Blog d'humeurs,
blog de textes personnels,
de recettes de cuisine ou de coups de gueule,
blog d'interrogations, de questions,
sur l'actualité ou la vie en général...
On pourrait le qualifier de "fourre-tout",
je préfère le penser... à mon image :
complexe, éclectique, et forcément fait d'un peu de tout.

samedi 15 décembre 2018

Les proverbes Shadoks #1 : "Tout ce qui va arriver peut et doit être prévu".

Il y a des trucs qui me font toujours marrer, malgré l'actualité noire que nous vivons en ce moment, ce sont les citations, les proverbes Shadoks. Et il m'est arrivé un certain nombre de fois de me remémorer ces proverbes juste pour chasser de ma tête des idées noires. Promis, ça marche.
L'autre jour, j'ai à nouveau essayé. Et bizarrement ça n'a pas marché. Tout simplement parce que j'y ai vu une sorte d'illustration de ce qui se passe dans le monde. Et là, ça fait carrément flipper (pour employer un langage assez imagé hérité de mes ados...).

Bref. J'ai décidé de creuser cette question un tout petit peu, parce que ça m'a fait réfléchir, bien sûr.
Et de la mettre en rapport avec ce que nous vivons aujourd'hui. Juste pour voir.

"Tout ce qui va arriver peut et doit être prévu".

Alors là, comment on s'en sort ? 
Apparemment, c'est du grand n'importe quoi, comme les Shadoks en général. Parce que c'est ça qui est drôle avec les Shadoks. C'est n'importe quoi, et c'est tellement drôle !
Sauf que non.
Tout ce qui va arriver peut être prévu ? Doit être prévu, même ?
Alors on pourrait penser à certaines personnes qui partent en randonnée avec la trousse à pharmacie XXL, le GPS, la batterie de rechange du téléphone portable et de l'appareil photo, qui ont prévenu les gendarmes de leur absence au cas où, etc.
Mais ce n'est pas vraiment à ça que je pense. Non. Je pense à ce qu'on appelle les théories du complot. Alors je suis bien consciente que quand on touche à ça, aujourd'hui, on est totalement et quasiment définitivement hors de combat illico, au niveau crédibilité s'entend, tout simplement parce que ces fameuses théories du complot ont été décrédibilisées à tel point qu'aujourd'hui, il n'est plus du tout possible d'avoir une opinion un tant soit peu différente de celles qui sont diffusées par la télévision sans être taxé de complotisme, d'obscurantisme, ou de débilité profonde. "M'enfin, Amélie ! Tu ne vas  pas croire à ça, quand même ! Ce n'est pas digne de toi !"
Comme si penser quelque chose ou ne pas le penser pouvait être digne de quelqu'un ou non. Comme s'il y avait des pensées plus dignes que d'autres, plus légitimes que d'autres... ?
Eh bien oui. Pour le commun des mortels, oui.
Mais pas d'bol, je n'ai pas la télé...

Donc, si je reviens à mes Shadoks, je ne peux que constater une chose, c'est que selon les théoriciens du complot, tout est prévu, et pas depuis hier seulement. Ben vous savez quoi ? Ils ont raison ! Si, si ! Relisez l'Apocalypse de Saint Jean et vous verrez... Relisez la Bible ! Tout y est déjà écrit. Non pas que tout est inéluctable, mais tout est déjà dit. À savoir : Satan a perverti l'homme (l'être humain, de nos jours, il faut être précis, sinon on va encore m'accuser de je ne sais quoi), l'homme est devenu mortel, le Christ s'est incarné (c'est ce qu'on appelle la Nativité, ou encore Noël), il a vécu caché pendant trente ans, puis s'est mis à appeler et à parler aux hommes (et femmes) qu'il a rencontrés, il les a guéris, pour finalement être trahi par l'un de ses amis, a été crucifié et il est mort.
Fin de l'histoire ? Non ! Parce qu'après le Vendredi Saint, il y a Pâques. Et la Résurrection. La victoire du Christ sur la mort, sur Satan. Victoire définitive, puisque Satan ne peut rien contre la toute-puissance d'amour de Dieu : créé par Dieu, il ne peut pas être plus puissant que Celui qui l'a créé...

Donc, "tout ce qui va arriver peut et doit être prévu" ?
Cela peut paraître un peu effrayant, dit comme ça. Toutes les catastrophes ? Toutes les guerres ? Toutes les maladies, les souffrances, les problèmes de taxes, de conflits sociaux ?
C'est Dieu qui veut tout ça ? Qui "prévoit" et fait advenir tout ça ?
Et si on mettait là la liberté de l'homme ? Liberté de faire le bien et de faire le mal... Et si on y mettait aussi l'action de Satan, justement, ce serpent menteur qui pervertit tout ce qu'il touche, se cache pour mieux se faire oublier (y réussit très bien d'ailleurs), et va jusqu'à infiltrer l'Eglise du Christ elle-même... pour mieux la détruire... Mais pas de bol : le Christ l'a déjà vaincu, alors la victoire finale ne peut pas appartenir à Satan. Sauf qu'entre-temps, des tas de gens souffrent, et pour de vrai.

Cela me fait penser à ce que disent ces fameux "complotistes", qu'on peut aussi appeler "lanceurs d'alertes", qui parlent, par exemple, de chemtrails, du projet HAARP, des vaccins, d'exacerbation de conflits en vue de provoquer le chaos pour déstabiliser les états, voire détruire les états... ça ressemble furieusement à l'Apocalypse, ça...

"Tout ce qui va arriver peut et doit être prévu"... oui, sans doute, mais par qui ? Et pour quel résultat ?
Cette maxime n'a pas vraiment fini de me faire réfléchir...

lundi 19 novembre 2018

Gilets jaunes et gros bloquages

Cela fait un petit moment que je n'ai pas pu écrire ici. Il faut dire que j'ai été pas mal occupée, entre formations, réorientation professionnelle, nouvelles activités, choses urgentes et moins urgentes, et accessoirement, les enfants et la maison qui ont bien plus besoin de moi que ce blog... Bref. Passons.

Ce qui m'a occupée récemment, c'est aussi un certain nombre de sujets de réflexions qui m'ont amenée à me renseigner (petitement, je ne suis pas une experte, loin de là !) et à essayer de comprendre un peu mieux certaines choses qui se passent dans notre pays.
Et ce que j'ai compris, eh bien c'est que... la situation est bien plus complexe encore que ce que j'avais imaginé au départ.

Tout a commencé avec des questions relatives à mon alimentation. Comment faire pour mieux manger ? Et puis, c'est quoi, "mieux manger" ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Est-ce que c'est manger ce qu'il y a de meilleur pour moi (au niveau micro-nutritionnel, macro-nutritionnel, environnemental, économique, social, etc.) ? Et là, déjà, c'était complexe, parce qu'entre la question du manger bio, local, mais aussi manger "utile" pour mon corps, en lui fournissant ce dont il a réellement besoin, cela implique un certain nombre de changements me demandant aussi de mieux connaître le fonctionnement de mon corps. Et donc de tester, de m'écouter (ou plutôt d'écouter ce que me dit mon corps et comment il réagit à ce que je lui donne). Bref, ça demande du temps et un peu de connaissances aussi. En faisant quelques recherches (merci Internet), je suis tombée sur des vidéos de Thierry Casasnovas, un homme de mon âge à peu près, qui revient de très loin et qui a réussi à remonter la pente grâce justement à une meilleure alimentation. Il va très loin dans ses expériences, mais il a une approche qui m'intéresse beaucoup parce qu'elle me permet de mieux comprendre comment mon corps fonctionne, en testant par tâtonnements et par expérimentations successives. En gros, j'essaie. Ce qui me fait du bien, je garde, le reste, je jette. Et ça marche.

Vous savez comment fonctionne Youtube : quand vous regardez une vidéo, la plate-forme vous en propose d'autres dont le contenu est assez proche et de proche en proche, vous finissez par vous perdre dans une masse d'informations. Mais au beau milieu de cette masse, je suis tombée sur un certain Pablo Servigne qui m'a entraînée dans une autre direction, complémentaire de la première et me faisant comprendre qu'il est vraiment temps de changer notre façon de faire. Parce que de toute façon, un jour ou l'autre, on y sera obligé.
Pablo Servigne est un collapsologue. La Collapsologie est une nouvelle science, un espèce d'OVNI scientifique. "To Collapse" en Anglais, ça veut dire "s'effondrer". En gros, il s'agit de la fin de nos modes de vie, de nos façons de consommer en particulier.
Les collapsologues envisagent plus que sérieusement, chiffres à l'appui, l'effondrement de nos ressources énergétiques (pétrole, gaz, etc.), de nos ressources en métaux (y compris les rares qui servent à confectionner nos produits de haute technologie type smartphones, tablettes, éoliennes, ordinateurs...), mais aussi alimentaires (extinction de nombreuses espèces animales et végétales), financières (tous les analystes financiers et économiques s'accordent pour dire qu'une autre crise économique majeure aura lieu, très bientôt, et qu'elle sera pire que celle de 2008), etc. Pour faire simple, nous sommes dans une voiture qui va trop vite et qui est sur le point de faire une grosse sortie de route. 
Tout risque donc d'aller très vite de travers.

Et puis, depuis quelques semaines, maintenant, ce fameux mouvement du 17 novembre a émergé sur les réseaux sociaux. Youtube n'a pas échappé à la vague, comme Twitter et les autres (je ne suis vraiment pas assez à la page pour tous les connaître). Et là, c'est très étrange, parce que j'ai eu l'impression, samedi dernier, en voyant le bazar que provoquaient les "Gilets jaunes", de vivre une sorte d'avant-goût de ce qui nous attend dans quelques temps, quand nous aurons de vrais problèmes à cause de l'effondrement de nos ressources. En clair, nous vivons dans un monde où nous exploitons davantage de ressources que celles qui sont disponibles. Ce qui veut dire que nous vivons à crédit et que tôt ou tard, nous allons connaître une pénurie. Vraisemblablement pas pour tout en même temps, mais dans un temps suffisamment court pour poser de sérieux problèmes d'approvisionnement et a fortiori, de survie pour ceux qui n'auront pas accès aux ressources vitales (eau, alimentation, etc.). Dit comme ça, c'est assez effrayant, en fait...
J'espère sincèrement que ni moi, ni mes proches n'aurons à vivre tout cela. Mais sans être pessimiste, j'ai actuellement un peu de mal à voir par quel moyen nous pouvons échapper à tout ça.


J'ai l'impression que le mouvement des Gilets jaunes est une manifestation de petite ampleur du problème sous-jacent que nos gouvernants (et là, je ne parle pas seulement de la France, ni même de l'Europe, mais du monde entier) se refusent de voir : notre mode de vie, de consommation, n'est pas tenable dans le temps. C'est plus qu'une question de transition écologique. Vu l'ampleur du problème décrit par les collapsologues, on en est loin, maintenant. Il ne s'agit plus de transition écologique, tout simplement parce que notre planète, notre environnement, notre climat, a une grande inertie. Et qu'il faudrait sans doute plusieurs centaines d'années pour inverser la tendance, même si nous changions tout dans nos façons de vivre aujourd'hui...


La bonne nouvelle (parce qu'il y en a quand même !), c'est que, pour continuer à vivre, il va falloir se serrer les coudes. S'entraider. Travailler ensemble pour assurer le ravitaillement des différentes communautés. Préférer l'alimentation locale, produite sur place, de manière biologique, sans intrants (parce que de toute façon, on ne pourra plus les produire faute de matières premières pour le faire). Il va falloir mutualiser les savoirs, les compétences, et travailler en réseaux. Etre inventifs et faire preuve de débrouillardise. Et surtout, il va falloir revenir à l'humain. Parce que de toute façon, si nous vivons réellement une crise énergétique, il va être de plus en plus compliqué d'utiliser les moyens de communication modernes type ordinateurs, internet, téléphones... Et donc, nous allons devoir recommencer à nous parler, à travailler ensemble. 

En écrivant ces lignes, j'ai l'impression que cette situation devient réelle, pour la première fois depuis que j'étudie le problème, voici bientôt huit mois. Jusqu'à présent, l'effondrement me paraissait lointain, hypothétique, surréaliste. En fait, j'avais du mal à y croire. Mais la réalité du quotidien me remet à ma place. Les Gilets jaunes ont ceci d'agaçant qu'ils nous empêchent de vivre comme nous en avons l'habitude. Leurs barrages filtrants augmentent nos temps de transport, embêtent un certain nombre de personnes et font resurgir certains réflexes qu'on pensait oubliés, comme le stockage de denrées alimentaires, par exemple. Mais il faut bien constater quand même qu'ils mettent le doigt sur un truc qui nous est actuellement essentiel et dont nous pourrions bien être obligés de nous passer dans quelques années : le carburant. Pablo Servigne et d'autres collapsologues estiment que le pic de production de pétrole a été atteint en 2006, si je me souviens bien de ce que j'ai entendu. Ce qui veut dire que 2006 est l'année où l'on a produit le maximum de pétrole. Et que depuis, nous en produisons de moins en moins. Et comme il y en a de moins en moins, le prix du pétrole ne va pas cesser de monter dans les prochains temps. Jusqu'à ce que ça devienne intenable... Le problème, c'est que ça va être la même chose pour beaucoup d'autres ressources, si j'ai bien suivi.

Le mouvement des gilets jaunes a déjà provoqué pas mal de dégâts, notamment le décès d'une femme sur un barrage, et un certain nombre de blessés. L'agressivité dont font preuve certains, tant au niveau des "gilets jaunes" que des "bloqués" commence à poser question. Pour qu'on en arrive là dès le premier jour du mouvement, c'est que les gens sont vraiment "à cran". Ils en ont marre. Marre de devoir se battre tous les jours pour joindre les deux bouts, pour finir les mois sans payer trop d'aggios à la banque. Marre de compter chaque centime et d'arbitrer à chaque fois qu'ils font les courses, surtout quand ils savent que d'autres, bien mieux placés, ne savent plus quoi faire avec leur argent (ou avec celui de l'Etat, quand il s'agit des frais de manucure et de coiffeur de Madame Macron ou de la nouvelle vaisselle de l'Elysée...). Bref, le ras-le-bol est compréhensible, mais le problème, c'est qu'il se manifeste en ce moment dans une belle agressivité, qui n'est même plus cachée.

J'ai juste envie de crier au monde qu'il ne faut pas se tromper de cible. Le problème n'est pas, n'est plus le prix du diesel. Le problème, c'est notre manière de vivre, bien trop individualiste, gourmande en énergie, bien trop dispendieuse. À quand un retour à un mode de vie plus frugal, plus sain, plus altruiste ?