Blog d'humeurs,
blog de textes personnels,
de recettes de cuisine ou de coups de gueule,
blog d'interrogations, de questions,
sur l'actualité ou la vie en général...
On pourrait le qualifier de "fourre-tout",
je préfère le penser... à mon image :
complexe, éclectique, et forcément fait d'un peu de tout.

mercredi 22 janvier 2014

Sacré Coeur !

Cela fait un bon moment que je voulais mettre ici ces témoignages. J'hésitais, mais finalement, je me suis décidée. Après tout, ce blog est fait pour y recueillir mes "humeurs", et je préfère y mettre des événements positifs que des "coups de gueule" sans fin... et surtout sans solution !
Donc, voici le premier des trois témoignages que j'ai donnés lors des veillées de guérison et d'adoration que nous avons organisées à Sélestat. Celui-ci avait pour thème "Le Sacré Cœur", en octobre 2011.

Quand nous avons préparé cette veillée et que Philippe m'a demandé si je voulais témoigner, j'ai tout de suite dit « Oui ». Et puis je me suis demandé pourquoi. Parce que le Sacré Cœur, le Cœur Sacré de Jésus, tout ça, ça ne m'a jamais vraiment parlé. L'imagerie qui est associée au Sacré Cœur m'a toujours mise mal à l'aise et je ne l'ai jamais aimée parce que c'était totalement incompréhensible pour moi.
Et puis je me suis dit que je ne pouvais pas ne pas témoigner. Pas après tout ce qui s'est passé.
En fait, je suis lente, très lente à comprendre. Ça s'appelle l'esprit d'escalier. Il aura fallu 12 ans à Jésus, 12 ans depuis mon arrivée en Alsace, pour me faire comprendre le message qu'il avait à me délivrer et pour me convertir.

En 1999, j'étais à Mulhouse depuis un peu plus d'un an, à une période de ma vie où tout paraissait possible. J'avais terminé mes études et je démarrais dans la vie professionnelle, dans une nouvelle ville, où je me faisais de nouvelles relations. C'était une nouvelle vie. Mais tout était en réalité limité par mon propre comportement : je me repliais sur moi, je fuyais les autres, je me sentais très mal à l'intérieur, j'étais infiniment triste.
Un jour, dans une église, je crois que c'était à Gueberschwihr, je me suis retrouvée sans trop savoir pourquoi face à l'autel et non loin de là, il y avait le tabernacle et la petite lampe rouge indiquant la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie. Ce n'était pas la première fois que je rentrais dans une église, ni que je voyais cette lampe et j'en connaissais la signification. Alors pourquoi ce jour-là, dans cette église, ai-je eu la certitude de Sa présence, pourquoi me suis-je arrêtée pour prier ?
Face au tabernacle, je me souviens avoir ressenti un profond apaisement. Comme un poids qui s'enlève. Je me suis sentie mieux et j'ai rendu grâce.

J'étais toujours mal dans ma peau. Au point d'avoir pensé au suicide. Comme je risquais de me rater et de rester handicapée, comme j'avais peur de souffrir, j'ai décidé de changer de ville et d'appartement et de déménager à Sélestat. Je suis donc arrivée ici le 15 décembre 1999. J'ai passé des vacances de Noël particulièrement pénibles. Mon séjour à Quimper s'était terminé par une violente dispute avec ma mère, et j'ai enfin compris à ce moment-là qu'elle ne comprenait absolument pas ce qu'était ma vie. Je suis donc revenue à Sélestat, et le 31 décembre, j'étais très triste. Mes cartons n'étaient pas encore déballés, ma machine à laver n'était pas branchée. Dans l'après-midi du 31, j'ai reçu un appel d'amis de Mulhouse me disant qu'ils se rendaient à Sélestat, à l'église St Antoine, pour une veillée de prière et d'adoration. Ils m'ont proposé d'y aller et de passer le jour de l'an chez eux. Je n'avais qu'une envie : les envoyer promener. Je ne voulais voir personne, je voulais rester avec ma machine à laver et mes cartons.
Mais voilà, j'étais encore une petite fille sage qui ne sait pas dire « non ». Et je n'ai pas osé leur dire que je ne voulais pas y aller et que je voulais qu'on me laisse tranquille.
Dieu s'est servi de mes défauts pour me donner l'occasion d'aller Le voir. C'est qu'il me connait très bien...
Après avoir tergiversé pendant des heures, j'ai finalement décidé d'aller à St Antoine vers 23 heures. C'était l'ouverture des Portes Saintes, le passage à l'An 2000... C'était un moment important et je n'avais rien de mieux à faire. Je me suis rendue à la chapelle pour l'adoration, triste comme les pierres et au bord des larmes.
Devant le Saint Sacrement, je me suis demandé pourquoi j'étais venue et ce que je faisais là. Je me souviens d'avoir eu le regard irrésistiblement attiré par Jésus. Je ne pouvais plus détacher mon regard, et les larmes ont coulé, comme si je déposais enfin le fardeau. Et j'ai alors entendu une voix qui me disait :
« Tu n'as rien à craindre. Je t'aime. »

J'ai passé la journée du lendemain groggy, comme quand on sort d'une longue maladie. J'étais convalescente.
Plusieurs semaines ont passé, mais je me sentais mieux, je me raccrochais à cette phrase entendue le 31 décembre.
Au mois de mars, le jour du mercredi des Cendres, j'avais travaillé toute la journée et je voulais rentrer chez moi. Je me tâtais pour savoir quel train j'allais prendre pour être à l'heure à la messe. Je me disais d'ailleurs que si j'arrivais trop tard, ce serait tant pis... Et puis sur le chemin de la gare, j'ai retrouvé ces mêmes amis du 31 décembre, me proposant d'aller à la messe avec eux. J'ai d'abord voulu esquiver en disant que je devais rentrer, mais ils m'ont dit que je pouvais rester chez eux pour dîner et dormir, et que je n'aurais pas le trajet à refaire le lendemain. Je n'avais plus d'excuse, je suis donc allée à la messe.
Durant la nuit qui a suivi, j'ai extrêmement bien dormi. Mais j'ai aussi entendu une voix qui chantait en boucle histoire que je comprenne bien quelques vers d'un chant que j'aime beaucoup, sur le baptême, avec des paroles légèrement différentes :
« Baptisé dans la lumière de Jésus,
Tu renais avec Lui du tombeau.
Tu es mon enfant Bien-aimé. »

Le message était parfaitement clair. Et vous n'imaginez pas la joie immense qui m'a habitée à ce moment-là. Pour une entrée en Carême, c'était à la fois une catéchèse express que je vivais, et une invitation à la Conversion qui m'était proposée, et directement par le Patron, en plus.
Cette joie m'a habitée pendant plusieurs semaines.

Mais le 29 avril, j'ai brusquement pris conscience que ma vie amoureuse était un désastre. Je sortais d'une histoire particulièrement difficile, et je venais de comprendre que c'était terminé définitivement. J'ai passé la soirée au lit, à pleurer, puis à supplier Dieu de me dire ce qu'il attendait de moi. Voulait-il que je m'engage dans le célibat consacré ? Dans la vie religieuse ? Dans le mariage ? Si c'était le mariage, alors il fallait qu'Il me choisisse un époux, parce que mes choix à moi étaient désastreux et me conduisaient tous directement dans le mur.
Et durant la nuit, Il m'a encore parlé :
« N'aie pas peur. Je t'aime. Tu n'as pas à t'en faire. Aucun homme sur cette Terre ne t'aimera jamais comme Moi, je t'aime. »
Le lendemain, rayonnante, j'animais la messe de 11 heures à St Georges. Et c'est là que celui que j'aimais déjà sans le savoir m'a enfin vue et que notre histoire a démarré. 14 mois après, nous étions mariés.

On pourrait croire que c'est la fin de l'histoire. Ben pas du tout. Parce que je n'avais encore rien compris. J'ai vite conclu que Jean-Luc était la réponse à mes prières. Ce qui était en partie vrai. Mais en réalité, je n'avais pas encore compris le message.

Dix années se sont écoulées, avec les bonheurs et les difficultés d'une famille tout ce qu'il y a de normal : enfants, maladies, souffrances, bonheurs...

Comme tout n'allait pas bien, j'ai entamé une thérapie en 2006, après la naissance de ma troisième. Et quatre ans après, ça allait mieux, mais ce n'était pas encore ça. Et puis Philippe a commencé les permanences d'écoute du samedi matin, et mon accompagnement spirituel a débuté en janvier 2010.
En février, un accident m'a interdit d'aller au Tai Chi comme je le faisais d'habitude le mardi soir. Du coup, n'ayant rien d'autre à faire, je suis allée à la veillée de prière et de guérison à Sainte Foy. Je suis arrivée en retard, j'ai raté les informations du début et les explications sur les paroles de connaissance. Du coup, quand Carole a parlé et qu'elle a dit :
Jésus veut parler à une femme, une femme qui ne s'aime pas quand elle se regarde dans le miroir. Et Jésus dit à cette femme : « Je t'aime, tu es belle telle que tu es »,
 j'ai ressenti une grande colère. J'ai cru que Philippe et elle s'étaient mis d'accord et qu'il avait trahi ma confiance en lui disant ce que je lui avais confié. Parce qu'il ne faisait aucun doute que ces paroles étaient pour moi.
Il m'a rassurée, m'a expliqué comment ça se passait et je suis restée avec cette parole sans trop savoir quoi en faire. L'accompagnement s'est poursuivi, et au mois de mars, je suis retournée à la veillée. Cette fois-ci, c'était l'effusion de l'Esprit. Nous étions invités à demander à Jésus quelque chose, et les deux personnes qui étaient là devaient prier avec moi. Mais voilà, je suis restée muette. Carole, encore elle, m'a dit alors : « Lis Jérémie, au chapitre 1 : « Je t'ai voulu de toute éternité » ».

En avril, lors de la veillée suivante, j'étais devant le Saint Sacrement quand cette parole de Thérèse d'Avila m'a submergée : 
« Dieu seul suffit ».

Là, je crois que c'était complet. Si je ne comprenais pas le message cette fois-ci, c'était que j'étais vraiment une imbécile. Alors j'ai accepté.

A la rentrée suivante, je suis donc entrée dans le groupe de prière. Et depuis, à chaque fois, ce que je vis lors de ces veillées est de plus en plus fort.
Maintenant, j'attends ces Rencontres avec la même impatience que j'attendais les rendez-vous avec Jean-Luc. J'attends en fait de revoir mon Bien-Aimé.

Il m'a appris à m'accepter, à me respecter, à être fière de moi, y compris avec mes faiblesses et mes fragilités. Je peux dire aujourd'hui que Jésus, à force d'attentions, de présence quotidienne, sans grands discours mais avec des mots qui ont su me toucher au plus profond de moi, m'a appris à m'aimer. Il a su prendre le temps, pour m'apprivoiser petit à petit, parce que je suis lente à comprendre. Une phrase de temps en temps, c'était un moyen imparable pour me faire comprendre son message.
Mais j'ai toujours été libre. Jamais Il n'est venu me chercher, jamais Il ne s'est imposé à moi. C'est toujours lors de démarches plus ou moins provoquées par mes amis ou sur mon initiative que je suis d'abord allée vers lui.

L'oratoire dans notre chambre est terminé. J'y passe du temps, jamais assez à mon goût, en prière. Devant l'icône, je vois Jésus m'ouvrir ses bras, m'accueillir tout contre lui. L'image du Coeur de Jésus, pour moi, elle est là. Ce cœur immense qui m'accueille, qui m'ouvre ses bras et qui me réconforte.
Je ne suis plus jamais triste comme je l'étais en 1999. Parce qu'Il m'aime infiniment, et que cet amour ne faillira jamais.

Allez, une petite dernière :
La nuit qui a suivi la veillée du mois de Janvier 2011, j'ai entendu cette phrase dans mon sommeil :

« Ayez pour vos frères la tendresse du Père ».
Après m'avoir montré son amour pour moi, Il m'envoie donc en mission.

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