Je
suis dans un état un peu second depuis le début de la journée.
J'ai appris la nouvelle un peu après 8h50, soit environ une
demi-heure après le décès de cet homme que je ne vais pas vous
faire l'injure de vous présenter. Tout le monde, en effet, en France
et même à l'étranger a, semble-t-il, son avis sur la question.
Ben
pas moi. Ou plutôt, j'ai un avis sur des questions relatives à la
vie et à la mort de Vincent Lambert, mais pas sur ce qu'il aurait
voulu, lui. Je n'en sais rien. Et je vais commencer par ça, comme
ça, cette question sera évacuée et je pourrai me concentrer sur ce
qui m'occupe vraiment, à savoir les questions que sa vie et sa mort
posent aujourd'hui.
Pourquoi
je n'ai pas d'avis sur ce que lui pensait ? Ben parce que je ne l'ai
jamais entendu dire, ni vu écrire, quoi que ce soit. Parce que je ne
le connaissais pas. Parce que, comme tout le monde, je n'ai découvert
son histoire qu'en 2013 à peu près, au moment où le drame qui a
bouleversé sa vie et sa famille a été médiatisé et judiciarisé.
Donc,
objectivement, tout ce que je sais de lui, c'est ce qu'en ont dit les
médias, ses parents, les avocats de ses parents, et ce que ses
frères, sœurs, femme, neveu... ont dit de lui à travers les
médias, dans les articles sur lesquels je suis tombée.
Du
vent, donc, en ce qui concerne sa parole à lui.
Ah,
si, il y a une page Facebook qui existe et que j'ai découverte
aujourd'hui. Elle s'intitule "Paroles de Vincent L.". Vous
pourrez aller voir, je ne mets pas le lien ici, parce que je trouve
cette page assez nauséabonde, pour tout dire. Dans le sens où
quelqu'un (je ne sais pas du tout qui) "parle" à la place
de Vincent Lambert et lui fait dire un certain nombre de choses,
toutes en faveur de sa mort, sur le mode "Laissez-moi partir,
mes chers parents, j'ai déjà trop souffert, je resterai avec vous
jusqu'à la fin, mais laissez-moi partir". C'est dégoulinant de
bons sentiments, de compassion... mais surtout, ce n'est bien entendu
pas Vincent lui-même qui parle, puisqu'il en était incapable. Donc
il s'agit de quelqu'un de sa famille, ou un de ses amis... qui, on le
comprend bien, ne supporte plus cette situation et demande, au nom de
Vincent, qu'il soit euthanasié.
Oups.
J'ai peut-être dit un gros mot ?
Zut.
En
tout cas, cette page, je la trouve indécente. Ce n'est que mon avis,
bien sûr, et je comprends que certains se sentent confortés,
réconfortés aussi, en lisant ces lignes apparemment apaisantes.
Mais ce qui me gêne, c'est que justement, l'apaisement n'est
qu'apparent. J'y reviendrai.
Alors,
disais-je, je ne sais rien, pour ma part, de ce que voulait
réellement Vincent Lambert. Nous avons, d'après ce que j'ai lu,
l'avis de sa femme Rachel et de cinq ou six de ses frères et soeurs,
ainsi que de son neveu, sur des "directives anticipées"
qui demandent qu'aucun acharnement thérapeutique ne soit pratiqué.
Soit.
Petit
rappel des faits : Vincent Lambert a eu un accident de la route, à
moto, en se rendant à son travail en 2008. Et jusqu'en 2013,
personne n'a entendu parler de lui. En 2013, la bataille judiciaire
commence, sa femme n'étant pas d'accord avec les parents de Vincent.
Pour une raison que j'ai oubliée, elle demande à ce que Vincent
meure et elle est appuyée en cela par le médecin de l'hôpital où
Vincent est en soins palliatifs. Les parents ne sont pas d'accord et
invoquent le fait qu'il n'est pas en fin de vie, que la question de
la vie ou de la mort ne se pose donc pas. Ils demandent à de
multiples reprises son transfert dans un établissement spécialisé
pour les malades dans son cas, proposent de l'accueillir chez eux
pour pouvoir s'en occuper eux-mêmes... mais c'est leur belle-fille
Rachel qui a la tutelle et qui prend donc les décisions. Pour des
raisons que j'ignore, le transfert est refusé, tant par les médecins
que par sa femme. Alors que, clairement, la place d'un handicapé
sévère comme Vincent n'est pas du tout dans un service de soins
palliatifs, dont le rôle est d'accompagner les mourants jusqu'à la
fin de leur vie. Pas de servir de mouroir à un handicapé parce
qu'on a décidé de le tuer mais qu'il s'accroche à la vie.
En
2013, un "arrêt des soins" (entendez par là l'arrêt de
l'alimentation de Vincent, mais pas de l'hydratation) est arrêté au
bout de 3 ou 4 semaines, je ne sais plus : il n'est toujours pas
mort. C'est là que l'affaire prend un tour vraiment national et où
on commence à voir Vincent sur les images du JT, sur les réseaux
sociaux, etc.
Finalement,
après un nouvel arrêt des "soins" en mai dernier,
alimentation et hydratation repris dès le lendemain, puis arrêtés
à nouveau début juillet, arrive l'épilogue de ce matin : la mort
au bout de neuf jours d'agonie.
Dans
cette affaire, plusieurs choses me posent question. Tout d'abord,
cette histoire de directives anticipées. A priori, on
n'a que la version de Rachel, pas celle de Vincent Lambert. En toute
bonne foi, on peut se dire qu'effectivement, ils ont pu en discuter
entre eux. Mais ça veut dire quoi, "acharnement thérapeutique"
? Dans le cas de Vincent Lambert, il y aurait eu acharnement s'il
était sous traitement médicamenteux, sous respiration artificielle,
sous stimulation cardiaque, etc. Mais non. Pour tout "traitement",
il n'avait qu'une sonde lui permettant de vivre, lui délivrant de
l'eau et de la nourriture. Il respirait seul, déglutissait seul,
n'avait pas de traitement médical autre que la sonde, qui n'est pas
un traitement, mais un moyen.
C'est-à-dire
qu'en fait, on lui donnait, par un moyen médical, ce que tout le
monde est en droit d'attendre a minima : manger et
boire. Ce sont juste des choses essentielles, pas que pour lui, mais
pour moi, pour vous, pour mes enfants, pour mon mari, pour tout être
vivant. Boire et manger. Rien d'autre.
Si
boire et manger c'est de l'acharnement thérapeutique, alors il va
falloir mettre tout de suite toutes les industries agro-alimentaires
à l'arrêt... (pour le coup, je pense que ce serait une bonne chose,
mais pour des raisons totalement autres dont je parlerai peut-être
un jour).
Pour
le coup, s'il avait été dans un établissement spécialisé et
réellement adapté à son handicap, comme le demandaient ses
parents, il aurait eu des chances de récupérer, peut-être, un peu
d'autonomie, de conscience, de possibilité de communiquer avec ceux
qui l'entouraient... via des stimulations,
rééducations et autres soins de confort destinés à l'aider à
mieux vivre son handicap. Au lieu de ça, il est resté en soins
palliatifs, dont le rôle, encore une fois, n'est pas du tout de
rééduquer des patients dont on sait qu'ils sont, eux, réellement
en fin de vie... Bref.
Une
autre chose me pose sérieusement problème, ici, c'est le parti-pris
quasi général contre les parents de Vincent Lambert,
particulièrement pour des raisons religieuses. Une chose m'a
particulièrement frappée dans tous les articles que j'ai lus ces
dernières semaines, c'est que sa mère, Viviane, ainsi que son père
Pierre sont systématiquement présentés comme "Catholiques
fervents". Personnellement, quand je vois ces qualificatifs dans
un article où il est question de décider de la vie ou de la mort de
quelqu'un, mon cerveau entre tout de suite en mode "Ben oui, les
Catholiques, c'est ceux qui sont contre l'euthanasie, l'avortement et
le mariage pour tous". Et si on ajoute "fervents", ça
donne tout de suite l'impression qu'on n'a pas le droit de dire
"intégristes" parce que ce serait sans doute faux, mais
qu'on veut dire par là qu'ils sont très pratiquants et qu'ils
suivent les préceptes de leur foi de manière plus régulière et
systématique que d'autres croyants, plus "tièdes", eux.
Ben
oui. Figurez-vous que des "catholiques fervents", il y en
a. Et qu'ils ne sont pas intégristes ni traditionalistes pour
autant. Simplement, ils vont à la messe, régulièrement (et pas
juste à Noël et à Pâques pour faire plaisir à Mamie) (pardon),
et pour beaucoup, ils tentent de mettre en conformité leur vie avec
leur foi. C'est-à-dire de simplement être cohérents entre ce en
quoi ils croient et ce qu'ils font au quotidien. Et on peut
difficilement reprocher à quelqu'un qui croit que tuer est un péché
mortel (selon le commandement qui dit, dans l'Ancien Testament, "Tu
ne tueras pas") de vouloir défendre à tout prix le droit pour
quelqu'un de vivre.
Au-delà
de ça, le "catholiques fervents" des articles que j'ai vus
a l'étrange pouvoir d'escamoter le fait qu'il s'agit là d'un père
et d'une mère qui refusent tout simplement de baisser les bras et de
laisser tomber leur enfant qui souffre et que la vie n'a pas gâté,
c'est le moins qu'on puisse dire. Alors oui, j'ai déjà entendu les
"la maman est étouffante, elle devrait laisser sa femme prendre
les décisions et s'effacer". Certes, parfois, les mamans sont
un peu protectrices envers leurs enfants. Mais, voyez-vous, je trouve
ça un peu normal, finalement. C'est difficile, pour une maman, de
voir mourir un de ses enfants. C'est même un drame absolu, une
blessure dont on ne se remet jamais. Et ce quel que soit l'âge
auquel l'enfant meurt. Parce qu'il n'est vraiment pas dans l'ordre
des choses de voir mourir l'un de ses enfants. L'ordre des choses,
c'est celui des générations : les parents meurent, normalement,
avant leurs enfants. C'est un fait, simple, et lié à l'évidence
que les enfants sont tout simplement plus jeunes que leurs parents.
Oui, je sais, j'enfonce des portes ouvertes... encore.
Ce
qui me choque, là, c'est que le combat de Viviane Lambert, qui est
avant tout celui d'une mère qui se bat pour sauver son enfant, est
réduit à un pseudo combat idéologique de défense de la vie pour
des raisons religieuses. C'est tout simplement abject.
Que
la position de Rachel Lambert et des frères et sœurs de Vincent
soit contraire est tout aussi normale et logique : ils voient celui
qu'ils ont connu debout, souriant, sans doute blagueur et bon vivant,
dans un état proche du néant, où il leur est quasiment impossible
de communiquer avec lui. C'est au moins tout aussi inacceptable pour
eux que de voir son fils mourir pour Viviane Lambert.
Alors
je ne m'aventurerai pas à juger qui que ce soit dans cette histoire.
Je peux comprendre les uns comme les autres, étant moi aussi à la
fois mère, épouse et sœur... Qu'aurais-je fait si je m'étais
trouvée dans la situation de Viviane ? De Rachel ? De la sœur de
Vincent ? Je n'en sais rien. Ce que je sais, c'est que quand mon fils
de cinq mois s'est retrouvé à l'hôpital en danger de mort, j'étais
prête à tout pour qu'il reste en vie...
Et
puis, il y a le contexte dans lequel se déroule cette affaire.
Petit
rappel.
Hier,
le gouvernement a annoncé le déremboursement progressif des
traitements homéopathiques. Nous sommes en pleine polémique à
propos du baccalauréat, dont certaines notes seraient totalement
artificielles à cause de la grève (justifiée ou non, là n'est pas
le sujet) des enseignants qui devaient les corriger. Dans le même
temps, les urgences hospitalières sont au bord du malaise cardiaque,
puisqu'on demande aux soignants de faire plus, avec moins de
personnels. On a aussi un vrai problème avec la police qui, lors des
manifestations des Gilets Jaunes, a pour instructions de la part du
Ministère de l'Intérieur de tirer sur les manifestants à coup de
LBD (arme de guerre, interdite dans les manifestations quand
même...). J'ai appris aussi tout à l'heure, à ce propos, qu'une
femme de 80 ans, morte au début du mois de décembre 2018 en marge
d'une manifestation des Gilets Jaunes à Marseille, avait en fait été
la cible de deux tirs directs de LBD (et non pas victime collatérale
d'un jet de grenade lacrymogène mal assuré par la police). On est
donc en plein dans un contexte de violences policières (mais je me
garderais bien de jeter la pierre sur les policiers qui, pour le
coup, reçoivent directement leurs ordres du Ministre de
l'Intérieur). On peut ajouter à ce tableau la nouvelle épine dans
le pied de notre "Jupiter" national : les frais de
restauration de François de Rugy... Décidément, le mois de juillet
n'est pas très heureux pour Emmanuel Macron. L'an dernier, c'était
Alexandre Bénalla qui défrayait la chronique...
Alors
vous allez me dire : "Amélie, tu t'égares, tout cela n'a rien
à voir avec Vincent Lambert".
Oui,
vous avez raison. Mais tout cela participe d'un climat "un peu"
tendu, et ces éléments mis bout à bout commencent à faire
beaucoup de choses qui ne fonctionnent pas dans notre pays.
L'éducation nationale, la police, les hôpitaux... sans parler de la
polémique sur la privatisation des Aéroports de Paris et de la
Française des Jeux, de la PMA et de la révision des lois
bioéthiques à venir en septembre... Oui, ça fait beaucoup. Alors
ça n'a a priori rien à voir. Mais en fait, si, un peu quand
même.
Parce
que ce que j'observe, depuis le fin fond de mon Alsace Centrale,
c'est que depuis quelques temps, quelques années (et ce n'est pas le
seul fait d'Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy et, avant lui, Jacques
Chirac puis François Hollande avaient déjà bien entamé les
choses), il y a comme une casse systématique de tout ce qui fonde
notre société, et en premier lieu nos services publics et de notre
solidarité nationale. Pour La Poste, EDF et GDF, ils ont tout
simplement vendu les parts à des actionnaires. Pour l'hôpital, la
police et l'école, ils font autrement : toujours moins de
personnels, toujours plus de rendement avec toujours moins de moyens.
Et puis, un jour, ils diront : "Vous voyez, les gens se tournent
tous vers des écoles privées/cliniques privées/milices privées
(rayez la mention inutile). Nos services publics nous coûtent trop
cher, il faut faire des économies. Alors nous allons supprimer les
services publics, mais ne vous en faites pas, avec l'ouverture à la
concurrence, les grands gagnants, ce seront les usagers : les prix
vont forcément baisser !"
Alors
ça, c'est marrant, parce que c'est exactement ce qu'ils ont dit pour
l'électricité et le gaz. Et aussi pour le train. Et au final, les
tarifs augmentent tout le temps. Elle a bon dos, l'ouverture à la
concurrence !
Pour
en revenir à Vincent Lambert (parce que, oui, je me suis un peu
éloignée du sujet, pardon), il me paraît quand même extrêmement
troublant de voir que sa mort intervient juste au début de l'été,
mais surtout deux mois environ avant la révision des lois
bioéthiques, dont l'objectif affiché par le Président et son
groupe "en marche" est de légaliser la PMA pour toutes les
femmes. Le Président et ses conseillers ne sont pas fous. Ils savent
très bien que la majorité des citoyens ne sont pas favorables à
cette mesure. Parce que la "PMA pour toutes" est (comme je
le disais déjà en 2012 lors des débats sur le "Mariage pour
tous") l'antichambre de la "GPA pour tous". Avec, bien
sûr, le remboursement des soins par la Sécurité Sociale à la clé.
Parce que sinon, on ne règle pas du tout le problème de l'accès à
ces techniques pour celles qui voudraient y avoir recours mais qui
n'en ont pas les moyens financiers. Donc cette mesure ne passera que
si elle est assortie de la gratuité de la PMA pour tout le monde. Ou
plutôt de son financement par la Sécurité Sociale, donc par nos
cotisations.
Alors
du coup, les choses s'éclairent un peu. La fonction publique (et
particulièrement la fonction publique d’État) coûte cher,
particulièrement à l’État. Or la police, l'armée, l'éducation
nationale et les hôpitaux relèvent tous du financement par l’État.
Pour la fonction publique territoriale, ça relève des régions, des
départements, des mairies, mais ça, pour l’État, c'est moins
grave parce que, justement, les dotations aux collectivités
territoriales ont baissé depuis plusieurs années. Alors l'impact
est moindre.
Il
faut donc trouver de l'argent. Pas que pour la PMA, d'ailleurs.
L’État a toujours besoin d'argent, pour tout. Pour financer les
baisses d'impôts pour les plus aisés, par exemple (la fin de l'ISF
alors que l’État n'a plus d'argent, ça vous paraît logique, vous
?). Mais pas que. On va pas refaire "Les Gilets Jaunes-bis"
ici. Ils le font très bien tous seuls.
Mais
il y a une autre loi que l’État voudrait peut-être faire passer
en même temps que la PMA, à l'occasion de la révision de la loi de
Bioéthique, c'est celle de l'euthanasie. Si je me fais l'avocat du
Diable, avouez que ce serait tout bénéfice. L'euthanasie, ça coûte
beaucoup moins cher que les soins palliatifs ou que les maisons de
retraite (de toute façon, les maisons de retraite sont financées en
grande partie par les résidents eux-mêmes, et ça leur coûte
d'ailleurs vraiment très, très cher !). Euthanasier certains
malades ou handicapés, ce serait une bonne façon de faire des
économies. Services et institutions spécialisés, soins aux
handicapés, financement des associations d'aide aux malades,
recherche médicale, services hospitaliers de long séjour,
allocations diverses et variées pour incapacité totale ou partielle
du fait du handicap, pensions de retraites... tout cela a un coût
non négligeable pour l’État dont le rôle est quand même,
normalement, de faire en sorte que les citoyens puissent avoir accès
à des soins et des services de qualité, permettant de mettre en
œuvre notre belle devise républicaine : "Liberté, Égalité,
Fraternité"...
Alors
je sais bien que là, je vais me faire des ennemis (si ça n'était
pas déjà le cas avec mes autres billets ou ce que j'ai dit plus
haut, tout simplement). On va me traiter de complotiste, de
conspirationniste, de Catho-Fascho-Islamo-Homophobe et autres. Mais
j'ai l'habitude, j'ai déjà vécu ça sur Facebook, il y a quelques
années. Alors en fait, je m'en fiche un peu. (OK, c'est pas bon pour
mon amour propre, mais je m'en remettrai et même, ça me fera
peut-être progresser encore sur le chemin de l'humilité). Mais
franchement, vous trouvez que tout va bien, dans notre pays ? Vous
trouvez que la crise que nous traversons tombe du ciel et que notre
pauvre gouvernement fait ce qu'il peut pour la régler au mieux ?
Moi
pas. Mais ce n'est que mon opinion, bien sûr.
Je
n’ai volontairement pas abordé tous les problèmes qui se posent.
L’environnement, le réchauffement climatique, la sixième
extinction de masse des espèces, la crise économique qui se
prépare, les problèmes d’alimentation, la question de
l’approvisionnement en eau, de la qualité de l’air, de
l’immigration de masse, que les raisons en soient le réchauffement
climatique, la pauvreté ou les conflits armés, les perturbateurs
endocriniens, l’explosion des cancers… (et cette liste est non
exhaustive, malheureusement)
Alors
je n'ai toujours pas d'opinion sur ce qu'il aurait fallu faire ou ne
pas faire pour Vincent Lambert. J'ai des convictions qui me viennent
de mon éducation, de ma foi, des limites qu'il convient, à mon
sens, de ne pas dépasser pour permettre à tout le monde de vivre
ensemble en bonne entente dans notre beau pays. Et l'interdit du
meurtre, comme celui de l'inceste, du mensonge, en fait partie. Et
puis je n'ai pas oublié la duplicité de nos gouvernants sur les
questions sociétales : lors des débats sur le PACS, il nous avait
été promis qu'il n'y aurait jamais d'autorisation de marier
civilement deux personnes de même sexe. Et pourtant, depuis 2013,
deux personnes de même sexe ont le droit de se marier. Dans la
foulée, on nous a dit que le mariage ne signifiait pas pour autant
le droit à l'enfant. En 2017, lors de sa campagne électorale,
Emmanuel Macron a certifié que s'il était personnellement favorable
à la PMA pour toutes, il ne l'autoriserait qu'à l'issue d'un débat
apaisé sur cette question. En 2018, les débats organisés partout
en France font remonter une hostilité envers la PMA pour toutes, en
ce sens qu'elle prive volontairement un enfant de père alors qu'on
connaît tous les situations compliquées que vivent déjà les
familles monoparentales qui, elles, ne l'ont pas choisi (au niveau
éducatif, financier...). Aujourd'hui, alors que la situation est
loin d'être apaisée (c'est un euphémisme, désolée), la révision
des lois de bioéthique est programmée pour le mois de septembre,
avec, contre la volonté de la grande majorité des Français, la PMA
pour toutes au programme. Est-ce que, par hasard, nos gouvernants
nous prendraient pour des imbéciles heureux ?
Je
pense, pour ma part, qu'"ils" avancent à petits pas. Un
pion après l'autre, lentement, histoire qu'on ne le remarque pas
trop. Et la mort de Vincent Lambert est une trop belle opportunité
pour faire avancer un pion supplémentaire vers la légalisation de
l'euthanasie. D'ailleurs, j'ai vu passer un article, en fin de
matinée, quelques heures seulement après la mort de Vincent, où je
ne sais plus quelle élue disait qu'il fallait absolument se poser la
question de la légalisation de l'euthanasie, comme cela a déjà été
fait en Belgique et aux Pays-Bas. Pour le "bien" des
malades, bien sûr.
Et
puis, bien sûr, ensuite, ce sera la GPA. Et la privatisation totale
du système de santé, pour le plus grand bonheur des actionnaires...
et des assureurs. Et nous n'aurons plus que nos yeux pour pleurer.
Comme
beaucoup de gens dans notre pays, je n'ai plus du tout foi en nos
"élites" auto-proclamées. Nous allons dans le mur, à une
vitesse vraiment, vraiment grande, là.
Alors
?
Sérieux !
On attend quoi, pour les dégager ?