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vendredi 29 mars 2013

Féminisme vs Droits des femmes

Le projet de loi actuel sur le "mariage" pour tous et ses conséquences, ainsi que la question du "gender" ou celle de l'égalité hommes-femmes que Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des Femmes et porte-parole du gouvernement, entend promouvoir, ne cesse de me poser de nouvelles questions.

Pour ma part, j'ai toujours compris la question des Droits des Femmes comme une sorte d'arsenal juridique permettant de pallier les "inégalités" existant de fait entre les hommes et les femmes, au détriment de ces dernières, du fait justement de la féminité.
Je m'explique.
De tous temps, ce sont les femmes qui ont porté les enfants (rassurez-moi : j'enfonce bien là une porte ouverte, j'espère ? Personne n'est choqué jusque-là ?). Et jusqu'à ce que la science et la médecine trouvent le moyen de remplacer artificiellement le corps de la femme, son utérus, par un système équivalent, je suppose qu'il en sera ainsi.
La maternité constitue donc une différence fondamentale entre les femmes et les hommes, différence qui ne pourra s'effacer que lorsque les hommes auront la possibilité biologique d'enfanter, ce qui ne semble pas être une option dans l'immédiat, ou que l'on aura trouvé un moyen d'externaliser la grossesse du corps féminin et donc de rendre artificiellement les femmes "égales" aux hommes (ce dont, je ne doute pas, certains rêvent tout haut).
Par conséquent, la maternité, actuellement, justifie à elle seule au moins une partie de cet arsenal juridique mentionné plus haut sous le terme de "Droits des femmes", en ce sens qu'il accorde à ces dernières une ou des compensations aux conséquences directes et indirectes que la maternité a sur le corps ou la carrière professionnelle des femmes.
En particulier, les femmes ont le droit, lorsqu'elles sont enceintes, à la protection de leur emploi. Elles ne peuvent être licenciées du fait de leur grossesse. Ou encore, les soins relatifs à la grossesse et/ou à la naissance de l'enfant ainsi que ses suites sont pris en charge en totalité par la Sécurité Sociale. De même un congé de maternité rémunéré est accordé aux femmes enceintes pendant les semaines qui précèdent et celles qui suivent la naissance. Normal, me direz-vous. Et on pourrait multiplier les exemples, notamment avec les dispositions particulières qui émaillent les conventions collectives, toutes plus favorables que le droit du travail par définition (aménagement du congé maternité, départ plus précoce, etc.).
En réalité, c'est ce "normal" qui m'interpelle.

Je me trompe peut-être, mais pour moi, la différence des droits entre les hommes et les femmes (notamment en matière de travail) induite par la maternité est une vraie réponse à une inégalité de fait. Ces droits accordés aux femmes compensent une difficulté qu'ont les femmes, et que n'auront jamais les hommes, du simple fait qu'elles deviennent mères, que ce sont elles et non pas les hommes qui mettent au monde les enfants.
Or, ce que j'entends et lis actuellement, qui tend à vouloir faire des filles des garçons (ou l'inverse) ou bien à calquer le droit s'appliquant aux femmes sur celui existant pour les hommes amène à faire régresser ces droits spécifiques aux femmes, liés à la maternité en particulier (parce qu'on est bien d'accord que dans les autres domaines, il n'y a pas vraiment lieu d'accorder des droits supplémentaires aux femmes plutôt qu'aux hommes).
Par exemple, auparavant, il était admis dans le droit du travail qu'une femme ayant, je crois, élevé trois enfants, avait la possibilité de prendre sa retraite au bout de quinze années. Il semble que depuis les années 2000, ce ne soit plus le cas (ce n'est donc pas une disposition prise par l'actuel gouvernement, mais une évolution sur le moyen terme tendant à prouver que cette question du genre ne soit pas portée par un gouvernement en particulier, mais fasse son chemin dans la société au point d'en devenir presque "normale" aux yeux des citoyens. On entre là dans l'univers du politiquement correct et de la pensée unique). Si j'ai bien tout compris, ce droit était accordé aux femmes pour compenser en partie les périodes de leur vie pendant lesquelles elles ne travaillaient pas pour pouvoir se consacrer à l'éducation de leurs enfants. La société reconnaissait en cela le bénéfice durable qu'apporte la maternité à la société tout entière, en ce sens que ce sont les enfants d'aujourd'hui qui feront les travailleurs de demain, ces travailleurs qui financeront demain les retraites des actifs d'aujourd'hui. Il s'agit donc d'un pari sur l'avenir, dans une société fondée sur la solidarité intergénérationnelle incluant, entre autres, le système de retraites par répartition. Les femmes, même non actives au sens du droit du travail, deviennent donc dans cette optique-là de précieuses contributrices de l'avenir du pays en général, et de son système social en particulier.

La théorie du genre, déjà enseignée au lycée et bientôt dès le CP si les recommandations de la ministre des droits des femmes sont suivies d'effet dans les écoles (il paraît que c'est une "priorité" du gouvernement), appliquée dès la maternelle dans certains endroits, entend lutter contre les stéréotypes qui, soi-disant, enferment l'homme et la femme dans leurs conditions respectives d'hommes et de femmes, perpétuant de fait une supposée inégalité entre les deux sexes et des comportements de la part même des personnes intéressées jugés "sexistes" (croyance par exemple que les femmes sont moins douées que les hommes dans certains domaines, ou cantonnement des filles dans certains rôles, et des garçons dans d'autres).
Alors la démarche peut sembler louable au premier coup d’œil, mais ne me semble pas résister très longtemps à l'analyse, tant ses implications dans tous les domaines sont importantes.

L'application de la théorie du genre en matière de droit du travail par exemple implique forcément des changements radicaux pour les femmes dans leur emploi et leurs possibilités de travailler. Si cette théorie est inscrite à l'avenir dans les conventions collectives, par exemple, toutes les dispositions particulières relatives aux femmes et à leurs droits vont disparaître. Qu'une femme soit enceinte peut donc ne plus la protéger à l'avenir du licenciement si l'employeur y voit un problème lié, par exemple, à son absence de plusieurs mois avant et après la naissance. De même, pourquoi, si un homme et une femme sont identiques, considérer la grossesse comme une période à part dans la vie d'une femme et pas dans celle d'un homme, même par procuration ? Les soins résultant de la grossesse n'auront donc plus lieu d'être remboursés par la Sécurité Sociale et deviendront donc à charge de la future mère, avec toutes les difficultés que cela peut engendrer pour celles qui ont de faibles revenus.
Actuellement, une femme peut quitter son travail pour se rendre aux rendez-vous médicaux obligatoires, ou encore bénéficier d'une heure de repos par jour travaillé pour lui permettre d'allaiter son bébé ou de tirer son lait si elle ne peut pas être présente physiquement auprès de son enfant. Loin d'enfermer la femme dans sa condition de femme et/ou de mère, ces dispositions légales lui permettent donc d'assumer son travail, moyennant quelques aménagements, lui donnant la possibilité d'être aussi une mère et donc de ne pas culpabiliser de laisser son très jeune enfant aux bons soins d'une nourrice ou des professionnels de la crèche.

Que pourrait-il se passer si la théorie du genre s'imposait dans le droit du travail ? Comme il paraît surréaliste d'accorder une heure de congé à un homme quand sa femme doit allaiter son bébé, je suppose que ces dispositions particulières sont amenées à disparaître purement et simplement. Et ce ne sont que quelques menus exemples. 
Quelles pourraient être les conséquences ?
La première semble évidente : les femmes qui travaillent pourraient sans doute simplement arrêter de mettre des enfants au monde. La maternité deviendrait alors réservée de fait aux femmes ayant choisi de ne pas travailler, c'est-à-dire actuellement une minorité de femmes. Minorité appelée d'ailleurs à diminuer encore pour des raisons économiques, par exemple dans le cas des femmes célibataires par choix ou non, séparées ou divorcées et qui n'auraient pas d'autre choix que de travailler pour subvenir à leurs besoins, en l'absence d'un deuxième salaire qui viendrait combler la baisse de revenus engendrée par la difficulté à avoir un emploi.
En fait, il se pourrait même que ce soit encore plus simple que cela. En effet l'homme et la femme devant être traités de manière identique, la grossesse et la maternité de la femme induisent une différence notable entre les hommes et les femmes. De fait, si la femme est protégée durant la gestation et les semaines qui suivent la naissance, ce n'est pas du tout le cas de l'homme, bien entendu. La protection de l'emploi des femmes pourrait donc être supprimée au motif qu'elle crée une discrimination à l'encontre des hommes. Du coup, il ne devient plus impossible pour un employeur de licencier une femme enceinte, voire de n'employer que des hommes pour être sûr de ne pas avoir de souci d'absence de son employée pendant de longs mois. Les femmes pourraient donc se voir excluses à terme de l'accès à l'emploi.
Il peut également  être envisagé que l'on demande aux femmes de choisir entre travail et maternité. Qui empêcherait, par exemple, un employeur de vouloir s'assurer que sa future employée n'aura pas d'enfants et sera donc présente tout le temps (hors congés et maladies ?) C'est la porte ouverte à la stérilisation massive des femmes, qui les mettrait à égalité avec les hommes, puisqu'elles ne seraient plus soumises au "risque" d'une maternité, y compris non désirée. N'est-ce pas une nouvelle discrimination envers les femmes, les hommes n'étant pas soumis à cette obligation puisque ne portant pas le souci de la grossesse ?
Alors oui, je vais un peu loin sans doute dans le raisonnement. Mais est-ce vraiment si impossible ? Qui aurait pensé en effet, il y a dix ans, que des enfants seraient susceptibles de naître de manière délibérée sans père ou sans mère, et ce avec la bénédiction du gouvernement ? C'est pourtant ce que propose la loi Taubira avec le "mariage" pour tous !

Actuellement, on observe déjà une nette diminution de la taille des familles, réduites à un, voire deux enfants, ce qui permet aux femmes de mener de front leur carrière professionnelle et la maternité. Il y a fort à parier que ce nombre va encore diminuer si la théorie du genre est appliquée dans le monde du travail. 
Dans un premier temps, la théorie du genre risque donc d'amener à une perte de droits pour les femmes, en matière de travail, mais aussi simplement dans leur liberté de choix. Que fait-on en effet du désir d'enfant, si puissant qu'il conduit à des "oublis" de pilule, par exemple ? Les femmes vont-elles devoir choisir entre devenir mères et mener une carrière professionnelle épanouissante ? Pourront-elles réellement s'épanouir dans le travail si on les prive volontairement de la maternité, pour laquelle elles sont pourtant faites biologiquement ? En quoi est-ce un "progrès" pour les femmes ?
Alors qu'actuellement la législation permet aux femmes d'être mères tout en s'épanouissant dans leur travail, il y a un vrai risque que dans l'avenir, elles devront choisir entre l'une ou l'autre. Celles qui choisiront la maternité se trouveront forcément dépendantes financièrement de leur mari ou concubin. Je repose la question : en quoi est-ce un progrès pour l'émancipation des femmes et leurs droits, cette émancipation appelée de ses vœux par le féminisme traditionnel ? N'est-ce pas, plutôt, une formidable régression ? Où se situera donc la liberté ?

Dans le domaine de l'enfance, nier la différence sexuelle atteint l'identité même de la personne. Dire qu'un garçon et une fille sont identiques, dans la petite enfance, doit vraisemblablement perturber gravement la construction identitaire de l'enfant. D'un point de vue très pratique, la biologie humaine étant ce qu'elle est, une fille voit son corps se transformer vers 12 ans en moyenne, avec l'apparition des signes sexuels primaires et secondaires propres à la femme (transformation de la morphologie, apparition de la poitrine, augmentation de la pilosité, menstruation, évolution de la voix...). De la même manière, le corps du garçon se transforme aussi (augmentation de la masse musculaire, mue, apparition de la barbe, augmentation de la pilosité...) sans compter les transformations invisibles, psychologiques, hormonales, affectives...
Nier à un enfant le droit de se construire en tant que fille ou garçon, c'est, à mon sens, l'exposer à un véritable traumatisme à l'adolescence. Le cas de "Pop", cet(te) enfant suédois(e) de six ans dont les parents ne révèlent pas le sexe est très emblématique. Pour l'instant, il(elle) "choisit" chaque matin d'être une fille ou un garçon, ce qui est relativement simple à un âge où les caractères sexuels ne sont pas encore apparus. Les parents le(la) disent épanoui(e) et stable, ce que l'on peut effectivement aisément croire compte-tenu du jeune âge de l'enfant. Mais que va-t-il se passer à la puberté ? L'esprit humain est-il donc si prodigieux qu'il pourra "contrer" l'évolution normale du corps de cet(te) enfant et empêcher sa puberté pour le(la) maintenir à un sexe indifférencié ? J'en doute fortement, en réalité. Un jour ou l'autre, le sexe de Pop deviendra évident et l'enfant comprendra alors que ses parents, ses éducateurs, la société... lui ont menti depuis sa naissance, qu'il(elle) a été une expérience absurde sortie du cerveau malade des promoteurs du "gender" au nom d'une pseudo-égalité entre les sexes. Sans vouloir être pessimiste, qui dit que le traumatisme ne va pas mener Pop au rejet pur et simple de son corps ? À l'auto-mutilation ? Ou, pire, au suicide ?
Dans le cas du travail comme dans celui de l'enfance, la théorie du genre amène donc, à mon avis, à la fin de la société par la destruction de ses enfants ou par leur absence, simplement.

Voilà quelques-unes des réflexions et questions que je me pose au sujet de l'"égalité" entre hommes et femmes. Et vous avez de la chance de ne pas être dans ma tête. Ce que j'y vois est bien pire encore. Mais si je l'écris un jour, ce sera sans doute dans mon "atelier d'écriture", sous forme de fiction, tellement ce que j'entrevois ressemble à l'enfer et au néant...

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