventuellement provoquer un cancer, je préfère m'en passer !

Dans un second temps, il faut quand même dire quelques mots de la méthode et de la philosophie qui la sous-tend.
Alors tout d'abord, la méthode est scientifique. C'est-à-dire qu'elle est basée sur des faits scientifiques prouvés, que toute femme peut observer, donc connaître et reconnaître. À condition de faire l'effort de s'observer. M. et Mme Billings, médecins australiens, ont découvert dans les années 1960-1970 l'importance du rôle de la glaire cervicale (celle qui est sécrétée au niveau du col de l'utérus de la femme) dans la fécondité. En gros, pour faire simple, plus la glaire est épaisse, moins la femme est fertile. Plus la glaire est transparente, liquide, et plus la période de fécondité de la femme (le pic d'ovulation) est proche. C'est très simple : la glaire épaisse forme un bouchon empêchant les spermatozoïdes de dépasser le col de l'utérus. La glaire liquide sert de réservoir nourricier et d'escalator aux spermatozoïdes pour favoriser leur migration jusque vers les trompes et ainsi permettre à la fécondation d'avoir lieu dans les meilleures conditions.
Le corps est vraiment formidablement bien fait, non ?

Alors le petit plus de cette méthode, c'est qu'elle met fin à l'indifférence de l'homme dans la question de la gestion de la fécondité du couple. Parce que là, pour le coup, il est forcément mis à contribution et il doit jouer le jeu. Le dialogue dans le couple en est favorisé, parce qu'il n'est pas question de ne faire que ce qu'on veut en période féconde, pour peu qu'on ne veuille pas ou plus d'enfants, parce que, forcément, un jour au l'autre, un petit bout de chou viendrait agrandir la famille. L'homme devient donc partie prenante dans cette question de la fécondité de la femme (et donc du couple) et ne peut plus se retrancher derrière la traditionnelle excuse de la plaquette de pilule dont il n'a que faire tant qu'il peut assouvir ses besoins sexuels. Autre bénéfice non négligeable : quand le couple s'unit, avec cette méthode, les deux sont d'accord. C'est-à-dire qu'on est loin, très loin, même, du travers de la pilule qui rend la femme inconsciemment disponible pour répondre aux instincts sexuels de l'homme n'importe quand. Bien sûr, les hommes sont plutôt civilisés en général et ne violent pas leurs femmes tous les jours, mais quand même, la seule excuse valable que les femmes ont trouvé pour ne pas répondre à l'envie de sexe de leurs maris quand elles-mêmes n'en ont pas envie, c'est... la migraine ! Là, au moins, quand il y a union, il y a forcément dialogue au préalable. Et ça change tout dans la relation.

Alors, bien sûr, cette méthode suppose une abstinence totale pendant la période féconde si on ne veut pas avoir d'enfants. Cette continence est un apprentissage pour certains, mais peut être aussi une occasion pour le couple de développer d'autres façons de se manifester son amour qu'au travers de l'acte sexuel... ou d'apprendre à jouer aux cartes.

Pour ma part, vous l'aurez compris, je suis conquise, d'autant plus que cette méthode répond à 100% à notre désir, à mon mari et à moi, de vivre notre sexualité dans le respect de ce qu'en dit l'Eglise catholique. Et ce n'est pas rien !