Blog d'humeurs,
blog de textes personnels,
de recettes de cuisine ou de coups de gueule,
blog d'interrogations, de questions,
sur l'actualité ou la vie en général...
On pourrait le qualifier de "fourre-tout",
je préfère le penser... à mon image :
complexe, éclectique, et forcément fait d'un peu de tout.

dimanche 28 avril 2013

Sérénité

Il y a des moments où on est bien. Pas de questions, pas de préoccupations. Le calme, le silence, la sérénité. Des moments rares, certes, mais que j'arrive à apprécier de temps en temps.
Aujourd'hui, c'était un de ces jours où une heure de temps m'a été donnée, où j'ai pu profiter de ces moments si rares mais si apaisants.
Jean-Luc et les enfants sont partis à la piscine un peu après 14 heures. Et je me suis retrouvée seule, dans ma grande maison, devant le poêle avec une bonne flambée à l'intérieur.

Le feu, maîtrisé, a cela de beau qu'il est tranquille, calme et apaisant, anesthésiant, presque. Et qu'il procure une douce chaleur qui fait du bien au corps et à l'âme parfois si bousculée, si chamboulée.


lundi 8 avril 2013

De l'honnêteté intellectuelle... ou pas !

J'ai enfin trouvé le temps de regarder jusqu'au bout une vidéo sur laquelle j'étais déjà tombée il y a quelques jours, un peu par hasard. Et c'est drôlement intéressant.

Cette vidéo a été tournée dans le cadre d'une chaîne de télévision norvégienne, pour tenter de comprendre un paradoxe qui veut que, malgré le fait que la Norvège est un pays très égalitaire, les hommes et les femmes y font des choix très différents, notamment en matière de choix de métiers. Par exemple, le journaliste se rend dans une entreprise où seuls 10% des ingénieurs sont des femmes, alors même que rien n'empêche les femmes, et surtout aucune discrimination quelconque, d'exercer ces métiers. De même, il se rend dans un hôpital où la quasi-totalité des infirmiers sont des infirmières, et aux dires de ces dernières, il n'y a plus d'hommes, et s'il y en a eu, ils ne sont pas restés très longtemps.
Toute la question est donc de savoir quelle peut bien être la cause de ces choix très genrés, pour employer une expression bien à la mode, alors même que tout est fait, dans ce pays, pour favoriser l'égalité entre hommes et femmes, et notamment en matière d'études et d'emploi.

Loin de se cantonner à de simples constatations sur le terrain, le journaliste va chercher des informations auprès des décideurs politiques, mais aussi des chercheurs de son pays. Et comme ça ne suffit pas, qu'il n'a pas d'explication valable, il va plus loin, jusqu'aux Etats-Unis et en Angleterre, où il rencontre d'autres chercheurs qui lui fournissent, eux, des explications fondées sur des recherches scientifiques et des expérimentations, des observations notamment sur de très jeunes enfants (voire des nouveaux-nés).

Les conclusions sont assez édifiantes, de la part de ces chercheurs, qui n'hésitent pas à parler d'influence génétique, mais aussi de la part de la culture dans les choix des hommes et des femmes. En gros, pour les chercheurs américains et anglais, ainsi que pour l'un des chercheurs norvégiens, la part du biologique est évidente dans la différenciation des centres d'intérêts entre hommes et femmes, même si on ne peut pas exclure une part de culture et d'influence sociale (dans la manière d'élever les enfants, par exemple).
Pour les autres chercheurs norvégiens, en revanche, la part du biologique ne peut être invoquée, tout étant lié à la manière d'élever les enfants, forcément sexuée, selon eux, et donc porteuse, dès la naissance, de différenciation et d'inégalité induite, acquise au fil du temps.


J'ai été sidérée par un fait simple et flagrant : les chercheurs "pro-gender" ne semblent pas avoir basé leurs recherches sur autre chose que la certitude que tout était lié au culturel et à l'éducatif. Quand le journaliste les interroge, à la fin, sur les bases de leurs théories, les réponses sont floues, partielles, ou faites uniquement de présupposés : "Je pars du principe que c'est lié à l'éducation et je m'en tiens là tant que l'on ne m'aura pas prouvé le contraire". Ce pourrait être en gros le credo de ce chercheur sur la théorie du genre... Ce qui est assez marrant finalement, puisque cela oriente toutes ses recherches dans un seul sens et fait fi des principes de base de la recherche scientifique qui veut que l'on parte d'une hypothèse, que cette hypothèse soit confrontée et que les résultats soient interprétés pour valider ou invalider l'hypothèse. Là, on a l'impression que la démarche est à l'inverse de la démarche scientifique consacrée, et qu'il faut absolument faire rentrer les faits dans le postulat de départ, au lieu de faire des expérimentations pour vérifier si le postulat est juste ou erroné... De la même manière, une autre chercheuse explique très sérieusement qu'elle part d'un corpus théorique, et que, d'après elle, le but des sciences humaines devrait être de prouver que le biologique n'a rien à voir dans les comportements des êtres humains... Comme si le but de la recherche était d'exclure la biologie plutôt que de vérifier si la théorie en question est valide ou non.

Je ne suis pas scientifique, mais les démarches utilisées par les "pro-gender" dans ce reportage me sidèrent et me semblent relever purement et simplement du déni. Sur quoi, exactement, se basent leurs convictions, à part sur les théories fumeuses en vogue actuellement, et à l'origine de toutes ces politiques ahurissantes que l'on voit fleurir dans nos pays ?
Ce qui est marrant, c'est que le titre de la vidéo, "La théorie du genre expulsée de Norvège", ainsi que les conclusions des recherches du journaliste semblent dire que, finalement, la théorie du genre, dans les pays où elle a été mise en application très tôt, pourrait être une erreur et conduire non pas à l'égalité entre les sexes mais bien plutôt à une inégalité flagrante entre les hommes et les femmes, conduisant les uns et les autres à écouter leurs envies et leurs désirs plutôt qu'à se conformer à un modèle particulier. En gros, il est question là de la liberté de choix, et cette liberté conduit les hommes et les femmes, dans les pays où le choix est réellement libre, à privilégier les métiers où, naturellement, ils sont plus à l'aise... 

Il y aurait donc une sorte de malhonnêteté intellectuelle flagrante de la part des partisans de la théorie du genre qui, malgré des preuves scientifiques sérieuses montrant qu'il y a bien une différence biologique, génétique, entre les hommes et les femmes (et pas uniquement au niveau des organes génitaux), continuent à prétendre que le biologique n'a rien à voir là-dedans.
Il serait temps, à mon avis, que nos décideurs en France regardent, là encore, ce qui se passe à l'étranger. Et notamment dans les pays où la théorie du genre a été appliquée depuis déjà longtemps, histoire de voir où ils en sont. Ce serait logique, puisque c'est justement sur cet argument ("ça se fait ailleurs, notre pays doit progresser") que l'on veut nous imposer la théorie du genre dans les écoles et le mariage pour tous, au nom d'une égalité qui n'en est pas une réellement. Et on n'irait pas jusqu'au bout de la logique ?
C'est d'ailleurs quelque chose qui m'a souvent frappée en France : on s'inspire beaucoup de nos voisins et de leurs expériences, mais bizarrement, quand les Etats-Unis retirent du marché un médicament ou un composant potentiellement dangereux, études scientifiques à l'appui, il faut plus de 10 ans à la France pour faire la même chose, avec les dégâts que l'on sait (Bisphénol A, Médiator, j'en passe et des meilleures). Quand donc cesserons-nous de jouer aux autistes et accepterons-nous de voir la réalité en face, en-dehors des enjeux financiers de laboratoires pharmaceutiques, d'industriels ou de je ne sais quel lobby ou théoriciens fumeux ? Quelle perte de temps et d'énergie !

vendredi 5 avril 2013

Conspiration ?

J'ai été interpellée, ce matin, par un de mes contacts facebook, sur mes arguments contre le projet de loi du « mariage » pour tous et par extension à la théorie du genre, puisque j'ai mis en lien une vidéo d'une émission de radio où Drieu Godefridi, philosophe belge, est interviewé au sujet de son livre De la violence de la théorie du genre à la négation du droit. Dans ce livre, il est question de la théorie du genre et surtout de Judith Butler, à l'origine de cette théorie justement. Voici la teneur du propos d'Adrien, qui m'interpelle très justement sur mes sources et me fait part de son interrogation sur ce qu'il considère comme ma propension à croire en une conspiration mondiale, sorte de théorie du complot menée par les homosexuels pour détruire les hétérosexuels :

Ce qui me gêne un peu quand tu dis te faire porte parole des gens qui disent "halte là!, on vous ment!" c'est que tu ne vas pas à la sources des choses, tu te contentes de récupérer les discours des gens qui partagent ton point de vue, sans vérifier si eux aussi n'auraient pas recours d'une certaine façon à la manipulation. C'est ce que j'entendais par là en me questionnant sur qui est ce Drieu Godefridi.
De façon plus générale, j'ai l'impression, en t'écoutant, qu'il y a une espèce de conspiration mondiale visant à sournoisement instaurer la théorie du genre dans les institutions internationales, et ça me semble pour le moins exagéré. En fait, et en parlant de manipulation, je reste sidéré par un phénomène - qui n'engage que moi, cela va de soi - dont je mesure chaque jour un peu plus l'ampleur: Comment la communauté homosexuelle, minorité ayant subie certaines discriminations dans un passé récent et malheureusement encore aujourd'hui, est passé du statut de "victime" à celui "d'agresseur conspirationniste" visant à criminaliser l'hétérosexualité.
Certains acteurs de la lutte contre le mariage pour tous ont tout bonnement réussi à inverser les rôles, et à se "victimiser" face à une communauté qui réclame dans sa majorité simplement le droit à pourvoir se marier et à avoir des enfant.
Et il serait bon à mon avis de bien faire le distinguo entre deux choses distinctes: D'une part les revendications des mouvements homosexuels en matière de mariage et de filiation et les propositions de loi des pouvoirs publics, qui ne sont pas toujours le reflet des revendications de ces mouvements.
Et dans ton discours, comme dans celui, plus généralement, des chefs de file de la lute contre le mariage pour tous, il y a un amalgame visant à dire "vous voyez, le gouvernement propose telle mesure, ce qui prouve bien que les mouvements homosexuels veulent notre "mort" "
En fait, je trouve que le gouvernement et les anti-mariages utilisent le même genre d'arguments. Et que ceux qu'on entend le moins, finalement, ce sont les mouvements gays et lesbiens, qui, de par la finalité de ce projet de loi, sont quand même les premiers concernés...

J'avais préparé une réponse, directement écrite sur Facebook, mais il se trouve que FB a refusé de la publier (peut-être était-elle trop longue ?). Je l'ai donc reprise en modifiant légèrement la teneur de mon propos de manière à l'ordonner un peu plus ici que ce que j'aurais fait sur FB, histoire de rendre mon propos plus clair et, je l'espère, moins ambigu (parce que c'est ça, le risque des réponses trop lapidaires sur les réseaux sociaux : rendre le discours incomplet ou ambigu).

Pour régler tout de suite la question de cette « communauté qui réclame dans sa majorité simplement le droit à pourvoir se marier et à avoir des enfant », je préciserais quand même que cette « majorité » n'a vraisemblablement rien de majoritaire au sein de la communauté homosexuelle en France. Sinon, les porteurs du projet n'auraient sans doute pas eu besoin d'être représentés auprès de François Hollande par un lobby ultra-minoritaire comme l'InterLGBT pour établir le projet de loi, et surtout, il n'y aurait pas autant de manifestants homosexuels parmi les opposants à ce projet de loi.

Mais pour ce qui est du premier argument, à savoir que je ne vais pas à la source des choses, je préciserais que cela peut sembler vrai dans la mesure où je ne mets pas, sur FB en tout cas, tous les liens vers tous les documents que je trouve sur Internet en particulier. Mais cela ne m'empêche pas d'avoir consulté ces liens et ces documents pour autant.
Par exemple, ici, il est question de l'arrêt relatif à la demande d'adoption par la compagne de la mère d'un mineur, en Autriche, qui a été refusée par la justice autrichienne. La CEDH a considéré que si les demandeurs avaient été un couple hétérosexuel, cette adoption aurait pu avoir lieu puisque la loi autrichienne l'autorise, et donc qu'il s'agit d'une discrimination à l'encontre d'un couple homosexuel, en omettant au passage le fait que le père est toujours vivant, présent, et que l'adoption de l'enfant par la compagne de la mère aura pour effet de priver le père de toute relation avec son fils, ainsi que de sa paternité et de ses droits parentaux. 
[Petite parenthèse : on est bien là dans la théorie du genre, qui promeut l'idée que la biologie n'est qu'anecdotique et que ce qui prime, c'est la filiation sociale. Or qu'est-ce que l'adoption, sinon une filiation socialement établie en réparation de la filiation biologique inexistante, disparue ou défaillante ? Le problème ici, c'est que justement, la filiation biologique n'est ni inexistante, ni disparue, ni défaillante, mais qu'au nom de la non-discrimination, on privilégie la filiation sociale par l'adoption à la filiation préexistante naturellement. En France, cet enfant n'aurait même pas été adoptable. En sera-t-il toujours ainsi ?]

Autre exemple : la convention d'Istanbul, dont voici le texte. Cette convention a été signée en 2011 par la France, sous le gouvernement Sarkozy, donc, ce qui montre bien que la théorie du genre (qui sous-tend elle aussi cette convention puisqu'elle l'impose, par exemple, dans l'enseignement à l'école) est transversale et n'est pas propre au gouvernement actuel. Cela montre également que ce n'est pas une lubie momentanée, mais un mouvement de fond, réfléchi, théorisé, traduit en termes de lois, d'implications au quotidien (dans l'enseignement, le droit du travail, par exemple). Il s'agit bien là de quelque chose de tentaculaire, qui dépasse l'entendement des citoyens lambdas des pays européens. Or il faut quand même savoir que ces conventions du Conseil de l'Europe ont force de loi pour les pays membres. Que cette convention va donc s'imposer aux pays membres, alors même que les citoyens n'en ont jamais entendu parler (parce que franchement, vous le saviez, vous, qu'elle existait, cette convention d'Istanbul ?).

Je ne vais pas vous remettre ici tous les liens vers tous les documents que j'ai consultés au cours des derniers mois (je suis particulièrement cette question du « mariage pour tous » depuis le début du mois d'octobre, autant dire que cela fait beaucoup, beaucoup de documents à retrouver parce que je n'ai pas bien fait mon boulot de documentaliste : je n'ai pas répertorié tous les liens, malheureusement...), ce serait long, fastidieux et, je pense, assez inutile. J'ai consulté, entre autres, le blog de Koz, qui, pour le coup, est très documenté (avec liens à l'appui, contrairement à moi). Il suffit de se rendre sur son site pour avoir des informations bien plus complètes.

Si effectivement je ne mentionne pas toujours mes sources, c'est en réalité exactement pour cette raison (justifier mes sources) que je mettais en lien la vidéo de Drieu Godefridi. Parce que là, on entend un philosophe détailler son propre livre, basé sur l'histoire de la théorie du genre élaborée par Judith Butler. À ce titre, il revient lui-même sur les écrits de Judith Butler et les décortique en les expliquant. Comme son propos est justement en rapport avec Judith Butler, peut-on le suspecter de raconter n'importe quoi sur ce qu'elle a écrit ? Je suppose que non, puisque ça discréditerait indéniablement son ouvrage et sa réflexion, ça le discréditerait, lui, en tant que philosophe puisqu'il suffit de revenir aux écrits de Judith Butler pour vérifier la véracité de ce qu'il raconte à son propos. Et il n'est sans doute pas dans l'intérêt d'un philosophe de se discréditer lui-même pour dénoncer ce que mon ami facebookien a appelé une « conspiration » à laquelle peu de personnes croient, finalement. Il s'agit là d'un raisonnement que j'estime logique.

Par ailleurs, je me pose quand même des questions sur ces fameuses sources. Des journaux comme Le Monde par exemple, ou Libération, relaient des informations que l'on peut aisément qualifier de trafiquées ou de mensongères, sans doute émanant surtout du gouvernement. Par exemple, cette photo censée montrer que le nombre de manifestants revendiqué par les organisateurs n'est pas crédible. La photo, des dires mêmes de l'auteur de l'article, a été prise depuis l'hélicoptère aux environs de 15h30. Or à cette heure-là, les manifestants n'étaient pas tous arrivés Avenue de la Grande Armée et pour cause : nombre d'entre eux n'avaient pas encore pu y aller, puisque la manifestation ne faisait que commencer. Le comptage des manifestants par les organisateurs, lui, a été fait à 16h30, au moment où le plus gros des troupes étaient là et se répartissait, outre l'Avenue de la Grande Armée, sur les rues et avenues adjacentes, voire sur la Place de l’Étoile et les Champs Élysées (les accès par les petites rues secondaires n'avaient pas tous pu être bloqués, la préfecture de police n'ayant pas envoyé assez de policier pour s'assurer qu'il n'y aurait pas de débordements à ce sujet, ce qui est normal si on considère que la même préfecture de police avait minimisé le nombre de manifestants potentiels, les estimant à 100.000 deux jours avant, et à 200.000 la veille de la manifestation). Il y a donc un décalage d'une heure entre les deux comptages, qui ne sont donc pas comparables. On ne peut donc pas dire que l'un ou l'autre est faux, puisque la photo est sans doute juste mais représentant la situation à 15h30, alors qu'il n'y en a pas montrant la situation à 16h30. Comment comparer deux choses qui ne peuvent pas être comparées ? On est donc face, ici, à une information tronquée, puisqu'elle ne reprend pas tous les éléments à disposition, en particulier les heures où les différentes données ont été établies. Ah, oui, pour ce qui est de mes sources, cette fois-ci : le site de la Manif Pour tous, celui de site Rue 89, et le témoignage de deux amis qui y étaient. Désolée, eux n'ont pas de données numériques disponibles sur Internet à me fournir sur cette question. Je ne peux que les croire sur parole, malheureusement. Rien que sur cet exemple, on peut voir que les journalistes du Monde (mais ils ne sont pas les seuls au final) n'ont fait leur travail d'investigation que de manière partielle, et pour le coup partiale aussi. Pourquoi privilégier les images de la police plutôt que les comptages des manifestants ? Pourquoi ne pas avoir mentionné les deux dans l'article en précisant l'heure du comptage effectué par les manifestants au regard de l'heure où la photo a été prise par l'hélicoptère ? Telles que les choses sont présentées par Le Monde, il semble clair que l'un des deux « camps » ment... et les menteurs sont immédiatement identifiés comme étant les organisateurs de la manifestation, alors que c'est loin d'être aussi simple que cela. Si donc même la presse est partiale et vraisemblablement muselée ou à la botte du gouvernement, comment s'étonner que j'aille chercher mes informations ailleurs, dans la presse un peu plus indépendante ou sur des blogs ? On peut aussi se renseigner sur l'idéologie qui sous-tend les différents supports proposés, ce que j'ai fait pour le blog de Jeanne Smits. Je me suis en effet informée sur les différentes associations et publications auxquelles elle ne fait pas mystère de participer, pour finalement retirer ses écrits de mes sources d'information parce qu'ils me semblaient trop sulfureux pour permettre un débat serein sur les diverses préoccupations que j'ai en ce moment. Cela ne m'a pas empêchée de revenir aux articles sources, et je vous invite à relire les billets précédents de ce blog (notamment sur la question des abus subis par un mineur, en Angleterre, de la part de son père et de son compagnon homosexuel, ou encore ce cas d'une Irlandaise morte parce qu'on lui a refusé un avortement).

Pour ce qui est de la "conspiration mondiale", on en revient à la fameuse théorie du complot. J'ai pour ma part toujours été attentive à ne pas entrer dans ce type de raisonnement, justement parce que ça m'a souvent énervée et que cela me semble dénué de fondement la plupart du temps. Je pense en particulier aux questions relatives à la fin du monde, par exemple, tellement énormes que ça en devient risible et ridicule.
Néanmoins, quand on regarde les faits d'un peu plus près, et rien que les faits, on s'aperçoit que finalement, cette « théorie du complot » n'est peut-être pas totalement dénuée de fondements, du moins en ce qui concerne la théorie du genre. Il suffit de mettre bout à bout les différentes étapes qui ont présidé à cette loi et à la situation dans laquelle nous sommes maintenant :
  • Proposition de François Hollande, pendant la campagne présidentielle, de légaliser les unions homosexuelles par le « mariage » pour tous, s'il est élu.
  • Déclaration du même François Hollande de laisser aux élus leur liberté de conscience concernant l'application de cette loi.
  • Suite à l'intervention du lobby LGBT, marche arrière de François Hollande, précisant que la loi s'appliquera pour tous et partout et que la liberté de conscience ne peut pas être invoquée pour y déroger.
  • Demande d'un groupe de parlementaires, plus d'une centaine au total, d'être reçus à l'Elysée pour dire au Président de la République leurs craintes au sujet du « mariage » pour tous, refus de l'Elysée de les recevoir (alors que la même demande, émanant du lobby LGBT, avait été entendue et satisfaite dans les heures suivant son dépôt). Cette information, je la tiens du député de ma circonscription, qui fait partie du groupe de parlementaires en question, qui m'a fait parvenir, suite à une lettre collective que je lui ai envoyée, une copie du courrier adressé par ce groupe au Président de la République. Il ne s'agit donc pas d'un « ouï-dire » ou d'une vue de l'esprit, mais bien d'un échange de courriers réels montrant clairement le mépris de François Hollande pour les élus de la République concernant ce projet de loi.
  • Au mois de janvier, le 13, manifestation à Paris où la bataille des chiffres est odieuse : 340.000 selon la police, 800.000 selon les manifestants (là aussi, des photos sur internet ont permis de comparer le nombre de participants de la manifestation au Champ de Mars avec le nombre de spectateurs d'un concert de Johnny sur ce même Champ de Mars, quelques années auparavant. 340.000 dans un cas, plus d'un million dans l'autre... alors que dans les deux cas, le Champ de mars était bondé...)
  • Demande du maire de Paris de payer la remise en état du Champ de Mars suite à la manifestation du 13, alors que lors d'un concert de SOS Racisme, le même Champ de Mars avait été bien plus abimé mais là, c'est la mairie qui a payé la remise en état, et a, en plus, subventionné l'association pour le concert. Là aussi, deux poids, deux mesures.
  • Février : rejet d'au moins 700.000 pétitions pourtant juridiquement recevables, suite à la prise de consignes du président du CESE auprès de Jean-Marc Ayrault. C'était pourtant la première fois que le CESE pouvait entrer pleinement dans son rôle de troisième chambre et jouer réellement sa partition de démocratie participative, à laquelle il aurait donné une réalité en France.
  • Mars : nouvelle manifestation à Paris, 300.000 manifestants selon la police, 1,4 million selon les organisateurs. Je ne vais pas revenir sur la bataille de chiffres, il suffit d'aller voir plus haut. Élément nouveau, cette fois : l'utilisation par les forces de l'ordre de gels lacrymogènes sur des enfants et des familles présents à la manifestation, alors même que d'une part le service d'ordre de la manifestation tentait de contenir les manifestants, et que ceux-ci s'étaient retrouvés dans une situation intenable parce que coincés entre les policiers en haut et les manifestants qui continuaient d'arriver en bas. Cette situation n'a pu arriver que parce que la préfecture de police a minimisé le nombre de manifestants dès le départ, et a réservé à la manifestation un itinéraire bien trop exigu, alors même que plusieurs jours avant, le site de la manif pour tous mentionnait que le nombre de cars et de trains affrétés pour acheminer les manifestants depuis la province était bien supérieur à ce qu'il était lors de la manifestation du 13 janvier.

Au vu de ce catalogue de faits, tous concordants et tous dans le même sens, je me pose la question suivante : s'agit-il d'un traitement de faveur envers une minorité, la minorité homosexuelle ? Ce serait louable si, derrière, il n'y avait pas les propos odieux de Pierre Berger, comparant la location des bras des ouvriers à la location des ventres des femmes et justifiant, de ce fait, la Gestation Pour Autrui. Or il est de notoriété publique que cet homme finance les lobbys LGBT et permet ainsi à quelques milliers de personnes (un peu plus de 2000 en tout si j'ai bonne mémoire) d'imposer leurs vues sur le mariage au nom de l'égalité des sexes, ou plutôt au nom de la revendication d'égalité entre les paires homosexuelles et les couples hétérosexuels.
Il n'est pas du tout dans mes intentions de nier les horreurs dont les homosexuels ont été victimes par le passé (rafles dans les années 50, catégorisation par l'OMS comme "malades mentaux" par exemple). Oui, tout cela est scandaleux. Mais mettre en parallèle la victimisation actuelle des homosexuels (oui, ça continue aujourd'hui, il n'y a qu'à revoir le reportage de France 5 de mardi dernier, dont j'ai parlé dans un billet hier), alors même que cette répression n'existe plus aujourd'hui, je trouve que c'est manipulateur et malhonnête. Cette manipulation existe donc à tous les échelons, et dans tous les milieux (politique, presse, en particulier). Cela n'engage que moi, bien sûr, mais s'il y a manipulation, je ne peux pas croire que ce n'est pas justement le fait des lobbys gays, qui ont, pour le coup, un intérêt stratégique à ne pas trop se faire entendre (d'où leur silence que mentionne très justement Adrien à la fin de son commentaire). En effet, pourquoi se mettre en avant, alors même que la presse et les politiques, dont la majorité au pouvoir, se font déjà leurs porte-paroles sans qu'ils aient grand-chose à demander ? Ce serait stratégiquement suicidaire car bien trop visible. Il importe, en effet, quand on tire les ficelles, de rester dans l'ombre... Cela permet quand même bien plus simplement de noyer le poisson et de mieux faire gober la fable de l'égalité des droits.
Soit dit en passant, je vais me répéter mais tant pis : la question fondamentale n'est absolument pas dans l'égalité des droits, dans la mesure où il ne peut pas y avoir d'inégalité dans des situations différentes. C'est un principe de droit, et non une de mes élucubrations. Dans la mesure où un couple homosexuel ne peut pas procréer naturellement, il n'y a pas de raison de lui accorder les mêmes droits qu'à un couple hétérosexuel qui, lui, a vocation à procréer sans aide extérieure. C'est de la simple logique, du bon sens (qui semble faire défaut à beaucoup aujourd'hui, malheureusement).

Donc, quand je suis interpellée ainsi :
« De façon plus générale, j'ai l'impression, en t'écoutant, qu'il y a une espèce de conspiration mondiale visant à sournoisement instaurer la théorie du genre dans les institutions internationales »,
 je ne peux que constater qu'il a parfaitement saisi le sens de mon propos. C'est exactement ce qui est en train de se passer, à mon avis. Je ne l'appellerais juste pas "conspiration mondiale", mais tentative d'imposer à une majorité une idéologie aberrante portée par une minorité. Mais ça ne date pas d'hier, ni de la loi sur le mariage pour tous. Ce que l'on a souvent du mal à percevoir, à propos de cette loi, c'est qu'elle n'est qu'une étape, un maillon d'un plan plus ambitieux qui se met en place progressivement depuis de nombreuses années maintenant.
La différence entre le gouvernement et les personnes qui luttent contre cette loi, c'est que les opposants avancent des arguments réfléchis, cohérents et sensés, basés autant sur la nature (non, ce n'est pas un gros mot !) que sur des observations et des recherches de psychologues, de pédo-psychiatres, par exemple, ou bien sur les alertes de juristes en ce qui concerne les arguments relatifs aux modifications du droit de la famille, en particulier, mais pas seulement. De son côté, le gouvernement ne dit pas clairement (mais aucun des gouvernements précédents ne l'a fait non plus, ce qui a permis de noyer le poisson pendant des années) quel projet de société il veut au fond. Il se cache derrière des arguments d'égalité et d'accès au droit par le mariage. En fait, les choses sont plutôt simples : aucun des arguments avancés par les partisans de cette loi ne tient la route et tous peuvent être démontés avec un raisonnement logique et relativement simple. Par ailleurs, nombre des arguments que je défends, comme d'autres, contre ce projet de loi sont issus de ma réflexion personnelle sur les implications de cette loi dans ma propre vie quotidienne. Or je ne suis que documentaliste, pas spécialiste en droit de la famille ou en biologie, en psychologie ou autre. Retrouver certaines de mes craintes ou de mes réflexions dans des articles ou des avis de personnes plus autorisées que moi me fait penser que mes raisonnements ne sont pas totalement absurdes, bien que non étayés scientifiquement (d'où mon silence sur mes réflexions et la mise en avant des articles qui reprennent les mêmes idées que celles que j'ai pu développer dans mon coin).
En réalité, j'ai simplement appris avec le temps à ouvrir mes yeux et mes oreilles, et à tenter d'être un peu moins naïve que je ne l'étais auparavant. J'essaie aussi de ne pas croire tout ce qui circule, et de vérifier, au moins en partie, ce que j'avance.
C'est pour cette raison que j'apprécie beaucoup le blog de Koz, par exemple, qui, lui, contrairement à moi, donne toujours ses sources. Ce qui me permet bien sûr de revenir aux documents et articles de départ, et donc d'avoir une information la plus objective possible (et par la même occasion de me faire ma propre opinion). Quand je tire quelques conclusions de propos ou de réflexions glanées ici ou là et que je vois ces mêmes conclusions sur des sites de juristes, je me dis que non, je ne suis pas totalement manipulée et que, vraisemblablement, on peut accorder un minimum de crédit à cette fameuse "théorie du complot" tant décriée. Ce n'est pas ridicule, je crois effectivement que nous sommes manipulés. Et le propre de la manipulation, c'est bien, justement, d'être invisible. Pas étonnant, dès lors, que la plupart des gens ne s'en rendent pas compte... Pour ma part, je pense que les manipulateurs sont justement les victimes d'hier, qui en viennent aujourd'hui à imposer à des sociétés entières ce qu'elles n'auraient jamais accepté si le bon sens avait encore régné : la théorie du genre. Comment, sinon, expliquer l'autisme du gouvernement face à l'ampleur des manifestations de janvier et mars, au regard du nombre de manifestants opposés à la réforme de l'enseignement sous Mitterrand, qui s'était soldée par un retrait pur et simple du projet de loi ? Sur la bataille des chiffres, encore, je pense qu'en minimisant le nombre de participants, on discrédite l'opposition, on la tient pour quantité négligeable et non représentative, tout simplement. Sauf que devant l'ampleur inédite du mouvement, c'est le gouvernement lui-même (et sa gestion calamiteuse de cette manifestation du 24 mars) qui se trouve discrédité au final. Ce que je remarque, c'est que la cote de popularité de François Hollande ne cesse de baisser (moins de 30% actuellement). Ça laisse quand même quelque peu rêveur, quand on sait qu'en plus, l'image de la France à l'étranger est désastreuse. Alors si ce n'est pas pour satisfaire quelque chose de bien plus puissant et de bien plus important que le crédit (en France et à l'étranger) d'un Président de la République, pourquoi François Hollande ne réagit-il pas avec un peu de dignité, en recevant et écoutant ses opposants, comme il a reçu les promoteurs de cette loi ? Je pense pour ma part que c'est parce qu'il sait qu'il a la population contre lui et qu'en cas de référendum sur cette loi, il se retrouvera face à un « non » massif. Donc comme il faut, idéologiquement, que cette loi passe (pour je ne sais quelle raison d'ailleurs), il fait passer la loi en force en minimisant son impact sur la société. Pourquoi, sinon, soutenir envers et contre tout que cela ne changera rien, alors que ça va tout changer (à commencer par la structure familiale et jusqu'à la légitimation de l'inceste, justement voulue par Judith Butler, selon ce que dit Drieu Godefridi) ? Ces enjeux sont-ils si importants que le président de la République est prêt à risquer son image, sa crédibilité de chef d'état pour eux ? Une autre explication peut être trouvée en cherchant du côté de la Cour Européenne des Droits de l'Homme. En effet, la CEDH semble avoir un pouvoir bien plus important que celui qu'on veut bien lui accorder d'habitude, au point de forcer les Etats contre lesquels sont engagées des poursuites à changer, par ses arrêts, leur propre législation nationale. C'est le cas de l'Irlande, et bientôt, vous verrez, de la France à propos de la GPA à cause simplement de la circulaire Taubira qui donne une existence juridique aux enfants conçus à l'étranger par des couples homosexuels qui ont eu recours à la GPA. La CEDH peut simplement dire que la France n'est pas honnête puisqu'elle légalise l'existence de ces enfants, tout en n'autorisant pas la GPA sur son territoire. Il y a fort à parier qu'il n'y aura même pas besoin de passer par une loi, un débat ou une consultation, comme le veut la loi de bioéthique de 2011, sur cette question. Donc ceux qui disent que la PMA et la GPA ne sont pas dans le texte de la loi Taubira se fourrent le doigt dans l'oeil jusqu'à l'omoplate (au moins !), parce qu'en réalité, il y a fort à parier que la circulaire Taubira a justement pour seul et unique but de légaliser la GPA à court terme (les procédures sont en cours à la CEDH, c'est dire si ça va aller vite maintenant !). Donc en réalité, Hollande n'a rien à craindre : s'il ne fait pas machine arrière à propos de cette loi, c'est sans doute parce qu'il estime qu'il a déjà gagné la partie, via la CEDH. Je suis cynique ? Ben... oui. Défaitiste ? Non. Parce qu'il y a quelque chose que la CEDH n'a pas pris en compte : les droits des enfants. Au nom de la non-discrimination envers les adultes, les enfants sont totalement oubliés. Et ça, un jour ou l'autre, ça va sans doute finir par leur "péter" à la figure. Et puis aussi que les gens s'insurgent (il n'y a qu'à voir en France ce qui se passe, mais pas uniquement, puisque le mouvement La Manif pour Tous semble faire des émules à l'étranger. Et si on s'orientait, finalement, vers une révolution ? (oui, je sais, mais on peut rêver, non ?)

Pour plus d'informations sur la CEDH : consultez cette vidéo : il s'agit d'une interview de Gregor Puppinck, directeur général du Centre Européen pour la Justice et les Droits de l'Homme. Je précise tout de suite que c'est un juriste (docteur en droit quand même), et que sans doute, lui, il sait de quoi il parle.

Pour conclure sur cette "conspiration", je dirais que ce qui me semble clair, c'est que la théorie du genre a pour but premier de détruire la société en s'attaquant à ce qui fait son fondement : l'altérité homme-femme, la complémentarité entre les sexes. La question que je me pose, c'est quel est l'intérêt de détruire la société par l'intermédiaire de ce qui fait sa force et son essence : l'homme et la femme ? Quel est le but, sinon celui de carrément détruire la civilisation dans laquelle nous vivons ? Et pour la remplacer par quoi ? Ah si, je sais. Par Le Meilleur des Mondes. C'est finalement évident...

Services sociaux et politiquement correct

La question de l'adoption par des personnes homosexuelles pose d'autres questions plus larges relatives à la liberté d'expression, par exemple. Sur la question de l'homosexualité, on est maintenant en droit de se demander jusqu'à quand, par exemple, on aura le droit d'exprimer une opinion contraire au politiquement correct. Un article relatant des faits graves d'abus sexuels sur mineur de la part d'un père et de son compagnon homosexuel sont à la base du billet d'aujourd'hui. L'affaire s'est passée en Angleterre et le père et son compagnon n'ont pas été inquiétés pendant plusieurs années par les services sociaux pour des raisons absurdes : il ne fallait pas prêter le flanc au risque d'être qualifiés d'"homophobes". Donc malgré plusieurs signalements de la part de la mère et de l'enfant lui-même, malgré 7 tentatives de suicides, la consommation de drogues, etc., l'enfant a systématiquement été remis à son père où il a continué à subir des viols de la part de son père et du compagnon de celui-ci.

La discussion qui a suivi sur FB avec mes collègues porte sur le "tu fais un amalgame entre adoption homosexuelle et viols par les parents", ce qui est totalement faux, mais parfaitement inacceptable effectivement (sur ce point, elles ont totalement raison, mais on ne peut pas me prêter cette intention dans la mesure où je l'avais bien précisé dans le commentaire accompagnant l'article : il s'agit d'un cas isolé, et il n'est pas question de jeter l'opprobre sur tous les couples homosexuels ou de les accuser a priori d'être maltraitants ou violeurs d'enfants...).

D'ailleurs, statistiquement, il y a bien plus de parents hétéros maltraitants que de parents homos maltraitants, puisqu'il y a aussi bien plus de parents hétéros que de parents homos... Le problème n'est pas là (encore qu'on pourrait se poser la question autrement : sur la totalité des parents homosexuels, quelle est la proportion de parents maltraitants, et cette proportion est-elle plus ou moins élevée que pour les parents hétérosexuels ? Mais je ne m'y hasarderai pas : je manque de données chiffrées fiables !).
Le problème soulevé par cet article et que je relevais justement, ce n'est pas celui de l'adoption (complexe dans tous les cas, quoique dans celui-ci, il ne s'agit pas d'un enfant sans parents adopté par d'autres, mais d'un enfant adopté par le conjoint de son père homosexuel, alors qu'il a encore sa mère, si j'ai bien compris, c'est-à-dire exactement la possibilité que demandent les couples homosexuels qui revendiquent le mariage en France), mais celui du silence coupable des services sociaux. Il est bien précisé que si les services sociaux n'ont rien dit, c'est parce que s'attaquer à un couple homosexuel et l'accuser de pédophilie, de violences sexuelles sur mineur, cela revient à être potentiellement homophobe, et ce n'est pas "politiquement correct".

Donc la question que je me pose, c'est où nous mène cette histoire de "politiquement correct". Si un enfant vit au sein d'une famille d'accueil ou adoptive hétérosexuelle, en cas de mauvais traitements, la plupart du temps, les signalements aboutissent à la mise en examen des adultes responsables (on se souvient, comme contre-exemple frappant d'ailleurs, de l'affaire d'Outreau, où les services sociaux n'ont là non plus pas fait grand-chose pour sortir les enfants de là, mais l'affaire était carrément complexe, puisqu'à la suite des auditions des enfants, je me souviens qu'il y avait suspicion de mensonges de la part des enfants eux-mêmes, alors ça a dû être un sacré sac de nœuds quand même... Il n'empêche que dans ces cas-là, on en parle à la télé, alors que dans la plupart des cas où les services sociaux font bien leur travail, rien ne filtre dans la presse. Et pourtant, des cas d'abus, il y en a, ce serait parfaitement naïf de penser que tout va bien dans le meilleur des mondes de l'adoption et des familles d'accueil). Il n'en demeure pas moins vrai que finalement, les parents et autres adultes impliqués se sont retrouvés devant la justice.
Dans ce cas-là aussi, les deux hommes incriminés ont purgé une peine de trente mois de prison. Seulement, la situation a duré 7 ans, pendant lesquels la mère et l'enfant n'ont pas cessé d'alerter les services sociaux... sans aucun résultat avant qu'un éducateur se saisisse du dossier et mette un terme aux horreurs subies par le jeune homme. Ça laisse rêveur quand même.

Qu'est-ce que ça veut dire ? Pour moi, cela veut dire simplement qu'un enfant vivant dans une famille hétérosexuelle a plus de chances d'être protégé qu'un enfant vivant dans une famille homosexuelle, et ce non pas parce qu'il a moins de chances d'être maltraité, mais parce que les services sociaux sont plus enclins à agir que si les adultes en cause sont homosexuels. La cause : le risque d'accusation d'homophobie... C'est quand même dingue, non ? Pour donner plus de "droits" aux homosexuels (mariage, adoption, filiation), au motif qu'ils ne doivent pas subir de discrimination du fait de leur orientation sexuelle, on en arrive à nier les droits des enfants quant à leur protection et leur intégrité corporelle et mentale ? Une fois de plus, cette loi sur le mariage et la parentalité homosexuelle crée donc une inégalité latente à l'encontre des enfants eux-mêmes, alors qu'ils sont censés être protégés... Je ne sais pas, mais moi, je trouve cela particulièrement choquant. C'est exactement comme si on signait un chèque en blanc en disant aux couples homosexuels : "ne vous en faites pas, en cas de pépins, de dérives, vous êtes protégés : il ne peut y avoir de discrimination envers vous du fait de votre orientation sexuelle". Donc tout est permis, sans conséquences. Paradoxalement, les adultes hétérosexuels sont donc plus suspects que les homosexuels d'être des parents maltraitants ou violeurs, alors même que les homosexuels mettent en avant le fait qu'il n'y a pas de raison qu'eux-mêmes soient de moins bons parents que les hétérosexuels...

Ça donne à réfléchir, non ?

jeudi 4 avril 2013

Mariage pour tous : Et les enfants ?

Sur Facebook (encore !), une de mes collègues m'a envoyé l'information suivante : France 5 a diffusé le 2 avril dernier (mardi soir) un reportage de52 minutes sur le mariage pour tous, ou plutôt sur les enfants au sein des familles homoparentales.
Merci Sylvie pour l'information, je me suis bien entendu empressée de visionner ce reportage. Ma connexion internet a planté à la 39e minutes, mais c'est sans importance, tant le message délivré par ce reportage est clair et limpide.
Il FAUT légaliser la situation de ces enfants !!! C'est une évidence bien sûr !

Bon alors au-delà du message lui-même (sans équivoque), je vais quand même tenter, malgré les 11 minutes qui manquent à mon visionnage, de décrypter ce que j'ai vu dans ce documentaire, parce que c'est quand même très intéressant d'y réfléchir à tête reposée.

Tout d'abord, ce que je tiens à préciser, c'est que le reportage est à charge contre les opposants au mariage homosexuel, et forcément en faveur des personnes favorables à ce projet de loi. Il n'y a pas photo : dans les termes employés, dans les images montrées, dans le montage, dans le choix des personnes qui témoignent, tout est orienté en faveur des « couples » homosexuels. On sait donc très vite où on met les pieds (c'est sans doute l'avantage de ce type de reportage orienté).

Sur le reportage lui-même maintenant. Tout d'abord, ça commence par une vision idyllique de plusieurs familles homoparentales qui se regroupent pour, selon l'un des hommes interviewés, « que leurs enfants sachent qu'ils ne sont pas les seuls à vivre cette situation ».
On peut y voir plusieurs choses bien sûr et interpréter ces dires de différentes manières.
Premier cas : il faut que les enfants se sentent le mieux possible dans ces familles, donc il faut leur dire que leur situation est « normale ».
Deuxième cas : Nous avons besoin de nous retrouver entre nous, parce qu'à l'extérieur, c'est terrible, nous sommes persécutés, il faut donc rassurer nos enfants et leur montrer que non, nous ne sommes pas des anormaux, et que tout va bien.
Je sens déjà les reproches sur cette seconde interprétation, mais c'est vraiment l'impression que ça m'a donné : « Les pauvres homosexuels sont franchement persécutés, jusque dans leur désir d'enfant et leur parentalité, c'est vraiment, vraiment choquant et inadmissible. »

Ensuite, on rencontre plusieurs familles homoparentales, un couple de femmes, un couple d'hommes, des grands-parents d'un enfant élevé par un autre couple de femmes. On rencontre également un jeune homme homosexuel qui est soutenu par sa famille qui vit l'homosexualité du fils au quotidien, qui suit de près les débats sur le « mariage pour tous » et les manifestations des opposants à la télévision.

On rencontre aussi Elisabeth Roudinesco, qui est elle aussi favorable au projet de loi, ainsi qu'une juriste qui explique en quoi le droit est fait pour aller contre la nature, parce que la nature est cruelle et que le droit permet de rééquilibrer les choses. Soit.

Ah oui, on voit aussi un tout petit peu Tugdual Derville, porte-parole d'Alliance Vita, mouvement opposé au « mariage pour tous », et quelques militants dans la rue tentant de mobiliser le péquin moyen sur cette question. On voit aussi quelques images de la manifestation du 13 janvier à Paris.
On voit aussi beaucoup d'images sur les manifestations des homosexuels réclamant les mêmes droits que les hétérosexuels, mais pas seulement : il y a des images d'archives de la première Gay Pride aux USA, des images des rafles à l'encontre des homosexuels dans les années 50...

L'impression, là, sur le vif, que me laisse le début du reportage, c'est que les personnes qui ont tourné et monté ce document présentent sans le dire les homosexuels en victimes de la société, sur le mode : « Vous vous rendez compte ? On a voulu les mettre en prison pour leur orientation sexuelle ! L'OMS en a fait des malades mentaux, et maintenant, on leur refuse le droit de se marier et d'avoir des enfants ! Non mais quelle honte !!! »
Bien sûr, ce n'est pas dit de cette manière, mais les images laissent penser, et donnent à penser que oui, vraiment, les pauvres homosexuels sont des personnes comme tout le monde qu'on a martyrisées de tout temps et qu'il est vraiment temps que cela change.

La suite, cette série de reportages-interviews de parents homosexuels, que l'on voit dans leur vie quotidienne, dans leur cadre familial, montre deux ou trois familles épanouies, avec de jeunes enfants (3 ans pour les uns, 6 ans pour les autres), qui répètent aux caméra que si, leurs enfants vont bien, qu'ils sont normaux, qu'il n'y a aucun problème, qu'il n'y a pas confusion possible parce que ces enfants savent qu'ils ont deux papas et une femme qui leur a donné la vie, ou bien deux mamans et un « papa-graine » quelque part.
C'est tellement beau, c'est tellement harmonieux, que ça donnerait presque envie de le vivre aussi. Chouette, ça a l'air idyllique, d'avoir deux papas ou deux mamans, et surtout sans aucun problème ! Alors ça, ce n'est pas tout à fait vrai (toutes mes excuses, je vais trop vite) : il y a quand même un gros problème : « En cas de décès d'Ingrid [la maman biologique], je [la compagne de la mère] ne suis pas protégée. Ils ne sont pas protégés non plus. »
Ben oui, ça, pour le coup, c'est quand même un gros souci, un vrai problème. Mais bon, que voulez-vous, ma pov'dame ! Le désir d'enfant, c'est tellement fort, hein !

Alors là, je crois que je commence à comprendre ce qui ne va pas dans ce « débat » de société. C'est tout simplement que les « pro » et les « anti » « mariage pour tous » ne parlent pas du tout de la même chose. Et c'est sans doute aussi pour cette raison que les positions des uns et des autres sont totalement irréconciliables.

Dans ce reportage, on voit clairement des adultes, parents d'enfants bien sous tous rapports nous expliquer qu'ils aiment ces enfants, que ce n'est pas du tout un problème pour eux de s'occuper des enfants, de les aimer, de les éduquer, de leur expliquer la vérité, même à trois ans, etc. Et que donc si les « anti » ont peur que les enfants n'y trouvent pas leur compte, c'est ridicule et que ça dénote simplement qu'ils ont peur de ce qu'ils ne connaissent pas. Je suppose donc que les auteurs du reportage se sont donné pour mission de combler cette lacune des « anti mariage pour tous » en leur prouvant par A+B que :
1- l'homophobie c'est pas bien
2- qu'il n'y a pas que les hétérosexuels qui sont aptes à s'occuper d'enfants
3- que les enfants sont moins bien protégés par la loi dans ces « familles » que si les parents étaient mariés, et que donc,
4- il faut absolument donner le droit aux parents homosexuels de se marier. Oh pas pour eux, ils s'en foutent clairement. Non, pas pour eux, mais pour protéger les enfants. Parce que ce sont eux qui comptent avant tout, bien sûr !

Alors là, il y a quelques petites choses avec lesquelles je suis parfaitement d'accord :
1- l'homophobie, non, ce n'est pas bien. L'homophobie, c'est la peur irrationnelle de l'homosexualité et donc, par ricochet, des homosexuels. Et cette homophobie conduit au rejet, à la mise au ban de la société, et donc à la discrimination (qui veut dire traiter différemment deux choses pourtant semblables [quoique, là, il y a matière à discussion, mais bon]).
2- Il n'y a pas que les hétérosexuels qui sont aptes à s'occuper d'enfants. Bien entendu. Évidemment. Cela va de soi, dirais-je même. Ce n'est franchement pas compliqué de changer une couche ou de donner un biberon, de faire à manger pour les enfants, même quand on est un homme, de transmettre des valeurs à un enfant, de lui donner de l'affection, de lui raconter des histoires pour l'endormir ou encore de lui faire un câlin au moment du coucher. Heureusement que ça, ce n'est pas une question d'orientation sexuelle ! Ce serait quand même un comble que des personnes normales (parce que je ne pense pas que les homosexuel(le)s soient des personnes anormales ou porteurs de « tares » comme j'ai vu certains de mes contacts sur FB me soupçonner de le faire) ne puissent pas s'occuper d'enfants du seul fait qu'ils préfèrent coucher avec quelqu'un du même sexe plutôt qu'avec quelqu'un du sexe opposé. C'est un argument tellement évident qu'il en devient, pour moi, quasiment ridicule...

En revanche, les points 3 et 4 me semblent plus sujets à caution.
Pour ce qui est de la protection des enfants, le fait que les paires d'homosexuels ne soient pas mariés ne pose dans le droit pas vraiment de problème, pas plus en tout cas que dans le cas des familles qui ont vu la disparition de l'un des parents (père ou mère décédé par exemple) ou dans le cas des enfants nés hors mariage. Dans tous les cas, les enfants ont droit à la même protection, ce n'est pas une question de sexualité ou de statut marital des parents, mais bien de protection de l'enfance. Rien à voir, donc.
Ah si, bien sûr : en cas de décès de la mère ou du père biologique, que se passe-t-il ? On peut supposer, puisque l'enfant n'est pas le fils ou la fille biologique du compagnon ou de la compagne du parent décédé, qu'il n'a pas de droits et que l'enfant sera donc confié plutôt à ses grands-parents s'il en a encore, ou bien à une famille d'accueil si ses grands-parents ont disparu ou sont inconnus (dans le cas d'un enfant conçu par don de sperme ou d'ovocyte anonyme, ou encore par mère porteuse). Sauf que je crois bien qu'il existe, dans le droit français, un principe qui s'appelle « l'intérêt supérieur de l'enfant », qui veut qu'on examine la situation de l'enfant et que le juge prenne la décision la plus favorable à l'enfant lui-même et non pas aux adultes qui l'entourent. Ce qui veut dire qu'il y a des dispositions dans le code de la famille en particulier qui protègent l'enfant et lui permettent de vivre avec la personne qui l'élève, quand bien même cette personne n'aurait pas de lien biologique avec lui. Et puis, il y a la possibilité pour le parent biologique de déléguer l'autorité parentale à un tiers, pour faciliter la vie quotidienne, donc cela ne pose aucun problème pour l'enfant.
En fait, ce qui pose problème, ce n'est pas que l'enfant ne soit pas protégé dans le cas du décès de son parent biologique, mais bien que le conjoint du parent biologique, lui, n'ait pas la garantie de se voir confier la garde des enfants qu'il (ou elle) élève avec le parent biologique. C'est donc un problème d'adultes, et non pas de protection de l'enfant, il me semble. Et encore, même là, je doute que ce soit réellement un obstacle, compte-tenu des aménagements légaux qui ont déjà été accordés par la justice à ces parents, justement pour résoudre ces casse-tête juridiques que sont les familles homoparentales. Les enfants n'étant pas responsables des choix et de la vie sexuelle de leurs parents ou des personnes adultes qui vivent avec eux et les élèvent, le droit a prévu des solutions dans ces cas-là, toujours dans l'intérêt de l'enfant. Il y a donc fort à parier que si une mère biologique meurt dans un accident de voiture, par exemple, la garde effective des enfants reviendra de fait à la personne qui a élevé les enfants depuis leur naissance (si le couple a tenu jusque-là), quand bien même cette personne serait la compagne homosexuelle de la mère décédée. Je ne vois donc pas où est la question de la protection, que ce soit celle de l'enfant ou celle du compagnon ou de la compagne du parent biologique...

Pour le point 4, j'ai déjà évoqué en partie la question, relative notamment à la protection de l'enfant. Pour le reste, le mariage, les couples interrogés ici semblent s'en taper royalement. D'ailleurs, l'une des femmes le dit très bien : « Si on obtient le droit de se marier, on planifiera le mariage, et aussi le divorce, parce que nous avons la tête dure ».
Ça veut dire quoi, ça ? Si je comprends bien, ça veut dire simplement que le mariage « protégeant » le conjoint et les enfants tant qu'il dure, il faut avoir le droit de se marier, mais que du coup, le mariage est considéré comme une simple formalité accordant des droits supplémentaires. Comme il est aussi assorti de devoirs auxquels on n'a pas forcément envie de se soumettre, alors il reste la solution du divorce. Est-ce que par hasard, la femme qui a dit ça se rend compte qu'en divorçant, elle « perd » aussi les droits patrimoniaux que lui accorde le mariage ? Qu'elle se retrouve alors dans la situation de tous les couples divorcés qui doivent a priori s'organiser pour la garde des enfants (garde alternée, garde exclusive, pension alimentaire...) ? Ou bien est-ce que c'est de la provocation pour dire simplement que le mariage, elle s'en fiche totalement, et que sitôt obtenu le droit de se marier, elle usera de ce droit, mais que ça ne changera strictement rien, à tel point qu'elle pourra divorcer de sa compagne sans aucune conséquence pour elles ni pour les enfants ? Que leur vie continuera exactement comme avant ? Mais quelle hypocrisie !

Bien sûr, elle fait ce qu'elle veut de sa vie... et notamment de sa vie de couple. Mais s'il y a bien quelque chose qui me pose problème ici, c'est le manque de logique. On réclame un droit, mais pour s'empresser de le mettre aux oubliettes ?
Et on voudrait nous faire croire, à nous, personnes opposées à l'ouverture du mariage aux homosexuels, que ça ne changera rien à la définition du mariage ?

Pour ce qui est du mariage, encore, si, bien sûr que ça change la définition du mariage. Le mariage, dans le dictionnaire, c'est l'union d'un homme et d'une femme en vue de procréer. Comme c'est impossible pour deux femmes ou deux hommes de procréer ensemble, par définition, soit leur union ne peut pas être appelée « mariage », soit il faut changer la définition du mot « mariage » pour faire entrer les couples homosexuels dans cette définition. Ce qu'on peut tout à fait faire, mais alors qu'on arrête de nous dire que ça ne change rien, puisque ça change la définition même du mariage. Il faut être un minimum cohérent.
On nous répond que ça n'enlève pas de droits aux couples hétérosexuels. Soit. Encore que. Pour ma part, ça me fait quand même bizarre de me rendre compte que le contrat conclu avec mon mari il y a douze ans, par le mariage civil, n'aura pas la même teneur que celui que mes enfants concluront peut-être un jour, mais surtout que celui que mes contemporains concluront après la promulgation de la loi (si la loi est effectivement adoptée définitivement), et ce seulement 12 ans après le mien. Quelle est la valeur de mon propre mariage, si l'État en change la définition en cours de route ? (je précise qu'il s'agit d'un simple questionnement, je me trompe peut-être !).
En tout cas, si, ça change quand même quelque chose, en ce sens que ça change le sens de la filiation aussi. Parce qu'il faut quand même, à un moment ou à un autre, arrêter de croire tout ce qu'on nous dit : dans la mesure où le mariage induit la procréation, il induit aussi la filiation. Si la définition du mariage change, alors la filiation change aussi. En autorisant le mariage pour les personnes homosexuelles, on dit aussi : « la filiation biologique, c'est de la fiction, ce qui prime, c'est la filiation sociale, celle qui est issue d'un projet parental. » Alors bien sûr, dans le cas des couples hétérosexuels, les deux concordent (filiation biologique et filiation « sociale »). Mais ce n'est pas le cas dans les couples homosexuels, où la filiation biologique est simplement impossible. Il faut donc changer la définition de la filiation. Dans l'interview de douze minutes qui suit le reportage, une juriste à l'initiative de la lettre cosignée par 170 juristes alerte sur le changement de sens de la filiation induit par le mariage pour tous : puisqu'il ne s'agit plus de procréation mais d'éducation (comme on l'a vu plus haut, les couples homosexuels ne sont pas plus « manches » que les hétérosexuels pour éduquer les enfants), alors n'importe qui, n'importe quel éducateur pourra se prévaloir de cette qualité pour demander à obtenir le statut de parent de l'enfant. Ce ne sera plus uniquement ceux qui élèvent l'enfant, mais aussi l'éducateur du périscolaire, la tante chez qui il va jouer le mercredi, la nourrice à qui l'enfant est confié, la grand-mère qui va le chercher à l'école, le soir, etc. Même si c'est sans doute un peu tiré par les cheveux, ce n'est pas totalement absurde quand même. Tout simplement parce qu'il n'y a pas de raison de limiter la délégation d'autorité parentale à une seule personne. Et il n'y a pas non plus de raison, ça existe déjà ailleurs, de limiter le nombre de parents à deux personnes.
De ce fait-là, le « mariage pour tous » déstructure bien la famille, comme le craignent les opposants à cette loi, en supprimant les repères essentiels à la croissance harmonieuse d'un enfant. Ou plutôt, il porte en germe cette déstructuration. Parce que bien entendu, cette conséquence ne va pas se voir immédiatement. Elle ne deviendra réalité que sur le long terme...

Alors, autre point soulevé par le reportage : les actes des « parents », qui ont été amenés à contourner la loi pour avoir la possibilité d'avoir des enfants. On a vu ce couple de femmes, « mamans » de jumeaux de trois ans, et qui sont allées en Espagne pour une insémination artificielle avec donneur anonyme pour pouvoir engendrer ces enfants.
Le couple d'hommes, quant à eux, est allé en Ukraine pour y trouver une femme qui a donné ses ovules et a porté les jumeaux, moyennant quand même 80.000 € en dédommagement. (à ce sujet, j'ai bien aimé l'intervention de Mme Elisabeth Roudinesco qui soutient qu'il ne s'agit pas de l'achat d'un bébé, mais d'un dédommagement pour la pauvre femme qui met sa vie entre parenthèse pendant neuf mois pour permettre à un couple d'étrangers d'avoir des enfants. C'est cynique. D'abord, 80.000 €, c'est une somme incroyablement importante, c'est la moitié du prix de ma maison, par exemple. Mais c'est aussi ridiculement bas quand il s'agit de vies humaines. Comment, d'ailleurs, évaluer le prix d'un enfant ? Alors là, elle dit qu'il ne s'agit pas du prix de l'enfant, mais d'un dédommagement... soit, mais alors il s'agit du dédommagement de quoi ? De neuf mois « perdus » pour cette grossesse ? Et la mienne, de grossesse, elle est rémunérée à cette hauteur-là ? Pourquoi je n'aurais pas le droit d'avoir un dédommagement aussi parce que je suis enceinte ? Ah oui ! Les indemnités journalières de la sécu ? On est loin des 80.000 €. Les prestations familiales ? Je suis sûre que le père officiellement célibataire des jumeaux y a droit lui aussi ! Et deux fois, en plus, parce que ce sont des jumeaux, donc ça se cumule !
Alors s'agit-il d'un dédommagement en cas de problème pendant la grossesse ? Non, bien sûr, puisque c'est le prix à payer par tous les couples qui ont recours aux mères porteuses en Ukraine. C'est donc un tarif de base !
Alors c'est le prix à payer pour que la femme donne l'enfant qu'elle a porté dans son ventre, et pour être sûr qu'elle ne voudra pas le garder une fois qu'il sera né, non ? C'est donc le prix de l'enfant ! Donc Mme Roudinesco est une menteuse et/ou une hypocrite...

Pour continuer sur cette question du contournement de la loi en allant à l'étranger pour une insémination artificielle avec donneur ou une mère porteuse, il y a quand même autre chose qui me choque, hormis la question financière : ces « familles » ont contourné la loi et ne s'en cachent pas vraiment (elles ont témoigné à visage découvert dans le reportage), ce qui veut dire qu'elles se sentent suffisamment en sécurité pour des « hors-la-loi » normalement passibles de peines de prison ou d'amendes quand on a enfreint ou contourné la loi française. Ce qui veut dire aussi qu'en France, quand il s'agit d'abus de bien sociaux, de fraude fiscale... on est susceptibles d'être inquiétés, mais pas quand il s'agit de la marchandisation d'enfants... Ça aussi, ça me laisse rêveuse... La loi, elle s'applique pour tous, non ? Elle est la même pour tout le monde, ou il y en a qui ont des passe-droits et qui n'ont pas à s'inquiéter des conséquences de leurs actes ? Pourquoi une telle incohérence dans le droit français ? Pourquoi, quand il s'agit du vol d'un objet, ou de détournements de fonds dans une entreprise par exemple, la loi s'applique, mais pas en matière d'enfants, de PMA ou de GPA, pourtant explicitement interdites dans le droit français ?
Notre gouvernement (mais pas uniquement le présent, je veux tout de suite rassurer les lecteurs de ce billet) est bien tolérant... parce que vu l'âge des enfants, ce n'est pas sous le gouvernement Hollande qu'ils ont été conçus, mais sous le ou les gouvernements précédents. Ce qui laisse supposer quand même une grande tolérance pour ces pratiques interdites !
Là encore, ce qui me choque, ce n'est pas que ça existe, mais l'incohérence de fond, l'illogisme de la chose. Soit c'est interdit, et alors les personnes qui enfreignent l'interdit sont sanctionnées et la loi s'applique, soit c'est interdit et les personnes ne sont pas inquiétées, et alors ça sert à quoi d'avoir des lois ?

La fin du reportage (oui, j'ai réussi à voir les onze minutes manquantes) est édifiante. On y rencontre un jeune homme de 30 ans, dont la mère a divorcé du père il y a vingt ans (l'enfant avait donc 10 ans à ce moment-là) parce qu'elle était homosexuelle. Ce jeune homme se dit « normal » en ce sens qu'il a eu dans son adolescence les mêmes questionnements que les autres enfants de son âge, sur son identité, sa sexualité, etc. La seule chose qu'il ajoute, et qui l'a sans doute blessé durant son adolescence, c'est qu'il a dû faire face au regard des autres et qu'il s'en est sorti en cachant que sa mère était homosexuelle et qu'il vivait avec deux femmes et non pas un homme et une femme. Mais qu'en dehors de ça, ça ne l'empêche pas d'être heureux, d'être épanoui, et d'être hétérosexuel (ouf, l'homosexualité n'est pas héréditaire comme les « méchants anti mariage pour tous » semblent le penser !).
Bon alors là, je me dis qu'il y a plusieurs problèmes quand même. Non pas pour ce jeune homme, visiblement bien dans ses baskets, mais par rapport au discours du reportage. Tout d'abord, les auteurs reconnaissent que les dernières études françaises datent des années 1990. Elles sont donc totalement hors-sujet pour ce qui concerne la situation des enfants vivant aujourd'hui dans les familles homoparentales (pour ceux qui sont issus de PMA et de GPA notamment), dans la mesure où ces techniques, si elles existent depuis Amandine pour la FIV par exemple, ne sont utilisées par de plus en plus de couples homosexuels que depuis quelques années seulement. Les enfants qui étaient interrogés dans ces études des années 1990 étaient donc essentiellement issus de couples hétérosexuels, et vivaient deux événements difficiles : la séparation de leurs parents biologiques d'une part, traumatisme pour tous les enfants qui vivent le divorce, quelles que soient les causes de ce divorce d'ailleurs, et l'homosexualité de l'un de leurs parents, qui ne peut pas aller sans poser de questions à l'enfant (et le jeune homme interrogé à la fin du reportage exprime clairement ces questions d'ailleurs). Donc ces études des années 1990 ne peuvent bien sûr pas être utilisées aujourd'hui, ni par les « pro » ni par les « anti » « mariage » pour tous, parce qu'elles sont biaisées et qu'elles ne correspondent pas à la réalité d'aujourd'hui.
Mais de la même manière, il est impossible de se baser sur le témoignage de ce jeune homme, aujourd'hui adulte de 30 ans, pour dire que les enfants élevés dans les familles homoparentales n'ont aucun risque d'avoir plus de problèmes que les autres (notamment des problèmes psychiques, des souffrances psychologiques, etc.), dans la mesure où ces enfants (en tout cas ceux du reportage) sont très jeunes (moins de 10 ans dans tous les cas, et pour la plupart encore dans la petite enfance). Les seules personnes du reportage qui ont l'air d'avoir conscience du problème (ou en tout cas qui en parlent) sont les grands-parents. Pour tous, « pour l'instant », il n'y a pas de problème lié à l'absence de la mère ou du père. Mais tous se posent la question de savoir ce qu'il en sera dans l'avenir, notamment à l'adolescence.
Mme Roudinesco souligne que les études menées ne servent à rien, si ce n'est à dire ce qu'on sait déjà, à savoir qu'à milieu égal, les enfants élevés dans les familles homoparentales n'ont pas plus de problèmes que ceux élevés dans les familles hétéroparentales. Et ce pour la simple raison que ce sont des familles socialement favorisées (ben oui, vous voyez, vous, deux employés au SMIC aller en Ukraine pour payer une femme 80.000 € pour avoir un bébé ?). Qu'ils vivent donc dans des milieux aisés, qu'ils sont la plupart du temps surprotégés, avec des parents plus intelligents que la moyenne, qui poussent davantage leurs enfants durant leur scolarité... bref, qui vivent mieux que la moyenne. Ce qui interroge quand même : au moment de l'ouverture du mariage pour tous à tous, les personnes homosexuelles issues de milieux défavorisés qui aujourd'hui ne peuvent pas aller en Espagne pour faire un bébé par PMA ou louer le ventre d'une femme en Ukraine se verront octroyer le droit d'avoir des enfants par ces mêmes techniques, en France. Et vraisemblablement gratuitement sur le dos de la sécurité sociale, pour ne pas créer une nouvelle discrimination par l'argent, cette fois entre couples homosexuels. Or Mme Roudinesco dit bien dans ce reportage que ce qui conduit aux problèmes psychiques, aux troubles mentaux et aux névroses... c'est essentiellement la pauvreté.
Alors là, attention. Je ne suis pas en train de dire qu'il faudrait interdire aux homosexuels pauvres d'avoir des enfants ! Sinon, pour être logique, il faudrait aussi interdire aux hétérosexuels pauvres d'avoir des enfants. Je me pose juste une question : si la situation financière des parents homosexuels protège les enfants de troubles, de névroses, etc., n'est-ce pas un peu étrange de dire « on ne peut pas se baser sur ces études parce qu'elles ne disent que des choses qu'on sait déjà, à savoir qu'à milieu comparable, les conséquences sont les mêmes ou à peu près » ? Parce qu'en creux, cela veut dire que, sachant que la pauvreté aggrave la situation (y compris mentale) des enfants qui en souffrent, on va créer volontairement des enfants qui vont cumuler un certain nombre de handicaps : à la situation pécuniaire des parents (pouvant aller jusqu'à la pauvreté) qui n'est pas de leur faute, loin de là, on va ajouter un autre problème qui est la privation délibérée, pour ces enfants, de la présence d'un père ou d'une mère, qui pourrait ajouter encore à la situation mentale difficile des enfants en question. Donc les enfants qui auront la chance de naître dans des couples homosexuels aisés (et qui donc auront aussi ce problème de la privation d'un père ou d'une mère) seront favorisés par rapport aux autres vivant dans les familles pauvres.
Vous allez me dire que c'est pareil pour les familles hétéroparentales. Bien sûr que c'est pareil : les enfants dans les familles pauvres sont forcément pénalisés par rapport aux enfants issus de familles aisées. La différence, c'est que là, on crée par la loi des situations complexes où on ajoute volontairement une difficulté qui est l'absence d'un père ou d'une mère. Certains n'y voient pas de problème majeur pour l'épanouissement d'un enfant. Encore une fois : bien sûr, puisque les parents homosexuels d'aujourd'hui sont plus favorisés socialement que ne le seront, en moyenne, les parents homosexuels de demain, après la promulgation de la loi. Mais n'est-ce pas faire un pari risqué sur l'avenir de ces enfants, alors même qu'on en connaît déjà les conséquences sur les enfants issus de familles hétérosexuelles pauvres ?

Je vais arrêter là, il y aurait d'autres choses à dire, comme la conclusion du reportage, qui se termine sur la constatation de la mère des jumeaux de 3 ans : « Ils [les opposants au mariage pour tous] vont devoir changer, parce que s'ils ne changent pas d'eux-mêmes, ils changeront forcément à cause de nos enfants. Nos enfants ne vivent pas dans des communautés fermées. Demain, nous serons les parents de Paul ou de Pierre qui invitent les leurs à venir jouer à la maison. »
J'ai juste envie de dire : Et alors ? La question n'est pas liée au mariage pour tous ni à un changement « obligé » des uns au bénéfice des autres, mais à une simple question de respect de l'autre. Ce discours de cette femme m'interpelle en ce sens qu'elle semble trouver normal d'obliger les autres (sous-entendu les hétérosexuels) à changer et à accepter l'homosexualité comme une norme. Donc on se trouve là face à un diktat imposé par une minorité à la majorité. Et pour moi, ça s'appelle simplement de l'hétérophobie...

Edit : Je trouve particulièrement malhonnête intellectuellement l'intervention de Mme Roudinesco à propos de la question qui lui a été posée sur la santé mentale des enfants élevés dans les familles homoparentales. La question était, si je me souviens bien : "Les enfants élevés dans ces familles sont-ils plus sujets que les autres aux névroses ?"
Sa réponse a été en substance que les études menées sur les enfants élevés dans les familles homoparentales ne sont pas probantes parce qu'elles aboutissent à quelque chose que l'on sait déjà : à savoir que ce qui pose problème, c'est plus la pauvreté que l'orientation sexuelle des parents. Et de faire tout un laïus sur les enfants eux-mêmes, histoire de bien noyer le poisson et de ne surtout pas répondre à la question. Parce que même si ce qu'elle dit est vrai (à savoir que les familles homoparentales sont plutôt aisées dans l'ensemble), il n'en demeure pas moins vrai qu'il existe aussi des familles hétéroparentales aisées. Donc une comparaison entre les deux types de familles est possible et a sans doute été faite. Mais on n'aura pas la réponse à la question de la bouche de Mme Roudinesco. Peut-être que la comparaison n'est pas à son goût ? Peut-être qu'elle montre qu'en moyenne, les enfants élevés dans les familles homo ont plus de difficultés que les autres ?
Allons Amélie ! Ne sois pas mauvaise langue ! Elle a peut-être simplement oublié de répondre ?
Ou bien peut-être aussi que les journalistes n'ont pas fait leur travail comme il fallait et qu'ils n'ont pas posé la question de savoir si, au sein des familles aisées, les enfants élevés par des parents homosexuels sont plus névrosés que les autres ? (Rhôô ! Amélie, tu es incorrigible ! Te voilà en train de suggérer que des gens pourraient ne pas faire leur travail correctement ? C'est pas bien !!!).
Donc nous n'en saurons pas plus...

Y'a des jours, comme ça...

...où je me donnerais bien des baffes.
Aujourd'hui, ou plutôt hier, vue l'heure à laquelle j'écris, je me suis bien pris la tête sur Facebook avec quelques-uns de mes contacts au sujet d'un article trouvé sur le web, relatant une adoption calamiteuse par un couple homosexuel.
Pour ma part, je m'étais attachée non pas à la situation elle-même (viols sur mineurs par ascendants à répétition et pendant des années) mais à l'absence de réaction des services sociaux à cause de l'homosexualité des adultes incriminés. Avec la question derrière : "un enfant est-il protégé en cas de crime ou de délit commis par un ou des homosexuels ou bien la peur d'être traité d'homophobe est-elle tellement grande qu'elle empêche tout signalement par les services sociaux ?"

Je ne comprenais pas bien l'acharnement de mes contacts à ne pas comprendre mon propos. Par trois fois, j'ai du réexpliquer ce que je voulais faire passer comme message (à savoir le risque de délit d'hétérosexisme, comme au Canada), et à chaque fois, les arguments en face me renvoyaient à un possible amalgame que j'étais supposée avoir fait entre la question du mariage homosexuel et celle des abus sexuels pour mineurs.

Jusqu'à ce que je prenne un peu le temps de me replonger non pas sur l'article à la base de mon commentaire et de la discussion, mais sur l'auteur de l'article en question. Et que je fasse quelques recherches. L'auteur se présentait comme catholique, défendant la vie. Comme moi, quoi. Sauf qu'en creusant un peu (merci Wikipédia...), j'ai appris que les publications pour lesquelles travaille cette femme sont quelque peu traditionnalistes, quelque peu proches du FN... et qu'elle est vice-présidente d'une association réputée proche du FN également. D'où le côté sulfureux de son article que je n'avais même pas vu parce que je me suis focalisée sur la simple question suivante : "Les services sociaux auraient-ils réagi plus vite si les adultes incriminés avaient été hétérosexuels ?"

Alors sur le fond, ça ne change rien : je reste persuadée que cette loi sur le "mariage pour tous" ne va pas régler les problèmes de discrimination, d'inégalités entre hommes et femmes ou d'homophobie, de manque d'enfants adoptables, etc. Je reste persuadée aussi que ce n'est pas une question d'égalité des droits, comme on veut nous le faire croire, et que cette loi est mauvaise pour la société. Cependant, sans même m'en rendre compte, finalement, je constate que je me suis laissé entraîner dans un discours tendancieux, outrancier, sans vérifier plus avant les tenants et les aboutissants. Mea culpa, donc, parce que je comprends maintenant pourquoi mes interlocuteurs ont pu être choqués par le lien que je proposais et par le fait que je semblais le défendre...
Je me rassure en me disant que j'étais de bonne foi et que je ne faisais que défendre mon point de vue, qui n'était somme toute que partiellement illustré par cet article. Cependant, je me dis aussi que contrairement à ce que j'ai affirmé ce matin, le fait de rendre visible cet article fait de moi une caution à son propos, alors même que j'affirmais ne pas être responsable de ce qui y est écrit. Et c'est bien là le problème : 
L'article a été écrit par quelqu'un qui, dans le titre au moins, fais sciemment l'amalgame entre "adoption par des homosexuels" et "abus sexuels". En mettant le lien sur Facebook, je n'ai rien fait d'autre que cautionner cet amalgame, ce que je regrette vraiment, parce que telle n'était pas du tout mon intention. Je ne souhaite pas revenir là-dessus sur Facebook, je pense que j'ai déjà fait assez de dégâts comme ça, d'où mon billet de ce soir pour tenter de rattraper l'erreur ici. En tout cas, j'espère à l'avenir retenir la leçon : toujours vérifier, et encore vérifier ses sources... (et là, j'enrage vraiment parce que théoriquement, c'est quand même un peu mon boulot. On dirait bien que je me suis fait avoir comme une bleue, là...).

mercredi 3 avril 2013

Théorie du genre... encore !

Un petit article, puisque je ne vais pas faire de longs discours sur le sujet, ça a déjà été le cas récemment. Simplement pour tordre le cou à une idée qui a été lancée sur mon profil FB, à savoir que La théorie du genre vise simplement à enseigner aux enfants qu'une femme peut se comporter en homme et qu'un homme peut se comporter en femme sans que ça soit choquant (autrement dit, les questions de sexe sont socialement construites et reproduites et il faut absolument en sortir). Soit.

Je vous invite toutefois à consulter ce lien, qui dit noir sur blanc une ineptie. Et c'est ce mensonge qu'on veut apprendre à nos enfants, dès six ans, à l'école... Moi, ça me laisse rêveuse... Ah oui, il y a une pétition en ligne aussi, pour ceux qui sont aussi choqués que moi par cette histoire. Au cas où...

Pour être plus claire, et parce que je n'y résiste pas, voici l'extrait de l'article en question :

L’objectif pour cette parlementaire socialiste est, grâce à ce nouvel enseignement, de déconstruire les stéréotypes sexués « afin de substituer à des catégories comme le sexe ou les différences sexuelles, qui renvoient pour le coup à la biologie, le concept de genre qui lui, au contraire, montre que les différences entre les hommes et les femmes ne sont pas fondées sur la nature, mais sont historiquement construites et socialement reproduites. » Sic !
Édifiant, non ?
Donc si je lis bien, c'est exactement ce que je disais sur FB : on nie carrément ici le fait qu'un homme est un homme parce que biologiquement, il est né comme ça. On dit clairement que s'il est un homme, c'est parce que la société l'a fait homme et non pas femme. Je vais accoucher bientôt (dans deux mois). Je me demande qui, de la sage-femme, du médecin ou bien encore de mon mari, lequel ou laquelle va décider si mon bébé est un garçon ou une fille et sur quel critère, tiens. Je serais bien curieuse de le savoir, moi !

Avortement : Préserver la vie. Mais laquelle ?

La question de l'avortement revient régulièrement sur le tapis, et cette fois-ci, c'est par rapport à une affaire en Irlande, au sujet d'une femme morte par suite d'erreurs médicales pendant sa grossesse.
En gros, si j'ai bien compris, elle s'est présentée à l'hôpital avec un début de fausse couche et une infection, et les médecins ont privilégié le bien-être de l'enfant plutôt que la santé de la mère, au motif qu'en Irlande, pays Catholique, on ne pratique pas d'avortement. Ce n'est que quand les signes vitaux du bébé ont montré qu'il était mort que la mère a été transférée dans le service médical adéquat, qui n'a rien pu faire pour la sauver : il était trop tard, elle avait fait une septicémie et rien n'aurait pu la sauver à ce stade.
Le résultat, c'est que le mari et son avocat veulent se servir de ce drame pour promouvoir la légalisation de l'avortement en Irlande, où il est toujours interdit.

Soit. Je comprends le papa : pour sauver un enfant non viable à ce stade la grossesse, les médecins ont laissé mourir sa femme, ce qui ne pouvait qu'entraîner la mort de l'enfant...

Maintenant, il y a quand même des choses qui semblent n'avoir pas été prises en compte. Lorsqu'une question de santé grave se pose pendant une grossesse, la raison veut que l'on préserve la santé de la mère... puisque c'est elle qui est déjà en vie. Je m'explique. Le bébé, selon la doctrine chrétienne et catholique en particulier, est vivant depuis sa conception. Soit. Mais il a besoin du corps de sa mère pour se développer, pour grandir et devenir viable à l'extérieur.
J'en ai discuté avec notre vicaire, spécialiste en droit canon (il est juge au tribunal ecclésiastique de Strasbourg). Il m'a bien précisé que dans tous les cas, y compris dans le cadre de la contraception, si une grossesse fait courir un risque à la femme, alors il faut préserver la vie, même et surtout s'il s'agit de la vie de la mère avant celle d'un hypothétique enfant à venir (dans le cadre de la contraception) ou avant celle du fœtus dans le cadre d'une grossesse à risque.
Ce qui veut dire que dans tous les cas, le fœtus ne doit être sauvé que si la santé de la mère n'est pas mise en danger du fait de la grossesse. En gros, ce qui prime, c'est la santé de la mère sur celle du bébé. Parce que la mort du bébé, c'est un drame, certes, et qui a des répercussions sur les parents bien sûr, et sur les éventuels frères et sœurs, grands-parents... Mais si, pour sauver le bébé, on doit sacrifier la mère (au risque de perdre aussi le bébé s'il n'est pas viable à ce stade de la grossesse), qu'a-t-on gagné ? Une famille ravagée, la mort d'un être qui a déjà sa place dans la société, qui a éventuellement d'autres enfants, des parents, un mari (ou compagnon, peu importe), des personnes qui l'aiment et qui vivent auprès d'elle. Et de toute façon, la mort du bébé s'il n'est pas viable. On perd donc les deux, alors que la mère aurait pu être sauvée... De deux maux, il faut donc choisir le moindre si l'un des deux (la mère ou le fœtus) est forcément condamné... en privilégiant la mère bien sûr.

Je ne suis pas favorable a priori à l'avortement, vous vous en doutez. Cependant, si on a le choix entre la mort de l'un et la mort de l'autre, si l'avortement permet de sauver la vie de la mère, alors à mon avis, il n'y a pas à hésiter, sauf à se comporter inutilement en martyr... ce qui est à mon sens un peu stupide... Je n'ai bien sûr pas à juger les choix des médecins dans cette histoire, mais tout cela donne à réfléchir quant à la complexité de la question. Et montre bien que même l’Église n'a pas une position aussi tranchée que l'on veut bien nous le faire croire : elle se base sur une règle générale (préserver la vie), avec des cas particuliers dont il convient de débattre et qui, en tout cas, ne doivent pas aboutir à la mort d'une personne, mort qui aurait pu être évitée si d'autres décisions avaient été prises. Tout est donc question de discernement : il n'est pas bon d'appliquer bêtement la doctrine en disant "pas d'avortement, nous sommes catholiques" si le bébé ne peut de toute façon pas vivre et si l'avortement permet de sauver la vie de la mère... Cela relève pour le coup de l'absurdité et de l'aveuglement au nom d'une doctrine mal comprise. Et c'est dommage, parce qu'une fois de plus, dans cette histoire, c'est aussi l'image de l’Église qui est écornée, alors que bon sang, elle n'en a vraiment pas besoin !

mardi 2 avril 2013

Enfants "neutres"

Nouvelle question... en lien avec la précédente toutefois.
Ce matin, j'ai fait quelques recherches sur "Pop", cet(te) enfant suédois(e) élevé(e) dans l'ignorance de son sexe biologique pour des raisons idéologiques (féministes en réalité), en lien avec la théorie du genre actuellement promue (notamment au lycée et par la suite dès l'école primaire).

J'ai trouvé un article (plusieurs, mais bon, je vais vous épargner les autres, ils disent à peu près la même chose avec des mots différents...), qui mentionne, ce que j'avais déjà vu auparavant, que le cas de Pop n'est pas isolé, et qu'il existe d'autres enfants de par le monde, notamment au Canada, qui sont élevés globalement de la même manière (attention, le second article est en anglais pour plus de facilité).
Alors tout cela m'a donné à réfléchir, parce que ces expériences sont loin, très loin de ce que j'ai lu sur Facebook. Un de mes amis facebookiens, suite à un article sur l'éducation sexuelle à l'école, me soutient qu'il s'agit là uniquement, avec la théorie du genre introduite à l'école primaire et applicable dès la maternelle, d'éduquer les enfants loin des stéréotypes liés au genre, sur le mode de "ce n'est pas parce qu'elle a une paire de seins qu'elle est moins douée qu'un homme dans tel ou tel domaine".
Certes. Heureusement.
Mais ça, ce n'est pas de l'éducation sexuelle. Ce n'est pas non plus la théorie du genre. C'est juste de l'éducation au respect du à n'importe qui en face de soi. C'est juste dire à l'enfant : "Eh, Coco, tu  n'as pas à juger l'autre sur son apparence, sur le fait que c'est une femme ou un homme, tu lui dois simplement le respect parce que c'est un être humain comme toi, ni mieux, ni moins bien."
Je ne vois pas où est le problème de "genre" là-dedans.

Alors mon interlocuteur me dit que "la théorie du genre, sauf dans le cas des théoriciens les plus extrêmes, c'est pas de supprimer le fait d'être un homme ou une femme pour créer un être "neutre", c'est d'abord et avant tout le fait de dire que "naitre homme ou femme" doit être différent de "se comporter sa vie durant en homme ou femme". Qu'une femme (née donc avec deux chromosomes X) peut se comporter dans sa vie de toute les jours comme un homme (par ses vêtements, sa sexualité, son travail, ses relations... bref, de la manière dont la société juge un homme) sans que cela ne pose problème. Qu'il y a donc une différence entre naitre femme (totalement biologique, on pourra jamais rien faire contre ça), et se comporter, agir, et se sentir femme (qui ne vient que plus tard dans la vie, quand on a conscience de soit, des autres, des différences...)."

Alors là, j'ai quand même un tout petit problème avec ce qu'il avance. L'application de cette théorie dans les crèches en Suède et pour Pop ou les autres (Sasha en Angleterre, Storm au Canada) induit l'introduction de la neutralité (d'ailleurs, il pronom "hen" a été récemment introduit dans la langue suédoise pour permettre de parler d'une personne sans mentionner son sexe, ce qui tend à montrer que si, justement, la théorie du genre induit l'introduction d'un genre "neutre" dans l'humanité). Si les pronoms "it" et "das" (neutres dans les deux cas) existent bien en Anglais et en Allemand, ils servent à désigner des objets, il me semble, pas des êtres humains (sauf, je crois, quand il est question du bébé en général).  Pas des enfants, des adultes. Que je sache, dès la naissance, l'enfant est pourvu d'un sexe, d'un appareil génital masculin ou féminin, mais pas neutre ! D'ailleurs, c'est inscrit dans les gênes, les chromosomes sont sexués également (XX pour une fille et XY pour un garçon, je n'apprends là encore rien à personne je suppose). Donc puisque cette différence sexuelle est marquée dans les gênes, mais aussi physiquement, quel est donc le problème ? Pourquoi vouloir nier cette différence alors même qu'on n'y peut rien ?
Les articles que j'ai lus mentionnent le fait que les enfants concernés sont stables, confiants. Le petit Sasha, 5 ans lorsqu'il a appris qu'il était un garçon, a même dit : "Les filles et les garçons ? C'est pareil." Fort bien. 
Heureusement ?
Justement non, une fille et un garçon, ce n'est pas "pareil". Il y a quand même des différences fondamentales entre les deux, non ? Ou alors, j'ai vraiment un problème de vue ou de compréhension et je suis bonne pour l'HP...
Certes, entre une fille et un garçon, il n'y en a pas un qui soit "mieux" que l'autre. Ni inférieur. Ni dominant. Sinon, on tombe dans le sexisme, le machisme, le non-respect de l'autre.
Mais quand même. Si une femme a des seins, c'est bien pour pouvoir nourrir l'enfant qu'elle mettra au monde un jour (ou pas, mais là, il s'agit d'une question de choix la plupart du temps), ce que ne pourra jamais faire son mari. Si un homme a plus de muscles qu'une femme, c'est parce que c'était auparavant à l'homme de se battre pour faire manger sa famille (on parle là de la préhistoire et de l'évolution de l'homme et de la femme, que semblent avoir oubliée les défenseurs de la théorie du genre, mais on n'est plus à une aberration près). Et il valait mieux que ce soit les hommes qui aient à chasser plutôt que les femmes : vous imaginez une femme enceinte face à un animal qu'elle doit ramener pour le dîner de son "mari" ? À votre avis, qui a le plus de chances de survie, entre la femme enceinte de 6 ou 7 mois et le fauve ? C'en serait terminé pour l'humanité depuis belle lurette si l'humanité n'avait pas été séparée en deux sexes différents avec des rôles différents !

Donc pour moi, toute cette histoire de genre est une belle fumisterie. C'est même carrément du n'importe quoi, et ça au nom d'une pseudo-égalité que l'on veut promouvoir entre les hommes et les femmes. Et puis quoi ? Devenir "neutre" va régler la question des inégalités salariales entre hommes et femmes au sein des entreprises ? Vous y croyez, vous, à cette fiction qu'on nous sert ? Si déjà toutes les femmes qui le souhaitent pouvaient avoir un travail, on pourrait avoir des bases plus saines pour discuter...

Autre question, non moins importante : En quoi est-ce un problème si les garçons veulent jouer avec des petites voitures et si les filles préfèrent colorier les fées en rose bonbon ? Et si, à eux et à elles, ça leur plaît comme ça, les petites voitures et les fées roses ? N'est-ce pas leur faire violence que de leur imposer des jeux "indifférenciés" sexuellement ? Qu'est-ce qu'ils en ont à faire, franchement, à 5 ans, de ces débats absurdes sur le genre ?
Seulement, je me pose quand même des questions sur l'avenir.
Si on dit que les femmes biologiques peuvent se comporter comme des "hommes sociaux" (vêtements, sexualité...), alors tout devient du n'importe quoi. Donc la femme va se comporter comme un homme. Elle va avoir des relations sexuelles, par exemple, avec des femmes. Elle va donc être lesbienne. Soit. Donc là, on la fait rentrer dans une "case" : "tu es lesbienne". Mais du coup, c'est aller contre sa volonté de se comporter comme un homme, puisque par définition, une lesbienne est une femme qui couche avec une autre femme. Donc elle n'est pas lesbienne, mais hétérosexuelle, puisque c'est en tant qu'"homme social" qu'elle couche avec une femme. Soit. Elle est hétérosexuelle. Ah oui, mais non. Parce qu'une hétérosexuelle, c'est une femme qui couche avec un homme. Donc elle est homosexuelle, cette femme, puisqu'elle ne couche pas avec un homme, mais avec une femme. Ben non, puisqu'elle se comporte comme un homme et qu'elle se revendique comme tel ! Elle est donc bi-sexuelle ? Non plus, puisqu'elle n'a qu'une partenaire, qui plus est stable, régulière et tout et tout. Trans ? Encore raté, puisqu'elle n'a pas changé de sexe, a priori du moins !

Devant ce sac de noeuds, il faut donc en conclure qu'il n'y a plus ni lesbiennes, ni gays, ni bi, ni trans, ni hétérosexuels, il n'y a plus que des êtres humains qui font ce qu'ils veulent avec leur corps. Je ne vois donc pas bien où est le problème de "genre" dans l'histoire... En revanche, ce que ça m'inspire, c'est que c'est du pur déni des homosexuels, pour le coup, puisqu'ils n'existent plus ! Ce serait pas un peu "homophobe", alors, la théorie du genre ? À une heure où on accuse d'homophobie des gens qui disent simplement qu'ils sont opposés à l'idée de "droit à l'enfant", c'est quand même assez cocasse de voir que c'est une théorie "féministe" qui aboutit à la négation de l'homosexualité ! Si, c'est la guerre des minorités sexuelles, là !

Ah oui, et puis il n'est pas loin le moment où on viendra nous dire, dans la droite ligne du relativisme ambiant, du "tout se vaut" : "Finalement, l'homosexualité, la bisexualité, la transsexualité... ce ne sont que des orientations sexuelles différentes de l'hétérosexualité, au même titre que la pédophilie, qui est simplement l'attirance sexuelle d'un adulte pour les enfants. Pourquoi alors la pédophilie devrait-elle être condamnée ?" (je précise quand même qu'être incestueux, c'est juste être pédophile envers ses propres enfants, hein... même s'il peut y avoir une interprétation plus restrictive, comme ici.)

Petite digression à propos de l'inceste : les Suisses, en janvier, ont débattu des relations sexuelles entre adultes d'une même famille (parents et enfants, ou enfants adultes entre eux). On n'est pas dans la fiction, là ! On est juste dans le monde d'aujourd'hui. Alors entre le "mariage" pour tous et la théorie du Genre, je ne vois pas pourquoi on me dit que je m'inquiète pour "rien" !!!

En attendant, tout ça, ça m'a donné quelque peu la migraine. Je reviendrai donc ici pour poursuivre la réflexion, si tant est qu'on puisse encore réfléchir à quelque chose à partir du moment où le postulat de départ est assurément une supercherie : 
Non, une femme n'est pas un homme, un homme n'est pas une femme, même s'il le décide ou qu'il se sent mal dans sa peau d'homme. Un homme est un homme parce qu'il a un sexe d'homme, une femme est une femme parce qu'elle a un sexe de femme.

Ouf, là, subitement, je me sens mieux.