Ce
billet fera sans doute grincer des dents. J'en suis totalement
désolée. L'objectif de mon billet n'est pas du tout de
culpabiliser, de jeter l'anathème ou de dire « oh les
vilains !!! », mais de crier, devant un phénomène dont la
plupart des gens semblent ne même pas avoir conscience : à
quel point la vie humaine est devenue marchandise… à notre corps
défendant d'ailleurs. Parce que je ne doute pas une seconde que les
personnes qui ont recours à la contraception ou aux autres
techniques dont il est question ici, ne le fassent pas pour de
« bonnes raisons », en tout cas pour des raisons que la
société juge bonnes et acceptables. Pardon par avance à tous ceux
et toutes celles qui pourraient être choqués par ce qu'ils vont
lire. Ne voyez ici aucun jugement envers des personnes (j'ai moi-même
eu recours à la contraception, vous le savez si vous avez lu les
divers billets de ce blog, je suis donc hyper mal placée pour
émettre un jugement, et d'ailleurs, je n'en ai aucun droit). Il
s'agit juste, ici, de dire autre chose que ce que les médias et la
« société » nous dit et nous rabâche à longueur de
temps...
J'ai
terminé il y a quelques semaines le livre « Bonnes nouvelles sur le sexe et le mariage » de Christopher West, et ce livre
m'interpelle fortement, y compris bien après la fin de ma lecture.
J'y trouve énormément de réponses à mes questions et notamment
sur le pourquoi de certaines choses.
Il y
a quelques jours, je suis tombée sur un dessin de Martin Vidberg, en
lien avec un article du Monde relatant la réaction d'une
jeune femme danoise suite à la mise en ligne de photos d'elle, nue,
sans son consentement, par son ex-petit ami. Elle répond sur
Internet en faisant appel à une photographe et en postant des photos
d'elle… nue… mais, cette fois, avec son consentement.
Ce
« fait divers » somme toute, malheureusement, assez
fréquent maintenant, me laisse quelque peu interloquée. Comment
peut-on répondre à une sorte de viol par une exhibition ?
Qu'est-ce qui ne va pas dans notre société pour qu'un homme en
vienne à étaler sur la « toile » une partie de la vie
privée, de l'intimité de la femme qu'il a aimée (on espère) pour
se venger de l'avoir quitté ? Qu'est-ce qui ne va pas, pour
qu'une femme publiquement « salie » de la sorte trouve
normal et naturel de s'exposer nue, en réponse à l'injure subie ?
Mon
mari, une fois de plus, dirait « C'est parce qu'il n'y a plus
la foi ». Une fois de plus, je dirais que c'est un peu
lapidaire mais, en l'occurrence, je suis maintenant persuadée qu'il a raison.
Ce
fait divers me renvoie directement à ma lecture citée plus haut.
Parce que de telles dérives, de tels comportements, semblent être
directement le fruit de la culture de mort dans laquelle nous vivons
depuis maintenant plusieurs décennies.
Le
« monde » (la société, quoi, pas le quotidien) nous
présente la pilule, la contraception, comme une avancée, un progrès
pour la femme. Elle peut ainsi « choisir » d'avoir des
enfants « quand elle veut » et « si elle veut ».
Elle est donc libre… du moins en apparence. En apparence seulement,
parce qu'en acceptant la pilule (et tous les autres moyens de
contraception mis à notre disposition, tels l'implant, le
préservatif, le stérilet, les spermicides, le diaphragme et
autres), la femme a en quelque sorte accepté une nouvelle servitude,
celle du sexe pour le sexe. Finalement, sous couvert de « libération
sexuelle », pour « jouir sans entraves »
(c'est-à-dire sans risque de se retrouver enceinte), les femmes sont
devenues esclaves du désir sexuel des hommes… et du leur. Avec la
contraception, les femmes n'ont plus d'excuses (sauf la « migraine »)
pour ne pas accéder aux désirs des hommes et ne pas les satisfaire.
Avec la contraception, si une femme ne veut pas « faire
l'amour », c'est en gros soit parce qu'elle n'est pas
amoureuse, soit parce qu'elle est malade (ou anormale, allez
savoir!). Du coup, la seule entrave à la satisfaction constante du
désir sexuel (de l'homme et/ou de la femme, à savoir la conception
d'un enfant) a disparu. Et tout ça pourquoi ? Parce que la
sexualité a été coupée de sa finalité première : la
fécondité.
Cette
jeune femme a parfaitement raison : son « ex » l'a
exhibée, telle un objet, au vu et au su de tout le monde. Mais, s'il
a eu tort, comment s'en étonner, au fond ? En déconnectant la
sexualité de la fécondité, l'homme et la femme ont fait du sexe
quelque chose de l'ordre de la bestialité, la satisfaction des
« besoins » sexuels de la personne (comme on a besoin de
manger, d'aller aux toilettes…). [petit aparté pour expliquer un
peu : lorsque la sexualité est vécue dans l'objectif de la
fécondité, ou avec la fécondité en arrière-plan, un respect de
l'autre s'instaure forcément. Celui ou celle avec qui j'ai des
rapport sexuels est le potentiel père ou la potentielle mère de mes
potentiels enfants. Donc l'ouverture à la vie du couple « oblige »
en quelque sorte le couple à considérer l'autre comme un être
humain et non pas comme le moyen d'assouvir un instinct ou un besoin
sexuel.] Et si le but de la sexualité est de satisfaire des besoins
sexuels, alors il n'y a aucune raison de ne pas se servir de l'autre
comme d'un objet sexuel. Au même titre, à la limite, qu'un sex-toy
ou que la masturbation (d'ailleurs, les sex-toys et la
masturbation, s'il s'agit de satisfaire des « besoins »,
c'est peut-être même mieux et plus sain : pas de risque de
grossesse, de transmission de MST… et pas besoin de les respecter,
surtout pour les sex-toys!). Alors, bien sûr, il y a des
couples qui vivent leur sexualité de manière authentique, même
avec la contraception. Mais pour ma part, je me demande s'ils ont
conscience de ce qu'ils font ? Je ne le pense pas, sans quoi ils
ne le feraient sans doute pas. On nous a tellement « vendu »
la pilule (et les autres contraceptifs) comme un « droit »
et une chose normale qu'il est maintenant fort difficile d'avoir une
parole différente. Ne pas prendre la pilule, c'est quasiment de
l'ordre du délire, même et surtout pour les médecins…
Ne
parlons donc pas, alors, de l'avortement…
Aujourd'hui,
attendre un enfant est un vrai paradoxe. Selon la situation des
parents, l'enfant peut être attendu et ne jamais venir (stérilité),
il peut être désiré et programmé (grâce en partie à la
contraception qui permet de décider du « quand », sans
aucune garantie que cela « fonctionne », peut-être
aussi, justement, à cause de la pilule?), il est souvent non désiré,
donc avorté (et en plus, pourquoi s'en priver puisque c'est
maintenant un « droit » remboursé à 100 % par la
sécurité sociale?) et, parfois, il arrive trop tôt et on fait tout
pour ne pas le perdre, quitte à risquer des séquelles (prématurés),
ou alors on lui fait subir un avortement et il naît… vivant !
On le laisse alors mourir dans la plus grande solitude et la pire
indifférence, sous prétexte que ses parents n'ont aucun « projet
parental » pour lui (avortements tardifs)… Il peut aussi être
congelé (à l'état d'embryon, comme un bout de viande qu'on se
garde pour plus tard), histoire d'être certain qu'on pourra un jour
le faire naître…
Mais
alors, une question se pose… Cet enfant est-il une personne ou un
objet, qu'il soit désiré ou non ? Est-il un être humain ?
A-t-il, aujourd'hui, plus d'importance que le chien, le chat ou la
maison, s'il est synonyme de gêne financière, de trouble-fête,
d'empêcheur de tourner en rond, ou s'il est tellement indispensable
qu'il en devient un droit ?
Comment
se fait-il que notre société en vienne à considérer la maternité
comme un fardeau, un poids ? Et l'enfant comme une gêne ?
La vie a-t-elle si peu de valeur que l'on peut désormais la jeter
sans aucun état d'âme ?
Je
me souviens de mes grossesses, plus ou moins éprouvantes,
fatigantes, difficiles ou douloureuses. Difficile, parfois, de rester
allongée, obligée de se reposer alors qu'on n'est pas malade, mais
juste enceinte. Difficile, aussi, de se voir changer, d'avoir les
nerfs à fleur de peau, d'avoir des sautes d'humeur ou les larmes aux
yeux sans raison autre que l'augmentation du taux d'hormones de
grossesse… mais quelle sensation merveilleuse, aussi, que de se
savoir enceinte, de sentir cette plénitude de la vie naissance,
cette joie profonde, sereine, pleine et entière, de se sentir
devenir mère, avec la fragilité et les doutes qui accompagnent
cette période si particulière de la vie de la femme.
Quand
à l'éternelle question de savoir si un fœtus ou un embryon est un
être humain… pour ma part, bien sûr, elle ne fait aucun doute !
Pourquoi un enfant né prématuré à 7 mois de grossesse aurait-il
plus le statut d'être humain qu'un bébé avorté à 7 mois parce
qu'une anomalie congénitale, génétique ou autre, a été décelée
in utero ? Dans un cas, il y a prématurité et dans
l'autre interruption thérapeutique de grossesse… qu'est-ce que
cela change, sur le fond ? Le « projet parental » y
était dans les deux cas, sinon la grossesse n'aurait pas été
poursuivie. Alors qu'est-ce qui fait la différence, sinon le droit
que l'on s'est octroyé de décider que le petit prématuré devait
vivre et que l'autre devait mourir parce qu'il risquait d'être
handicapé ? Parce qu'on s'est donné le droit de simplement
l'éliminer ? Cela en dit long sur l'enfant, malheureusement,
que l'on s'arroge le droit de tuer (n'ayons pas peur des mots!) parce
qu'il n'est pas « conforme » au projet parental, sans
doute. Là encore, l'enfant est donc un objet. Un « objet »
que l'on désire avoir, que l'on cherche à obtenir, parfois à un
prix exorbitant (GPA)1,
parfois au prix de manipulations cellulaires (PMA2…),
un « objet » que l'on « doit » avoir pour
avoir réussi sa vie, au même titre que la maison, le boulot et le
chien.
Cynique,
moi ? Non. Juste triste et réaliste.
Je
pense à tous ces enfants qui ne naîtront pas parce qu'ils n'étaient
pas « désirés ». À tous ceux qui sont morts avant de
naître parce qu'ils sont arrivés « au mauvais moment »
ou « pas avec le bon père ». À tous ceux, aussi, qui
portent le poids immense de devoir être conformes aux désirs de
leurs parents parce qu'ils ont le « droit » d'avoir un
enfant « quand ils veulent » et « s'ils le
veulent ». « Comme ils le veulent », aussi ?
Comment
s'étonner que les hommes et les femmes se fassent du mal, s'ils sont
capables de considérer ce qu'il y a de plus précieux, de plus
sacré, de plus fragile, la vie, comme une marchandise ?
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1Entre
le moment où j'ai préparé ce billet et le moment où je l'ai
posté, la CEDH a donné raison à un couple italien qui s'est vu
retirer l'enfant qu'ils avaient acheté 45000€ en Russie, au motif
que la GPA est illégale en Italie. L'enfant est resté 6 mois dans
la famille de ses « acquérants » avant d'être confié
à une famille d'accueil, où il vit depuis 18 mois. Au final,
« l'intérêt supérieur de l'enfant » prévaut :
il n'a pas été rendu à ses « acquérants » parce que,
je crois, il a passé plus de temps dans sa famille d'accueil. Mais
l'Italie a quand même été condamnée à verser 30000€ au couple
comme dommages et intérêts. Il est sans doute maintenant
impossible à un État (dont la France) d'interdire la GPA ou, au
moins, la transcription à l'état civil de l'acte de naissance à
l'étranger de l'enfant conçu dans le cadre d'une GPA… (voir ici)
2Toujours
dans la même veine, des recherches entreprises en Angleterre pour
permettre de créer des bébés dépourvus d'un gêne malade via un
changement de mitochondries (j'y comprends pas grand-chose d'un
point de vue technique, cela va de soi, mais c'est super intéressant
!). Les recherches semblent avoir abouti, puisque ces actes, si j'ai
bien tout compris, viennent d'être autorisés… On n'est pas
sortis. À quand le « bébé à la carte » ? Vive le
« Meilleur des mondes » ! (voir ici)
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