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vendredi 31 janvier 2014

Dépendance ?

Il y a quelques années, quelqu'un m'a dit, à propos de mon mal-être et de mes difficultés durant les absences de mon mari, que le problème était que j'étais dépendante de lui. Dépendante, dans le sens toxicomaniaque du terme. C'est-à-dire que je ne peux pas me passer de lui. Et que quand il n'est pas là, je suis mal, je suis "en manque".
Cette réflexion, sur le coup, m'a blessée. Parce que cette sentence sous-entend quelque chose de l'ordre du "tu ne peux rien sans l'homme, toi, femme, tu n'es pas forte. Tu n'es rien sans l'homme. Sois forte, vis sans lui, parce que tu vaux mieux que ta dépendance envers cet homme. Aies un peu d'estime et de respect pour toi, que diable !"

Bon. Et après ?
Avoir du respect pour soi, avoir de l'estime pour soi, est-ce que c'est éjecter l'homme que l'on aime, faire abstraction de lui dès qu'il n'est pas là ? Tout prendre en charge, quand il est là et quand il n'est pas là ? Du coup, si c'est ça, alors quelle est sa place, à lui, au sein du couple et de la famille ? C'est vrai, quoi ! L'homme, dans un couple, n'est pas qu'un géniteur ! Il est aussi un compagnon, une aide, un soutien, une poigne ferme capable d'ouvrir les bocaux de confiture... je m'égare.

Alors ?
Oui, je suis dépendante de mon mari. Et contrairement à la drogue, je pense que c'est une très bonne chose. D'ailleurs, je pense sincèrement que toutes les femmes devraient être dépendantes de leurs maris, et tous les hommes dépendants de leurs femmes aussi, d'ailleurs. Pourquoi ? Certainement pas dans le sens "je ne peux rien faire sans lui" mais plutôt "j'ai besoin de lui pour être équilibrée, pour que nos enfants soient équilibrés, pour que notre famille aille bien".
Parce qu'un couple où l'un des deux vit sans l'autre, partage trop peu de choses avec lui, c'est finalement un couple fantôme. Un couple qui n'a d'existence que depuis l'extérieur mais qui peut être mort à l'intérieur.
Qu'est-ce qui fait qu'un couple "fonctionne" ? Je n'ai bien sûr pas la réponse à cette question de manière générale. Mais ce qui fait que mon couple fonctionne, c'est justement cette interdépendance. Le fait que l'un comme l'autre avons besoin de temps ensemble, nous avons besoin, pour être bien, de voir l'autre, de lui parler (même si ça doit être au téléphone si l'un des deux est absent du domicile pour une raison ou une autre), de le toucher aussi (ça, c'est plus difficile par téléphone). De partager ce qui fait le quotidien de la vie : "qu'est-ce que tu as mangé à midi ?", "tu sais, les enfants sont partis pour l'école, ce matin, c'était difficile, la troisième était vraiment fatiguée" ; "cette nuit, je me suis couchée très tard, j'avais encore du linge à étendre et puis je me suis rappelée que je n'avais pas fait de pain pour le petit déjeuner". Bien sûr, en cas d'absence, mon mari ne peut rien faire contre la fatigue de la troisième ou la douleur au coude de l'aînée. Mais, à sa manière, par le téléphone, par le temps passé à raconter le quotidien, celui qui est absent participe quand même à la vie de famille. D'une autre manière, certes, mais il est présent malgré la distance et la séparation. Il n'y a pas d'abandon. Combien de fois, dans les moments de grande fatigue, n'a-t-il pas pris le téléphone pour sermonner les enfants et leur demander de m'écouter et de m'obéir, à des moments où je n'avais même plus l'énergie nécessaire pour assurer mon autorité ?

Je ne suis pas une super-héroïne capable d'assumer au quotidien toutes les m***** que la vie nous envoie. Je ne suis capable de le faire que parce que je me sais soutenue par mon mari. Même en cas de désaccord entre nous, jamais il ne me contredira devant les enfants. Ce n'est qu'après, si besoin, que le dialogue permettra de rectifier le tir en cas d'erreur manifeste de ma part (ou de la sienne d'ailleurs, ça marche dans les deux sens). En fait, le couple, pour moi, c'est simplement une équipe. Solide. Solidaire. Une sorte d'équipage sur un bateau en haute mer, là où les grosses vagues peuvent faire chavirer le navire, là où l'absence de vent peut lui faire faire du sur-place. Et là où le savoir-faire et le savoir-être de chacun des membres d'équipages permet d'ajuster la manœuvre au mieux pour avancer malgré la houle ou le calme plat.

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