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mardi 5 août 2014

Egalité hommes-femmes, mixité, abcd ???

Je viens de "tomber" sur deux articles à propos de la loi sur l'égalité hommes-femmes et l'une des "mesures-phares", la réforme du congé parental. Et je suis atterrée. Ni plus, ni moins.

Alors il y a un truc marrant, et j'ai vraiment hâte de voir ça. Comment madame Vallaud-Belkacem entend-elle convaincre les filles d'embrasser la carrière de marin-pêcheur, par exemple ? L'article le dit lui-même :
Mais lorsqu’on considère que sur les 87 familles de métiers, seulement 12% sont mixtes dans notre pays, on ne peut que saluer l’effort. Aujourd’hui, 3% des marins pêcheurs sont des femmes. Et pour motiver les petites filles à avoir envie de se lever à 3 heures du matin pour enfiler imper et bottes de pluie, filer sur un bateau dans la nuit noire et épingler des rascasses, la mixité professionnelle sera encouragée à l’école dès le plus jeune âge, afin de rendre attractifs et accessibles des métiers qui aujourd’hui rebuteraient n’importe quelle adolescente.
Je sens que ça va être coton pour les adultes. Vous imaginez ça ? Imaginez une mère de famille marin-pêcheur, elle vient d'avoir un bébé, qui ne fera ses nuits que dans quelques mois, et est obligée de reprendre son travail parce que c'est ce travail qui fait vivre la famille (pauvrement, à cause des dettes contractées pour acheter le bateau dont elle a besoin pour pêcher, mais les fait vivre quand même). C'est un métier difficile, physique, dangereux, et où il faut être bien réveillé, même à trois heures du matin, si on veut être sûr de ne pas louper les balises en mer et sortir, puis rentrer, sereinement, au port. Blague à part, je pense sincèrement que si seulement 3% des marins pêcheurs sont des femmes, c'est tout simplement parce que ça n'intéresse pas beaucoup de femmes de faire ce métier. Qui plus est, de nombreux marins pêcheurs (hommes et femmes confondus d'ailleurs) vivent très mal de leur métier et se posent régulièrement la question de s'arrêter... Donc, oui, seulement 3% des marins pêcheurs sont des femmes, mais est-ce réellement un problème ? Le métier de marin pêcheur est un métier dur, exigeant, et que l'on promeuve ou non la mixité professionnelle ne changera rien du tout à la dureté de ce métier... et au fait que de toute façon, la ressource se fait rare et que la concurrence avec les pêcheurs espagnols est de plus en plus rude, soit dit en passant. Mais moi, je dis ça, je ne dis rien, hein...

En fait, ce qui me turlupine beaucoup dans ces deux lois, ou plutôt dans ces lois sur l'égalité entre hommes et femmes, c'est que justement, elles sont basées sur des faits erronés. Ou plutôt sur la confusion de termes. Un homme et une femme, biologiquement, sont différents et complémentaires. Personnellement, je n'y ai jamais vu un obstacle mais bien une chance. Quand mon mari a la force physique pour déplacer une porte en bois massif, j'ai la capacité de brancher correctement le lecteur DVD (bon d'accord, ça, bon nombre d'hommes savent le faire et mon mari en ferait sûrement partie s'il prenait le temps d'apprendre, mais comme ce n'est pas son truc, ben c'est moi qui le fait, tout simplement). Quand il a l'endurance nécessaire pour poncer les planchers, j'ai la patience nécessaire pour supporter les cris des enfants en vacances et trouver des solutions pour qu'ils ne se tapent pas dessus à longueur de journée. Ce ne sont que quelques exemples, mais de mon côté, je ne me sens absolument pas atteinte dans ma dignité ou dans mes droits du fait que je ne peux pas porter des portes en bois massif ou poncer un plancher une matinée durant. Au contraire. J'admire que mon mari puisse le faire, mais je ne l'envie pas, parce que j'estime que nous n'avons pas besoin de faire tous les deux la même chose, mais de faire tous les deux des choses différentes pour que tout puisse être fait (des travaux à la cuisine, en passant par le soin aux enfants, le paiement des factures ou le repassage, par exemple). Or, dans le discours ambiant, on a vraiment l'impression que si une femme ne peut pas faire quelque chose comme un homme, alors elle vaut moins que l'homme. Et que donc, il faut que les femmes puissent faire les mêmes choses que les hommes parce que sinon, elles sont discriminées ou je ne sais quoi. On confond donc plusieurs choses, là. Égalité ne veut plus rien dire aujourd'hui. Parce qu'on confond cette notion avec celle d'équité, qui est (de mémoire), le fait de traiter les individus de la manière la plus juste et impartiale. Donc si on prend le cas d'un homme et d'une femme qui ont un bébé, quelle doit être la durée du congé maternité et du congé paternité ? La même durée parce que ce sont les parents du même bébé ? Faut-il tenir compte du fait que c'est (jusqu'à présent) la mère qui accouche et non pas le père ? Donc est-ce équitable de donner un congé de plusieurs semaines à la mère et seulement 11 jours au père ? Bien sûr que c'est juste ! Cela va de soi, me direz-vous. Parce qu'en faisant de la sorte, on ne pénalise pas la mère qui a vécu les 9 mois de la grossesse puis l'accouchement dans son corps, ce qui n'est pas le cas du père, qui n'a vécu cette grossesse que de l'extérieur (même s'il a été aux petits soins pour sa femme, ce n'est pas lui qui a eu les maux de dos, les nausées et autres joyeusetés de la grossesse dues au bouleversement hormonal). Donc on peut regarder cette question de la durée du congé maternité/paternité sous l'angle de l'équité (réparer une différence en accordant des droits et des avantages à l'un des deux) ou sous l'angle de l'égalité (sur le mode "c'est pas juste, moi aussi je voudrais être en congé maternité mais je suis un homme, je suis donc discriminé !"). L'un est intelligent car il pallie une différence fondamentale entre les deux personnes et l'autre est particulièrement débile parce que la situation de l'homme et celle de la femme, dans le cas d'une naissance, ne sont pas du tout comparables en termes d'impacts sur la santé.

En fait, je crois bien qu'on veut mettre la notion d'égalité à toutes les sauces et que, du coup, on en vient à confondre égalité et identité (c'est-à-dire même, identique, pareil). Et du coup, le glissement est assez rapide et simple à faire : égaux en droits, l'homme et la femme sont donc "pareils", identiques. Et hop. Et c'est faux. Totalement faux. Un homme et une femme, je le redis ici, ce n'est pas pareil. Un homme et une femme sont complémentaires, tout simplement. Différents, mais riches de leurs différences. Que mon mari soit plus fort que moi physiquement n'enlève rien à ma dignité. Et qu'il travaille dans les vignes ne m'empêche aucunement de m'épanouir dans mon métier de documentaliste ! Je n'ai pas du tout envie de prendre sa place (j'en serais bien incapable !), tout comme lui ne verrait aucun intérêt dans mon métier... Je viens de me relire et je me dis que, franchement, on est tombés bien bas dans ce pays pour qu'il soit devenu nécessaire de rappeler des évidences pareilles. Mais qu'est-ce qui se passe ? Comment se fait-il qu'une femme en arrive à ne rien faire face au massacre programmé de son bébé d'un mois par le père, par crainte de voir le père s'en aller si elle le dénonce ? Mais enfin, si cet homme est capable de battre son bébé parce qu'il pleure, alors que n'est-il capable de faire à sa femme si elle la le malheur de lui dire "non" pour une chose ou une autre ? Elle va aussi rester sagement près de lui quand il la battra, juste par peur qu'il s'en aille ? Mais ça ne va pas ???
Et puis, il y a autre chose. Si on est "différents" aujourd'hui, alors on est inégaux. Donc discriminés. Eh oui. C'est le second glissement sémantique qu'on peut observer de nos jours. C'est pour ça que le lobby LGBT a fait très fort. En quelques années, il a réussi à faire accréditer l'idée que s'il y avait différence (d'orientation sexuelle dans ce cas, mais c'est vrai pour beaucoup d'autres choses) et qu'il n'y a pas les "mêmes droits" pour tous, alors il y a discrimination... Et le fait de dire quelque chose qui ne va pas dans le même sens équivaut à discriminer les personnes différentes (et devient donc un délit). Youpi !

Sur l'expérimentation ABCD de l'égalité, maintenant. Oui, l'expérimentation est terminée. Mais non, nous ne sommes pas "sauvés" pour autant (ou plutôt nos enfants ne sont pas sauvés). Parce que maintenant, les outils ayant été testés, c'est sur toute la France qu'ils vont être mis en place (dixit Mme Vallaud-Belkacem herself). Alors oui, ma cousine directrice d'école primaire va encore me dire que je me fais du mouron pour rien, qu'aucun enseignant sain d'esprit n'ira apprendre aux enfants la masturbation. Soit. Heureusement d'ailleurs. Parce que ça voudrait dire que les enseignants sont complètement dingues eux aussi. Mais ma cousine directrice d'école n'a pour le coup pas répondu à ma question : que fera-t-elle lorsque Benoît Hamon, son ministre de tutelle, lui imposera un certain nombre de choses qui heurteront sa moralité ? Est-ce qu'elle suivra les directives de son ministre "parce que j'obéis à la loi" ou bien saura-t-elle discerner ce qu'il convient de faire et ce qu'il faut jeter aux orties pour le bien des enfants dont elle a la charge 24 heures par semaine ?

En fait, en écrivant, je me rends compte que la question qui me préoccupe, ce n'est pas tant d'apprendre aux enfants qu'ils sont égaux en droits (parce que ça, je l'ai moi-même appris à l'école, hein. D'ailleurs, il me semble que l'égalité filles-garçons, ça fait partie des enseignements obligatoires à l'école depuis 1989. Donc j'ai dû en entendre parler, étant donné que j'ai passé mon bac en 1993). Non, les filles et les garçons sont égaux en droits, ça, il n'y a pas de doute, on le sait depuis longtemps, d'ailleurs, quand ça a été rendu obligatoire, c'était la même année que le bicentenaire de la Révolution Française, qui a sacré notre pays "Patrie des Droits de l'Homme" et qui a inscrit dans le marbre la devise républicaine "Liberté, Égalité, Fraternité", même si pour l'égalité hommes-femmes au niveau du droit de vote, par exemple, il a fallu attendre un certain nombre d'années pour que ça soit au point. Mais alors pourquoi cette histoire d'égalité filles-garçons me fait-elle bondir ? 
Peut-être justement parce qu'elle n'a pas lieu d'être ? Peut-être parce que ça devrait être tellement évident et ancré dans les cervelles que ça ne devrait pas avoir besoin d'un plan national d'enseignement ? 
Oui. Sauf si, derrière ce vocable "éducation à l'égalité filles-garçons", il y a autre chose qu'une simple question d'égalité des droits. Sauf si, derrière, le mot "égalité" souffre lui aussi de la même confusion que dans notre société, où il veut dire, finalement, "identique", "pareil", "même", et où, justement, la différence fondamentale entre la fille et le garçon est niée.

Alors ma cousine directrice d'école primaire me dit qu'il ne s'agit que d'apprendre aux filles qu'elles peuvent faire les mêmes métiers que les garçons, et inversement, qu'il n'y a pas de honte pour un garçon de vouloir être maîtresse ou danseur étoile. Ben oui. On en est là. Sauf que quand même, Najat Vallaud-Belkacem, elle a par ailleurs "pondu" la réforme du congé parental qui réduit de 6 mois le congé parental si le père ne prend pas ces fameux six mois. Sous prétexte que les femmes sont trop éloignées du marché du travail si elles restent à la maison pendant trois ans. Et que donc, sous-entendu, deux ans et demi, ça va tout changer pour elles ? C'est oublier, encore et toujours, que si ce sont les femmes qui prennent le congé parental, il y a pour une bonne part celles qui le font parce qu'elles gagnent moins bien leur vie que leur mari et d'autre part celles qui le font parce que ça leur plaît de s'occuper de leurs enfants. Et parfois, les deux raisons se cumulent joyeusement. Le jour où tout le monde (je dis bien tout le monde, de l'ouvrier au PDG, hommes ou femmes) gagneront la même chose chaque mois, alors la question du choix de congé parental ne se posera plus, parce que le père et la mère pourront prendre indifféremment ce congé sans aucune conséquence sur le budget familial (parce que, mais ça a peut-être échappé à la ministre, même durant le congé parental, les banques continuent à réclamer les traites du prêt pour la maison, l'électricité reste à payer tous les mois, de même que le gaz ou le loyer pour ceux qui sont locataires de leur logement). Alors il faudrait peut-être voir les choses de manière réaliste : cette réforme va nécessairement accoucher d'une souris (sauf pour le budget de la CAF, bien entendu) : peu, très peu d'hommes peuvent se permettre de quitter leur travail pendant six mois. Sauf, bien entendu, si ce congé était rémunéré non pas 380€ (le reste étant soumis à conditions) mais à la hauteur du salaire perdu ou, au moins, un prix décent. Là, peut-être que les pères partageraient davantage ce congé parental avec leur femme. Mais bon, l'objectif de cette réforme, là, même s'il est caché, est clair : il s'agit d'économiser, ni plus ni moins. Parce que le "plan" prévoit 25% des hommes en congé parental pour au moins six mois, pas plus, ce qui veut dire que 75% des congés parentaux seront réduits, ça va faire faire de sérieuses économies à la CAF, ça, Madame la Ministre ! Bien joué ! J'ai donc plutôt l'impression que le gros, gros enjeu, c'est de virer les femmes de chez elles et de les obliger à aller au taf plutôt que de s'occuper des enfants.

Plusieurs raisons à cela :
1- Une femme au travail, ça renforce l'idée que les femmes et les hommes sont "pareils" et donc interchangeables. 
2- Que deviennent les enfants pendant ce temps-là ? Ils sont confiés aux crèches et aux assistantes maternelles. Et comme il n'y a pas assez de places en crèche ni chez les assistantes maternelles, eh bien l'éducation nationale a la solution : accueillir les enfants dès deux ans ! Youpi ! En plus, là, c'est gratuit !
3- Confiés aux crèches et aux écoles dès deux ans, les enfants seront éduqués dans l'idée qu'une fille et un garçon c'est la même chose. Et donc qu'ils sont interchangeables. Plus de différences entre eux ! Ou comment formater les enfants à l'idéologie délirante du PS et des lobbys LGBT.
4- Ah oui, il y a un bénéfice économique évident : comme les femmes seront obligées d'aller travailler, il n'y aura plus personne pour s'occuper des tâches ménagères. Du coup, les couples seront dans l'obligation d'embaucher femmes de ménages, lingères et autres domestiques. Ça va créer de l'emploi et donc réduire le chômage en France ! Re-Youpi ! (ah en fait non, ça, c'est juste pour les quelques personnes qui auront un super niveau de vie et donc les moyens d'embaucher, parce que pour les autres (et pour les femmes seules en particulier), la galère continuera au quotidien).
5- Une fois les femmes et les hommes devenus "identiques" (et non pas égaux puisqu'ils le sont déjà), eh bien les femmes n'auront plus besoin des hommes. Parce que l'un des objectifs du lobby LGBT, c'est quand même d'aller jusqu'au bout de la loi sur le Mariage pour tous : accorder la PMA aux couples de femmes, et la GPA aux couples d'hommes. On va donc droit vers une société où les femmes seront maîtresses à bord ! Dictature des femmes ? Rhôô !!! Amélie, c'est pas bien, ça ! Non, ce n'est pas bien de penser de telles choses ! Comme si le but des féministes était l'éradication des hommes ! Ben non, on sait bien que les féministes aiment les hommes, qu'elles les apprécient à leur juste valeur ! [et en me relisant, je me rends compte que je vais droit vers l'amalgame féministe/LGBT. Tiens, ces deux "courants" auraient-ils des intérêts convergents ? Pourtant, ce n'est pas vraiment la même chose, si ? Je dis ça, je dis rien, moi.]

C'est marrant, parce que justement, le dernier discours féministe que j'ai entendu, c'était un appel à la "grève de l'utérus" (franchement, j'ai bien rigolé. Parce que du coup, si les féministes n'ont plus d'enfants, si elles arrêtent de se reproduire et donc de transmettre leurs idées, eh bien ça va sacrément simplifier les choses dans une ou deux générations). Mais paradoxalement, ces mêmes femmes (féministes, lesbiennes et autres) sont les premières à demander l'ouverture de la PMA aux couples de femmes (à leur crédit, certaines associations lesbiennes sont opposées à la prostitution et à la GPA au motif que leur corps n'est pas à vendre. Ouf, il y en a donc quelques-unes qui gardent un certain respect d'elles-mêmes, ça fait plaisir) . Et puis, il y a derrière, aussi, la question des utérus artificiels. Le grand rêve des féministes, je suppose : affranchir la femme de la grossesse. Lui permettre d'être mère sans avoir à accoucher. Comme par l'adoption, finalement, sauf que ce serait quand même son matériel génétique à elle. Les hommes deviendraient donc simples pourvoyeurs de gênes.

(là, je vois bien une société gouvernée entièrement par les femmes, type Amazones, où les hommes sont mis au secret et sélectionnés pour leur patrimoine génétique. Utilisés afin de féconder les ovules des femmes. Et les embryons sélectionnés en fonction de leur patrimoine génétique. Des filles pour assurer la pérennité de la société, quelques garçons pour assurer le renouvellement des générations, mais pas trop pour qu'ils ne puissent pas se rebeller contre la dictature féminine. Mais bien sûr, je suis aussi écrivain, et ça, ça pourrait être une nouvelle idée de roman).

Allez, je sens que je pars dans un véritable délire et que je ne vais pas me faire des amis encore une fois. Je vais donc arrêter là, d'autant plus qu'il est bon, parfois, de revenir aux réalités : mes enfants ont faim et il est temps que je m'occupe de leur préparer le déjeuner...

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