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samedi 1 février 2014

Ecole et transmission

Les questions s'accumulent, les réflexions aussi. Sans temps morts, sans aucun répit.
Samedi 25 janvier, une amie partageait sur Facebook l'information suivante : les parents étaient invités à retirer leurs enfants de l'école pendant une journée par mois pour protester contre l'introduction de la théorie du genre dans les programmes scolaires. 

Ce même jour, j'envoyais donc à cette amie des informations sur les questions que je me pose à propos de l'école :
- rapport de l'OMS préconisant l'éducation sexuelle dès quatre ans, à l'école.
- le document élaboré par le syndicat majoritaire des enseignants en école primaire (voir ici, pour un accès au rapport Teychenné, dont est issu le document du syndicat, et pour une analyse dudit rapport).
- Les propos de Najat Vallaud-Belkacem à propos de l'éducation des tout-petits, en crèche,
- Ceux de Vincent Peillon à propos de l'école et de la laïcité, de l'enseignement de la morale et, surtout, de sa volonté de "soustraire les enfants à tous les déterminismes".

et je lui faisais part de mes doutes quant à l'école et à la réalisation de ses missions.

Plus j'avance, plus je me renseigne, et plus les événements s'ordonnent avec une cohérence et une logique implacable et imparable.
Juste sur l'école :
- Loi sur la refondation de l'école : l'amendement de la député écologiste Barbara Pompili a été retiré in extremis de la loi. Cet amendement visait à introduire le "genre" dans les programmes scolaires.
- Rapport de l'OMS préconisant l'éducation sexuelle des enfants dès l'âge de 4 ans (quand les psys disent que c'est destructeur pour l'enfant avant 10 ans... CQFD). Ce rapport a été traduit par Santé Sexuelle, le "planning familial" suisse (voir lien ci-dessus).
- Site Aleteia rapportant le cas suisse du matériel "éducatif" à tendance pornographique plus que prononcée envoyé aux écoles. Une pétition a d'ailleurs recueilli plus de 91.000 signatures en Suisse alémanique.
- Najat Vallaud-Belkacem a fait de la lutte contre les stéréotypes liés au genre son cheval de bataille (sur ce site, ce qui est "très drôle", c'est la partie "les jeunes filles protégées contre les dommages de l'hypersexualisation". C'est "marrant", parce qu'on reconnaît ici que l'hypersexualisation est un problème, mais en même temps, ces mêmes jeunes filles sont incitées à prendre la pilule et à recevoir le vaccin contre le papillomavirus, voire à avoir recours à l'avortement, puisque la contraception et l'IVG sont désormais accessibles gratuitement pour toutes les jeunes filles de plus de 15 ans. Si ça, ce n'est pas de l'incitation à "coucher"...)
- Vincent Peillon veut donc soustraire les enfants à tous les déterminismes (dont les déterminismes familiaux et religieux bien sûr).
- La loi sur la refondation de l'école préconise la scolarisation des enfants dès deux ans (ça aussi, c'est drôle ! Parce qu'il y a quelques années, l'ancien ministre de l'éducation nationale voulait créer des "jardins d'enfants" à la charge des municipalités pour pouvoir supprimer les deux premières années de l'école maternelle, au motif que les enseignants ne sont pas là pour changer les couches ! Donc en quelques années, les enfants de moins de 4 ans sont passés du statut de "bébés" au statut d'enfants qu'il faut informer sur la sexualité ! Comme quoi, on leur fait dire et faire ce qu'on veut, aux enfants !)
- Proposition de loi visant à interdire l'instruction à la maison et rendant de fait l'école obligatoire (cette proposition émanerait de l'UMP. Comme quoi, quand je disais qu'avec la droite, on allait aussi dans le mur, mais moins vite qu'avec la gauche...). De fait, une nouvelle pétition a vu le jour...
- Loi sur la refondation de l'école et la modification des rythmes scolaires : en appliquant cette réforme, les enfants passent mécaniquement plus de temps à l'école. En plus des heures de cours classiques, les écoles doivent proposer des activités périscolaires, la plupart du temps en fin de journée puisque c'est là que le temps est libéré. Quel est le contenu de ces activités ? Rien de précis et de directif pour l'instant, mais c'est en tout cas du temps supplémentaire pour formater les enfants... D'ailleurs, les associations LGBT vont s'engouffrer dans la brèche, je parie ! À croire, tiens ! qu'elle a été faite pour elles ! (non. Pardon. Je suis très mauvaise langue aujourd'hui !).

Ca fait beaucoup. Mais c'est très cohérent.
- Le genre n'est pas passé l'an dernier : les AFC*, LMPT** et autres ont lancé des pétitions, des courriers... et l'amendement a été retiré du projet de loi. Fin du premier round.

- En s'appuyant sur le rapport de l'OMS, les questions relatives à la sexualité et à l'orientation sexuelle (donc au genre) reviennent par la fenêtre après avoir été jetées dehors par la porte.
- Parce que le gouvernement sait que les familles ne seront pas d'accord, et pour éviter l'hémorragie, le gouvernement veut empêcher les familles de déscolariser les enfants en inscrivant dans la loi non plus l'instruction mais l'école obligatoire, sous couvert de "socialisation de l'enfant" (sauf que la première socialisation de l'enfant se fait... dans la famille !).
Le deuxième round est engagé. Des pétitions circulent.

Pourquoi supprimer une liberté qui, finalement, ne concerne que très peu d'élèves au regard du nombre d'enfants soumis à l'obligation scolaire ? Peut-être parce que le nombre d'enfants scolarisés à la maison augmente ? J'ai lu sur Internet, pas plus tard qu'hier, que de plus en plus de familles musulmanes instruisent leurs enfants à la maison. Pour peu ou prou les mêmes raisons que celles qui font que je me pose aussi la question en ce moment : retirer les enfants de l'influence néfaste que peut avoir l'école (en particulier avec la question du genre qui va s'attaquer à la pudeur et à l'intégrité des enfants). En fait, les seuls enfants autorisés à être instruits à la maison seront les enfants handicapés. Ce qui, là encore, est logique et cohérent puisqu'accessoirement, la scolarité d'une enfant handicapé coûte plus cher que celle d'un enfant "normal" à cause des personnels spécialisés qui sont souvent nécessaires pour que la scolarisation soit effective. Quid de la liberté de choix, pour les familles, inscrite dans la Déclaration des Droits de l'Homme ?
Si cette proposition de loi passe, c'est clairement pour répondre à cet impératif de Vincent Peillon d'arracher les enfants au déterminisme familial. Donc d'empêcher la transmission intra-familiale.
Rhô ! Ben zut alors ! J'avais raison !

Bon alors, une fois qu'on a dit ça, ça veut dire quoi ? C'est quoi, transmettre ? Et transmettre quoi ?
Vincent Peillon poursuit une quête dont, d'ailleurs, il ne cache rien. Il veut instaurer une nouvelle religion, ni plus, ni moins. Et donc éradiquer les autres ? Quel meilleur moyen de le faire que de poursuivre ce qui a commencé dans les années 70 et se continue aujourd'hui dans la société ?
Notre curé m'a mis la puce à l'oreille l'été dernier : il voit aujourd'hui de jeunes adultes qui ne sont pas baptisés. Des jeunes de 20 ans qui vont à l'enterrement de l'un de leurs copains mais qui, au moment de la communion, restent assis sur leurs bancs. Des jeunes qui, donc, affichent clairement et sans ambiguïté leur non-appartenance à l’Église. Ce qui est bien sûr leur droit le plus strict, me direz-vous. Soit.
C'est jeunes-là, c'est une évidence, n'ont rien reçu en matière de foi de la part de leurs parents. Ces jeunes qui ont vingt ans en 2013 sont nés en 1993. Sans doute de parents nés eux-mêmes vingt à vingt-cinq ans plus tôt, soit entre... 1968 et 1973. C'est-à-dire de parents dont les parents font partie de cette génération qui avait vingt ans en 1968 et qui a décidé d'interdire d'interdire et de jeter aux orties toute morale.
Donc des parents qui n'ont pas transmis la foi qu'ils avaient eux-mêmes reçue de leurs propres parents. N'ayant eux-mêmes rien reçu, ou pas grand-chose, les adultes de ma génération n'ont rien transmis à celle génération qui a eu vingt ans en 2013. Et qui du coup est capable de croire n'importe quoi, faute de repères suffisants en matière de transcendance, de foi, de morale religieuse. C'est le règne du matérialisme, du relativisme. On pourrait se dire qu'il n'y a qu'à laisser faire : les églises se vident, les croyants sont de moins en moins nombreux, statistiquement parlant. Ils finiront peut-être par s'éteindre ? Par rapport à la génération d'avant 1968, effectivement, nous sommes minoritaires. Mais il y a une question qu'il faut quand même se poser : combien de jeunes croyants "croyaient" vraiment, avant 1968 ? Les croyants d'aujourd'hui affirment leur foi, ils la vivent plus profondément que ne le faisaient leurs aînés pour la simple raison qu'ils n'ont pas le choix : face au désert de la foi actuel, il n'y a d'autre option que d'être "entier". Les tièdes ne résistent pas, sur le long terme, aux sirènes du monde et aux arguments laïcs et anticléricaux ambiants. Et ils transmettent cette foi qu'ils se sont réappropriée.

Certains de ceux qui manifesteront à Paris dimanche contre le "mariage" pour tous, la théorie du genre et les lois hostiles aux familles font partie de ces croyants qui osent affirmer dans un monde qui relègue la religion uniquement à la sphère privée que la foi fait partie de leur identité, qu'elle leur donne des repères et une morale qu'ils souhaitent transmettre. Et c'est justement cela que M. Peillon refuse : la transmission de la morale chrétienne. Et les attaques contre les familles vont dans ce sens-là aussi : affaiblir les familles, les écraser d'impôts, de contraintes toujours plus grandes, les priver de leurs libertés dans les choix éducatifs... les obliger, en somme, à plier sous l'espèce de dictature que ce gouvernement veut mettre en place dans notre pays. Tout cela commence bien sûr par l'école : en formatant les jeunes enfants, en leur bourrant le crâne avec des théories tout aussi absurdes qu'invalides scientifiquement, le gouvernement cherche à avoir la main-mise sur leurs jeunes esprits malléables de manière à s'assurer la fin de la foi catholique en particulier (parce qu'il ne faut pas se leurrer : l'islam n'est aucunement visé : les socialistes ont trop besoin de leurs voix... Il n'y a qu'à voir la différence de traitement quand une mosquée et une église sont prises pour cible : il a fallu plus de 15 jours à Manuel Valls pour condamner la profanation de l'église de la Madeleine, à Paris, par des Femen. Si cela avait été une mosquée, la condamnation aurait eu lieu immédiatement, cela ne fait aucun doute).

Voilà le genre de questions que posent les réformes actuelles des programmes scolaires : derrière, il y a une idéologie extrêmement dangereuse pour les libertés individuelles, pour la liberté de croyance et de religion. Qui pourtant est bien inscrite dans la Déclaration universelle des Droits de l'Homme. Mais notre pays mérite-t-il encore le nom de Patrie des Droits de l'Homme ? Je pense qu'on est en droit de se poser la question.

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*AFC : Association Familiales Catholiques
**LMPT : La Manif Pour Tous

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