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lundi 9 mars 2020

Coronavirus, bienvenue en Absurdie !!!

Cela fait un moment que je n'ai pas eu le temps de publier ici. Dommage, car entre les Gilets Jaunes, la réforme des retraites et les histoires grivoises de Griveaux, il y aurait eu de quoi. Mais bon, il faut croire que le temps passe désormais trop vite pour être sur tous les fronts... alors je vais me contenter du virus qui occupe en ce moment tous les esprits : le Covid19, plus connu, pour l'instant, sous le nom de Coronavirus.

Alors je ne vais pas faire l'affront à mes lecteurs de croire que je vais leur apprendre quelque chose. On parle tellement de ce virus partout (sur les plateaux de télévision, dans les documentaires d'Arte, dans les journaux, à la radio, sur les réseaux sociaux...) que je pense que vous en savez même plus que moi.
En revanche, vous ne savez sans doute pas ce qui se passe ici, en Alsace, où la gestion de la crise tend de plus en plus vers l'absurde, l'hallucinant et l'incompréhensible.
Petites précisions : j'habite dans le Centre-Alsace, dans le Bas-Rhin, à quelques kilomètres seulement du Haut-Rhin. Et comme le nuage radioactif de Tchernobyl avait pu, finalement, passer la frontière, il va de soi que le virus Covid19 a lui aussi fait fi de nos limites administratives. En gros, il s'en fiche totalement, ce qui prouve qu'il est tout à fait normal. Et qu'il est donc illusoire, pour nos pouvoirs publics, de tenter de limiter son expansion tout en continuant à autoriser les déplacements des personnes qui en sont potentiellement porteuses. Première absurdité, donc.

Depuis ce matin, mais c'était annoncé au début du week-end, les écoles (crèches, écoles primaires et maternelles, collèges et lycées) du Haut-Rhin sont toutes fermées pour éviter la propagation de Corona. Cette mesure paraît plutôt sensée, quand on sait que le Haut-Rhin fait partie des départements les plus touchés en France. Tout aussi logiquement, les enseignants et les élèves habitant dans le Bas-Rhin et allant au lycée, au collège ou à l'école dans le Haut-Rhin (et il y en a pas mal, en Centre-Alsace, de ces "transfrontaliers"), sont priés de rester chez eux, puisque leurs établissements respectifs sont tous fermés.
Ce qui semble un peu plus compliqué et un peu moins logique, c'est que cette mesure de non-déplacement est valable aussi dans l'autre sens : les élèves et enseignants habitant dans le Haut-Rhin, mais enseignant ou étant scolarisés dans le Bas-Rhin, non concerné par la fermeture des établissements, sont priés également de rester chez eux, toujours pour éviter la propagation de notre copain Corona, même s'ils sont en bonne santé (on ne sait jamais, hein, et on n'est jamais trop prudent quand il s'agit d'une épidémie, que dis-je ! D'une pandémie !!!, qui plus est mortelle pour un certain nombre de personnes quand même).
Soit. On peut comprendre la logique, il s'agit de confiner les Hauts-Rhinois, potentiellement plus à risque que les Bas-Rhinois, en espérant que l'épidémie ne s'étendra pas trop hors des frontières du 68.

Sauf qu'il y a quand même un léger problème. Et surtout une sorte de double discours. Vendredi soir, une de mes amies, enseignante dans le Bas-Rhin, en CLIS (CLasse d'Inclusion Scolaire, destinée aux enfants handicapés en particulier) a présenté des symptômes du type Corona. Etant vaccinée contre la grippe, il était peu probable que ce soit ça. Alors elle a suivi les recommandations officielles. Bien sûr, il n'était pas question de se rendre chez le médecin ou à l'hôpital, au risque de contaminer tout le monde. En bonne citoyenne respectueuse des lois, elle a donc appelé le 15 et a eu un médecin au téléphone, à qui elle a décrit ses symptômes et à qui elle a précisé son état vaccinal. La réponse du médecin a été à la fois scotchante, hallucinante et délirante (selon moi, mais qui suis-je, pour juger de l'état de santé mentale du médecin ? On va donc dire, simplement, que cette réponse m'a paru, pour le moins, assez étrange).
Il lui a dit, grosso modo, que nous étions sur le point d'entrer en phase aiguë d'épidémie. Donc, qu'il fallait être pragmatique. Un cachet de Paracétamol toutes les six heures pour la fièvre, et "sinon, Madame, vivez comme d'habitude, normalement". Ce qui veut dire qu'elle peut continuer à travailler, à faire ses courses, à rendre visite aux voisins et voisines, y compris les personnes âgées (nous vivons dans un village). Ce type de recommandations, dans des circonstances telles que celles que nous connaissons aujourd'hui, où la majeure partie des décès sont plutôt ceux de personnes âgées ou fragilisées par des pathologies sous-jacentes (maladies cardiaques, pulmonaires, etc.), peut donc paraître, à première vue, pour le moins légère.
Dans le cas de notre amie, récapitulons : elle est enseignante, en CLIS, au contact d'enfants dont certains sont trisomiques (donc avec des complications cardiaques avérées pour certains d'entre eux) et handicapés, donc pas trop à même de suivre à la lettre les recommandations d'hygiène données par les instances sanitaires. De quoi propager plutôt rapidement le virus si elle venait à être réellement infectée. Mais là encore, c'est compliqué de le savoir : il n'y a pas de tests pratiqués, en tout cas dans le Bas-Rhin, sur des personnes qui ne présentent pas un état de santé suffisamment grave et nécessitant une hospitalisation. Donc, on peut penser que le nombre de personnes réellement infectées par ce virus est bien plus élevé que celui qui est officiellement annoncé. J'ai lu, hier, que seuls 15% des malades nécessitaient une hospitalisation pour des complications pulmonaires. Donc que seuls 15% des malades sont réellement testés et diagnostiqués. Ce qui veut dire quand même qu'il y a 85% des malades qui ne savent pas si, oui ou non, ils sont porteurs de ce virus. Ça laisse rêveur, non ?
Mais bon, Messieurs-Dames, circulez, y'a rien à voir !

Alors là, du coup, je me pose quelques questions basiques, parce que certains faits heurtent ma logique et mon bon-sens (ou alors je ne suis ni logique, ni douée de bon-sens, ou bien encore, ma logique et mon bon-sens ne sont pas du tout les mêmes que ceux de nos dirigeants, les trois hypothèses étant, d'ailleurs, tout à fait plausibles).

Donc, je me dis que pour éviter la propagation d'un virus, la moindre des choses, c'est d'éviter que des personnes potentiellement infectées soit au contact d'autres personnes qui pourraient mourir de ce virus (les personnes âgées, les personnes fragiles, ceux qui souffrent de pathologies lourdes ou associées). Mais quand on pose la question au 15 du Bas-Rhin, la réponse est qu'il vaut mieux continuer à vivre normalement, puisque nous allons de toute façon tous passer par ce virus, tous être infectés, alors autant que ça se passe le plus vite possible, comme ça, ça durera moins longtemps. Une fois que tout le monde aura été atteint, ceux qui auront survécu pourront reprendre une vie normale...
Mouais. Ça, c'est une logique qui m'embête pas mal, même si je comprends le côté pragmatique (sur le mode "on ne peut rien faire pour contrer l'épidémie, alors autant l'affronter une bonne fois, vous en faites pas, ça va bien se passer") (méthode Coué, quoi), parce qu'elle condamne de fait les personnes les plus fragiles, les plus malades, les plus âgées. Et ben moi, je trouve ça parfaitement dég*******e, si vous voyez ce que je veux dire.

Deuxième question que je me pose : on pourrait quand même tester les malades qui se signalent, ne serait-ce que pour pouvoir les traiter correctement. Parce que les symptômes, ils sont plutôt simples : toux, fièvre, nez qui coule, mal de gorge. Il me semble que ça peut avoir pour cause un certain nombre de maladies, dont certaines sont plutôt bénignes, d'autres moins. On peut penser à la bronchite, à la pneumonie, à la grippe, bien sûr, à une simple angine, à une trachéite, à un rhume un peu costaud... Il est vrai que le paracétamol doit fonctionner dans tous les cas, pour faire baisser la fièvre en particulier et diminuer les éventuelles douleurs, mais, par exemple, entre une bronchite et une trachéite, comme ce n'est pas le même type de toux (grasse dans le cas de la bronchite, sèche pour une trachéite), le médicament ne doit pas être le même... sous peine d'aggraver les choses ou d'empêcher la maladie d'évoluer favorablement et de passer toute seule. Pour ce qui est de la grippe, de toute façon, c'est bien connu : "une grippe, c'est une semaine au lit avec du paracétamol, ou une semaine au lit sans paracétamol". C'est donc toi qui choisit...
En revanche, les conséquences de ces maladies sont assez différentes : il faut être vraiment hyper fragile pour mourir d'une angine ou d'une bronchite. Mais la grippe, elle, tue entre huit mille et dix mille personnes par an, rien qu'en France, et on est actuellement en plein pic de l'épidémie de grippe. Ça vaut quand même le coup de savoir ce qu'il en est pour pouvoir surveiller et traiter au mieux, non ? Ben, en fait, la préfète du Bas-Rhin a jugé que non. Sans doute vaut-il mieux ne pas savoir. Comme on va tous y passer, et que le résultat, c'est la mort des plus fragiles (que ce soit de la grippe ou du Covid19), pourquoi chercher ? On a qu'à attendre, finalement. Si les personnes âgées meurent, c'est que c'est le Covid19, parce qu'elles sont souvent vaccinées contre la grippe. Si elles ne meurent pas, c'est parce que c'était autre chose... ou qu'elles ont eu du bol.
Alors je me demande si cette décision de ne pas tester les malades (sauf ceux qui sont assez malades pour nécessiter une hospitalisation) pouvait s'expliquer ? Par exemple, pour ne pas alarmer les gens ? Ou bien par manque de tests disponibles ? Ou bien encore si c'était un signe de fatalisme, sur le mode "on ne peut rien faire, parce que de toute façon, on n'a pas de traitement, donc même si c'est le Covid19, la seule chose qu'on peut faire, c'est donner du paracétamol et attendre, alors autant ne rien faire du tout, sauf dire de prendre du paracétamol toutes les six heures et attendre..." Aveu de faiblesse ? D'impuissance ? Si c'est ça, c'est grave !!!

Troisième question : qu'en est-il des systèmes de protection ? D'après ce que j'ai su, il existe deux types de masques pour se protéger : le type 1, réservé aux malades, le type 2, réservé aux soignants. Le type 1 est peu efficace, le type 2 l'est plus, mais les stocks sont quasi-inexistants, depuis que ceux qui avaient été constitués pour l'épidémie de grippe A H1N1 (non, vous n'avez pas pu l'oublier !) se sont révélés inutilisables, faute d'avoir été nécessaires pour lutter contre l'épidémie et utilisés avant d'arriver à péremption (parce que oui, apparemment, ce type de protection se périme). Et depuis, les ministres qui se sont succédés au Ministère de la Santé n'ont pas jugé nécessaire de les renouveler. Il n'y a donc pas de stocks de masques de type 2. Quant aux masques de type 1, il y en a peu aussi, et c'est pour cette raison qu'ils sont réservés aux malades déclarés. Parce que si on en donnait à tout le monde, ben... il n'y en aurait tout simplement pas assez, d'autant plus qu'il faut les changer très régulièrement, faute de quoi, ils deviennent de vraies passoires et ne servent plus à rien.
Ce qui m'amène à une autre question : comment un pays comme la France, normalement doué de financements conséquents, d'un bon système de protection sociale, d'hôpitaux performants, peut-il en arriver à un tel manque de préparation face à une crise comme celle que nous traversons ?
Ah... mais peut-être est-ce parce que les trois derniers gouvernants n'ont eu de cesse de démanteler les hôpitaux publics ? De supprimer des postes de soignants ? De geler les crédits ?
Peut-être est-ce du à la politique de flux tendus qui veut qu'on n'a pas de stocks, ni de médicaments, ni de matériel, parce qu'il suffit de les commander et qu'ils arrivent dans la demi-journée ?
Oui... sauf si le fabriquant est chinois et que la Chine est en quarantaine, avec les usines à l'arrêt, depuis... le déclenchement de l'épidémie, justement !
Apparemment, il y a des gens qui se sont mis à réfléchir et qui ont dit que ce serait bien de relocaliser la fabrication des médicaments, au moins des molécules de base, plutôt que de les faire venir de Chine, comme c'est le cas, actuellement, pour 80% des molécules des médicaments vendus dans le monde !
Et là, on peut vraiment dire "Vive la mondialisation !" Et aussi : "Mais en voilà, une idée qu'elle est bonne ! En plus, ça va peut-être permettre de réellement faire baisser le chômage en France, si on recrée des usines ! Youpi !!!"

Alors une autre question se fait jour dans mon esprit : si les "ordres" venus d'en haut (de l'Etat, pour être claire) sont de ne pas confiner les malades, au risque de propager la maladie encore plus vite, quelle est l'obscure raison qui les a fait arriver à prendre cette décision, sachant que cette maladie est très contagieuse, qu'elle fait quand même un certain nombre de morts et ne semble pas avoir envie de s'arrêter, ni même de ralentir, du moins en Europe ?
Il semblerait, selon certains analystes, que la raison soit purement économique. Si nous en arrivions à un scénario à la chinoise, ou à l'italienne, maintenant, avec des zones entières confinées, avec des millions de personnes sommées de rester chez elles, l'économie mondiale s'arrêterait sans doute net. Plus de consommation (ou très peu, limitée à l'essentiel), des indices boursiers en chute libre, des actionnaires dans la panade parce qu'ils perdraient énormément d'argent sur leurs portefeuilles d'actions... Mon Dieu ! Naaaaannnnn. Ce ne doit pas être ça, la raison. Il est impensable que notre gouvernement ait décidé de prémunir le pays d'une crise économique, au risque de lui faire vivre une crise sanitaire XXL, avec des dizaines de milliers de victimes potentielles ! Non. Ce n'est pas imaginable, ça. Il n'est pas du tout raisonnable de penser que la santé des personnes les plus fragiles, leur vie, même, soit sacrifiée sur l'autel de la mondialisation, de l'économie et du sacro-saint PIB !

Pourtant...
Non. Je ne vais pas pousser plus loin ma réflexion. Parce que les idées qui me viennent sont vraiment trop noires. Je me refuse tout net à y accorder du crédit, parce que ce serait à la fois ne plus avoir foi en l'être humain (ou au moins en ceux qui nous dirigent) et en même temps entrer dans un système de pensée complotiste ou conspirationniste. Et ça, vous savez bien que c'est l'insulte suprême, celle qui freine toute possibilité de réflexion hors des sentiers battus, celle qui discrédite absolument tout argument, si logique et réfléchi soit-il. En gros, si vous avez une idée qui pourrait tendre vers la découverte d'un complot, vous êtes foutu. Il vaut mieux vous taire, parce que de toute façon, vous serez à jamais discrédité et vos propos taxés de "fake news".

Pourtant, il y a des choses qui ne s'inventent pas.

Alors que la Chine était en pleine découverte de l'épidémie et où les morts s'accumulaient déjà par centaines, la France n'a rien trouvé de mieux que de rapatrier ses ressortissants auparavant coincés à Wuhan, le point de départ de l'épidémie. Je me demande bien pourquoi on ne les a pas mis en confinement en Chine, afin d'éviter d'importer le virus chez nous ? Un pays durement touché, ce n'était pas assez ? Il fallait que les malades potentiels viennent contaminer leurs familles restées en France et les militaires qui étaient chargés de leur rapatriement ?

Alors que les mesures du stade 2 de l'épidémie sont de confiner les personnes potentiellement porteuses de la maladie chez elles et de limiter les rassemblements, les consignes de sécurité ne s'appliquent pas du tout de la même manière dans tous les départements (voir plus haut), alors que le nombre de cas a encore augmenté pendant que j'écris ces lignes (à l'heure actuelle, 48 nouveaux cas (1) par rapport à hier à la même heure).
Si les voyages scolaires à destination de l'étranger (en particulier de l'Italie) avaient été annulés ou reportés il y a une dizaine de jours, il n'est apparemment plus question de limiter les déplacements parce que, de toute façon, le virus est présent en France. Alors un peu plus ou un peu moins, me direz-vous... ça ne devrait pas changer grand-chose !

De leur côté, les marchés boursiers s'effondrent : -8,39% à la Bourse de Paris, -7,69% à Londres, -7,94% à Francfort, à 18h aujourd'hui (1). De quoi faire paniquer nos actionnaires ! Parce que le problème, là, c'est que ce n'est pas comme en 2008, où la crise était d'origine financière. Elle a certes été rude, mais les Etats, l'Union Européenne en particulier, ont injecté des milliards d'euros pour sauver les banques et leur donner la possibilité de continuer à faire n'importe quoi sur les marchés boursiers, en toute impunité. Le principe, c'est que quand elles gagnent, elles récoltent tous les bénéfices, et quand elles perdent, se retrouvent dans la mouise, ce sont les Etats qui les renflouent. Ce système pervers s'appelle la privatisation des gains et la mutualisation des pertes (au final, l'argent donné par les Etats pour renflouer les banques vient... de la poche des citoyens, bien sûr). En tout cas, la situation commence à être un peu compliquée. Parce que là, injecter de l'argent ne va peut-être pas suffire, si le problème n'est pas financier mais économique et lié au fait que le trafic aérien est interrompu, au moins en partie, ou au fait que les usines ne tournent plus faute d'employés pour y assurer la production, que les chaines de production sont à l'arrêt parce qu'il ne sert à rien de produire des masques pour le monde entier si on ne peut pas les exporter à cause du confinement... Non, là, c'est un peu plus complexe quand même.

Et puis, pour en revenir à notre problème alsacien, il me semble quand même bizarre que, dans le Haut-Rhin, où le nombre de cas, ce soir, est de 193 confirmés, et 53 dans le Bas-Rhin (1), rien ne soit fait, dans le Bas-Rhin, pour limiter la contagion. Alors d'accord, il y a environ quatre fois plus de malades au sud de la région qu'au nord, mais vu la manière dont la crise est gérée dans le Bas-Rhin, ça ne va peut-être pas durer !
Du coup, je m'interroge. La suite, c'est quoi ? On attend de voir venir ? On panique ? On fait des réserves de nourriture, comme en temps de guerre, et on se cloître à la maison ? On s'organise entre voisins pour que ceux qui sont malades puissent être ravitaillés par les valides, au risque que ces derniers soient aussi contaminés ? On prend ça à la rigolade en se disant qu'il faut bien mourir de quelque chose ? On rationalise en se disant que cette maladie tue essentiellement des personnes âgées et que, coup de bol, on est dans la tranche en-dessous ? On continue à vivre tranquillement, sans rien changer à nos habitudes, pour qu'au moins l'économie ne se casse pas complètement la figure, ce qui serait tout aussi embêtant que de tomber tous malades ?

Pour l'instant, je préfère garder le sourire et rester optimiste. Je prépare mes cours, je retourne à l'école, je surveille mon état de santé, je ne serre plus les mains des gens que je croise, je ne fais plus de bises à mes amis, je continue à faire de gros câlins à mes enfants, sinon, je risquerais de provoquer de graves troubles émotionnels chez eux, qui seraient peut-être pires que le Corona pour leur santé globale, j'ai de quoi manger pour un peu plus d'une semaine à la maison, au cas où je tomberais malade et je serais incapable de faire des courses (que ce soit la grippe, le Corona ou un grosse bronchite, d'ailleurs !), et je surveille de pas trop près l'évolution de l'épidémie, histoire de ne pas entrer dans une psychose mortifère qui m'empêcherait carrément de vivre.

Après, si on entrait, chez nous, dans une période de confinement, je me dis que ça aurait aussi de bons côtés : j'aurais davantage de temps pour écrire mon roman, puisque je n'aurais plus de cours à préparer durant deux semaines et que je n'aurais plus d'allers et retours à faire pour aller à l'école, pour y emmener mes enfants ou aller les rechercher, que je n'aurais plus à honorer les rendez-vous médicaux, les rendez-vous chez l'orthophoniste ou le dentiste... Je pourrais aussi enfin trier les paquets de vêtements pour enfants reçus des voisins du village. Ou bien trouver enfin le temps de tester la fabrication de Tawashis, ces "éponges" en tissu recyclé venues directement du Japon (mais fabriquées par nos petites mains). Je pourrais renouveler mon stock de lessive "home-made" que je n'ai pas encore eu le temps de refaire, ainsi que mon shampoing maison, mes tablettes lave-vaisselle "made in chez-moi". Et puis, en cas de pénurie de pâtes, ne pas oublier que nous sommes en Alsace. Et en Alsace, il suffit de farine, d’œufs et d'eau, avec un peu de sel, pour fabriquer des... spaetzles ! Si ! Et en plus, c'est bon !!!!
Alors, c'est quand la fermeture des écoles, dans le Bas-Rhin aussi ? :)
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(1) : source : https://www.lci.fr/sante/en-direct-coronavirus-covid-19-le-ministre-de-la-culture-franck-riester-teste-positif-mais-en-forme-2143314.html

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