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mardi 29 juillet 2014

Théologie du corps

Il y a deux jours, mon mari, les enfants et moi sommes rentrés d'une retraite d'une semaine au monastère des Bénédictines de Rosheim, où nous a été communiqué un enseignement sur la théologie du corps de Saint Jean-Paul II, qui est en fait un recueil de plus de 130 catéchèses données tous les mercredis à partir de 1979, c'est-à-dire au début de son pontificat (preuve que cette question de la théologie du corps était essentielle pour lui et qu'il voulait mener à bien cette œuvre).
Deux jours après, j'ai l'impression d'être assommée tant ces enseignements ont été riches et tant leurs implications sont grandes, importantes, inattendues et fécondes dans tous les domaines de ma vie. J'ai en effet vu, en une semaine, mon regard changer sur mes enfants, sur mon couple, sur moi-même, sur ma façon de vivre la conjugalité et le mariage... mais aussi sur la foi et sur ma relation à Dieu. C'est juste énorme, quoi.
Du coup, j'ai investi dans quelques livres, notamment Familiaris Consortio, la lettre encyclique de Jean-Paul II sur la famille, mais aussi Bonnes nouvelles sur le sexe et le mariage, de Christopher West, l'un des deux spécialistes américains (l'autre étant la conférencière que nous avons rencontrée, Soeur Susannah-Miriam), qui a publié un certain nombre d'ouvrages de vulgarisation sur le sujet - parce que se farcir les quelques 800 pages de la théologie du corps de St Jean-Paul II, ce n'est pas vraiment donné à mon pauvre esprit limité...

Bref, pour en parler un peu ici, quelques points qui m'ont paru éclairer d'un jour nouveau ma vie, même si, pour les croyants "chevronnés", il n'y a là rien de nouveau sous le soleil :

- Mes enfants ne m'appartiennent pas (ça, en fait, j'en avais déjà bien conscience avant, heureusement !), mais, mieux, ils ne sont pas ici par hasard, par erreur, et, mieux encore, les enfants ne sont pas interchangeables. C'est-à-dire que nos quatre enfants nous ont été confiés à nous, à mon mari et à moi, par Dieu, pour que nous les élevions (les fassions grandir dans la foi), parce que nous seuls sommes capables d'élever ces enfants-là. Personne d'autre que nous ne pouvait le faire, ils sont chacun uniques et tous différents, mais c'est à nous et à personne d'autre qu'ils ont été confiés, tout comme le Christ a été confié à Marie et à Joseph pour préparer ses trois ans de vie publique (la comparaison s'arrêtera là, parce que je ne pense pas du tout que l'un de nos enfants soit le Christ, rassurez-vous. D'ailleurs, ce serait une hérésie totale, puisque le Christ est venu une fois pour toutes, qu'il a donné sa vie pour nous une fois pour toutes, qu'il a vaincu la mort une fois pour toutes et que donc, il n'a pas besoin de s'incarner à nouveau. Et je vais arrêter là ma digression parce que, finalement, tout cela n'a pas beaucoup de sens, je m'en rends bien compte. On ne se refait pas.). Donc, plutôt que de voir nos enfants comme des fardeaux (oui, ça arrive que je les voie comme ça, quand ils sont pénibles, quand ils font des colères ou qu'ils n'écoutent pas, ou encore quand je ne les comprends pas, ce qui arrive quand même assez régulièrement), eh bien on peut les voir comme un don, un cadeau qui nous est fait. Et vu sous cet angle, c'est quand même plus positif, mais aussi, mine de rien, plus joyeux au quotidien. Et bizarrement, ça rend les choses plus simples de les regarder avec un oeil bienveillant ! :)

- L'homme, quand il a été créé par Dieu, a été créé par amour. C'est par amour que Dieu Trinité a créé le monde, la terre, le ciel, les plantes, les animaux, les océans, les oiseaux et l'homme, comme un débordement d'amour qui ne demandait qu'à s'exprimer dans la Création. À ce moment-là, l'homme était dans une relation d'amour "verticale" avec Dieu. En communion avec Lui. Et parce qu'il n'est "pas bon que l'homme soit seul", Dieu a aussi créé la femme. Et la relation d'amour entre l'homme et la femme, au commencement, avant le péché originel, était plénitude, union, communion parfaite, à l'image du Dieu trinitaire.
C'est le péché qui a détruit la relation verticale entre l'homme et Dieu, ne laissant que la relation horizontale entre l'homme et la femme, c'est-à-dire entre l'homme et les autres êtres humains. 
Et cette relation verticale rompue, Dieu n'a cessé, durant toute l'histoire du peuple juif, de tenter de la recréer à travers les alliances successives qu'il a conclues avec le peuple (Abraham, Noé, Moïse, David...), jusqu'à la dernière, la Nouvelle Alliance, où c'est carrément Jésus, le Verbe, la Parole de Dieu, qui a pris notre condition humaine pour nous rejoindre dans notre humanité et faire alliance avec nous, restaurant par la Croix la relation verticale initiale, pour toujours cette fois, puisque la Croix a permis à Jésus de Ressusciter et donc de vaincre la mort et le péché. N'est-ce pas magnifique ? En fait, ça, ça a été une vraie révélation pour moi. Parce que mon regard sur la Croix est passé de "Oh mon Dieu, quelle souffrance !" à "Oh mon Dieu ! Quel amour pour nous !". Et ça change tout...

- Le couple a été créé à l'image du Dieu trinitaire, où l'on retrouve bien trois personnes, l'amoureux, l'amoureuse et l'amour qui les unit. Tout comme l'amour trinitaire, l'amour humain est fécond et participe à la créativité de Dieu, à travers les enfants bien sûr mais aussi à travers les actes, les engagements, les diverses formes de fécondité spirituelles dont sont capables les êtres humains. C'est donc bien cette fécondité qui est conséquence du couple et de l'amour que les deux, homme et femme, se portent l'un à l'autre dans la complémentarité. C'est exactement pour cette raison, d'ailleurs, qu'il est impossible dans ce contexte de mettre sur un même plan l'amour d'un homme et d'une femme mariés à l'église et l'union de deux personnes de même sexe, puisque le sacrement du mariage donne au couple formé par l'homme et la femme l'accès à la fécondité créatrice, à l'image de celle de Dieu, alors qu'un duo de personnes de même sexe ne pourra jamais avoir cette même fécondité. Les personnes en soi ne sont pas condamnables pour autant, simplement on ne peut pas mettre les deux formes d'union sur le même plan, parce que leur essence et leur finalité, leur fécondité, plutôt, est différente. Et c'est un fait acquis que le "couple" homosexuel n'est pas fécond naturellement. Donc on ne peut pas les mettre sur le même plan parce qu'une part du sacrement du mariage serait retirée du sacrement, de fait, et ce même si la fécondité d'un couple n'est pas que spirituelle... Encore une pierre, pour moi, pour la défense du mariage homme-femme...

- Dieu a envoyé son Fils par amour. Et ce Fils, par amour, a donné sa vie à Dieu pour sauver la Création, les hommes, du mal, du péché et de la mort. La Bible, dans le livre de l'Apocalypse (dernier livre du Nouveau Testament), parle des noces de l'Agneau, du mariage du Christ et de l'Eglise. Or l'Eglise, c'est chacun des croyants, donc j'en fais partie, je suis membre du corps du Christ. Donc en quelque sorte épouse du Christ. Pour l'instant, je ne vois pas bien les implications de ce fait précis, mais c'est une idée qui me plaît bien, parce que quand on aime quelqu'un, qu'y a-t-il de mieux que de vouloir s'unir à lui pour toujours ? Mon amour pour mon mari m'a permis de connaître un peu la beauté et la plénitude de cette union sur terre, mais je pressens que l'union, la communion avec le Christ est promesse d'une plénitude bien plus durable que celle que je vis avec mon mari, tout simplement parce que l'union avec mon mari est entachée par le péché originel alors que la communion avec le Christ ne peut être que pure... et donc parfaite. Si j'ai bien tout compris. Ce qui est loin d'être évident d'ailleurs.

Voici quelques exemples de ce que j'ai pu comprendre, sur le plan intellectuel, des enseignements de la semaine. Et puis, au bout de quelques temps, je me suis rendu compte que ma faculté de compréhension était très limitée. Je n'ai qu'un cerveau humain, donc limité, incapable de tout ingurgiter, de tout comprendre, de tout saisir. Et à chaque fois que j'entrevoyais quelque chose, c'est comme si ce n'était qu'un tout petit coin du voile qui se soulevait et qui ne me découvrait qu'une toute petite partie d'un mystère encore plus beau et plus énorme, que je suis bien en peine de même imaginer... Alors j'ai couru devant Jésus Lui-même, devant le Saint-Sacrement. Et là, les choses sont devenues plus claires. Parce que vécues avec le cœur et non plus avec mon cerveau. J'ai pu entrevoir une réalité simple, même évidente : l'amour infini de Dieu pour moi, que ce Dieu soit le Père, le Fils ou l'Esprit-Saint, ou les trois à la fois (d'ailleurs, je commence à me dire qu'ils sont inséparables). Et c'est là que j'ai saisi un truc marrant, parce qu'évident, mais que je n'avais pas compris auparavant : l'hostie consacrée que je vénère, devant laquelle je me prosterne, que j'adore régulièrement (au moins une fois par mois, si ce n'est pas semaine), cette hostie est exactement la même que celle que je mange à chaque fois que j'assiste à la messe et que je participe à l'eucharistie, le sacrifice ultime du Christ pour nous. Donc quand je mange l'hostie, je mange vraiment le corps du Christ. Donc le Christ s'est bien donné entièrement à moi, chaque dimanche, à chaque eucharistie, Il se donne par amour pour moi. Il s'est fait tout petit dans ce morceau de pain, par amour pour moi. C'est grandiose ! Et totalement incompréhensible pour moi, ou alors tellement évident, je ne sais pas trop comment le qualifier, pour le coup.

Bref, vous l'aurez compris, j'ai besoin, encore, toujours, de maturer ces enseignements, de me rendre à la messe aussi souvent que possible, de recevoir les sacrements (eucharistie, réconciliation), pour toujours plus et mieux tenter de comprendre ce grand mystère. Et pourtant, ça peut se résumer en un seul mot : AMOUR.
Que mon esprit est donc étriqué et mon cœur lent à croire !

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