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On pourrait le qualifier de "fourre-tout",
je préfère le penser... à mon image :
complexe, éclectique, et forcément fait d'un peu de tout.

mercredi 15 janvier 2014

Cherchez l'erreur

La vie nous réserve parfois de bonnes surprises.
Quand nous sommes arrivés à Ebersheim, il y a de cela un peu plus d'un an maintenant, toutes les personnes que nous connaissions à Sélestat et qui connaissaient aussi le village nous disaient que nous reviendrions rapidement dans notre ancienne paroisse, au moins pour la messe, parce que "Ebersheim, c'est bof et c'est mort".
Charmant.

Alors effectivement, quand nous sommes venus à la messe pour la première fois dans le village, nous avons eu quelques surprises. Mais pas que des mauvaises.
La première, c'était que nous y retrouvions des amis et (presque) voisins, avec leurs deux petites filles de 1 et 2 ans. Avec les nôtres (10, 8 et 6 ans), ça déménageait déjà un peu plus que ce que les paroissiens du villages avaient l'habitude de voir. Et puis, il y avait la sacristine. Une femme toute petite, mais ô combien importante. Très vite, nous nous sommes rendus compte que si on ne passait pas par elle, rien ne pouvait se faire ou presque (et qu'accessoirement, il valait mieux s'en faire une amie qu'une ennemie). Soit. Et puis il y avait l'absence du curé. Remplacé par un autre prêtre, assez âgé d'ailleurs et pas toujours le même dimanche après dimanche.

Dans le même temps, nos zouaves à nous ont voulu faire comme à Sélestat et servir. Dès le premier dimanche, donc, notre fille aînée s'est rendue à la sacristie où elle a demandé si elle pouvait revêtir une aube. La sacristine a tiqué, a refusé, arguant du fait qu'elle n'était pas au courant et qu'elle avait besoin de le savoir la veille pour préparer les aubes. Soit.
La fois suivante, nous avions prévu le coup et l'avions informée. Du coup, Noémi a pu servir, mais aussi Nathanaël un peu plus tard. Et c'est comme ça que nos enfants ont démarré leur intégration dans le village.
Ca s'est un peu gâté par la suite, mais c'est une autre histoire. Toujours est-il que, contrairement à ce qu'on nous avait dit, la paroisse était loin d'être "morte" et, surtout, nous y trouvions notre compte en matière de liturgie. OK, on pouvait faire encore mieux, mais la différence avec notre ancienne paroisse était telle que nous avons vu notre passé sous un angle nouveau, plus par contraste avec ce qui se faisait ailleurs qu'autre chose, soit dit en passant.

Le temps passant, nous avons fait notre petit "trou" ici, et au mois d'août, nous avons préparé le baptême de notre petite dernière dans cette même paroisse. Ça a été l'une des premières vraies rencontres avec notre curé, peu présent dans le village pour diverses raisons d'ailleurs. Mais nous avions déjà eu l'occasion d'apprécier ses homélies et souhaitions le rencontrer et le connaître davantage. La préparation du baptême, à la maison, a été l'occasion de poser des questions, de mieux comprendre le fonctionnement des deux communautés de paroisses, le pourquoi du comment des messes dans les huit paroisses concernées... et d'avoir enfin quelques repères quant au lieu et heures où nous pouvions entrer en contact avec lui (le curé).
Ce fut le baptême lui-même qui nous donna l'occasion de le voir un peu plus, mais malheureusement, son emploi du temps plus que serré ne lui a pas permis de rester autant qu'il l'aurait voulu. Alors nous avons remis cela à un dîner en septembre, dîner qui nous a permis de faire bien plus ample connaissance, dans une ambiance un peu plus détendue et propice aux échanges.

Depuis, les choses ont beaucoup "bougé", c'est le cas de le dire. Entre le mois d'août et le mois de décembre, énormément de changements plus ou moins visibles ont eu lieu : changement de l'heure de la messe pour permettre aux familles de venir, adoration du Saint-Sacrement à 20h30 un vendredi par mois, toujours pour permettre aux actifs d'y participer (parce que 17h45, c'est une heure impossible tant pour ceux qui travaillent que pour les familles !), changements dans les équipes de préparation au baptême, formation accrue pour les couples préparant au mariage, ou encore lancement d'une mission paroissiale d'évangélisation par des jeunes de Jeunesse Lumière au mois de juillet 2014, accueil d'une cinquantaine de jeunes à Ebersheim et d'un peu plus à Châtenois pour la rencontre de Taizé...
En quelques mois, les personnes investies dans la paroisse ont imperceptiblement changé. 

Dimanche dernier, nous étions à la messe à Châtenois, malgré une messe à Ebersheim (mais franchement, après une veillée d'adoration à Durrenbach dans le nord de l'Alsace et un retour vers minuit, aller à la messe à Ebersheim, fut-ce dans la rue d'à côté, à 9h30, c'était quand même vraiment dur !). Et lors de cette messe, nous avons eu la surprise de voir un jeune homme de notre ancienne paroisse.
Tiens ? Que fait-il là ? Que se passe-t-il ?

Petit retour en arrière.
Le 15 décembre, nous étions retournés dans notre première paroisse parce que les enfants avaient participé à un pèlerinage à Rome avec une cinquantaine d'autres personnes, et ce jour-là, tous les participants se retrouvaient pour la messe et le repas qui suivait (avec diaporamas, souvenirs...). C'était aussi une messe où les enfants préparant la première communion étaient conviés, ainsi que les Scouts de France qui, comme chaque année, apportaient la Lumière de Bethléem. Bref, de quoi faire de cette messe une grande fête !
Eh bien, j'ai été déçue. Vraiment déçue. L’Évangile du jour, c'était celui-ci :

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Jean le Baptiste, dans sa prison, avait appris ce que faisait le Christ. Il lui envoya demander par ses disciples : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »
Jésus leur répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi ! »

Tandis que les envoyés de Jean se retiraient, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean : « Qu'êtes-vous allés voir au désert ? un roseau agité par le vent ?... Alors, qu'êtes-vous donc allés voir ? un homme aux vêtements luxueux ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois. Qu'êtes-vous donc allés voir ? un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu'un prophète. C'est de lui qu'il est écrit : Voici que j'envoie mon messager en avant de toi, pour qu'il prépare le chemin devant toi.
Amen, je vous le dis : Parmi les hommes, il n'en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui. »
Là aussi, il y avait de quoi dire. Notamment par rapport à cette phrase : "Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres" (un jour, il faudra que je mette ici ce que j'ai vécu, ce sera sans doute bien plus clair pour les lecteurs). Toujours est-il que pour le croyant normalement constitué, même si ce n'est pas très fréquent, les guérisons existent. Encore faut-il y croire, se convertir et accepter de les voir. 
Pour ma part, j'ai vécu une guérison en novembre 2011. Et j'en ai fait part au curé. Ce même curé qui, le 15 décembre, a dit dans son homélie que les aveugles étaient toujours aveugles...

Je ne vais pas épiloguer : mes yeux se sont ouverts sur une forme de pauvreté dont je n'avais pas conscience. Du coup, avec mon mari, nous avons compris que notre place n'était plus du tout dans notre ancienne paroisse, mais bien dans la nouvelle.
Or, ce dimanche dernier, la présence de ce jeune homme nous a interpellé : que faisait-il ici ? Nous lui avons posé la question, et son tact m'a fait sourire... Il a fini par cracher le morceau : "Le curé est un peu trop moderne pour moi. J'ai entendu dire que le curé d'ici était bien, alors je suis venu voir".
Ah ça, c'est sûr que notre curé est moins "moderne" que celui que nous avions avant. Mais voilà : au moins, ici, nous avons de la nourriture. À quoi cela rime-t-il d'aller chercher à manger à un endroit où il n'y a rien ? Du coup, à notre grande surprise, nous voyons notre ancienne paroisse se dépeupler rapidement et de nouvelles têtes apparaître dans la nouvelle. Et tout cela pour un curé "moins moderne" ? Étonnant, non ?

La conclusion à laquelle nous arrivons, c'est "L'Esprit Saint souffle". Il apporte un renouveau dans une communauté de paroisses en difficulté, victime de plusieurs dizaines d'années de n'importe quoi au niveau pastoral. Et il a fallu l'arrivée du nouveau curé, il y a de cela un peu plus de deux ans, puis de nouveaux paroissiens, d'investissements divers de la part de personnes qui n'étaient jusque là que très moyennement concernés par la vie de la paroisse pour que la "donne" change.
Dieu nous emmène quelque part. Il a un projet pour cette paroisse. Il n'abandonne pas les brebis perdues. Il a donné à cette communauté de paroisse un "berger" capable de faire bouger les choses. Et ça marche, semble-t-il.
J'ai hâte de voir ce que vont donner concrètement les changements en cours. Hâte de voir ce que tout cela va apporter de neuf. L'espérance, c'est ça, pour moi, en ce moment : croire que Dieu ne nous abandonne pas, qu'Il répond à nos demande et nous donne ce dont nous avons besoin. Et c'est très enthousiasmant !

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