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je préfère le penser... à mon image :
complexe, éclectique, et forcément fait d'un peu de tout.

mardi 12 août 2025

État incohérent ?

Je me pose souvent des questions sur l'état de notre État, ou plutôt sur l'état mental de nos dirigeants (avec tout le respect que je dois à ces hommes et à ces femmes qui assument de lourdes responsabilités à tous les niveaux). Il y aurait tant à dire !

En ce moment, je rattrape le retard pris dans mes lectures du magazine catholique « Famille Chrétienne », et je retombe sur des articles écrits aux mois de mai et de juin, au moment du vote au Parlement de la loi sur l'euthanasie et le suicide assisté. Alors, bien sûr, je ne suis pas en phase avec l'actualité. L'actualité, ce sont les vacances, le budget, le tsunami en Asie, et encore le budget... Pourtant, parfois, il est bon de revenir sur des événements passés, sur des lois promulguées, avec (ou pas d'ailleurs) un peu de recul, souvent nécessaire tant ces sujets sociétaux sont chargés de sens, et porteurs, c'est le cas de le dire, de vie ou de mort.

L'autre raison qui me pousse à écrire à nouveau sur ce blog, c'est que je suis retombée il y a quelques jours sur un échange via Facebook avec une de mes lectrices (il se trouve que je suis aussi une de ses lectrices, ça aide un peu), qui date d'il y a un peu plus de dix ans, et qui m'a incitée à remettre les « mains dans le cambouis ». Parce qu'en dix ans, il s'est passé beaucoup de choses. Et là aussi, bizarrement, il était question de lois sociétales, c'était un peu après le débat sur le mariage pour tous et la loi qui a suivi...

Donc l'euthanasie. Il faut appeler un chat un « chat ». Parce que « droit à mourir dans la dignité », d'abord, ça n'a aucun sens. Cela a été dit par beaucoup, et bien mieux que je ne saurais le faire, mais je m'insurge contre ce hold-up du mot « dignité » par une association qui prône le droit à tuer son prochain, ou a l'aider à le faire lui-même. Quand on y pense, cela sous-entend que ceux qui sont opposés à cette loi seraient favorables à une mort indigne ou bien considéreraient normal de laisser mourir à petit feu ceux qui souffrent au prétexte d'une loi (« Tu ne tueras pas ») édictée depuis des millénaires et interdit sociétal fondamental permettant la vie en commun. Non, refuser l'euthanasie, ce n'est pas approuver l'indignité de la mort. D'ailleurs, il ne s'agit pas de dignité, dans la mort. Il s'agit de personnes. Une personne est-elle digne ? Je crois que oui. Que toute personne est digne, en elle-même, quel que soit son état : petite, grande, puissante ou non, handicapée ou bien-portante, productive ou non, âgée ou jeune. Une grand-mère est-elle moins digne que le bébé qu'elle fait sauter sur ses genoux ? Les deux sont « improductifs » au sens professionnel du terme. Les deux représentent un « coût » pour la société : l'une en pension de retraite et soins médicaux, l'autre en frais de garde, allocations pour aider les parents, congés parentaux et soins médicaux également. Seulement, il semble que, dans notre société, aujourd'hui, la grand-mère ait un désavantage sur le bébé : sa vie est « derrière elle », alors que celle du bébé est devant lui.

Soit.

Et alors ?

Est-elle pour autant moins digne ? Sa vie passée, même si elle est derrière elle, ne représente-t-elle rien pour personne ? Cette femme a éduqué des enfants, travaillé, aimé, joué, ri, été bénévole dans une association, peut-être, rendu service à sa voisine, donné de son temps, de ses compétences, permis peut-être aussi à l'un des enfants du quartier de ne pas faire trop de bêtises après l'école en gardant un œil bienveillant sur lui... Ou en servant de baby-sitter en l'absence des parents, comme cela est arrivé à notre voisin, pourtant pas très sympa, de le faire quand j'étais petite ?

Il n'y a rien d'indigne dans la vieillesse. Ni dans la maladie, d'ailleurs. Ni dans la dépendance. Parce que la dignité d'une personne n'est pas dans son état de santé, dans ce qu'elle peut ou ne peut pas faire, dans le coût qu'elle représente pour la société ou pour sa famille. La dignité d'une personne, elle est dans la personne elle-même, dans le fait même que la personne existe. Elle existe, donc elle est digne. C'est tout. Elle est digne parce qu'elle existe, parce qu'un jour elle est née. C'est aussi simple que ça.

Ce qui est indigne, en revanche, c'est la manière dont nos aînés peuvent être traités dans certains établissements censés prendre soin d'eux. Et qui rognent sur les protections urinaires, les quantités sur les plateaux-repas, ou qui pressurent le personnel soignant au point que certains en deviennent maltraitants. Elle est là, l'indignité. Dans le manque de soins qui sont donnés à ceux qui nous ont élevés, soignés, éduqués... et à qui nous devons la vie. En ce sens, c'est la loi sur l'euthanasie elle-même qui est parfaitement indigne, puisqu'elle dit en creux : « Ta vie ne vaut pas la peine d'être vécue. » Ne voit-on pas l'horreur qu'il y a derrière cette loi ?

Depuis plus de deux ans et demi, je suis aumônier en hôpital psychiatrique. Et là, une incohérence majeure me frappe : les patients que je reçois sont tous en souffrance, bien sûr, et beaucoup sont là parce qu'ils ont fait une tentative de suicide. Vous la voyez, là, l'incohérence ?

Nous vivons dans un pays où il n'est absolument pas inconcevable de recevoir des injonctions aussi contradictoires que « vous pouvez demander à mourir » aux uns et « on va vous hospitaliser parce que vous avez fait une tentative de suicide » aux autres.

Comment s'y retrouver ?

Comment concilier les deux, le soin à ceux qui n'en peuvent plus de vivre et la mort à donner à ceux qui n'en peuvent plus de vivre ? Une telle bêtise me laisse pantoise, je l'avoue. Tellement que je n'ai même pas cru, au début, que cette loi pouvait être possible.

Alors soit c'est moi qui n'ai rien compris, encore une fois, soit notre pays est schizophrène et marche totalement sur la tête. Il faut vraiment s'accrocher, en France en 2025, pour ne pas devenir complètement fou. C'est peut-être pour ça que la santé mentale est décrétée « grande cause nationale » ? Ce serait bien que nos décideurs aillent consulter, alors, non ?

Parce que la question reste posée : comment peut-on justifier en même temps d'inscrire dans la loi la possibilité de se donner la mort, pour leur « bien », et interner en psychiatrie ceux qui veulent se donner la mort, pour leur bien ? Serait-ce là le dernier avatar du « En même temps » macronien ? Jusqu'à la nausée, ce « en même temps » ? Jusqu'à l'absurde le plus complet ?

Je vois ici deux raisons majeures, mais qui ne peuvent pas être évoquées tant elles seraient violentes pour nos concitoyens, à cette incohérence flagrante de nos dirigeants : le manque de foi et l'argent. Il y en a d'autres, bien sûr, comme, par exemple, le rôle des lobbys, mais ce rôle ne peut avoir un impact que parce que notre pays a perdu la foi et est guidé par Mammon.

Le manque de foi et l'argent, donc. Parce que les deux semblent intimement liés. Depuis des lustres, d'ailleurs, et pas uniquement depuis la loi de 1905 qui sépare l’État et les Églises. Depuis les Lumières, et sans doute avant. Elle est déjà prégnante dans les Évangiles, pour ne parler que de la civilisation judéo-chrétienne, puisque c'est Jésus lui-même qui nous dit : « Vous ne pouvez servir deux maîtres. (…) Vous ne pouvez pas servir Dieu et l'argent. » Dans la bouche de Jésus, c'est très clair : on n'a qu'un seul maître : Dieu ou l'argent. Pas l'un et l'autre. Et il n'y a pas de compromis.

Il ne s'agit pas de vouer aux gémonies l'argent et de le fuir, comme on l'a longtemps pensé dans les sphères catholiques par exemple. L'argent n'est ni bon, ni mauvais en tant que tel. Et nous avons besoin d'argent pour vivre. En tant que mère de quatre enfants, dont trois étudiants, je sais de quoi je parle ! L'argent est nécessaire pour manger, se loger, se vêtir, étudier, se déplacer... Il ne s'agit pas de s'en passer, surtout pas quand on a charge de famille. Pour décider de vivre librement dans la pauvreté, il faut n'être responsable que de soi-même, comme le sont les membres des ordres religieux mendiants, par exemple. Mais quand on a des enfants qui, eux, n'ont rien demandé et ne font que subir les choix de leurs parents, il peut être bon de leur assurer quand même le minimum pour qu'ils vivent dans de bonnes conditions et pour ne pas « pourrir » d'entrée de jeu leur vie d'adultes. Quand eux auront atteint l'âge adulte, alors ils pourront, s'ils le souhaitent, embrasser une vie de pauvreté, de sobriété volontaire. Mais tant qu'ils sont sous notre responsabilité de parents, c'est à nous, parents, de prendre soin d'eux et, sans les pourrir non plus par des biens inutiles ou superflus (comme le énième téléphone portable à la mode ou la 3e paire de baskets dernier cri), de leur donner ce dont ils ont besoin pour grandir sereinement.

L'argent, donc, s'il est décrié par Jésus dans les Évangiles, ce n'est pas parce qu'il n'est pas bon en soi, mais parce qu'il ne doit pas devenir un but. Il s'agit de ne pas se tromper : l'argent n'est pas un problème tant qu'il reste un outil, et non une fin en soi.

Et c'est bien ça le principal problème de notre monde. En « virant » Dieu de partout (de nos vies, de nos hôpitaux, de nos écoles, de nos rues, de notre monde en général), on a fini par oublier que, sans Dieu, nous avons malgré tout besoin de buts dans nos vies, de directions, de sources d'enthousiasme, de moteur pour agir, pour nous donner l'élan pour nous lever le matin, donner un sens à notre travail, à nos journées, à nos vies quotidiennes, tout simplement. Or, quand on supprime la transcendance de nos vies, que nous reste-t-il ?

La jouissance.

Jouir sans entraves, comme on le voyait écrit en 1968, un peu partout. Jouir, dans tous les sens du terme : sexualité débridée, drogue, argent, alcool, jeux (d'argent de préférence), individualisme, congés, loisirs... Tout, pour donner du sens, parce que sinon, la vie est vide. Aujourd'hui, je ne peux que constater que ce qui gangrène le monde, c'est tout simplement le fait que nous ayons mis Dieu au placard. Sans Dieu, sans transcendance, tout devient permis, et surtout désirable. Vital, même. Parce que la nature a horreur du vide. Sans transcendance, le vide intérieur est immense, et invivable. Il faut donc le combler par autre chose. Et le plus satisfaisant, c'est bien l'argent : c'est tangible, concret.

Alors, quel est le problème ?

Euthanasie, suicide assisté. Pourquoi ça pose question? Pourquoi ça ne « marche » pas, d'un point de vue logique, du point de vue sociétal ? Qu'est-ce que ça dit de notre vie en société ?

Imaginons que cette loi passe (et elle passera, malheureusement, n'en doutons pas)... Comment croyez-vous que les choses vont se passer ?

Je ne parle pas de ceux qui, avant même d'être malades ou en fin de vie, militent activement pour ouvrir ce « droit » à mourir « dans la dignité », mais de nos personnes âgées, souvent en maison de retraite ou en EHPAD parce qu'elles ne peuvent plus rester chez elles : croyez-vous que, sachant combien coûte leur hébergement chaque mois, elles verront encore tout cela sereinement ? Je me mets à la place de cette petite femme que j'ai rencontrée, et qui me disait que son mari, qui perd la tête, croyait qu'elle dilapidait l'argent du couple, alors qu'en réalité, quasiment tous leurs revenus (sa retraite à lui, et une bonne partie de la sienne), partaient dans les frais d'hospitalisation en USLD. Du coup, cette femme se privait pour que son mari soit correctement pris en charge. Si cet homme avait toute sa tête, croyez-vous qu'il accepterait d'être un « poids » pour sa femme ? Croyez-vous que, sachant qu'il existe une solution radicale, il ne la demanderait pas, uniquement pour soulager sa femme des difficultés qu'elle rencontre au quotidien, entre les déplacements pour aller le voir et le coût que ses soins ont pour elle ? N'aurait-il pas envie d'en finir plus vite, juste pour que son épouse ne souffre pas trop ? Ne se sentirait-il pas un poids pour elle, pour leurs enfants, pour la société, lui qui a toujours travaillé de ses mains, payé ses impôts et se dit fier de ce qu'il a accompli honnêtement ?

À partir de quand une personne dépendante commence-t-elle à se sentir « de trop » ? Des personnes âgées qui me disent vouloir en finir, j'en rencontre régulièrement. Mais pour l'instant, ils savent que ce n'est pas possible. Alors ils peuvent se permettre de le dire pour exprimer leur ras-le-bol, leur souffrance, la perte de sens. Mon travail consiste à les accompagner sur ce chemin du lâcher-prise, et à leur montrer, par ma présence et le temps que je passe avec eux, qu'ils sont dignes, importants pour d'autres, que leur vie, même s'ils sont au fond d'un lit, mérite d'être vécue jusqu'au bout.

Et puis, il y a la question des médecins, et du lien entre le médecin et le patient. Aujourd'hui, quand un patient demande à un médecin d'abréger sa vie, le patient sait que le médecin ne peut pas le faire. C'est encore pour cela qu'il se donne le droit de l'exprimer. Cela lui permet de dire au médecin qu'il a mal, qu'il n'est pas bien, qu'il a besoin d'aide, de soutien et de compassion. Mais que deviendra cette parole, cette demande d'aide, si la parole du patient devient un signal pour le médecin de donner la mort plutôt que d'aider à continuer à vivre jusqu'au bout ?

Il y a bien sûr un aspect très cynique à cette histoire : l'argent, encore et toujours. Il est bien sûr bien moins coûteux, économiquement parlant, de tuer un patient plutôt que de l'accompagner sur le long terme dans un hôpital ou une maison de retraite. C'est aussi bête que ça... Un médicament à administrer, et tout est fini dans un cas. Une équipe à rémunérer, un hébergement à financer, des soins à prodiguer, des repas, du matériel, des professionnels divers et variés pour la prise en charge d'une seule personne dans le cas des soins palliatifs... Que croyez-vous qui coûte le plus cher à la société ? À un moment où on parle de plus en plus de la dette abyssale de la France, où on fait travailler de plus en plus longtemps ceux qui travaillent déjà, où on donne des chèques pour tout à ceux qui ne travaillent pas pour acheter la paix sociale, où l’État cherche en permanence à faire des économies de bouts de chandelles, au mépris même des citoyens de ce pays, l'euthanasie et le suicide assistés ne font-ils pas partie, même si ce n'est bien entendu jamais dit comme ça, d'une sorte de « solution », au moins en partie, au problème du budget de la Sécurité Sociale ? Mais non... je dois me tromper. Nos élites ne peuvent pas être aussi cyniques : ils se sont engagés en politique pour servir notre pays et ses citoyens, non ?

Non ?

Autre paradoxe qui montre aussi, par l'autre bout de la lorgnette, les incohérences de l’État : la question de l'avortement.

Je lisais un billet de Gabrielle Cluzel, qui disait dans Famille Chrétienne qu'en réalité, la loi sur l'euthanasie était déjà passée il y a... 50 ans. En 1975, quand la loi Veil sur l'avortement a été adoptée. C'est à ce moment-là qu'on a accordé à la société un « permis de tuer » les plus faibles et les plus fragiles. D'abord les bébés, et aujourd'hui, les personnes malades, âgées, qui en feraient la demande. Comme c'est pratique ! « Mais c'est une loi qui n'enlève rien à ceux qui ne la demanderont pas ! Elle ne fait que donner un droit supplémentaire à ceux qui souffrent ! »

Tout comme l'avortement est un « droit » supplémentaire, c'est ça ?

Un droit pour qui ? Pour la femme ? Vous en êtes vraiment sûrs ? La femme a-t-elle gagné quelque chose dans cette bataille pour le droit de mettre fin à la vie du bébé qu'elle a conçu ?

Je m'étonne toujours que les femmes voient dans l'avortement une conquête ou un droit supplémentaire pour elles. Finalement, avec l'avortement, le désengagement des pères est encore plus grand qu'avant. « Tu es enceinte ? Ben t'as qu'à avorter ! » « T'as oublié ta pilule ? Pas grave ! Il y a l'avortement ! » « Si tu avortes pas, je te quitte ! »

Les hommes sont-ils plus présents ? J'en connais, oui. Ce sont ceux qui assument, et, ou qui refusent d'avoir des relations sexuelles n'importe quand et avec n'importe qui. Et en général, ils sont opposés à l'avortement, d'ailleurs.

On continue ?

1975 : loi Veil dépénalisant l'avortement.

1981 : loi interdisant la peine de mort en France.

Vous la voyez, l'incohérence, ici ? On interdit de tuer des criminels, mais on autorise la mise à mort des bébés à naître...

« Réarmement démographique ». Ça vous dit quelque chose ? Oui, ce sont bien les mots de notre président de la République, il y a quelques mois. Il faut réarmer démographiquement le pays, parce que ça ne va plus : nous sommes passés en-dessous du seuil de renouvellement de la population, pour la première fois de l'histoire de la France (hors périodes de guerres, sans doute). Là aussi, on a droit au « en même temps » macronien : Il faut réarmer démographiquement la France, mais on inscrit l'avortement dans la Constitution, pour le « sacraliser »... Ou quand on supprime Dieu d'un côté, on en crée un autre immédiatement après (la nature a horreur du vide, vous vous souvenez?). Pourtant, avoir plus d'enfants serait une excellente nouvelle pour notre société. Parce que notre pays est basé sur la solidarité nationale, et notamment la solidarité entre les générations. Les parents élèves leurs enfants, oui. Les enfants quand ils grandissent, prennent soin de leurs parents vieillissants. Sinon, il y aurait encore plus de demandes de places en maisons de retraite et en EHPAD ! Les grands-parents, quand ils en ont la possibilité, gardent souvent leurs petits-enfants pendant que leurs enfants sont au travail. Les enfants, par leur travail, payent les pensions de retraite de leurs parents. Et puis... On n'aurait pas besoin de « réarmer démographiquement » notre pays si on permettait aux 220.000 (environ) bébés qu'on tue chaque année dans les ventres de leurs mères de venir au monde...

Et il y a un autre aspect non négligeable : avoir des enfants, c'est parier sur l'avenir. C'est croire que l'avenir peut être porteur de vie. Et pour l'instant, le message qu'envoie le gouvernement (et la société en général d'ailleurs), c'est que l'avenir est porteur de mort. La mort est partout, dans les ventres des futures mères (qui ne le deviendront jamais, puisqu'elles avortent de plus en plus), dans les chambres des maisons de retraite et des EHPAD (puisqu'on est en train de voter une loi qui permettra de les tuer sans aucun remords, puisque ce seront eux qui le demanderont). Ce pays est non seulement en train de vieillir, mais il est aussi en train de mourir. Pas étonnant, donc, qu'il n'y ait plus d'espoir. Plus d'espoir pour les jeunes, à qui on rebat les oreilles en permanence à propos du réchauffement climatique. Ils ne se marient plus, n'ont plus d'enfants (ou si peu), se perdent dans les réseaux sociaux, passent leur temps libre chez le psy parce que leur vie est insupportable... La santé mentale, des jeunes en particulier, est quand même une « grande cause nationale »... Mais c'est normal, qu'ils n'aillent pas bien, nos jeunes ! C'est logique, si la mort est le seul horizon que la société a à leur proposer. Et je ne parle même pas des guerres, mais de la mentalité actuelle, individualiste et cynique au point d'en arriver peu à peu à briser l'élan vital de nos jeunes de 20 ans. L'âge où, normalement, on est tout feu, tout flamme, où on fait des projets d'avenir et où on n'a peur de rien.

Donc il reste une seule solution : Dieu. Dieu, c'est la Vie en abondance, la joie de la résurrection, la joie de l'accueil de l'autre, l'espérance, la charité envers le prochain, des frères et des sœurs bienveillants qui prennent soin les uns des autres, qui s'inquiètent les uns des autres et se soutiennent mutuellement. Rien n'est parfait, surtout pas dans l’Église. Mais la fraternité, la véritable fraternité, celle qui se joue en actes (et non pas qui s'affiche de manière stérile sur le fronton de nos mairies, sans qu'elle soit réellement suivie d'effets), la vraie fraternité existe. Elle n'est pas le seul apanage des croyants (et d'ailleurs, tous les croyants ne sont pas dotés d'une fibre fraternelle, loin s'en faut!). Mais elle est souvent impulsée par des croyants. Et si elle existe malgré tout, c'est parce que certains croient encore en ce Dieu bon et miséricordieux, ce Dieu qu'on a « fichu dehors ».

Et si on lui redonnait une place ?