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lundi 8 avril 2013

De l'honnêteté intellectuelle... ou pas !

J'ai enfin trouvé le temps de regarder jusqu'au bout une vidéo sur laquelle j'étais déjà tombée il y a quelques jours, un peu par hasard. Et c'est drôlement intéressant.

Cette vidéo a été tournée dans le cadre d'une chaîne de télévision norvégienne, pour tenter de comprendre un paradoxe qui veut que, malgré le fait que la Norvège est un pays très égalitaire, les hommes et les femmes y font des choix très différents, notamment en matière de choix de métiers. Par exemple, le journaliste se rend dans une entreprise où seuls 10% des ingénieurs sont des femmes, alors même que rien n'empêche les femmes, et surtout aucune discrimination quelconque, d'exercer ces métiers. De même, il se rend dans un hôpital où la quasi-totalité des infirmiers sont des infirmières, et aux dires de ces dernières, il n'y a plus d'hommes, et s'il y en a eu, ils ne sont pas restés très longtemps.
Toute la question est donc de savoir quelle peut bien être la cause de ces choix très genrés, pour employer une expression bien à la mode, alors même que tout est fait, dans ce pays, pour favoriser l'égalité entre hommes et femmes, et notamment en matière d'études et d'emploi.

Loin de se cantonner à de simples constatations sur le terrain, le journaliste va chercher des informations auprès des décideurs politiques, mais aussi des chercheurs de son pays. Et comme ça ne suffit pas, qu'il n'a pas d'explication valable, il va plus loin, jusqu'aux Etats-Unis et en Angleterre, où il rencontre d'autres chercheurs qui lui fournissent, eux, des explications fondées sur des recherches scientifiques et des expérimentations, des observations notamment sur de très jeunes enfants (voire des nouveaux-nés).

Les conclusions sont assez édifiantes, de la part de ces chercheurs, qui n'hésitent pas à parler d'influence génétique, mais aussi de la part de la culture dans les choix des hommes et des femmes. En gros, pour les chercheurs américains et anglais, ainsi que pour l'un des chercheurs norvégiens, la part du biologique est évidente dans la différenciation des centres d'intérêts entre hommes et femmes, même si on ne peut pas exclure une part de culture et d'influence sociale (dans la manière d'élever les enfants, par exemple).
Pour les autres chercheurs norvégiens, en revanche, la part du biologique ne peut être invoquée, tout étant lié à la manière d'élever les enfants, forcément sexuée, selon eux, et donc porteuse, dès la naissance, de différenciation et d'inégalité induite, acquise au fil du temps.


J'ai été sidérée par un fait simple et flagrant : les chercheurs "pro-gender" ne semblent pas avoir basé leurs recherches sur autre chose que la certitude que tout était lié au culturel et à l'éducatif. Quand le journaliste les interroge, à la fin, sur les bases de leurs théories, les réponses sont floues, partielles, ou faites uniquement de présupposés : "Je pars du principe que c'est lié à l'éducation et je m'en tiens là tant que l'on ne m'aura pas prouvé le contraire". Ce pourrait être en gros le credo de ce chercheur sur la théorie du genre... Ce qui est assez marrant finalement, puisque cela oriente toutes ses recherches dans un seul sens et fait fi des principes de base de la recherche scientifique qui veut que l'on parte d'une hypothèse, que cette hypothèse soit confrontée et que les résultats soient interprétés pour valider ou invalider l'hypothèse. Là, on a l'impression que la démarche est à l'inverse de la démarche scientifique consacrée, et qu'il faut absolument faire rentrer les faits dans le postulat de départ, au lieu de faire des expérimentations pour vérifier si le postulat est juste ou erroné... De la même manière, une autre chercheuse explique très sérieusement qu'elle part d'un corpus théorique, et que, d'après elle, le but des sciences humaines devrait être de prouver que le biologique n'a rien à voir dans les comportements des êtres humains... Comme si le but de la recherche était d'exclure la biologie plutôt que de vérifier si la théorie en question est valide ou non.

Je ne suis pas scientifique, mais les démarches utilisées par les "pro-gender" dans ce reportage me sidèrent et me semblent relever purement et simplement du déni. Sur quoi, exactement, se basent leurs convictions, à part sur les théories fumeuses en vogue actuellement, et à l'origine de toutes ces politiques ahurissantes que l'on voit fleurir dans nos pays ?
Ce qui est marrant, c'est que le titre de la vidéo, "La théorie du genre expulsée de Norvège", ainsi que les conclusions des recherches du journaliste semblent dire que, finalement, la théorie du genre, dans les pays où elle a été mise en application très tôt, pourrait être une erreur et conduire non pas à l'égalité entre les sexes mais bien plutôt à une inégalité flagrante entre les hommes et les femmes, conduisant les uns et les autres à écouter leurs envies et leurs désirs plutôt qu'à se conformer à un modèle particulier. En gros, il est question là de la liberté de choix, et cette liberté conduit les hommes et les femmes, dans les pays où le choix est réellement libre, à privilégier les métiers où, naturellement, ils sont plus à l'aise... 

Il y aurait donc une sorte de malhonnêteté intellectuelle flagrante de la part des partisans de la théorie du genre qui, malgré des preuves scientifiques sérieuses montrant qu'il y a bien une différence biologique, génétique, entre les hommes et les femmes (et pas uniquement au niveau des organes génitaux), continuent à prétendre que le biologique n'a rien à voir là-dedans.
Il serait temps, à mon avis, que nos décideurs en France regardent, là encore, ce qui se passe à l'étranger. Et notamment dans les pays où la théorie du genre a été appliquée depuis déjà longtemps, histoire de voir où ils en sont. Ce serait logique, puisque c'est justement sur cet argument ("ça se fait ailleurs, notre pays doit progresser") que l'on veut nous imposer la théorie du genre dans les écoles et le mariage pour tous, au nom d'une égalité qui n'en est pas une réellement. Et on n'irait pas jusqu'au bout de la logique ?
C'est d'ailleurs quelque chose qui m'a souvent frappée en France : on s'inspire beaucoup de nos voisins et de leurs expériences, mais bizarrement, quand les Etats-Unis retirent du marché un médicament ou un composant potentiellement dangereux, études scientifiques à l'appui, il faut plus de 10 ans à la France pour faire la même chose, avec les dégâts que l'on sait (Bisphénol A, Médiator, j'en passe et des meilleures). Quand donc cesserons-nous de jouer aux autistes et accepterons-nous de voir la réalité en face, en-dehors des enjeux financiers de laboratoires pharmaceutiques, d'industriels ou de je ne sais quel lobby ou théoriciens fumeux ? Quelle perte de temps et d'énergie !

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